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* L’eau a apporté charme et bien-être au village grâce à ses sources thermales et ses fontaines, symboles de vie et d’échanges sociaux. L’eau de Soultzbach est une eau bicarbonatée mixte, alcalinisante, diurétique et reconstituante. Légèrement gazeuse et d’un goût agréable, elle est particulièrement recommandée dans les cas d’anémie, de manque d’appétit ou de troubles de la digestion.
* L’eau a apporté charme et bien-être au village grâce à ses sources thermales et ses fontaines, symboles de vie et d’échanges sociaux. L’eau de Soultzbach est une eau bicarbonatée mixte, alcalinisante, diurétique et reconstituante. Légèrement gazeuse et d’un goût agréable, elle est particulièrement recommandée dans les cas d’anémie, de manque d’appétit ou de troubles de la digestion.
* La légende attribue à Blaeschen, gourmande génisse du jeune Frantz, la découverte de la principale source thermale de Soultzbach en [[1603]].<br>
* La légende attribue à Blaeschen, gourmande génisse du jeune Frantz, la découverte de la principale '''source thermale de Soultzbach''' en [[1603]].<br>
: Mais selon la version historique, la source était connue bien plus tôt puisqu’au début du XVI{{e}} siècle, Jacques de Hattstatt fit reconstruire la Maison des Bains (Badehus). Par ailleurs, des documents du {{XIIIe siècle}} mentionnent le village sous le nom de « Sulzpach » ce qui indique la présence d’eaux minérales. Les derniers seigneurs de Soultzbach, les Schauenbourg, avaient d’ailleurs compris tout l’intérêt de l’utilisation médicale de la source : au {{XVIIe siècle}} et au {{XVIIIe siècle}}, ils développent l’activité thermale du village en faisant construire des bains et en logeant les curistes au château.
: Mais selon la version historique, la source était connue bien plus tôt puisqu’au début du XVI{{e}} siècle, Jacques de Hattstatt fit reconstruire la Maison des Bains (Badehus). Par ailleurs, des documents du {{XIIIe siècle}} mentionnent le village sous le nom de « Sulzpach » ce qui indique la présence d’eaux minérales. Les derniers seigneurs de Soultzbach, les Schauenbourg, avaient d’ailleurs compris tout l’intérêt de l’utilisation médicale de la source : au {{XVIIe siècle}} et au {{XVIIIe siècle}}, ils développent l’activité thermale du village en faisant construire des bains et en logeant les curistes au château.
* Un médecin de Fribourg publie en [[1616]] un livre à l’usage des baigneurs, dans lequel il faisait grand éloge de la source de Soultzbach. En effet, la station thermale est appréciée par d’illustres visiteurs : on y rencontre la noblesse bâloise, l’Archiduc Léopold d’Autriche, le Comte Eberhard de Ribeaupierre, Euloge Schneider, sanguinaire accusateur public de la Révolution. Le célèbre séducteur italien Casanova y livra une partie de cartes de 42 heures sans manger ni dormir ! Ce tour de force s’acheva par l’abandon de son adversaire, un capitaine français, qui perdit ainsi 50 000 francs en louis d’or.
* Un médecin de Fribourg publie en [[1616]] un livre à l’usage des baigneurs, dans lequel il faisait grand éloge de la source de Soultzbach. En effet, la station thermale est appréciée par d’illustres visiteurs : on y rencontre la noblesse bâloise, l’Archiduc Léopold d’Autriche, le Comte Eberhard de Ribeaupierre, Euloge Schneider, sanguinaire accusateur public de la Révolution. Le célèbre séducteur italien Casanova y livra une partie de cartes de 42 heures sans manger ni dormir ! Ce tour de force s’acheva par l’abandon de son adversaire, un capitaine français, qui perdit ainsi 50 000 francs en louis d’or.
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* Mais les bains passent de mode et la station thermale tombe peu à peu dans l’oubli. À la fin de la Première Guerre Mondiale, la commune '''complète le nom de village de Soultzbach en y ajoutant « les Bains »''' pour immortaliser son prestigieux passé thermal. <br>
* Mais les bains passent de mode et la station thermale tombe peu à peu dans l’oubli. À la fin de la Première Guerre Mondiale, la commune '''complète le nom de village de Soultzbach en y ajoutant « les Bains »''' pour immortaliser son prestigieux passé thermal. <br>
: Le bâtiment des bains a définitivement disparu en [[1976]].
: Le bâtiment des bains a définitivement disparu en [[1976]].
* En revanche l’eau de Soultzbach ne connut jamais de déclin. Exploitée de façon industrielle depuis la fin du {{XIXe siècle}} par les descendants de M. De Gonzenbach, elle est commercialisée aujourd’hui par la société Carola de ||68268 - Ribeauvillé|Ribeauvillé]]. Cette source produit près de 2 millions de bouteilles par an.  
* En revanche l’eau de Soultzbach ne connut jamais de déclin. Exploitée de façon industrielle depuis la fin du {{XIXe siècle}} par les descendants de M. De Gonzenbach, elle est commercialisée aujourd’hui par la société Carola de [[68268 - Ribeauvillé|Ribeauvillé]]. Cette source produit près de 2 millions de bouteilles par an.  


