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'''Un témoin de premier plan : Balthazar BECK (1580-1641).''' <br>
'''Un témoin de premier plan : Balthazar BECK (1580-1641).''' <br>
Pour des raisons ignorées '''Balthazar BECK''', né à Heroldingen (Bavière), arrive à 17 ans chez son oncle '''Leonhart HASSENMEYER''' et son épouse Appolonie qui tiennent alors l'auberge ''Au Bouc'' à Sélestat, qui l'adoptent et veulent l'envoyer en France pour apprendre la langue. Mais il n'alla pas plus loin que Ribeauvillé où il travaille à l'auberge de ''La Fleur'' tenue par '''Jean EBERHARD''', de la Noël 1599 jusqu'à la Saint-Jean de 1600. Retour à Sélestat, il obtient le poste d'échanson (maître d'hôtel) à la ''Herrenstübe'' qu'il gardera jusqu'en 1609. <br>
Pour des raisons ignorées '''Balthazar BECK''', né à Heroldingen (Bavière), arrive à 17 ans chez son oncle '''Leonhart HASSENMEYER''' et son épouse Appolonie qui tiennent alors l'auberge ''Au Bouc'' à Sélestat, qui l'adoptent et veulent l'envoyer en France pour apprendre la langue. Mais il n'alla pas plus loin que Ribeauvillé où il travaille à l'auberge de ''La Fleur'' tenue par '''Jean EBERHARD''', de la Noël 1599 jusqu'à la Saint-Jean de 1600. Retour à Sélestat, il obtient le poste d'échanson (maître d'hôtel) à la ''Herrenstübe'' qu'il gardera jusqu'en 1609. Cette année-là il épouse '''Ursule REICHART''', achète une maison et le droit de bourgeoisie, devient ''Unterkäufer'' (acheteur) à la douane et ensuite receveur de l'Hôpital des pauvres jusqu'à sa mort. Il eut 5 enfants avec Ursule et encore 4 de deux autres unions.<br>Il laissera à la postérité une très intéressante chronique en allemand conservée aux Archives de la ville, sorte d'éphéméride où il nous parle de cette période troublée par les procès de sorcellerie, les débuts de la Guerre et Trente-Ans, l'occupation Suédoise et l'entrée des troupes françaises en 1634, et nous détaille les divers menus officiels auxquels il a assisté ou participé. <br>





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Sélestat
Blason Sélestat-67462.png
Informations
Pays Portail-regionalisme-FRA.png    France
Département 67 - Blason - Bas-Rhin.png    Bas-Rhin
Métropole
Canton Blason Sélestat-67462.png   67-16   Sélestat

Blason Sélestat-67462.png   67-24   Sélestat (Ancien canton)

Code INSEE 67462
Code postal 67600
Population 19 546 habitants (2014)
Nom des habitants Sélestadiens, Sélestadiennes
Superficie 4 440 hectares
Densité 440.23 hab./km²
Altitude Mini : 165 m
Point culminant 184 m
Coordonnées
géographiques
48.260278° / 7.455° (GoogleMaps) Cassini
Satellite / IGN / Cadastre (Géoportail)
Localisation (avant 2015)
67462 - Sélestat carte administrative.png
          Arrondissement                 Canton                 Commune      ?
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Histoire.png Histoire de la commune

Toponymie

  • Elsebus sous les romains.
  • Schelestadt, Schlestatt, Schlestadt, Schlettstadt ... il y eut, au fil des siècles, plus de 70 orthographes différentes !

La légende voudrait que le nom de la ville provienne d'un géant, nommé Schletto, qui vivait en ce lieu. Une côte de ce géant se trouve à la Bibliothèque humaniste (mais il s'agit d'une côte de mammouth !).

Peut-être le nom provient-il d'un ancien vocable germanique : sclade (marécage) et stadt (endroit habité), ce qui pourrait être accrédité par le fait que la ville se trouve au bord de l'Ill, dans le Ried, région marécageuse.

De nombreuses hypothèses furent émises.....

Alexandre DORLAN (1864-1944), l'historien de Sélestat, émet l'hypothèse que le nom viendrait d'un des nombreux fermiers gallo-romains dont les établissements étaient fréquents dans la région, et qui se serait nommé Cladistatus ou Scladistatus...

Pour en savoir plus, on pourra se référer à l'excellent article du docteur et maire de Sélestat Maurice KUBLER, "Orthographe et étymologie du nom de Sélestat", paru dans "Saisons d'Alsace - Sélestat, douze siècles d'histoire", paru en 1975, Istra, Strasbourg.

Héraldique

  • D'argent au lion couronné de gueules.

Histoire

Sélestat, aujourd'hui ville de presque 20.000 habitants, doit sa prospérité à sa situation privilégiée au centre de l'Alsace, à l'entrée de deux vallées des Vosges, et sur le bord de l'Ill navigable. Dès le VIIe siècle, la localité servait de port, puis de centre administratif à un important domaine royal. Charlemagne y célébra les fêtes de Noël en 775. A la fin du XIe siècle, les Hohenstaufen y fondèrent le prieuré bénédictin de Sainte-Foy, qu'ils peuplèrent de moines venus de Conques (Aveyron).
En 1217, l'empereur Frédéric II fit de Sélestat une ville en l'entourant de remparts; ses successeurs lui accordèrent de nombreux privilèges. La ville s'agrandit rapidement. Plusieurs communautés religieuses s'y installèrent : Dominicains (1245), Hospitaliers (1265), Franciscains (1280). Les familles nobles, qui occupaient au début tous les postes importants, furent supplantées en 1352 par les chefs des quatorze tribus artisanales. L'augmentation de la population força le Magistrat à étendre à trois reprises l'enceinte fortifiée : deux tours en susbistent : la tour de l'Horloge et la tour des Sorcières.
La commune était au XIVe siècle (1354) la 3e dans la Confédération des 10 villes impériales de l'Alsace (la Décapole). Un coffre à deux clés renfermait les archives de cette Décapole. L'une des clés était détenue par le Magistrat de Haguenau, et la seconde par celui de Sélestat. Le XVIIe siècle amena d'importants bouleversements dans la ville. Conquise en 1632 par les Suédois, cédée en 1634 aux troupes françaises, elle défendit courageusement son indépendance politique.
En 1673, Louis XIV fit abattre les anciennes murailles; deux ans après, il chargea Vauban et Tarade de construire de nouvelles fortifications dont subsistent des parties considérables au sud de la ville. Place forte importante, occupée en permanence par plusieurs régiments, Sélestat eut à subir des sièges en 1814, 1815, 1870. Le démantèlement en 1874 permit à la ville de s'étendre, de construire de beaux bâtiments, tels que l'Ecole Normale d'instituteurs et le Lycée Docteur Koeberlé, et s'installer des usines importantes : fabriques de toiles métalliques, usines de textile, de papier en aluminium, et de cuir.
Depuis les combats de la Libération en 1945, Sélestat a pris un bel essor, surtout dans le quartier ouest : construction d'un important Centre Hospitalier, d'une nouvelle église et de nombreux blocs d'habitation. Dans les anciens quartiers, on s'est appliqué à mettre en valeur les monuments du passé.
Les dates :

  • 728 : elle est mentionnée comme villa franque dans une charte. Mais elle existait probablement déjà depuis longtemps, et des fouilles y ont révélé des objets gaulois.
  • 775 : Charlemagne y fêta Noël en partant pour l'Italie où il va combattre les Sarrasins. A voir
  • 1094 : Donation de Hildegarde de Buren au monastère de Conques en Rouergue et fondation du prieuré bénédictin de Sainte-Foy de Sélestat. Construction de l'église Sainte-Foy au milieu du XIIe siècle sur l'emplacement de l'ancienne église (oratoire) du Saint-Sépulcre.
  • 1217 : Frédéric II fait de Sélestat une ville impériale. Construction des premiers remparts, qui seront agrandis en 1280, puis de 1397 à 1425, et de nouveau de 1505 à 1559.
  • 1226 : le Landvogt impérial Woelfel fit entourer Sélestat de remparts.
  • 1245 à 1282 : installation de 4 communautés religieuses à Sélestat : Dominicaines de Sylo (1245), Chevaliers de Saint-Jean (1265), Franciscains (1280), Dominicains (1282).
  • XIIIe - XVe siècles : construction de l'église gothique Saint-Georges.
  • 1292 : l'empereur accorde une nouvelle constitution à la ville et se réserve le droit de nommer le prévôt impérial.
  • 1352 : l'empereur confie l'administration de la ville aux bourgeois et écarte les nobles du poste de prévôt impérial.
  • 1354 : Sélestat fait partie de la Décapole )
  • 1441 : Louis Dringenberg est nommé directeur de l'école latine, et Sélestat devient une ville humaniste (Beatus Rhenanus, Jacques Wimpfleling, Martin Bucer, Jean Sapidus...) et beaucoup d'érudits vivent à Sélestat. La Bibliothèque humaniste est fondée en 1442.
  • 1474 : la ville achète le droit de nommer le prévôt impérial.
  • 1519 : Lazare Schürer premier imprimeur à Sélestat.
  • 1521 : première mention connue de l'arbre de Noël.
  • 1615 - 1675 : les Jésuites dirigent le collège secondaire de Sélestat.
  • 1632 : la ville est assiégée par les Suédois.
  • 1634 : les troupes françaises entrent dans Sélestat.
  • 1635 : la Suède cède à la France la ville de Sélestat, qu'elle occupait.
  • 1648 : devient ville française par le traité de Westphalie.
  • 1654 : les tribus de métiers sont réduites à 10 (vignerons, agriculteurs, marchands, tonneliers, bouchers avec les jardiniers, boulangers, maréchaux, cordonniers, tanneurs, pêcheurs avec les bateliers. Au XVe siècle, il existait à Sélestat 14 corporations (13 à partir de 1510, 12 en 1514 et 11 en 1647).
  • 1763 : destruction des remparts du Moyen-Age et nouvelle construction par Vauban et Jacques Tarade de 1675 à 1691).
  • 1678 : Sélestat est officiellement annexée par Louis XIV (avec les autres villes de la Décapole) à la Paix de Nimègue.
  • 1681 : Louis XIV reçoit à Sélestat le Magistrat de Strasbourg.
  • 1717 : Louis XV ordonne que les bourgmestres de Sélestat seront nommés à vie.
  • 1747 : le roi nomme un prêteur royal à Sélestat en remplacement de la charge de prévôt.
  • 1765 : Louis XV ordonne le départ des Jésuites, et, en 1791, ce sont tous les ordres monastiques qui sont explusés.
  • 1789 : Sélestat compte 9.650 habitants.
  • 1793 : la Révolution entre dans sa phase terroriste et de nombreux monuments de la ville sont mutilés par les fanatiques.
  • 1814 et 1815 : la ville est assiégée deux fois.
  • 1870 : entre 1870 et 1918, sous domination allemande, elle s'est appelée Schlestadt ou Schlettstadt, et c'est ainsi que la nomme Émile Zola dans "La Débâcle".
  • 1874 : les autorités allemandes décident de la démolition des remparts Vauban (il en subsiste quelques bons vestiges).
  • 1890 : une synagogue est construite dans le style romano-byzantin.
  • 1906 : on édifie le fameux château d'eau.
  • 1923 : la ville de Sélestat, sous l'administration de M. Stoffel, s'est vue conférer la Croix de Guerre, qui lui a été remise, avec le cérémonial accoutumé, par le Président de la République, M. Millerand, sur la place d'Armes.
  • 1929 : premier Corso Fleuri.
  • 1944 : la ville est libérée le 14 décembre.
  • Hôpital (1956), première piscine (1957), église Notre-Dame-de-la-Paix (1960), Front culturel de l'Ill (1990-2000), salle des Tanzmatten (2000), transformation de la Bibliothèque humaniste (2016, 2017)... Sélestat est une ville chargée d'histoire... et qui bouge !
La cité est aussi connue pour son formidable Corso fleuri, avec ses chars chargés de dahlias, qui se déroule au mois d'août, et son célèbre Carnaval des Machores.
Sélestat recèle aussi de nombreux sites remarquables.

Histoire administrative

  • Assemblée de District qui dépendait d'une assemblée générale provinciale qui avait son siège à Strasbourg en 1787

Histoire religieuse

Histoire Industrielle

  • Fonderie de cuivre et de fer.
  • Poterie de terre.
  • Tissage de toiles métalliques. Sélestat est le berceau d'une spécialité quasi mondiale, qui permet une large exportation; elle est très prospère et en plein développement. Il s'agit d'une toile métallique faite de fils, d'alliage bronze et laiton. Cette toile, tissée sur des métiers spéciaux, est destinée principalement à l'industrie du papier.
  • Maraîchers : L'histoire des maraîchers et de Sélestat remonte presque à la nuit des temps. « Dans les édits du prieur de Sainte-Foy, à la fin des années 1000, il est mentionné l'autorisation de la création du "marché vert" devant l'église Sainte-Foy »,.
  • Activités commerciales, économiques et industrielles.
  • Fabrication de gants.

