68111 - Gueberschwihr
Gueberschwihr | |
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Informations | |
Pays | France |
Département | Haut-Rhin |
Métropole | |
Canton | 68-16 Wintzenheim 68-21 Rouffach (Ancien canton) |
Code INSEE | 68111 |
Code postal | 68420 |
Population | 816 habitants (1999) |
Nom des habitants | Gueberschwihrois, Gueberschwihroises |
Superficie | 891 hectares |
Densité | 91.58 hab./km² |
Altitude | Mini: 197 m |
Point culminant | 873 m |
Coordonnées géographiques |
48.0044° / 7.2769° (GoogleMaps) Cassini Satellite / IGN / Cadastre (Géoportail) |
Localisation (avant 2015) | |
Arrondissement Canton Commune ? | |
Section Tableau : Modifier |
Histoire de la commune
- Un lot d'outils en silex taillé qui daterait de 80 000 ans avant J.C., mis au jour sur la colline de l'Haulenberg, atteste d'une présence déjà à cette époque. Sur un autre lieu-dit, ce sont des pièces de monnaie des temps gallo-romains qui ont été découvertes. Le village commence à se former « à l'époque Franque »[1].
- Vers l'an 676, un monastère est fondé par le roi Dagobert II d'Austrasie et prend le nom de Saint-Sigismond. Le premier abbé à y officier est saint Imer.
- De l'époque mérovingienne, il subsiste une quinzaine de sarcophages dont certains présentent une cavité céphalique. Ils sont inscrits à l'inventaire général du patrimoine culturel[2] et ont été mis en valeur autour de l'église.
- Le monastère est détruit par les Hongrois au milieu du Xe siècle. Une nouvelle église est construite au siècle suivant et consacrée par le pape Léon IX en 1051.
- Durant l'époque médiévale, le village dépend de la seigneurie de Rouffach, appelée "Haut Mundat", qui faisait partie des possessions des évêques de Strasbourg, mais relevait des évêques de Bâle sur le plan spirituel. Il existait d'ailleurs trois châteaux, dont celui des Schrankenfels. Une église fortifiée y est construite au milieu du XIIe siècle par le chevalier Burckhard de Gueberschwihr, fondateur de l'abbaye de Marbach. Et la première mention écrite du village apparaît en 1201.
- Pendant la guerre de Cent Ans, les invasions se succèdent : mercenaires, Anglais, Armagnacs. Lors d'une attaque en 1445, les femmes se défendent à leur manière, en lançant de la bouillie brûlante du haut de leur maison : pour cela elles utilisent des cuillères appelées "Babbaleffel", qui sont à l'origine du surnom des villageois. Au siècle suivant a lieu la guerre des paysans.
- Entre fin du Moyen Âge et Renaissance, le calme revient et des maisons patriciennes avec grandes caves, pignons crénelés, ou tourelles, s'élèvent dans le village qui a gardé en partie son tracé médiéval.
- Au XVIIe siècle, Gueberschwihr est malmené par d'autres invasions, et des contributions sont réclamées aux habitants. Au siècle suivant, la viticulture devient l'activité dominante et permet une reprise de l'économie locale. Mais au milieu du XIXe siècle, le village est à nouveau en souffrance à cause de mauvaises récoltes et d'une épidémie de choléra.
- Peu de dégâts matériels sont occasionnés par les deux guerres mondiales. La Libération de Gueberschwihr a lieu le 5 février 1945.
Héraldique
Les armoiries datent du XVe siècle. Elles se blasonnent ainsi :
« D'azur à la façade de maison pignonnée de trois montants d'argent, ajourée de trois fenêtres, une et deux, ouverte d'une porte cintrée, le tout de sable bordé de gueules »
Le pignon crénelé fait référence à une partie du toponyme dont la première forme était "Gebelischeswilre". Le mot germanique "Gebel", devenu aujourd'hui "Giebel", « en allemand du Moyen Âge signifiait "pignon" »
[3].