==== Le Pfingstpflétteri ou l'exorcisme de l'hiver ====
==== Le Pfingstpflétteri ou l'exorcisme de l'hiver ====


Le Pfingstpflétteri ou le Pfingstapflétteri est une coutume d’origine mystérieuse.<br>
Le "Pfingstpflétteri" ou le "Pfingstapflétteri" est une coutume d’origine mystérieuse.<br>
A Soultzbach, l’existence de cette tradition est liée au symbolisme de l’eau et à son action purificatrice. Elle relève d’un rituel magique dont se méfiait jadis une partie de la population.
* À Soultzbach, l’existence de cette tradition est liée au symbolisme de l’eau et à son action purificatrice. Elle relève d’un rituel magique dont se méfiait jadis une partie de la population.  
 
: Les acteurs du rite son exclusivement des garçons de 12 à 14 ans, donc d’âge non nubile et symboles d’innocence. Ils sont chargés d’enfermer l’hiver (la mauvaise saison, l’esprit du malin) dans une grande hutte de branches et de feuillages. Ils le promènent ensuite par les rues à la vue et au su de tous et le précipitent dans la rivière (purification par l’eau), proclament par là la victoire symbolique du renouveau printanier sur les maléfices.<br>
Les acteurs du rite son exclusivement des garçons de 12 à 14 ans, donc d’âge non nubile et symboles d’innocence. Ils sont chargés d’enfermer l’hiver (la mauvaise saison, l’esprit du malin) dans une grande hutte de branches et de feuillages. Ils le promènent ensuite par les rues à la vue et au su de tous et le précipitent dans la rivière (purification par l’eau), proclament par là la victoire symbolique du renouveau printanier sur les maléfices.
: Ainsi, le brancard est confectionné quelques jours avant la Pentecôte et porté en procession le dimanche par les 6 ou 8 garçons les plus forts du groupe, protégé par les autres munis de rameaux pour écarter les curieux. En le promenant par les rues, ils récitent une mélopée monocorde en dialecte alsacien dont le refrain peut se traduire ainsi « ''Voici qu’arrive l’hiver, enfermé dans son bel habit, tira, tira, tira '' ». On peut interpréter cela comme une''' moquerie adressée à l’hiver''', vaincu par la belle saison.<br>
 
: Pour bien incarner l’hiver enfermé dans sa hutte de verdure, le plus petit garçon est caché dans les branchages du brancard. À quatre endroits différents du village, près des fontaines, le chargement est posé verticalement sur ses béquilles. Le petit prisonnier agite alors un rameau pour signifier une présence vivante aux spectateurs. Pendant ce temps, les gardiens trempent leurs longs rameaux dans l’eau de la fontaine et arrosent la population et les maisons, les protégeant contre le mauvais esprit en dispersant les curieux. En fin de parcours, le petit prisonnier est libéré très discrètement, son identité devant resté ignorée. « L’hiver dans son cercueil printanier » est ensuite jeté sans ménagements du haut du pont dans l’eau purificatrice de la rivière.
Ainsi, quelques jours avant la Pentecôte, le brancard est confectionné et porté en procession le dimanche de Pentecôte par les 6 ou 8 garçons les plus forts du groupe et protégé par les autres munis de rameaux pour écarter les curieux. En le promenant par les rues, ils récitent une mélopée monocorde en dialecte alsacien dont le refrains peut se traduire ainsi '' Voici qu’arrive l’hiver, enfermé dans son bel habit, tira, tira, tira ''.<br>
* Le nom de ce rite, le Pfingstpflétteri, est littéralement intraduisible.<br>
On peut interpréter cela comme une moquerie adressée à l’hiver, vaincu par la belle saison.
: Dans les familles nombreuses, on nommait « Pfétteri » le dernier-né ou le plus faible de la couvée. Mais le verbe « pfléttra » signifie aussi grelotter, avoir froid, ce qui peut faire référence à l’hiver, ses maladies et ses privations.
 