Les corps de métiers

D'après un état du Magistrat du 3 juillet 1767, les maîtrises organisées en corps étaient les suivantes :

Les chirurgiens - Les maîtres maçons, charpentiers et tailleur de pierre - Les tonneliers et baquetiers - Les bateliers (corporation la plus importante d'Alsace) - Les selliers - Les serruriers - Les potiers de terre - Les bouchers - Les pêcheurs - Les meuniers et boulangers - Les teinturiers - Les cordonniers - Les bonnetiers - Les perruquiers - Les tanneurs.

Les corporations étaient nombreuses, et certaines très puissantes, surtout celle des bateliers. [1]


Pictos recherche.png Article détaillé : Sélestat - Les corporations
Pictos recherche.png Article détaillé : Sélestat - La ronde des métiers

L'humanisme à Sélestat

Du milieu du 14e siècle jusque vers le milieu du 15e siècle, la prospérité de la ville favorise le développement de l'humanisme, orchestré entre autres par Beat BILD, plus connu sous le nom de Beatus Rhenanus (1485-1547), enfant de la cité, consolidé par Erasme de Rotterdam, Mathias Schurer et Jacques Wimpfeling. On peut admirer à Sélestat la bibliothèque de Beatus, qui est la plus importante collection d'un humaniste conservée à ce jour en France. Pour s'en faire une idée, on se référera à l'ouvrage de Paul Adam : "L'Humanisme à Sélestat" (Imp. Alsatia, Sélestat, 1978, 4e édition).
La Bibliothèque de Beatus RHENANUS est inscrite au Registre de la Mémoire du Monde de l'UNESCO depuis le 26 mai 2011.
2016-2018 : la Bibliothèque humaniste est en cours de transformation complète (voir le lien qui suit). On a trouvé dans le sous-sol des vestiges de maisons, et une trentaine de squelettes, datés du 9e au 11e siècle, qui sont en cours d'analyse. (A suivre...)


Pictos recherche.png Article détaillé : Sélestat - L'humanisme à Sélestat


^ Sommaire

Bibliothèque humaniste

Les Amis de la Bibliothèque humaniste de Sélestat

Voir : [2]

Voir : le chantier de la Nouvelle Bibliothèque humaniste à Sélestat (voir aussi le suivi sur sa page Facebook).

Les jumelages de Sélestat

Sélestat est jumelée avec 4 villes européennes. Le plus ancien jumelage date de 1959, le plus récent de 2006.
Depuis l'impossible Lotharingie, l'histoire mouvementée de l'Alsace a démontré sans cesse la nécessité de l'unité de l'Europe. Terre d'affrontements répétés, notre province est particulièrement bien placée pour témoigner de ce besoin pressant, mais c'est au niveau des villes et des communes, où au cours des cent dernières années trois guerres ont inscrit et rallongé sur les monuments aux morts la liste des victimes d'hostilités insensées, que l'idée européenne a fait le plus de progrès, surtout depuis 1945. Seule l'union des pays européens pourra assurer la "survie de l'occident".
Sélestat, naguère foyer de l'humanisme rhénan, ne resta pas insensible à cette évolution : sa vocation est européenne et elle a su allier de façon harmonieuse son ardent patriotisme, maintes fois démontré, à une large ouverture des coeurs et des esprits.
(Tiré de Vitalité de Sélestat et de sa région, ville de Sélestat, ouvrage publié sous les auspices de l'Association Tourisme, Culture et Loisirs et de la Société des Amis de la Bibliothèque de Sélestat, 1970, imp. Alsatia Sélestat.)
Les quatre villes jumelées sont :
- Montignies-sur-Sambre, en Belgique, devenue en 1977 une section officielle de la ville de Charleroi.
- Waldkirch, dans la région du Bade-Wurtemberg, en Allemagne.
- Grenchen, au pied du Jura, en Suisse.
- Dornbin, en Autriche.

Voici le texte d'un serment de jumelage :
Nous, Bourgmestre de Montignies-sur-Sambre, Bürgermeister von Waldkirch-im-Breisgau et Maire de Sélestat,
Librement désignés par le suffrage de nos concitoyens,
Certains de répondre aux aspirations profondes et aux besoins réels de nos populations,
Sachant que la civilisation occidentale a trouvé son berceau dans nos anciennes "Communes" et que l'esprit de liberté s'est d'abord inscrit dans les franchises qu'elles surent conquérir,
Considérant que l'oeuvre de l'histoire doit se poursuivre dans un monde élargi, mais que ce monde ne sera vraiment humain que dans la mesure où les hommes vivront libres, dans des cités libres,
En ce jour prenons l'engagement solennel :
- de maintenir des liens permanents entre les municipalités de nos communes, de favoriser en tous domaines les échanges entre leurs habitants pour développer par une meilleure compréhension mutuelle le sentiment vivant de la fraternité européenne,
- de conjuguer nos efforts afin d'aider dans la pleine mesure de nos moyens au succès de cette nécessaire entreprise de paix et de prospérité : L'UNITE EUROPEENNE.
Voir aussi


^ Sommaire

Hommage au patriotisme des Sélestadiens par l'État

La Croix de Guerre 1914-1918

N°3378, arrêté du 23 février 1923 au Ministère de la Guerre et des Pensions, pour citation à l'Ordre de l'Armée (J.O. du 1er mars 1923).
Croix de Guerre remise le 29 mai 1923 par Alexandre MILLERAND, Président de la République.

"Vieille forteresse française qui n'a cessé pendant quatre années de donner le plus bel exemple de fidélité patriotique en supportant vaillamment les bombardements dont elle a été l'objet. Malgré les deuils et les souffrances endurées, elle a toujours montré une confiance inébranlable dans la victoire finale. A bien mérité du pays."

La Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile de vermeil

N°78, par décision du 11 novembre 1948 de M. Max LEJEUNE, Secrétaire d'Etat aux Forces Armées (guerre). Citation à l'Ordre du Corps d'Armée.

"Cité au passé glorieux qui a supporté vaillamment de nombreux bombardements ennemis au cours de la libération de l'Alsace. La population a payé un large tribut de deuil et de souffrances, tout en gardant fidèlement l'amour de la Patrie."

Cette nouvelle décoration a été remise à la ville le 19 décembre 1948 par le général REVERS, chef d'Etat-Major Général de l'Armée, accompagné du Général TATE, délégué militaire de l'Ambassade d'Amérique à Paris, du Préfet René PAIRA, des Généraux GILIOT, Commandant la 6e Région et GRUSS, Gouverneur Militaire de Strasbourg. Au cours de cette cérémonie le Général REVERS a également remis la fourragère à la Compagnie des Sapeurs-Pompiers en récompense pour leur belle conduite pendant les combats de la libération de décembre 1944 à février 1945.
^ Sommaire

La communauté israélite

Le décret de Bayonne

DECRET DE BAYONNE Bulletin des Lois de l'Empire français, 4e série, tome 9, Paris août 1809, pp. 27-28, décret n° 3589.

A Bayonne, le 20 juillet 1808. Napoléon, Empereur des Français, Roi d'Italie et Protecteur de la Confédération du Rhin; Sur le rapport de notre ministre de l'Intérieur; Notre Conseil d'état entendu; Nous avons décrété et décrétons ce qui suit :

- Art. 1er. Ceux des sujets de notre Empire qui suivent le culte hébraïque,et jusqu'à présent, n'ont pas reçu de nom de famille et de prénoms fixes, seront tenus d'en adopter dans les trois mois de la publication de notre présent décret, et d'en faire la déclaration devant l'officier d'état civil de la commune où ils sont domiciliés.

- 2. Les Juifs étrangers qui viendraient habiter dans l'Empire, et qui seraient dans le cas prévu par l'article 1er seront tenus de remplir la même formalité dans les trois mois qui suivront leur entrée en France.

- 3. Ne seront pas admis comme nom de famille, aucun nom tiré de l'Ancien-Testament, ni aucun nom de ville. Pourront être pris comme prénoms, ceux autorisés par la loi du 11 germinal an XI.

- 4. Les consistoires en faisant le relevé des Juifs de leur communauté, seront tenus de vérifier et de faire connaître à l'autorité s'ils ont individuellement rempli les conditions prescrites par les articles précédents. Ils seront également tenus de surveiller et de faire connaître à l'autorité ceux des Juifs de leur communauté qui auraient changé de nom sans s'être conformés aux dispositions de la susdite loi du 11 germinal an XI.

- 5. Seront exceptés des dispositions de notre présent décret, les Juifs de nos Etats, ou les Juifs étrangers qui viendraient s'y établir, lorsqu'ils auront des noms et prénoms connus et qu'ils ont constamment portés, encore que lesdits noms et prénoms soient tirés de l'Ancien-Testament ou des villes qu'ils ont habitées.

- 6. Les Juifs mentionnés à l'article précédent, et qui voudront conserver leurs noms et prénoms, seront néanmoins tenus d'en faire la déclaration; savoir : les Juifs de nos Etats, par-devant le maire de la commune où ils sont domiciliés, et les Juifs étrangers, par-devant celle où ils se proposeront de fixer leur domicile; le tout dans le délai porté en l'article 1er.

- 7. Les Juifs qui n'auraient pas rempli les modalités prescrites par le présent décret, et dans les délais y portés, seront renvoyés du territoire de l'Empire : à l'égard de ceux qui, dans quelque acte public ou quelque obligation privée, auraient changé de nom arbitrairement et sans s'être conformés aux dispositions de la loi du 11 germinal, ils seront punis conformément aux lois, et même comme faussaires, suivant l'exigence des cas.

- 8. Notre grand-juge, ministre de la Justice, et nos ministres de l'Intérieur et des Cultes, sont chargés, chacun en ce qui les concerne, de l'exécution du présent décret.

Signé Napoléon. Pour l'Empereur : Le Ministre Secrétaire d'Etat, signé B. Ma


La Communauté Israélite de Sélestat, ses origines, ses synagogues </poem>

Déclarations de prises de noms patronymiques des Juifs

Voir dans les "liens utiles"

Le cimetière Juif

Cimetière juif Sélestat.jpg

Le cimetière juif a été créé vers 1622 à l'initiative des prévôts des juifs des communautés de Bergheim, Ribeauvillé et Dambach-la-Ville. Il a ensuite été agrandi à plusieurs reprises au cours des XVIIe et XVIIIe siècles. La tombe la plus ancienne encore présente date de 1666.
L'édifice fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis

^ Sommaire

Patrimoine.png Patrimoine bâti

Vue générale
  • Le patrimoine de Sélestat est très riche. Avec 35 monuments protégés et bien d'autres d'un intérêt non moindre, Sélestat dispose d'un patrimoine bâti exceptionnel.
Voir : Patrimoine de Sélestat sur le site de la commune et Patrimoine de Sélestat sur le site Patrimoine de France
  • La ville de Sélestat s'enorgueillit de posséder la plus ancienne mention de l'arbre de Noël, datée de 1521, celle-ci est visible dans le Livre de comptes de Sélestat à la Bibliothèque humaniste de Sélestat, il s'agit d’une dépense de 4 shillings pour payer des gardes forestiers qui devaient surveiller les arbres dans les forêts municipales et d’une amende infligée à quiconque coupera les sapins pour Noël. Sélestat et son sapin
  • Sélestat a aussi un rapport avec la découverte de l'Amérique et le nom qu'on lui a donné : Baptême de l'Amérique


Église Sainte-Foy

  • Abstraction faite des restaurations malheureuses de 1889, l'église Sainte-Foy est un édifice roman du plus haut intérêt. Elle a été construite d'un seul jet dans la seconde moitié du XIIe siècle.
  • À la fin du XIesiècle, Hildegarde, la veuve du premier des Hohenstaufen, trop âgée pour partir en croisade, avait fondé à Sélestat un prieuré bénédictin dédié au Saint Sépulcre, et en avait fait don en 1094 à l'abbaye de Conques. Les bénédictins de Conques, sous Eudes, purent --après qu'en expiation de l'assassinat du dernier des Eguisheim, les Hohenstaufen eurent fait d'autres donations-- construire une nouvelle église.
  • L'église fut donnée aux Jésuites par l'archevêque de Strasbourg en 1614, mais ils la défigurèrent en surélevant les bas-côtés pour faire des tribunes.
  • On a démontré sa parenté avec les églises de Saint-Dié et établi le caractère plus lorrain qu'alsacien de la gamme ornementale : billettes des corniches, rosaces, palmettes et torsades, arcs et cordons, décor végétal des chapiteaux, et absence de ces bandes lombardes auxquelles l'Alsace fut si fidèle.
  • Sainte Foy, vierge et martyre, était originaire d'Agen. Morte à 12 ans (selon la tradition), sans doute sous le règne de Dioclétien (IVe siècle).


67462 - Selestat Eglise Ste Foy tour octogonale XII e.jpg

Trois tours

  • La puissante tour de croisée octogonale aux ouvertures triplées, puis géminées, s'achève en une flèche galbée entièrement appareillée en pierre, qui domine la silhouette de l'église ; le dernier étage de la tour Sud et les flèches des deux tours de façade datent de 1889 et les reprises sont très apparentes.
  • La croisée du transept est surmontée d'une belle tour octogonale, haute de 43 mètres avec des baies semblables à celles des tours de la façade, mais avec une plus grande recherche décorative. Elle est couverte d'une haute flèche de pierre aux côtés légèrement renflés.