Ce pignon crénelé est présent sur plusieurs maisons du villages, de même que les grandes ports cintrés typiques des villages de vignerons.
Toponymie
La première mention "Gebelischeswilre", qui apparaît en 1201, se décompose en deux parties : "Gebel" (pignon, comme expliqué ci-dessus) et "wilre" (dérivé de "villare" signifiant "hameau" ou "village") qui, dans le Haut-Rhin, « est passé à -wihr par affaiblissement de la syllabe finale »[4].
Autres toponymes : « Geblissvilr en 1225, Gebelsvilr en 1434 »[5].
Histoire administrative
- Département - 1801-1871 : Haut-Rhin - 1871-1919 : Haut-Rhin (Allemagne) - 1919-2024 : Haut-Rhin
- Arrondissement - 1801-1871 : Colmar - 1871-1919 : Kreis Guebwiller - 1919-2024 : Guebwiller
- Canton - 1793-1901 : Eguisheim - 1801-2015 : Rouffach - 2015-2024 : Wintzenheim
Résumé chronologique :
- 1801-.... :
Patrimoine bâti
Église Saint Pantaléon
- La présence des sarcophages laisse supposer qu'une église primitive existait déjà avant le Xe siècle. Ensuite trois édifices se sont succédé.
- L'église romane du XIIe siècle (1120[6] ou 1130/1140) adoptait un plan en croix latine, orienté, surmonté d'une tour de croisée, et entourée d'un cimetière fortifié avec la chapelle-ossuaire Saint-Michel. De cet édifice, seul le clocher de 36 mètres de haut subsiste, maintenant hors-œuvre. L'intérêt de cette tour réside dans ses quatre derniers niveaux, décorés d'arcatures aveugles, et de baies géminées et triples. Ces décors et ouvertures suivent un rythme croissant. (Les tours de l'abbatiale de Murbach sont percées d'ouvertures qui, par leurs formes et leurs proportions, s'apparentent à celles de Gueberschwihr). Le clocher est classé aux Monuments historiques depuis 1841[7]. Il a été restauré vers 1882. La nef, elle, était voûtée selon le système lombardo-rhénan. Au XIVe siècle, l'église était alors placée sous le vocable de saint Imer et saint Pantaléon.
- Devenue trop petite, l'église est détruite en 1835. On construit alors un édifice plus grand à son emplacement en englobant ses vestiges, selon les plans de l'architecte François Pétin. Mais la maîtrise d'œuvre comporte beaucoup de malfaçons, notamment au niveau des fondations, et les voûtes du chœur s'effondrent en 1858. On démolit à nouveau.
- L'église actuelle est alors édifiée, orientée perpendiculairement aux deux précédentes. Cette fois-ci l'architecte est confirmé, puisqu'il s'agit de Jean-Baptiste Schacre (1808-1876), très connu dans la région et auteur notamment de trois édifice majeurs à Mulhouse. Il apporte un soin particulier aux fondations, fait le choix d'isoler le clocher pour le mettre en valeur et s'en inspire pour garder une harmonie néo-romane à l'ensemble. Deux absidioles sont rajoutées à la demande d'un curé. L'église, désormais dédiée uniquement à saint Pantaléon, est achevée en 1878, sous la houlette de l'architecte Jockel qui prend le suite de J.B. Schacre, décédé.
- L'intérieur :
La nef à trois vaisseaux présente un faux triforium orné de peintures de Feuerstein. L'abside est semi-circulaire.
Parmi le mobilier se remarquent de nombreuses peintures mais aussi des tableaux en bois sculptés ; c'est aussi le cas du chemin de croix. Le bras oriental du transept contient le reliquaire de sainte Charitine[8].
- Une croix de procession en bois incrusté d'argent et datant du XVIe ou XVIIe siècle est classée aux Monuments historiques à titre d'objet depuis 1975[9].