Pour bien incarner l’hiver enfermé dans sa hutte de verdure, le plus petit garçon est caché dans les branchages du brancard. A quatre endroits différents du village, près des fontaines, le chargement est posé verticalement sur ses béquilles. Le petit prisonnier agite alors un rameau pour signifier une présence vivante au spectateurs. Pendant ce temps, les gardiens trempent leurs longs rameaux dans l’eau de la fontaine et arrosent la population et les maisons, les protégeant contre le mauvais esprit en dispersant les curieux. En fin de parcours, le petit prisonnier est libéré très discrètement, son identité devant resté ignorée.<br>
« L’hiver dans son cercueil printanier » est ensuite jeté sans ménagements du haut du pont dans l’eau purificatrice de la rivière.
 
Le nom de ce rite, le Pfingstpflétteri, est littéralement intraduisible.<br>
Dans les familles nombreuses, on nommait « Pfétteri »le dernier-né ou le plus faible de la couvée. Mais le verbe « pfléttra » signifie aussi grelotter, avoir froid, ce qui peut faire référence à l’hiver, ses maladies et ses privations.


==== Le culte du feu ====  
==== Le culte du feu ====  


Le Saint Patron de Soultzbach est Saint Jean-le-Baptiste. Aux alentours du 24 juin a lieu la crémation des bûchers de la Saint Jean, coutume extrêmement prisée à Soultzbach, occasion de fêtes, d’amusements et de rires.
* Le Saint Patron de Soultzbach est Saint Jean-le-Baptiste. Aux alentours du 24 juin a lieu la crémation des bûchers de la Saint Jean, coutume extrêmement prisée dans le village, occasion de fêtes, d’amusements et de rires.<br>
 
: Chaque année, et cela depuis longtemps, deux bûchers sont construits sur le Rebberg dominant Soultzbach.<br>
Chaque année, et cela depuis longtemps, deux bûchers sont construits sur le Rebberg dominant Soultzbach.<br>
:- Le plus petit nommé « Maïe » qui comporte en son centre un jeune sapin offert par la commune est gardé par les futurs conscrits.<br>
* Le plus petit nommé « Maïe » qui comporte en son centre un jeune sapin offert par la commune est gardé par les futurs conscrits.<br>
:- Le grand bûcher est entièrement constitué de sarments de vignes. Le soir du jour choisi pour la crémation des bûchers, à la nuit tombée, le petit bûcher est allumé par les futurs conscrits (les Maïeloescher).<br>
*Le grand bûcher est entièrement constitué de sarments de vignes. Le soir du jour choisi pour la crémation des bûchers, à la nuit tombée, le petit bûcher est allumé par les futurs conscrits (les Maïeloescher).
: Quand les flammes ont bien pris, les conscrits (les Mélisses) y allument leur torches et partent en courant faire le tour du Rebberg. Pendant ce temps, les jeunes filles (les Mélissemeidler) allument le grand bûcher. À leur retour, les conscrits retrouvent le brasier et un couloir de cendres matérialisé sur le sol. Depuis ce couloir, ils devront par trois fois bondir au dessus du feu. Les Maïeloescher, plus jeunes, devront traverser le feu seulement une ou deux fois.
 
* Ce rite symbolise '''le retour de l’été'''. Mais à Soultzbach, il est aussi une preuve de courage et de virilité. Dans la coutume populaire, on raconte que ces manifestations avaient une influence sur les récoltes à venir et donc sur la fécondité de la nature et même sur celle des couples du village.
Quand les flammes ont bien pris, les conscrits (les Mélisses) y allument leur torches en partent en courant faire le tour du Rebberg. Pendant ce temps, les jeunes filles (les Mélissemeidler) allument le grand bûcher. A leur retour, les conscrits retrouvent le brasier et un couloir de cendres matérialisé sur le sol. Depuis ce couloir, ils devront par trois fois bondir au dessus du feu. Les Maïeloescher, plus jeunes, devront traverser le feu seulement une ou deux fois.
 
Ce rite symbolise le retour de l’été. Mais à Soultzbach, il est aussi une preuve de courage et de virilité. Dans la coutume populaire, on raconte que ces manifestations avaient une influence sur les récoltes à venir et donc sur la fécondité de la nature et même sur celle des couples du village.


==== Sculpteurs de père en fils ====  
==== Sculpteurs de père en fils ====  
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