67462 - Selestat Eglise Ste Foy porche.jpg

La façade

  • Sainte-Foy appartient au style des "églises-porches". Elle comprend un porche central de trois travées, s'ouvre entre deux fenêtres géminées par une arcade encadrée de deux colonnettes qui reposent sur des lions. Au-dessus des arcatures, des colonnettes et une corniche sculptées offrent une disposition qu'on retrouve à l'abside. Le porche communique avec l'église par une porte romane.
  • Une petite porte romane s'ouvre au Nord, avec un tympan de Siegler du milieu du XIXe siècle. Les absidioles ont été partiellement refaites en 1889.


67462 - Selestat Eglise Ste Foy nef.jpg

L'intérieur

  • De plan bénédictin, il offre les dispositions habituelles des églises romanes du Rhin : piliers alternativement forts et faibles, deux travées de bas-côtés voûtés d'arêtes pour une travée de nef.
  • La chaire en bois n'a rien de roman, il s'agit d'une réalisation du XVIII e siècle illustrant la vie de Saint François-Xavier, évangélisateur au XVIe siècle. L'iconographie de la chaire est à mettre au crédit d'un ministre du collège des Jésuites, Ignace de Saint Lô.
  • Les vitraux datent de la restauration au XIX e siècle.


La crypte

  • Vestige de la première église construite à la fin du XIe siècle par Hildegarde de Hohenstaufen. Desservi par un vestibule, un caveau funéraire de forme carrée expose un tombeau dépourvu de décor. Il s'agit probablement de la représentation du tombeau du Christ à Jérusalem.
  • Au moment des fouilles ordonnées par Winkler en 1892, on découvrit un moulage en creux, celui d'une jeune femme inhumée sous le dallage de la chapelle, dont le corps avait été recouvert de chaux vive (car morte de maladie violente) ; il s'agirait peut être d'Adélaïde, la fille de Hildegarde, décédée vers 1100.


Église Saint-Georges

Église gothique commencée dans les années 1220. Les travaux se sont poursuivis en plusieurs étapes jusqu'au XVe siècle. A cette période, le chœur d'origine est remplacé par un sanctuaire beaucoup plus vaste orné de nombreuses verrières, dont 55 panneaux sont encore d'origine.

  • A l'emplacement de l'église, se trouvait au VIIIe siècle une chapelle baptismale carolingienne faisant partie d'un ensemble impérial construit par Charlemagne. Ce dernier vint d'ailleurs s'y recueillir au moment de Noël en l'an 775.
  • La construction de l'église actuelle a débuté au XIIIe siècle. Les travaux se sont poursuivis pendant près de deux siècles, ont été financés par les commerçants de la ville. A l'origine, elle est dédiée à la Sainte Vierge et n'est appelée Saint Georges que depuis 1500.
67462 - Selestat Eglise St Georges côté.jpg
  • De style gothique, en grès rouge, l'église est plutôt modeste, mis à part ses portails, dans ses habits de pierre. La sculpture de tous ces portails est moderne. La sculpture du portail central est attribuée à Emile Sichler, le tympan en haut relief représente le repas chez Simon le pharisien. Les vantaux et les pentures sont médiévaux, le reste date de 1844. Elle est précédée d'un transept occidental de style rayonnant (XIVe), sur la face Sud s'ouvre le portail principal et que surmonte une belle tour carrée terminée en 1490, haute de 60 mètres, dans laquelle se trouve six cloches. Une autre porte en plein cintre s'ouvre sur la face Sud de la nef et une troisième porte en arc brisé est percée au sud du transept oriental qui porte, à la croisée, une tour octogonale peu élevée dont la flèche en charpente date de la restauration de l'église (1842-1865). La spécificité de ce clocher est d'avoir une toiture galbée. Elle a un style polychrome de Bourgogne, de tuiles vernissées : vert, rouge, terre cuite, jaune et marron foncé, en motifs de grands chevrons marqués d'un losange central.


  • La grande nef du XIII e, est flanquée de collatéraux comprenant six travées dont quatre sont couvertes par deux voûtes avec des piliers forts et faibles; le triforium est remplacé par de petites ouvertures rectangulaires. Les fenêtres hautes sont étroites et sans ornement. Trois architectes ont participé à la construction : Jean Obrecht, bourgmestre en 1401, Matthis entre 1400 et 1410, et Erhart Kindelin entre 1415 et 1422.
  • Les clés de voûte des différents vaisseaux de l'église datent du XIIIe et du XIVe siècle. La peinture des clefs de voûte a été restaurée en 1859 par François-Antoine Denecken, fond rouge et bleu avec ornements en feuillage doré.
  • Dans le chœur rectangulaire, début du XVe, des stalles du milieu du XVIe (dossiers récents), des statues du XVIIe.
  • Transept et chapelles sont pourvus, sous les fenêtres, de galeries de circulation prouvant une influence champenoise.


La chaire de style Renaissance (1552), en pierre peinte et dorée, flanquée de statuettes d'une élégance italienne, reposant sur un Samson un genou à terre, est un ouvrage de toute beauté.


L'orgue

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Construit en 1896 par Martin Rinckenbach, il a remplacé une longue série d'orgues depuis le XVe siècle. En 1944, un obus a démoli partiellement le clocher et la rosace, entraînant de grands dommages à l'orgue. L'orgue a été restauré en 1952 par Georges Schwendekel, facteur alsacien, puis en 1972 par le facteur Alfred Kern qui modifie l'instrument en une adaptation néo-baroque.

Les Vitraux

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  • L'église possède plus de 200 mètres de verrières en une collection de 48 verrières. Les vitraux du XVe ont été maintes fois restaurés. Les baies du chœur ont été déposées en 1966 par Max Ingrand, maître verrier parisien, qui réalisa un mixage entre les vitraux d'origine et les nouveaux panneaux.
  • De 1848 à 1863, la maison Zettler de Metz travailla sur les baies du chœur.
  • En 1879, ce fut l'atelier munichois Franz Xavier Zettler qui restaura ceux du transept occidental dans une dominante violette.
  • Les vitraux modernes des bas-côtés sont de François Chapuis (1998-2002).
  • Des panneaux avaient été démontés en 1939 à la demande des Monuments Historiques et mis à l'abri du château de Hautefort en Dordogne; récupérés en 1940 par les autorités allemandes, ils seront entreposés dans les caves du Haut Koenigsbourg jusqu'à la fin de la guerre.


  • Sous le chœur s'étend une salle qui prend l'aspect d'une crypte mais qui était à l'origine une sorte de porche ouvert sur trois côtés, voûte en ogives reposant sur un pilier central très court. Ce passage a été conçu au XVe siècle lors de la construction du nouveau chœur pour éviter de diviser en deux parties le cimetière qui s'étendait autour de l'église. Le nouveau chœur fut surélevé et sous celui-ci un passage voûté fut réalisé par Mathis.


Repère géographique.png Repères géographiques

Démographie.png Démographie

Année 1597 1664 1709 1720 1750 1789 1800 1801 1806 1821
Population 4 500 5 000 5 913 6 460 7 420 9 650 7 464 7 375 8 068 9 070
Année 1826 1831 1836 1841 1846 1851 1856 1861 1866 1871
Population 9 600 9 646 9 700 8 634 9 844 10 365 9 950 10 184 10 040 9 307
Année 1875 1880 1885 1890 1895 1900 1905 1910 1921 1926
Population 9 088 8 979 9 172 9 418 9 304 9 336 9 699 10 604 9 943 10 165
Année 1931 1936 1946 1954 1960 1962 1968 1975 1982 1990
Population 10 959 11 363 10 722 11 705 13 060 14 049 14 904 15 248 15 112 15 538
Année 1999 2006 2011 2016 ' ' ' ' ' '
Population 17 179 19 459 19 181 - -

Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.

Cf. : Cassini, INSEE 2006, 2011 & 2014.

Illustrations - Photos anciennes.png En photos


^ Sommaire

Ville de naissance de.jpg Ville de naissance ou de décès de

Ville de naissance

Maison du baron AMEY
  • François-Pierre Joseph AMEY : né le 2 octobre 1768, décédé le 16 novembre 1850 à Strasbourg, au n° 3 de la rue de la Mésange, inhumé au cimetière Sainte-Hélène de cette ville. Général de division, grand officier de la Légion d'honneur (1804), chevalier de Saint-Louis (1814), maire de Sélestat (1820-1830), baron d'Empire. Il fait partie des 660 officiers à avoir son nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile. Noms gravés sous l'Arc de Triomphe de l'Étoile : pilier Ouest, 1re et 2e colonnes. Surnommé le boucher de la Vendée. Un boulevard de la ville de Sélestat porte son nom. Marié en premières noces avec Anne Marguerite Elisabeth HANTZLER († av. 11/1850), et en secondes noces avec Caroline Henriette Charlotte de POLENTZ († ap. 1850). À Sélestat, au numéro 5 de la place du Marché Vert, se dresse la maison où AMEY habitait, nommée Au Petit Griffon, qui abrite aujourd'hui une galerie d'art, et sur laquelle est apposée une plaque.
  • François Antoine ANSTETT : né le 17 février 1810, décédé le 25 février 1879 à Sélestat. Dirigeant d'une brasserie à Sélestat, député du Bas-Rhin (1849-1851), siégeant au groupe d'extrême gauche La Montagne. Déchu de son mandat et exilé. Fils de François Antoine, brasseur à Sélestat (° ca. 1782), qui avait épousé à Sélestat, le 18 mars 1809, Anne-Marie Marguerite GÖTZ (° ca. 1786).



Plaque sur rue
  • Eugène KOEBERLE : Professeur agrégé à la faculté de médecine de Strasbourg, chirurgien. Né le 4 janvier 1828, décédé à Strasbourg (quai Kléber) le 13 juin 1915.
Le général de POUYDRAGUIN
  • Louis Marie Gaston ARMAU de POUYDRAGUIN : né le 1er février 1862 au n° 10 de la rue des Clefs (une plaque sur la maison rappelle l'événement), décédé le 17 janvier 1949 à Paris (6e), inhumé à Sélestat (rangée 432, tombes 19, 20, 21, 22). Général de division commandant de corps d'armée, grand croix de la Légion d'honneur (25/10/1920). Fils de Avit Louis Jean, capitaine au 47e de ligne, chevalier de la Légion d'honneur (° 1825 à Aubarède, Hautes-Pyrénées) et de Elise STOFFEL (° 1838 à Sélestat). Il épouse à Dijon (Côte-d'Or), le 15/09/1890, Henriette Josèphe Marcelle ROUGET, née à Dijon le 18/02/1866 fille de Jean-Baptiste Joseph Paul (1821-1899), docteur en droit, président de la chambre des avoués de Dijon, et de Marie Stéphanie BEAUNE. Le général aura cinq enfants, dont deux fils tués à l'ennemi en 1915, un troisième capitaine d'infanterie, commandeur de la Légion d'honneur, et deux filles.
  • Jacques WIMPHELING : né le 27 juillet 1450 à Sélestat d'une famille d'artisans aisés, décédé le 15 novembre 1528 à Sélestat. Dit aussi Jacobus VIMPHELINGUS, dit aussi Jacobus SLETSTATENSIS, de Sélestat. Elagantarium medulla oratoriaque praecepta. Humaniste, poète, prédicateur, pédagogue, historiographe, prêtre, recteur de l'Université de Heidelberg (1481), puis vice-chancelier (1482). Vers la fin de 1515, il revient à Sélestat auprès de sa sœur Madeleine, comme chapelain de l'autel de Saint Antoine et de Sainte Catherine. Inhumé près de Beatus Rhenanus dans l'église Saint-Georges. Voir : Jacques Wimpfeling, sur Wikipédia

Ville de décès

  • Frédéric FIEBIG : Artiste peintre alsacien. Nationalité allemande.
    Né à Talsen (Russie) le 17/05/1885, décédé à Sélestat le 06/02/1953.
- Site de Frédéric FIEBIG.
- Frédéric FIEBIG sur Alsace collection.
  • François Joseph STUMPFF : artiste peintre, né le 20/11/1797 à Richtolsheim, décédé le 01/04/1865 à Sélestat.
Pictos recherche.png Article détaillé : François-Joseph STUMPFF, peintre et dessinateur