- L'orgue est le troisième instrument installé en ce lieu. Le précédent (de 1750) provenait de Fribourg-en-Brisgau et avait été réparé par Joseph Callinet en 1820, démonté et remonté dans la nouvelle église en 1878. Il a finalement été remplacé par l'instrument présent, œuvre de E. A. Roethinger en 1943, comportant un clavier à cinq octaves,
Couvent Saint-Marc
Le premier monastère, qui remonte à l'an 676 et s'appelle alors "Sigismond-Zell", est dévasté à l'époque de l'invasion hongroise, au Xe siècle. C'est le pape Léon IX qui le fait restaurer au siècle suivant sous le nom de couvent Saint-Marc. Son église est reconstruite vers 1101.
Ce couvent restauré dépend ensuite d'une abbaye de la Forêt-Noire, devient un prieuré et accueille des Bénédictines. Ces dernières l'abandonnent en 1525 lorsque sévit la guerre des paysans.
Au XVIIIe siècle, l'abbaye d'Ebersmunster redonne vie au couvent, et son église est reconstruite. Elle le sera à nouveau en 1845. Puis la Révolution impose sa vente comme bien national.
Racheté par un prêtre en 1831, remanié, le nouvel édifice accueille en 1868, une nouvelle congrégation : celle des sœurs de Saint-Joseph-de-Saint-Marc. Un noviciat est fondé en 1882. Les religieuses ont toujours présentes dans l'établissement.
Pont médiéval
Le pont situé entre la place de la mairie et le prvis de l'église date de 1538, comme en témoigne le millésime en chiffres romains et arabes gravé dans la pierre. Il porte aussi les armoiries de la commune, plus ou moins effacées.
Il a été construit avec des pierres provenant du château du Herlenberg. Muré d'un côté, il servait d'abreuvoir et de lavoir pour les chevaux.
Ce pont est inscrit depuis 1934 à l'inventaire général du patrimoine[10].
Maisons patriciennes
Parcourir le village permet de découvrir de nombreuses maisons de notables, le plus souvent des demeures de vignerons, avec grandes portes cintrées, ou des maisons à pignon crénelé.
Certaines de ces maisons, principalement au cœur du village, sont inscrites aux Monuments historiques, d'autres, plus nombreuses, figurent à l'inventaire général du patrimoine.
- La maison sise 11 rue Haute, ancienne taverne médiévale, date de 1513.
- La maison avec logette triangulaire, située 8 rue Basse, porte la date de 1554 sur sa porte charretière, celle de 1623 sur la porte du cellier et celle de 1719 sur la grange intérieure. Après la Révolution, elle a abrité l'auberge "Au Dauphin" (et son enseigne a été conservée au musée Unterlinden de Colmar). Inscrite à l'inventaire sous la notice [11].
- Celle sise 27 rue du Nord date de 1600 et présente des reliefs sur sa façade.
- Une des maisons sur la place de la mairie (n° 9) remonte à 1619 et porte encore des marques de tâcherons.
- Celle située 3 rue des forgerons, date également de 1619. Son double encorbellement repose sur des corbeaux en grès. elle comprend en outres, cour, étable, grange, puits, tourelle d'escalier. Inscrite à l'inventaire sous la notice[12].
Repères géographiques
Démographie
Année | 1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 | 1856 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Population | 1 675 | 1 731 | 1 622 | 1 663 | 1 635 | 1 638 | 1 518 | 1 524 | 1 514 | 1 386 |
Année | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 |
Population | 1 382 | 1 301 | 1 313 | 1 308 | 1 384 | 1 361 | 1 306 | 1 273 | 1 256 | 1 223 |
Année | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 |
Population | 1 231 | 973 | 1 004 | 1 028 | 997 | 976 | 963 | 884 | 840 | 779 |
Année | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 | 2021 | - | - | - |
Population | 727 | 703 | 816 | 834 | 832 | 837 | - | - | - | - |
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans. |
Cf. : Cassini, INSEE 2006, 2011 & 2016.