Familles notables.png Notables

Les conseillers généraux du canton

Voir la liste

Les sous-préfets avant 1944

Pictos recherche.png Article détaillé : Sélestat - Les Sous-Préfets

Les sous-préfets depuis la Libération 1944

Prénom(s) NOM Période Observations
Roland DISSLER 6 décembre 1944 Sous-Préfet de Sélestat. Né à Bussang en 1917. Officier de l'équipe spéciale de liaison d'Alsace et de Lorraine. 22/06/1969 : conseiller technique au Cabinet du Ministère des Anciens Combattants.  
Alfred GRAFF 18 juillet 1945 Sous-préfet de Sélestat. Né à Munster en 1910. Ancien sous-préfet d'Erstein. 1961 : secrétaire général du Bas-Rhin. Officier de la Légion d'honneur.  
Bernard GRETTNER 11 août 1848 Sous-préfet de Sélestat. Né à Strasbourg en 1915. Ancien directeur du Cabinet du Préfet de la Seine Inférieure, puis conseiller à l'Ambassade d'Irak.  
François LECHNER 16 février 1956 Sous-Préfet de Sélestat. Né à Berstheim en 1915. Secrétaire général du Tarn. Sous-Préfet des Sables-d'Olonne.  
Maurice GERARD 9 novembre 1958 Sous-Préfet de Sélestat. Né à Nancy en 1922. Ancien sous-préfet d'Erstein.  
Gilbert Jean Albert BELIN 26 mai 1962 Sous-Préfet de Sélestat. Né à Besançon en 1920. Ancien sous-préfet de Langon. Chevalier de la Légion d'honneur. 20/11/1969 : chargé de l'Administration de l'Arrondissement d'Erstein.  
Pierre CANTAGREL 1er octobre 1974 Sous-Préfet de Sélestat-Erstein.  
Didier CULTIAUX 4 septembre 1978 Sous-Préfet de Sélestat-Erstein.  
Guy OBERDORFF 16 juin 1980 Sous-Préfet de Sélestat-Erstein.  
Jacques LUCEA 5 novembre 1983 Sous-Préfet de Sélestat-Erstein.  
Jean CHASSAGNARD 23 décembre 1985 Sous-Préfet de Sélestat-Erstein.  
Bernard TROCME 21 décembre 1987 Sous-Préfet de Sélestat-Erstein.  
Alain KOEGLER 15 juillet 1991 Sous-Préfet de Sélestat-Erstein.  
Philippe SAUZEY 19 juillet 1993 Sous-Préfet de Sélestat-Erstein.  
Georges AMBROISE 23 janvier 1995 Sous-Préfet de Sélestat-Erstein.  
Marie-France COMBIER 11 janvier 1999 Sous-Préfet de Sélestat-Erstein.  
Patrick PINCET 25 juin 2001 Sous-Préfet de Sélestat-Erstein.  
Jacques WITKOWSKI 1er décembre 2003 Sous-Préfet de Sélestat-Erstein.  
Christophe MARX 10 juillet 2006 Sous-Préfet de Sélestat-Erstein.  
Marie-Gabrielle PHILIPPE 15 janvier 2010 Sous-Préfet de Sélestat-Erstein.  
Marie-Christine BERNARD-GELABERT 12 novembre 2012 Sous-Préfet de Sélestat-Erstein.
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Stéphane CHIPPONI 15 juillet 2014 Sous-Préfet de Sélestat-Erstein.
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Commandement militaire de la place sous le Consulat et le Premier Empire

Commandant de Place
Adjudant de Place
  • LEFAIVRE, 1798-1814.
Commissaire des guerres
  • GIRAUDON, 1797-1803.
Commandant du Génie
  • MORLET, 1802.
  • VERON - REVILLE, 1803.
  • BEAUDRAND, 1804-1805.
  • BLANC, 1806-1811.
  • MESCHINY, 1812-1813.
  • GATTES, 1814.
  • DELMAS, 1815.

Les maires

Prénom(s) NOM Mandat Observations
Oswald von GOLLEN Bourgmestre et prévôt de la ville  
Johann Wilhelm von GOLLEN 1628 - 1633
1650 -
Bourgmestre de la ville. Conseiller impérial. Fils du précédent. Né à Sélestat en 1598, y décédé le 08/04/1672. Époux en premières noces de Anna Maria BILONIUS (pas d'enfant), et en secondes noces de Anna Ursula OPSER (1618-1705) de laquelle il aura trois enfants. Il sera élevé à la noblesse d'Empire.  
Caspar WESTERMAN 1633 - 06/1634 Bourgmestre. Fils de Jost Joachim et de Anna HEUER. Epouse en 1589 Trauwel SEYLLER (jugée en condamnée comme sorcière le 15/04/1630), et en secondes noces à Sélestat, le 18/04/1633, Eva BECHT. Il décède à Sélestat le 19/03/1635.  
Jean Georges ANDLAUER avant 1787 Avocat au Conseil Souverain d'Alsage, bourgmestre de Sélestat. Epoux de Marie Anne GEIGER.  
André SCHAECK 1790 - 1791  
Dominique Ignace Xavier HERRENBERGER 1790 - 1792 Né en 1755 et décédé en 1833. Elections du 27/01/1790 : élu maire - 08/06/1790 : élections contestées et annulées par décret de l'Assemblée Nationale - 17/11/1790 : réélu - 04/04/1791 : suspendu - 09/12/1791 : réinstallé - 20/02/1792 : suspendu définitivement. Avocat au Conseil Souverain d'Alsace. Notaire à Muttersholtz (Bas-Rhin). Né à Sélestat le 08/05/1755, décédé à Strasbourg, au n°19 de la rue d'Or, le 18/08/1833.  
François DUTAILLIS 1792 - 1793  
Daniel BOURDON 1793 - 1793  
François Xavier Amand LAMBLA 25/03/1793 - 12/02/1795 Né en 1765 et décédé en 1837 1re entrée au corps municipal de Sélestat, comme procureur de la commune (PV du 13/04/1791). Devient Maire le 25/02/1793 (ne fut pas élu, mais nommé). Destitué le 12/02/1795. Jugé. Acquitté. Les exactions furent nombreuses lors de son passage à la mairie de Sélestat (voir "Les Amis de la Bibliothèque humaniste de Sélestat", annuaire 1995). Commissaire de police à Scherwiller, Bas-Rhin (1804). Avoué du tribunal de Sélestat (1805 à 1832) Voir  
François Xavier DINICHERT 1794 - 1795 Né à Ottrott-le-Bas (Bas-Rhin) le 21 mai 1754, décédé à Sélestat le 21 mai 1833 (Témoin décès : Dominique Xavier DINICERT, 48a, officier en retraite). Fils de Jean DINICHERT et de Elisabeth DILLENBAUM. Marié le à Albé (Bas-Rhin) le 31 mai 1780 avec Anne-Marie VONDERSCHER  
Thadée Joseph Auguste Antoine BOURDON 1795 - 1797 Juge de Paix du canton de Sélestat. Né le 21/09/1763, décédé le 28/12/1818. Fils de Jacques Joseph, capitaine de dragons dans la Légion des Flandres, et de Anne Catherine MIOT. Épouse à Sélestat, le 13/12/1797, Marie Jeanne (Jeannette) KEUFFER, née en 1769, décédée à Sélestat le 07/06/1804.  
Sébastien DYRION 09/11/1799 Président de l'Administration municipale le 21 ventôse en VII. Receveur des deniers patrimoniaux.
Administrateurs : les citoyens Frantz, Frey, Schaeck et Dutaillis.
Commissaire du Directoire exécutif : le citoyen Zaepfel.
Secrétaire en chef : le citoyen Kieffer.  
François Ignace SCHAAL 26/05/1800 - 21/05/1808 Commandeur de la Légion d'honneur (Voir paragraphe "Les titulaires de la Légion d'honneur") , Chevalier de Saint-Louis, Général de division. Justifiant d'une pension militaire de 6.000 francs, inscrite au Trésor sous le numéro 672. Catholique.

Maire de Sélestat du 26/05/1800 au 21/05/1808, nommé le 11 floréal an VIII par le Premier Consul. Il est obligé de donner sa démission, car Napoléon 1er le nomme député du Bas-Rhin au corps législatif (1808 à 1812), nommé à cette fonction à titre honorifique. Né à Sélestat le 05/12/1747, y décédé le 30/08/1833 à l'âge de 86 ans. Adjoints : François DUTAILLIS et Sébastien DYRION. Frère de Joseph Antoine SCHAAL, curé de l'église Sainte-Foy.

Fils de Jean-Baptiste, avocat au Conseil Souverain d'Alsace, domicilié à Sélestat) et de Marie-Barbe KUBLER. Marié en 1781, à Sélestat, avec Marie Aglaé Bonne Joséphine FABRY (1762-1813), fille de Pierre Joseph Charles, avocat au Conseil Souverain d'Alsace, dont cinq enfants : Auguste François Ignace, François Eugène Thérèse, Alexandre, Aglaé et Marie Caroline Henriette (épouse de DUBOCQ Jean Thomas).

Il est inhumé au cimetière de Sélestat, (rangée 414, tombe 8)  
Jean Joseph ARMBRUSTER 12/04/1808 - 12/07/1808 Marchand de fer à Sélestat. Catholique.

Maire de Sélestat, mandat non renouvelé (mandat extrêmement court). Adjoints : François DUTAILLIS et Antoine BOURDON.

Né à Sélestat en 1748, y décédé le 30/04/1811. Fils de Jean et de SPECK Catherine. Marié à Sélestat en 1769 avec Marie Agnès WESTERMANN (° 1745), fille de Antoine, Conseiller du Magistrat de Sélestat. Deux enfants : Jean Antoine Joseph et Jean-Baptiste. Il est le père du maire Jean Antoine ARMBRUSTER.  
François Antoine Melchior DUTAILLIS 12/07/1808 - 28/04/1811 Etudes de médecine, inscrit à la Faculté en 1778. Docteur en médecine à l'hôpital de Sélestat. Médecin physicien, médecin chef de l'hôpital civil et militaire de Sélestat. Catholique.

Adjoints : François KUBLER, notaire, et Antoine BOURDON.

Entré en fonction le 01/08/1808, sur proposition du sous-préfet. Adjoints : François KUBLER, notaire, et Antoine BOURDON. Né le 08/02/1761 à Sarrebourg (Moselle), décédé à Sélestat le 22/01/1815. Fils de Jacques Philippe Quignet, né en 1732 à Paris, décédé en 1794 à Sélestat, chirurgien-major à l'hôpital du Roi à Sélestat, et de Elisabeth PINON. Il épouse à Sélestat, le 04/10/1790, Marie Anne JACQUEMIN, née à Sainte-Croix-aux-Mines (Haut-Rhin), fille de François Jacques. Il aura sept enfants : Washington, Elisabeth Marie-Anne, Julie Victoire, Prosper Alexandre, Hoche, Marie-Anne et Alphonse Auguste.

Il occupa une place prépondérante parmi des hommes de la Révolution à Sélestat. Il eut trois mandats de maire et fut plusieurs fois adjoint. Il obtient ses mandats de maire durant la période révolutionnaire. Il démissionnera durant la Terreur.

Son fils Washington épousera Marie Antoinette BOURDON dont le père, Antoine, fut maire en 1792 puis de 1795 à 1797. Washington fit une carrière administrative durant laquelle il fut au service de la mairie jusqu'en 1848.  
Jean Pierre TREUILLE de BEAULIEU 04/08/1811 - 04/06/1813 Militaire, colonel de cavalerie. Baron d'Empire, colonel au régiment des dragons de Noailles. Officier de la Légion d'honneur (Voir paragraphe "Les titulaires de la Légion d'honneur") . Catholique.

Nommé par Napoléon 1er le 04/08/1811 (il était retiré à Sélestat depuis 1809). Adjoints : François KUBLER et Antoine BOURDON. M. Armbruster sera ensuite nommé à sa place. Adjoints : François KUBLER et Antoine BOURDON.

Né le 05/08/1768 à Saint-Secondin (Vienne), décédé le 21/10/1861 à Sélestat à l'âge de 93 ans. Fils de Jean, propriétaire terrien dans le Haut Poitou, et de Marie Françoise Anne de GAULTIER. Il épouse à Sélestat, le 27/06/1802, Marie Anne SCHULTZ, née le 22/03/1785 à Sélestat, y décédée le 16/05/1858, fille de François Antoine, entrepreneur à Sélestat. Il aura 4 enfants : Marie Antoine Thésée, Lavinie, Antoine Hector Thésée et Marie-Anne Antoinette Emerence.

Il s'était rallié aux idées de la Révolution. De grandes festivités sont organisées durant son mandat.  
Jean Antoine Joseph ARMBRUSTER 10/04/1813 - 05/06/1816 Marchand de fer à Sélestat. Adjoints : François KUBLER et Joseph MANGEL. Mandat non renouvelé. Catholique.

Né en 1770 à Sélestat, y décédé le 27/08/1832 à l'âge de 62 ans. Fils du maire Jean Joseph et de Marie Agnès WESTERMANN. Il épouse à Andlau (Bas-Rhin) le 27 germinal an IX, Marie Jeanne KOLMANN, fille de Joseph Antoine, homme de lettre à Andlau. Cinq enfants, tous nés à Sélestat : Louis Alphonse (1803), Louis (1804), Agnès Jeannette (1805) Marie Joséphine (1806) et Hercule Théodore (1808).

Son mandat eut lieu durant une période mouvementée, marquée par l'abdication de Napoléon 1er, son bref retour, et la fin de l'Empire.  
Jean-Baptiste MARANDE 16/06/1816 - 16/12/1819 Propriétaire. Catholique. Nommé le 16/06/1816, il reste en poste jusqu'au 16/12/1819. Destitué par décision royale.

Né le 06/11/1769 à Fourcrey (Moselle). Sans autres renseignements.

S'agirait-il du Jean Joseph MARANDE sous ce lien ? Voir : [3]  
Pierre François Joseph AMEY 11/02/1820 - 17/05/1830 Baron d'Empire (1808), Général de brigade (1793),Lieutenant-Général en retraite lors de ses mandats. Commandeur de la Légion d'honneur (Voir paragraphe "Les titulaires de la Légion d'honneur") . Catholique. Voir fiche [4]

Nommé maire le 11/02/1820, il occupa ses fonctions du 09/08/1820 au 17/05/1830, réparties en deux mandats (1820-1826 et 1826-1830). Il exprima la volonté de se retirer de la vie publique, et donna sa démission le 17/05/1830, à cause notamment de sa mauvaise santé.

Né le 02/10/1768 à Sélestat, décédé à Strasbourg le 16/11/1850 à l'âge de 82 ans. Fils de François Pierre, chirurgien-major de la Légion Suisse de Waldner, et de Marie Ursule COLLIGNON. Il se marie deux fois :

1° avec Anne Marguerite Elisabeth HANTZLER, décédée le 19/03/1850.

2° avec Caroline Henriette Charlotte de POLENTZ, fille du baron de POLENTZ. Pas de renseignements sur son éventuelle descendance.

Il fut le promoteur de la route allant de Sélestat aux communes du Ried, et accueillit le roi Charles X lors de son passage à Sélestat le 10/09/1828.  
Joseph André DISPOT 09/08/1830 - 24/09/1830 Mandat de courte durée, non renouvelé. Etudes de droit, avoué au tribunal civil de Sélestat. A été adjoint du maire Amey. Né le 16/03/1772 à Sélestat, décédé au même lieu le 08/06/1863. Fils de André Jacques, huissier à Rosheim (Bas-Rhin) et de Caroline HERCHILLET. Marié à Sélestat, le 13/05/1807, avec Marie Joséphine MAIMBOURG (1785-1855), fille de Nicolas, avoué à Sélestat (né à Ginfosse, Vosges). Il aura sept enfants, dont Alphonse et Fortuné.  
Jean François Etienne Antoine CETTY 11/09/1830 - 25/11/1834 Intendant militaire, général de brigade, il fut conseiller municipal sous le maire Amey. Officier de la Légion d'honneur, chevalier de l'Ordre militaire de Saint-Louis.

Il démissionne en janvier 1834 en raison d'intrigues autour de sa vie privée. Né le 23/06/1777 à Sélestat, il décède à Strasbourg le 14/11/1857. Fils de François Louis (20/12/1734-15/08/1820), avocat, qui fut membre du conseil municipal, vice-prêteur royal, et de Anne Euphémie du CHIRON. Il épouse Marie Françoise HORRER (1779-1820), fille de Jean André, procureur général du Bas-Rhin. Ils auront 8 enfants, dont Antoine Joseph Edmond.

Il procéda à la réorganisation du Collège et de l'école primaire.  
Louis ROUSSET-POMMARET 1834 - 1840 Mandat non renouvelé. Commandant la place de Sélestat. Officier de la Légion d'honneur et chevalier du Mérite Militaire.

Né le 23/09/1766 à Saint-André-de-Valborgne (Gard) et décédé le 05/01/1847.

Sans autres renseignements.  
Joseph Benjamin PENNARUM 14/09/1840 - 12/07/1850 D'abord conseiller municipal durant 9 ans, puis adjoint au maire durant 3 ans, il fut nommé Maire par le Roi Louis-Philippe, et occupe ses fonctions du 14/09/1840 au 12/07.1850. Il dut démissionner en raison de sa nomination au poste de sous-préfet d'arrondissement.

Avoué au tribunal civil, il fit des études de droit, sans doute effectuées dans le Finistère. Durant son mandat : en 1843 création d'un tableau statistique de la ville, et inauguration de la Halle aux Blés. Né le 04/04/1800 à Belfort, il décède à Marckolsheim (Bas-Rhin) le 02/06/1851. Il était le fils de Joseph Roland (né le 07/02/1773), avoué au tribunal civil, qui fut adjoint sous les mandats des maires Marande et Amey.

Marié à Belfort, le 03/04/1837, avec Elisabeth Sophie FRITSCH dit LANG, il eut deux enfants : Edmond et Marie Julie.  
Jean-Baptiste SPIES 07/1850 - 07/1852 Adjoint à plusieurs reprises, il occupait ce poste lors de sa nomination, suite à la nomination du maire Pennarum aux fonctions de sous-préfet. Il n'avait pas été élu, et il resta en place jusqu'au renouvellement quinquénal des maires en juillet 1852.

Marchand épicier, né le 01/06/1800 à Sélestat, y décédé en 1875. Fils de Jean-Baptiste, négociant, et de Marie Elisabeth SUTTER. Il épouse le 14/11/1827 à Sélestat, Geneviève GSELL (née le 26/01/1810), fille d'Ignace, tanneur à Sélestat.

Il aura un fils, Ignace, qui sera maire plus tard.  
Joseph Georges DENGLER 26/07/1852 - 27/07/1853 Nommé au Palais des Tuileries par décret de Louis-Napoléon, Président de la République, il entre en fonction le 02/08/1852, et reste en poste jusqu'au 27/07/1853, avec comme adjoints Guillaume CHAMBREY et François DENGLER. La prestation de serment eut lieu à la mairie de Sélestat, le 02/08/1852, devant le Conseil municipal présidé par Jean-Baptiste SPIES. Le nouveau maire nomme aussitôt Guillaume CHAMBREY comme premier adjoint. Celui-ci est chargé : de l'état-civil, de l'exécution des lois, des états périodiques, du recensement de la population, du recensement des enrôlés volontaires, du recensement de la Garde Nationale, de la police des inhumations, des passeports, feuilles de route, livrets et certificats divers. Le deuxième adjoint est François DENGLER. (A.M. Sélestat, K17).  
Pierre LEMAITRE 27/07/1853 - 04/08/1855
et
04/08/1855 - 09/08/1860
Nommé sur proposition du sous-préfet au préfet, il obtiendra deux mandats. Puis ne fut pas renouvelé.

Contrôleur des tabacs, rentier. Né le 15/07/1787 à Goucourt (Haute-Marne), décédé le 21/05/1868 à Sélestat. Fils d'Antoine, propriétaire, et de Marie DOINET. Il épouse à Sélestat, le 02/05/1815, Frédérique WIEDENMANN (26/08/1875 - 14/02/1860), fille de Frédéric, domicilié à Barr.

Sous son mandat : installation de l'usine à gaz.  
Fortuné DISPOT 09/08/1860 - 11/04/1861 Il fut adjoint au maire Lemaître de 1855 à 1860. Mandat non renouvelé. Licencié en droit, avocat, fils de Joseph André (ancien maire), avoué au tribunal, et de Marie Joséphine MAIMBOURG (° Sélestat 07/04/1785, y décédée).

Né le 15/12/1813 à Sélestat, décédé au même lieu le 20/05/1861. Il épouse à Sélestat, le 30/05/1842, Eugénie WAGNER, née à Sélestat le 01/07/1821, fille de Antoine (° Sélestat 11/06/1794, y † 25/12/1825), meunier à Sélestat. Ils auront deux fils.

Sa femme était en parenté avec François Ignace ALBRECHT, maire de Sélestat de 1870 à 1872.  
Marie Charles Jean-Baptiste KNOL 1861 - 1870 Né à Sélestat le 25/03/1827. Avoué au tribunal de Sélestat, nommé par décret impérial du 08/06/1861. Reconduit en août 1865 et en février 1870. Réélu maire, il ne se présenta pas à la mairie pour son installation. Le 21/08/1871 il opte pour la nationalité française, s'installera à Lons-le-Saulnier (Jura), puis en Provence, puis enfin à Paris où il mourut en 1888. Mandat marqué par la restauration de la collégiale Saint-Georges (1862), et par l'acquisition par la ville des ruines du Haut-Koenigsbourg et de la forêt attenante. Fils de Jean-Baptiste, huissier royal près le tribunal civil de 1ère instance de l'arrondissement de Sélestat et de Anne Marie BRUNSTEIN.  
François Ignace ALBRECHT 15/09/1870 - 25/09/1872 Né à Sand (Bas-Rhin) le 08/02/1810. Décédé à Sélestat le 22/05/1884. Le maire KNOL étant démissionnaire, il fut désigné le 15/09/1870 par le Préfet provisoire, Maurice Engelhardt, comme maire de Sélestat. Il est élu représentant du Bas-Rhin le 08/02/1871. Député protestataire à l'Assemblée Nationale, il démissionne le 01/03/1871 pour protester contre l'annexion de l'Alsace-Moselle. Il reste à Sélestat où, exerçant la profession de meunier, il possédait le moulin de la Chapelle. Fils de Louis, meunier à Sand (Bas-Rhin), adjoint au maire de cette ville, et de Marie Thérèse EHRHART. Il épouse à Sélestat, le 12/07/1836, Françoise Virginie WAGNER, fille de Antoine, meunier à Sélestat, et de Françoise WENDLING. Il était chevalier de la Légion d'honneur (voir dossier)  
Charles Henry HELBIG 23/10/1872 - 01/07/1884 Né à Sélestat le 19/08/1829, y décédé le 21/04/1884. Imprimeur, lithographe, éditeur de journaux, lieutenant de la Garde Nationale en 1870, il a été chargé de défendre la ville de Sélestat. Nommé maire par décret impérial du 23/10/1872, il prêta serment en français. Son mandat fut marqué par la construction de la Koenig Karl Kaserne et par la transformation de l'ancienne église des Récollets en temple protestant (sa confession) en 1881. Membre du Bezirkstag et du Landesausschuss.
- Fils de Frédéric, imprimeur, et de Caroline HUSS. Époux de Eugénie SCHWARTZ.  
Alphonse Emile Henri FRANCK 01/07/1884 - 18/01/1886 Né le 24/10/1825 à Strasbourg. Décédé en 1899 à Sélestat. Conseiller (1865), adjoint au Maire (1877), il fut nommé maire par décret impérial le 01/07/1884. Il démissionnera, mais continuera à siéger au Conseil jusqu'en 1896 (38 années au Conseil municipal). Industriel, propriétaire de la Metallgewerbefabrik Franck & CO qui sera prospère. Promoteur de la Caisse primaire d'assurance maladie de Sélestat. Il fera construire l'école du Centre. Fils de Henri Joseph, contremaître de la filature du sieur Imbary à Hangenbieten et de Suzanne IMBACH.  
Ignace SPIES 1886 - 03/1893 Il est né en 1831 et décédé en 1899. Entré au Conseil municipal en 1852 (à 21 ans). Adjoint au Maire en 1857. Conseiller d'arrondissement (1864). Nommé Maire de Sélestat par l'Administration allemande, il fut révoqué de ce poste en mars 1893 pour avoir refusé de soutenir la candidature du Kreisdirektor Otto von Pöhlmann aux Elections du Reichstag. Conseiller général du canton de Sélestat (1884,1899), membre du Landesausschuss (1887-1899) et député au Reichstag (1886-1899). Grossiste en épicerie dans la rue qui porte actuellement son nom.  
Théodore BOENINGER 02/10/1893 - 1895 Commissaire du Gouvernement. Docteur en droit. Né à Duisbourg (Allemagne)et décédé après 1919 en Allemagne. Nommé administrateur de la ville de Sélestat le 02/10/1893. Fils de banquier, il était haut-fonctionnaire du Reichsland, et retourna ensuite à la fonction publique, à Colmar (1898-1901) puis à Berlin.  
Constant SCHLOSSER 1895 - 18/11/1905 Adjoint au maire Ignace SPIES, puis du Commissaire du Gouvernement Théodore BÖNINGER, il est maire de la ville de 1895 à 1905. Il décède en cours de mandat. C'est lui qui fera don des ruines du Haut-Koenigsbourg à l'Empereur Guillaume II, et qui signera l'acte de vente le 04/05/1899 au nom de la ville. Il n'assistera pas, étant décédé, à l'inauguration du château restauré, le 13/03/1908.  
Nicolas GEISSENBERGER 11/1905 - 01/1910 Nommé maire le 18/11/1905. Docteur en droit. Né en 1865 et décédé en 1923 à Stuttgart (Allemagne). Il avait été nommé en Alsace, en 1895, directeur de la statistique du Reichsland, puis adjoint au Maire de Strasbourg Otto BACK. En 1910, il est retourné en Allemagne où il a poursuivi sa carrière de haut-fonctionnaire. Durant son séjour dans la ville : restauration du château d'eau (1906), celle du réseau de distribution d'eau (1906), celle de la filature (1907), et prise de la décision de construire l'Ecole Normale de Sélestat qui sera réalisée par son successeur. Il est démissionnaire en 1910  
Jean HARTMANN 21/01/1910 (élu) - 16/09/1916 Né en 1841 et décédé ap. 1919 en Allemagne. Il démissionne le 16/09/1916, officiellement pour raison de santé. Sous sa mandature fut construite l'Ecole Normale de Sélestat, actuel I.U.F.M. Il avait été le 1er adjoint du maire Constant Schlosser. Fonctionnaire des impôts, il avait été nommé d'abord en poste à Woerth (Bas-Rhin) puis nommé inspecteur à Sélestat en 1880.  
Alphonse SCHERER 17/04/1917 - 07/12/1918 Dernier maire de la ville de l'époque du Reichsland. En décembre 1918 il fut nommé par arrêté du Statthalter pour une durée de 6 ans, mais la population lui était hostile. La libération de la ville entraîna sa destitution, alors qu'il devait rester en poste jusqu'en 1923.