En photos
Notables
Les maires
Prénom(s) NOM | Mandat | Observations |
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Gérard HERTZOG | 1965-1995 | - |
Edouard CASTELLI | 1995-2001 | - |
Annie HUMBRECHT | 2001-2008 | - |
Roland HUSSER | 2008-(2020) | - [ Photo] |
- | - | - |
Cf. : Mairesgenweb
Les notaires
Prénom(s) NOM | Période | Observations |
- | - | |
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Les curés
Prénom(s) NOM | Période | Observations |
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Albert BRANDSTETTER | 23/02/1893 - | Né à Ferrette en 1842. Curé de Lautenbach en 1864, d'Orschwihr en 1868, de Hundsbach en 1874. Décédé en 1922, inhumé à Hundsbach, tombe devant l'église |
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Ressources généalogiques
Dépouillements d'archives
- Mariages (1793-1892)
Documents numérisés
- LES SŒURS DE SAINT JOSEPH DE SAINT MARC 1951 (1000-1951)
- État civil (1835-1862)
- État civil (1816-1862)
- État civil (1873-1882)
- État civil (1883-1892)
- Tables décennales (1883-1892)
- État civil (1863-1872)
- État civil (1880-1882)
- État civil (1820-1840)
- État civil (1863-1872)
- État civil (1793-1815)
- État civil (1883-1892)
- État civil (1873-1879)
- État civil (1793-1862)
- État civil (1804-1834)
- État civil (1883-1892)
- Recensements (1866-1866)
- État civil (1793-1803)
- État civil (1863-1872)
- Tables décennales (1873-1882)
Cimetières
Informations pratiques
Horaires d'ouverture de la mairie
Horaires | Lundi | Mardi | Mercredi | Jeudi | Vendredi | Samedi | Dimanche |
Matin | - | - | - | - | - | - | - |
Après-midi | - | - | - | - | - | - | - |
Mairie |
Adresse : - 68420 GUEBERSCHWIHR
Tél : - Fax : Courriel : Site internet : GPS : ° / ° (GoogleMaps) ou Cassini / Satellite / IGN / Cadastre (Géoportail) Commentaire : Source : () |
Associations d'histoire locale
Bibliographie
- Daniel DELATTRE, Le Haut-Rhin, les 377 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, 2015, 240 pages, ISBN 978-2-36464-078-8
- Jean SCHWEITZER, La toponymie alsacienne, collection "alsatiques", Éditions Jean-Paul Gisserot, 2001, 123 pages.
- Théodore RIEGER, Art roman en Alsace, Luçon, Éditions Jean-Paul GISSEROT, 2003, 64 pages, ISBN 2-87747-709-6
Voir aussi (sur Geneawiki)
Liens utiles (externes)
- Page du village de Gueberschwihr, par le CDHF de Guebwiller
- GenCom Le site des communes pour et par les généalogistes
Notes et références
- ↑ Daniel DELATTRE, Le Haut-Rhin, les 377 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, 2015, 240 pages, ISBN 978-2-36464-078-8
- ↑ Base Palissy
- ↑ Archives du Haut-Rhin
- ↑ Jean SCHWEITZER, La toponymie alsacienne, collection "alsatiques", Éditions Jean-Paul Gisserot, 2001, 123 pages.
- ↑ Daniel DELATTRE, Le Haut-Rhin, les 377 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, 2015, 240 pages, ISBN 978-2-36464-078-8
- ↑ Théodore RIEGER, Art roman en Alsace, Luçon, Éditions Jean-Paul GISSEROT, 2003, 64 pages, ISBN 2-87747-709-6
- ↑ Base Mérimée
- ↑ Vierge d'Asie mineure dont le corps a été découvert à Rome, en 1845, dans les catacombes de l'église Saint-Basile
- ↑ Base Palissy
- ↑ Base Mérimée
- ↑ Base Mérimée
- ↑ Base Mérimée