Né en 1876 à Altkirch (Haut-Rhin), il était le fils de François Joseph et de Anne Marguerite BOURGUIN.

Pas d'autres renseignements.  
Auguste STOFFEL 07/12/1918 - 11/05/1925 Premier maire après la fin de la guerre de 1914-18. Il fut nommé par le Gouvernement provisoire sur proposition de son ami le député Lazare Weiller, il occupé ce poste du 07/12/1918 au 07/12/1919. Après cette cate, il fut élu et exerça jusqu'au 11/05/1925. Mandat non renouvelé. Né à Sélestat le 13/12/1861, décédé en 1940 à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Docteur en droit, magistrat, il exerça à Nancy (procureur de la République) et Saint-Dié. Sa famille avait opté pour la France en 1871, et revenue en Alsace. Fils de Léon, lieutenant au 6e d'infanterie et de Anna KOLB. Battu aux élections de 1925. Durant son mandat : visite du Président de la République, M. Poincaré, et attribution à la ville de Sélestat de la Croix de Guerre. C'est lui qui a fait adopter l'appellation de Sélestat à la place de Schlettstadt.  
François-Xavier Auguste BRONNER 11/05/1925 - 1929
et
1929 - 1935
Docteur en médecine. Maire SFIO puis UPR, le docteur BRONNER Conseiller général. Pionnier du Corso Fleuri. Né à Sélestat le 05/02/1890 et décédé subitement en 1935 à la clinique Saint Joseph de Colmar. Fils de François Xavier, pâtissier (° 09/12/1860 Obernai), et de Marie Elise WEBER (° 08/11/1887 Epfig). Il épouse à Sélestat, le 07/06/1916, Victorine Hélène VOGT, (née le 26/09/1894), fille de Victor Antoine, charcutier. Sans enfants.

Etudes secondaires au Gymnasium de Sélestat, obtient en 1909 le Reifezeugnis, puis s'inscrit à la Faculté de Médecine de Strasbourg. Echec électoral en 1935. Il fut élu en tant que candidat socialiste, mais quitte le parti en 1928. Sous son premier mandat, la ville réalise une expansion urbaine. Le 01/09/1927, création de la Société anonyme des H.L.M.

Il lutte contre le chômage et pour l'emploi. Ses mandats se caractérisent par une grande oeuvre sociale.  
Jean MEYER 18/05/1935 - 23/06/1940
et
07/06/1945 - 04/09/1945
Professeur, Docteur en philologie latine. Il démissionne après la capitulation de la France et l'annexion de l'Alsace au Reich, et fut remplacé par un fonctionnaire allemand. Puis, il fut nommé en l'attente de l'élection municipale de 1945, après la Libération. Henri Jean Marie MEYER, est né à Sélestat le 11/08/1882, décédé le 16/07/1950 à Sélestat. Fils de Laurent, instituteur, et de Joséphine Henriette MULLER (° 12/06/1862). Il épouse à Sélestat, le 03/03/1913, Marie SCIUS, née le 12/04/1891 à Sarrebourg (Moselle), décédée le 27/11/1968, fille de Léon SCIUS. Il aura quatre enfants, tous nés à Sarrebourg : Henri (17/06/1915) - Alfred (15/06/1920) - Paul (27/02/1922) - Norbert (02/02/1926).  
Ludwig SCHMITT 23/06/1940 - 17/07/1940 Fonctionnaire allemand. Stadtkimmissar nommé par le Reich. Il ne fut en poste que quelques semaines, immédiatement après l'annexion officielle de l'Alsace au Reich. Il fut très vite remplacé.  
"Docteur" SCHMEISSER 17/07/1940 - 11/03/1941 Fonctionnaire allemand. Stadtkimmissar nommé par le Reich.

Sans autres renseignements.

Son titre de "docteur" ne concerne pas forcément la médecine. En effet, les Allemands portent quelquefois ce titre sans pourtant être médecin.  
"Docteur" KILBER 11/03/1941 - 07/06/1945 Il est Burgermeister alors que ses deux prédécesseurs avaient le titre de Stadtkomissar. Il quitte la ville lors de la libération de cette dernière.  
Joseph Charles KLEIN 04/10/1945 - 06/05/1953 Mandat non renouvelé. Officier de la Légion d'honneur, officier de l'Ordre national du Mérite. Cadre E.D.F. Né à Benfeld (Bas-Rhin) le 07/02/1900, décédé le 09/09/1978 à Sélestat. Fils de Charles (° 07/10/1873 Friesenheim, Bas-Rhin, + 16/12/1949), aiguilleur au chemin de fer, et de Victoire GILD (° 19/10/1878 Rossfeld, Bas-Rhin, † 06/11/1947).

Il épouse Anne SCHMID, née le 08/04/1900 à Colmar, décédée le 06/12/1986 à Strasbourg (sa mère non mariée, l'acte de naissance ne précise pas le père). Ils eurent un enfant : Georges, né en Allemagne. Sous son mandat :

- Début des travaux de construction du nouvel hôpital.
- Extension de la ville vers l'ouest.
- Visite du Président de la République M. Vincent AURIOL.  
Albert EHM 06/05/1953 - 14/03/1965 Conseiller régional. Professeur de philosophie, docteur-ès-Lettres. Né le 12/08/1912 à Sélestat, y décédé le 02/10/1983. Fils d'Etienne (° 21/01/1887 Sélestat), clerc de notaire, et de ?? (0 11/12/1891 Sélestat).

Il épouse Marie Cécile SCHLECHT, fille de Eugène (° 04/09/1850 Sélestat), Küfer" (tonnelier) à Sélestat. Pas d'enfants. Sous son mandat :

- Contruction de la piscine municipale.
- Construction du Village de Vacances.
- Construction de l'hôpital civil actuel.

Pendant son administration, la ville connut un important développement.

Un square de la ville porte son nom.  
Maurice KUBLER 29/03/1965 - 1983 Docteur en médecine. Mandat non renouvelé (battu par M. Kretz). Né le 04/01/1923 à Moosch (Haut-Rhin). Fils de Marcel et de Marie HEISSLER.

Il épouse à Sélestat, le 29/06/1952, Marthe MASSON (° 07/09/1928 Sélestat), fille de Charles Eugène (° 18/08/1888 Wasselonne, Bas-Rhin, † 17/06/1947 Sélestat), tonnelier à Sélestat.

Pas de carrière politique. Quatre enfants : Marie Christine (09/06/1952 Colmar) - Paul (26/03/1955 Sélestat) - Vincent (31/03/1960 Sélestat) - Anne (29/05/1965 Sélestat).  
François KRETZ 1983 - 1987 Elu aux élections de 1983, il n'a pu mener à terme son mandat, car décédé brutalement le 23/12/1987.
Docteur en médecine, il fit aussi des études en sciences économiques.
Né le 23/04/1944 à Binschwiller, Bas-Rhin. Fils de Marie Constantin, directeur d'école, et de Suzanne Marthe Sophie GOTTSMANN (allemande).
Il fut le créateur de "SELEST'ART", manifestation culturelle permettant à des artistes contemporains d'exposer leurs oeuvres, et de sensibiliser ainsi le public pour se faire connaître de lui.
Il fut aussi Conseiller général du Bas-Rhin et Conseiller régional d'Alsace.  
Robert WEBER 1988 - 1989 En tant que 1er adjoint, il devient maire au décès du docteur KRETZ. Court mandat, dans l'esprit du maire décédé, jusqu'à l'échéance du mandat de feu M. KRETZ.
Né le 16/01/1943 à Aix-les-Bains, ingénieur conseil. Cessation de mandat par échec électoral face à M. ESTEVE.
Epoux de Claude HEISSE (° 29/03/1943 Colmar). Deux enfants.  
Gilbert ESTEVE 1989 - 1996 Elu socialiste, conseiller régional. Etudes de droit.
Décédé en cours de mandat le 22 juin 1996. Annonce de son décès.
Conseiller général, vice-président du conseil régional. Hommage à Gilbert ESTEVE dans "Le Sélestadien", bulletin municipal, 2006, n° 21, en page 5 pour l'anniversaire des dix ans de son décès.
Né le 07/03/1948 à Sélestat. Fils de Jean Simon, dessinateur technicien (° 26/02/1928 Carcassonne) et de Solange DANGEL (° 14/02/1929 Wintzenheim, Haut-Rhin). Il épouse  :
- 1° le 08/03/1967, Laurence GRIESBECK (° 04/11/1946), chef d'entreprise, fille de Alfred Lucien, pasteur.
- 2° le 08/06/1974, Christine ANDRION.
Il aura en tout deux enfants.
Son mandat verra des rénovations de toutes sortes, y compris de nombreuses rues.  
Pierre GIERSCH 1996 - 2001 Photo. Mémoires de Sélestat  
Marcel BAUER 2001 - 2008
2008 - 2014
2014 - (2020)
Né en 1949. Vice-président du Conseil départemental du Bas-Rhin. Président de la Communauté de communes de Sélestat. Photo
03/2014 : la liste de Marcel BAUER est élue à Sélestat avec 51,39% des voix et 26 sièges, devant celles de Stéphane KLEIN (27,63%) et de Caroline REYS (20,96%).
Trombinoscope  
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Cf. (pour une partie) : Les Maires de Sélestat de 1800 à nos jours, mémoire réalisé par Anne KOENIG, 1992, A.M. Sélestat, M.54.

Note : Pour les renseignements concernant les maires de Sélestat, on pourra aussi consulter l'Annuaire 1999, Les Amis de la Bibliothèque humaniste de Sélestat [5], consultable librement sur place aux archives municipales de Sélestat.

Cf. : Mairesgenweb
^ Sommaire

Les notaires

Prénom(s) NOM Période Observations
Mathieu HERRMANN - Notaire à Sélestat. Fils de Jean, prévôt impérial de Sélestat, notaire (° av. 1610 à St.Hippolyte, † 08/03/1676 Sélestat) et de Marguerite GALL (° av. 1615, † 27/11/1663).  
François Joseph Antoine NOLL avant 1832 Notaire à Sélestat. Né à Sélestat vers 1782, y décédé le 17/02/1832. Il épouse avant 1821, Marie Anne HIRSINGER (° ca. 1792, † ap. 31/01/1857). Ils auront deux enfants :
. Adolphe François Joseph, né en 1821, décédé après 01/1857, capitaine au 42e régiment de ligne,
. Blanche Gabrielle Ernestine, née le 15/03/1827 à Sélestat, qui épouse en ce lieu, le 31/01/1857, Joseph Alexandre Alfred GOETSCHY, né à Sélestat le 14/02/1830, décédé le 03/01/1895, chef de bataillon au 4e régiment de Zouaves, officier de la Légion d'honneur.  
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Maître Félix GENY Notaire à Sélestat. Administrateur de l'étude d'Andlau (1919-1920).  
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Les curés

Les curés de l'église Nore-Dame-de-la-Paix
Prénom(s) NOM Période Observations
Jean FUCHS 1961 - 1971 Né à Koetzingue le 16/05/1911 - Ordonné le 16/07/1936 - Curé de ND de la Paix 03/09/1961 - Quitte en Nov. 1971 - Décédé à Raedersdorf le 27/02/2012  
Gérard BERNHARD - Pour plus d'informations, voir Kembs - les curés de l'église de Notre-Dame-de-la-Maternité.  
Pierre HIRTZ 1971 - 1981 Né à Sélestat le 31/05/1932 - Ordonné le 16/07/1957 - Curé de ND de la Paix en 1971 - Quitte en 1981 - Retiré à Sélestat 2006.  
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Les prieurs, recteurs et curés de l'église Sainte-Foy

La liste des Prieurs des moines venus de Conques a été établie par la Chronique de Herzog, chroniqueur (26/01/1537 Wissembourg - ca.1594 Woerth), Universitaire en Droit, secrétaire auprès du duc Wolfgang des Deux-Ponts, puis au service du comte Philippe de Hanau-Lichtenberg. Il s'occupa principalement des affaires ecclésiastiques et des écoles.

Prénom(s) NOM Période Observations
BERTRAM (Bertramnus) vers 1140 Premier Prieur. Bénédictin, venu de Conques (Rouergue). Homme doué de sciences et de lettres, comme pour l'intégrité de sa vie. Bientôt rejoint par Etienne, son "pays". Deux au début, jamais bien nombreux par la suite. Situation précaire... et qui le restera. Hildegarde de Büren avait légué des terres aux moines de Conques, près de Rodez, sur la route de St.Jacques de Compostelle, qui fondèrent à Sélestat le culte de Sainte-Foy, jeune martyre de 12 ans, immolée à Agen sous Dioclétien pour n'avoir pas voulu renier sa foi. L'église, sur le plan de celle de Conques, fut construite de 1152 à 1190, avec en particulier les subsides de Frédéric Barberousse.  
NIBELLO 1170  
PIERRE 1217 Qui a traité de puissance à puissance avec l'empereur Frédéric II, en lui faisant cession de partie du péage du Ladhoff.  
ETIENNE 1258  
MAURUS 1281 Qui a transmis à l'empereur Rodolphe la totalité du péage. Sous l'administration de ce prieur, et en 1284, la foudre est tombée sur l'église Sainte-Foy pendant que les fidèles y étaient réunis. Trois hommes y perdirent la vie (Annales Dominicanorum, 1284, Urtisius, p.19).  
MIRON 1299  
HUGON 1335 Qu'il ne faut pas confondre avec Hugo de Schlestadt, qui écrivait dans le siècle précédent, et que Wimpfling compare à Saint Bonaventure.  
Hugo de CARIACHO 1356  
Jean de BESSALLES 1381  
RAYMOND 1400 En 1416, les moines abandonnent leurs droits à la cité. Ils ne sont plus que 6 : Bego de SPARONE, Jean de BALAGIER, Jean de SOLIER, Pierre PEYCHEYRE, Jean MARTIAL et Jean de SALLES.  
BEGON 1417  
Raimond de ROMEGUAIRE ... - 1422 Avant-dernier prieur des moines bénédictins venant de Conques (Rouergue). En 1462 ils ne sont plus que trois : Jacques TENLATUS, Philippe RAIMUNDI et Bertram de ALBINHACO.  
Jordonius de CERNERIAN - 1470 Le dernier prieur des moines venant de Conques. Les clés du couvent, abandonné durant 60 ans, furent remises aux Jésuites en 1530.  
Jacques VION 1803-1811 Né à Sélestat en 1765. Décédé certainement à Strasbourg en 1839.
Ordonné prêtre en 1789. Curé de Sainte-Foy. Archiprêtre de la Cathédrale de Strasbourg.  
Jean-Baptiste ANDRE 1811 - 1814 Curé de Sainte-Foy.  
Joseph Antoine SCHAAL 1815 - 1829 Curé de l'église Sainte-Foy. Né le 14/10/1753, et décédé à Sélestat le 24/12/1829. Fils de Jean-Baptiste SCHAAL (1720-1792), avocat au Conseil souverain d'Alsace et de Marie Barbe KUBLER († Sélestat 07/07/1799).
Un monument est apposé dans l'église Sainte-Foy dans la nef à gauche, mais avec deux erreurs : la date indiquée pour sa naissance est le 13/10 (alors que c'est le 14/10), et sous le prénom de François Antoine (alors que c'est Joseph Antoine). Joseph Antoine était le frère de François Ignace SCHALL (1747-1833), général de division, commandeur de la Légion d'honneur, maire de Sélestat de 1800 à 1808. (voir plus bas dans les titulaires de la Légion d'honneur et dans les militaires distingués).  
Laurent ROOS 1830-1835  
François Xavier ORTLIEB 1835-1866 Il décède en 1866  
Joseph LANG 1866-1867  
Joseph MURY 1867-1896 Il décède en 1896  
Antoine SCHANTÉ -1888 Pour plus d'informations, voir Lauterbourg - Les curés  
Victor BRACH 1896 - 1920 Né à Sarre Union le 1er novembre 1847 - Ordonné prêtre le 2 août 1874 - Curé de Sélestat Ste Foy le 5 août 1896 - Retiré à Haguenau le 1er juin 1920 - Décédé à Haguenau le 6 mai 1933  
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Les curés de l'église Saint-Georges
Prénom(s) NOM Période Observations
Jean-Baptiste BOSQUE 1795-1805 Curé de Saint-Georges. Curé de 1ère classe de la ville de Sélestat.
Né en 1737 à Strasbourg, décédé le 28 brumaire an XIV (19/11/1805) à Sélestat, fils de Jean-Baptiste et de Marie Anne FEDERLE.  
Jean-Baptiste MOURCHE 1806-1828 Curé de la paroisse Saint-Georges de Sélestat, et chanoine honoraire de la cathédrale de Strasbourg.
Né en décembre 1755 à Sélestat, y décédé le 03/11/1828, fils de Jean-Baptiste, chirurgien "du ci-devant régiment de cavalerie de (un mot), et de Anne Marie RONDET.  
François Joseph KUCHLER avant 1818 Aumônier à Sélestat Saint-Georges, puis il est curé à Albé (1818-1830), puis curé à Ingersheim (1830-1832).
Il est né à Kaysersberg vers 1788 et est décédé à Ingersheim le 11 septembre 1832.
Il est le fils de François KUCHLER et de Anne Marie KNECHT.  
Michel FRITSCH 1828-1867 voir Zenheim - Les titulaires de la Légion d'honneur.  
Joseph LANG 1867-1868 Il décède en 1868  
Antoine NAEGELIN 1868-1883  
François Mathieu WOLFF 1883-1888 Curé de Saint-Georges. Né le 18/12/1832 à Hochfelden (Bas-Rhin), décédé le 07/11/1888 à Sélestat. Ordonné en 1856. Professeur au Petit-Séminaire de Strasbourg (Bas-Rhin) (1867). Curé de St.Georges (1883). Chanoine honoraire (1884). Fils de Jean, cultivateur à Hochfelden, et de Madelaine MUCKENSTURM.  
Nicolas STEINMETZ 1889-1901 Né à Mommenheim le 19 mai 1833 - Ordonné prêtre le 19 décembre 1857 - Curé doyen de Sélestat St Georges le 23 janvier 1889 - Quitte Sélestat le 27 septembre 1901 - Décédé à Mommenheim le 25 avril 1902 - Membre du conseil de la Caisse Mutuelle.  
Joseph GRUSSENMEYER 1901-1919 Né à Forstheim le 7 janvier 1849 - Ordonné prêtre le 2 août 1874 - Curé doyen de St Georges le 8 octobre 1901 - Quitte Sélestat le 7 janvier 1920 - Décédé à Uhlwiller le 11 août 1920  
Jean ARBOGAST 1919 - 1940 Né à Harthouse près de Haguenau le 2 janvier 1864 - Ordonné prêtre le 10 août 1890 - Curé doyen de Sélestat le 1er janvier 1920 - Décédé à Sélestat le 6 décembre 1940  
Jacques MULLER 1941 - 1952 Né à Rantzwiller le 25 juillet 1887 - Ordonné prêtre le 25 juillet 1912 - Curé doyen de Sélestat le 11 mars 1941 - Quitte Sélestat en décembre 1952 - Décédé à Strasbourg le 29 mai 1976  
Edmond OSWALD 1952 - 1966 Né à Mulhouse le 22 novembre 1899 - Ordonné prêtre le 13 juillet 1935 - Curé doyen de Sélestat le 1er décembre 1952 - Retiré à Sélestat le 1er avril 1966 - Décédé à Sélestat le 5 mars 1970  
François HUSSLER 1966 - 1969 Né à Bad Dürrheim (Sarre) le 28 juin 1917 - Ordonné Pêtre le 29 juin 1942 - Curé doyen de Sélestat le 26 mai 1966 - Quitte Sélestat en novembre 1969 - Décédé à Haguenau le 4 juillet 1994  
Jean Pierre NUSSBAUM 1969 - 1977 Né à Colmar le 26 mai 1927 - Ordonné prêtre le 16 juillet 1952 - Curé doyen de Sélestat en novembre 1969 - Décédé à Sélestat le 14 juin 1977  
Lucien WIRTH 1977 - 1995 Né à Maisonsgoutte le 9 mars 1932 - Ordonné prêtre le 20 décembre 1958 - Curé doyen de Sélestat en 1977 - Quitte Sélestat en 1995 - Décédé à l'hopital de Sélestat le 11 novembre 2012  

Les pasteurs

Prénom(s) NOM Période Observations
Chrétien Frédéric HAUTH 1840 - 1843 Vers 1838, le professeur Ad. Müntz, futur membre du Consistoire, qui donnait des cours de religion protestante, avait adressé un rapport au Directoire, dans lequel il précisait que la création d'une cure à Sélestat ne rencontrerait aucune opposition de la part du Conseil municipal. Les conseillers catholiques soutenaient même la cause de la minorité protestante de la ville.
Il y avait alors 128 protestants à Sélestat, qui s'engagent à fournir le local et à contribuer à l'entretien du vicaire. Le 5 août 1840, le ministre de la Justice et des Cultes autorise la création de cette paroisse, et les protestants de Sélestat garantissent la location d'un local approprié, convenablement disposé, et le logement du vicaire.
Le choix se porta sur Chrétien Frédéric HAUTH. Auparavant à Muttersholtz (Bas-Rhin), le pasteur HAUTH est officiellement installé dans ses fonctions le 17 septembre 1841. Comme ses successeurs, en ce jusqu'en 1876, il desservira également la paroisse protestante de Benfeld.
Le premier oratoire à Sélestat, se situe dans la maison située au n° 7 de la place du Marché-aux-Choux, appartenant alors à M. Zeyssloff, maire de Gertwiller. Cette maison avait eu l'honneur d'abriter en 1681 le roi Louis XIV et la reine, lors de leur passage Sélestat. Elle avait appartenu avant à Hans Bilex, boucher de la ville, dont la femme et la fille avaient été exécutées pour sorcellerie.
Ce premier oratoire est officiellement inauguré le 1er dimanche de l'Avent (29/11/1840) en présence des personnalités officielles de la ville, du sous-préfet Sido, du maire Pennarun, du Procureur royal Dispot, de l'Inspecteur ecclésiastique Boeckel ainsi que des pasteurs du Consistoire.
La maison est d'abord louée, puis achetée, et abritera plus tard une école.
Les premiers registres de baptêmes et d'enterrements sont inaugurés en 1840. Le catéchisme réunit 5 enfants qui seront confirmés en 1842. Le repas du Seigneur réunit 24 fidèles autour de la table de la Sainte-Cène. Le nombre augmentera rapidement.
En 1879, la communauté se réunira dans l'ancienne église des Récollets, où elle est encore de nos jours.  
Chrétien Frédéric SCHMIDT 1843 - 1846  
Frédéric Auguste MULLER 1846 - 1848  
Charles Auguste BUOB 1848 - 1850  
Philippe Auguste KROH 1851 - 1855  
Louis HORST 1855 - 1860  
Jean Michel HAEMMERLIN 1860 - 1862  
Louis-Gustave KOPP 1862 - 1866  
Louis ZWILLING 1866 - 1906  
Eugène WEISS 1907 - 1933  
Albert MARY 1933 - 1934  
Paul FREY 1934 - 1944  
Ernest REBERT 1945 - 1955  
René OSWALD 1955 - 1963  
Georges HEINTZ 1963 -  
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Les rabins

Prénom(s) NOM Période Observations
Marc Maier ULLMO 1866 -  
Benjamin WAHL Décédé en 1905.  
Lucien UHRY 1905 - Sera en poste jusqu'à l'après-guerre. Décédé à Mulhouse en 1951.  
Bertrand JOSEPH  
Edmond WEIL Né le 09/01/1878 à Erstein. Décédé le 03/04/1962 à Geispolsheim.  
Claude GENSBURGER 1955 - Né à Mulhouse le 26/06/1929. Inhumé à Westhoffen.  
Achel HADAS-LEBEL 1962 - Né en 1905 à Kossov en Autriche-Hongrie.  
Jean-Paul MARX 1973 - 2005 Né le 05/02/1940 à Sarrebourg.  
Serge AZGUT 2005 -  
 

Voir

Les instituteurs, professeurs

Prénom(s) NOM Période Observations
Dominique STAHL 1780 et après Instituteur en cette ville. Né à Sélestat, il épouse avant 1780 Marie (ou Marthe) MEYER († Sélestat). Un fils, François Antoine, qui suit.  
François Antoine STAHL 1818 et après Instituteur. Né à Sélestat le 04/05/1780, y décédé le 30/05/1837. Fils de Dominique STAHL. Il épouse avant 1818 à Sélestat Victoire Catherine FISCHER (° 1781 Ensisheim (Haut-Rhin) † Sélestat 20/12/1831).
Le couple aura deux fils qui émigrèrent en Algérie. Voir fiche : [6]  
Aloyse RUDLER 1866 Professeur. Né à Baldersheim (Haut-Rhin), époux de Joséphine COMTE, née en 1844 à Husseren (Haut-Rhin) décédée à Sélestat en 1867 à l'âge de 22 ans. Ils sont inhumés au cimetière municipal. Domicilié (1866) à Sélestat.  
Marie Célestine FACKLER av.1930 Professeur de musique, née à Sélestat le 06/04/1846, y décédée le 30/01/1930. Fille de Joseph Louis (1797-1874), cafetier, et de Marie Anne FELS (1809 Kaysersberg (Haut-Rhin) - 1874 Sélestat).  
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Les médecins, apothicaires, pharmaciens et santé

Prénom(s) NOM Période Observations
Louis Honoré BAUDINOT av.1805 Médecin aide-major de cette place. Né à Villé (Bas-Rhin), décédé le 21/07/1805 à Sélestat. Il épouse avant 1786 Jacobée COUVILLIE († ap. 05/1813).  
François Antoine Melchior DUTAILLIS av.1815 Médecin physicien, médecin-chef de l'hôpital civil et militaire de Sélestat, domicilié en cette commune. Maire de Sélestat. Epoux de Marie Anne JACQUEMIN († 30/11/1814 Sélestat).  
Joséph Napoléon GA dit GENTIL Pharmacien (Acte de naissance de son fils précisant la profession  
Etienne Antoine HERTZOG 1832 - av.1849 Docteur physicien, domicilié (1832) à Sélestat. Il épouse (probablement à Sélestat) avant 1832, Marie Anne Joséphine Adèle STREICHER (° ca.1809, † ap. 05/1849)  
Jules, baron TAVERNIER 1863 Docteur en médecine, né vers 1805, domicilié (09/1863) à Sélestat.  
François Joseph STAEBEL av.1872 Médecin physicien domicilié (1809) à Sélestat. Né vers 1785 à Kintzheim (Bas-Rhin), décédé après 1872. Fils de François Joseph († ap.02/1835), docteur en médecine, domicilié à Kintzheim, et de N... Il épouse avant 1809 Marie Ursule Caroline LOECHER, née en 1789 à Sélestat, y décédée le 24/07/1814.  
Eugène KOEBERLE av.1915 Chirurgien et humaniste Alsacien. Né à Sélestat le 04/01/1828, décédé à Strasbourg le 13/06/1915. Fils de Mathias (° 19/06/1795), huissier royal à Sélestat, et de Catherine KRETZ.
Il épouse à Strasbourg, le 18/03/1879, Jeanne Clémentine HENRIET. L'un des pionniers de la chirurgien abdominale moderne, ainsi qu'un ardent promoteur de l'aseptie et de l'hémostase. A la fin de sa vie il se consacre à la poésie et à l'archéologie.  
Jean Gaspard GUNTHER av.1679 Apothicaire, conseiller de la ville de Sélestat, marié le 11/11/1642 à Sélestat avec Dorothée BIRCKEL (° Ribeauvillé, Haut-Rhin, † 10/07/1668 Sélestat)  
Jean Guillaume GUNTHER av.1712 Apothicaire, conseiller municipal, décédé à Sélestat le 28/07/1712. Fils de Jean Gaspard GUNTHER (cité dans le présent paragraphe). Epoux de Marie Barbe HEINRICH.  
Jean GUNTHER av.1634 Apothicaire au Marché-aux-Pots, décédé en 1634 à Sélestat, époux de Régine SCHERTLEIN († 22/10/1629 Sélestat.  
Loys LEPOIS Apothicaire à Sélestat. Deux fils : Antoine et Nicolas, tous deux médecins au service du duc de Lorraine.  
Joseph BODEMER 1856 Pharmacien, né vers 1795.
Recensement 05/05/1856 : quartier rouge, rue des Clés, maison n°6 avec son épouse et cinq enfants. Au ménage figure Madeleine MOREL, domestique.  
Marius MARTEL 1841 Praticien, demeurant en 1841 rue de l'église. Il épouse en 1841 Jeanne MOTZ.  
Xavier BECK 1791 Praticien. Recensement 1791 : maison n°2 (propriétaire Michel THOMAN).  
 

Les juristes

Prénom(s) NOM Période Observations
Mathieu HERRMANN ca.1650 Prévôt impérial de Sélestat, né av. 1585, décédé 18/06/1665 Sélestat, épouse av.1608 Marie SCHUMACHER, née av. 1590, décédée 24/06/1665 Sélestat  
Jean HERRMANN 1640 et après Fils de Mathieu HERMANN. Né av. 1710 Saint-Hippolyte (Haut-Rhin), décédé 08/03/1676 Sélestat, greffier de justice, notaire (1640), Prévôt impérial de Sélestat et membre de la Stubengeselschaft à Sélestat, épouse av. 09/1636 Marguerite GALL, née av. 1615, décédée 27/11/1663 Sélestat  
Charles de DARTEIN Prêteur royal.  
Ignace Xavier ZAEPFFEL av.1809 Juge au tribunal de 1ère instance de l'arrondissement de Sélestat, époux de Marie Thérèse GLUCKHER. Leur fille, Marie Joséphine (° 1781 Sélestat, † ap. 1836) épouse à Sélestat, le 02/01/1809, Joseph Clément RENOUVIER (° 1769 Pézenas, † 1836 Sélestat), colonel d'infanterie, officier de la Légion d'honneur.  
Thadée Joseph Auguste Antoine BOURDON av. 1818 Juge de Paix du canton de Sélestat, décédé après 1818, époux de Marie Thérèse KAUFFER († av. 1818).  
François Joseph STOFFEL ... 1815 Greffier près le tribunal civil de 1ère instance de l'arrondissement de Sélestat (1815). Baptisé à Sélestat le 15/05/1771, décédé au même lieu le 01/03/1815. Il épouse avant 1799 Victoire Agnès ARMBRUSTER († 12/10/1840 Sélestat).  
Charles Louis François FELS Président du Tribunal de 1ère instance de l'arrondissement de Sélestat.
Chevalier de la Légion d'honneur (Voir le paragraphe "Les titulaires de la Légion d'honneur" de Sélestat.  
Jean Louis Martin SADOUL 1816 - 1841 Procureur du Roi près le tribunal de première instance de Sélestat (25/09/1816) puis président du même siège (11/07/1827) et ce jusqu'en août 1841. Nommé président honoraire. Chevalier de la Légion d'honneur (05/10/1841). Né le 09/11/1762 à Strasbourg, baptisé le lendemain en l'église de St.Pierre-le-Vieux, décédé le 01/06/1845 à Wissembourg, mais inhumé au cimetière de Sélestat. Fils de Jean-Baptiste (1732-1798), bailli, juge au tribunal, et de Marie Jeanne Pauline (Paula) BRETANO (ca.1728-1786). Il épouse à Rathzill (?), Bavière Rhénane, Allemagne, vers janvier 1787, Marie Anne SPITZ, née le 19/12/1768 à Lauterbourg, décédée le 22/01/1835 à Sélestat, fille de Dominique, grand bailli, et de Marie Anne RICHARD. Le couple aura au moins un fils : Marie Joseph Sébastien (1811-1891), directeur des Postes à Raon-l'Etape (Vosges), époux (° 27/01/1840 Raon) de Marguerite Camille TRESTé (1817-1892), d'où postérité.  
Charles Louis STOFFEL 1824... Fils de François Joseph STOFFEL. Greffier en chef du tribunal de l'arrondissement de Sélestat (1827). Né à Barr (Bas-Rhin) le 18/02/1799, décédé à Sélestat le 28/11/1870. Il épouse à Sélestat, le 26/09/1827, Catherine Emilie LEGROM, née le 10/09/1806 à Durckheim, département du Mont-Tonnerre, décédée après 11/1870.  
François Joseph Auguste STOFFEL 1827.. Frère de Charles Louis STOFFEL. Licencié en droit, avoué au tribunal de Sélestat (09/1827). Né à Barr le 21/01/1800, décédé à Sélestat le 08/06/1876. Il épouse à Sélestat, le 30/09/1827, Marie Anne DENGLER, née le 30/10/1806 à Sélestat, y décédée le 17/02/1885, fille de Robert Joseph (° 06/06/1781 Sélestat, y décédé le 12/01/1852), maître de poste à Sélestat, et de Marie Anne ZIMMERMANN (° 01/11/1780 Aspach-le-Bas (Haut-Rhin), décédée à Sélestat le 05/02/1851).  
Alexis Thomas Prosper VATIN ..1834,1841.. Avoué (1839,1841), avocat et juge suppléant (1848). Né en cette commune le 02 novembre 1798. Fils de Louis André (° 1772 Lunéville, † 1834 Sélestat) et de Marie Barbe STOLTZ (° 1763 Sélestat, † ap.1841 Sélestat).
Il épouse en 1° noces le 17/10/1832, à Sélestat, Marie Antoinette Emérence TREUILLE de BEAULIEU (° 21/04/1812 Sélestat, † 03/12/1839 Sélestat) et en 2° noces, le 25/01/1841, à Sélestat, Marie Lucie DUPRE (° 1818 Sélestat, † 1883 Sélestat). Leur fils, Paul Timoléon Edouard (° 1848 Sélestat, † 1924 Sélestat) sera haut-fonctionnaire, officier de la Garde mobile, chevalier puis officier de la Légion d'honneur. (voir paragraphe "Les titulaires de Légion d'honneur" de Sélestat  
 
 
 

Les jurés de métiers

Prénom(s) NOM Période Observations
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Les militaires distingués à Sélestat

Sélestat était une ville de garnison, et de nombreux Sélestadiens se sont aussi distingués dans les armées de l'Empire, en ayant ou non reçu les honneurs dont :

  • Charles Joseph Edouard d'ABBOVILLE  : Général de brigade. Commandeur de la Légion d'honneur. né le 11 mars 1788 à Sélestat, † le 11 mars 1871 Paris, époux de Marie Madeleine ROESCH (° Rhinau 12/12/1802). Le général et son épouse auront la douleur de perdre deux fils, tous deux "Morts pour la France" :
- Edouard Eugène, o 22/04/1834 Benfeld, † 05/07/1864 Orléansville (Alger) à l'âge de 30 ans
- Eugène Auguste, o 10/08/1862 Benfeld, † 10/08/1862 Civita Vecchia (Italie) à l'âge de 26 ans.
  • Xavier ALLHEILY : Chef d'escadron de Dragons Officier de la Légion d'honneur, médaille coloniale. Né le 27 août 1840 Sélestat, décédé le 4 juin 1910 Châtenois (Bas-Rhin), fils de François Antoine ALLHEILLY, boulanger à Sélestat, et de Anne Marie MULLER. Marié le 19 avril 1879 avec Marie Louise Claire WATIER, domiciliée à Châtenois. Il opte pour la nationalité Française le 12 mai 1872
  • Achille ANDRE  : Sergent au 81e de ligne chevalier de la Légion d'honneur, né le 22 décembre 1829 Sélestat, décédé le 7 février 1898, fils de Louis, coiffeur à Sélestat, et de Marie Anne GRAFF.
  • Joseph Alexandre ANDRE  : Capitaine, chevalier de la Légion d'honneur. Né 17 mars 1807 Sélestat, † 21 janvier 1894 Sélestat, fils de Georges, perruquier à Sélestat, et de Agnès ZIMMERLE.
  • Joseph ANGERER  : Officier interprète de 3e classe, chevalier de la Légion d'honneur. Né le 4 février 1881 à Sélestat, décédé le 9 mars 1929 à Eguisheim (Haut-Rhin), fils de Joseph, menuisier scieur à Sélestat, et de Marie Anne WYMANN.
  • Charles ARMBRUSTER  : Lieutenant au 15e bataillon de Chasseurs, capitaine de réserve, chevalier de la Légion d'honneur, médailles de Chine et du Mexique . Né le 27 avril 1837 Sélestat, décédé le 7 mai 1904 Saint-Maurice (Val de Marne), fils de Charles Antoine, marchand de fer à Sélestat, et de Marie Jeanne KLEIN.
  • Henri Aloyse Ignace BAUDINOT  : Colonel, baron d'empire, commandeur de la Légion d'honneur. Né le 31 julllet 1776 à Sélestat, décédé le 27 décembre 1840 à Sélestat (inhumé dans cette ville, rangée 530, tombes 10 et 11) . Fils de Albert Edouard, capitaine de la légion de Conflans, et de Marie Jeanne JOBART.
  • Sébastien BIRGY , dit plus tard "PERQUIT" : Major du 9e régiment de Chasseurs à cheval, général de brigade de cavalerie, baron d'empire (décret du 28/09/1813). Né le 12 mars 1768 Sélestat, décédé le 28 mai 1856 à Passy à l'âge de 88 ans. Fils de Jean (cultivateur à Sélestat), et de Madeleine SETZLE.
  • Charles DIETRICH  : Général de brigade (promu en 1930 après sa retraite), commandeur de la Légion d'honneur, croix de guerre 14-18. Né le 27 novembre 1868 à Sélestat, décédé le 14 décembre 1943 à Belfort (Territoire de Belfort), fils de Antoine, épicier à Sélestat, et de Françoise SCHAEFFER.
  • Jean-Baptiste KLINGLER  : Colonel d'État-Major, chevalier de Saint-Louis. Né le 16 avril 1745 à Oberprechthal (Grand duché de Bade, Allemagne), décédé le 15 juillet 1827 à Sélestat, inhumé au cimetière de Sélestat. Fils de Gervais, (officier du régiment de Lamarck) et (? SPINDELDRACHER). époux d' Anne Marie STEIMER († ap 15 juillet 1827).
  • Alexis KREMBSER  : Adjudant de Zouaves, chevalier de la Légion d'honneur, campagnes d'Italie, du Mexique, d'Allemagne et d'Afrique. Né le 15 juillet 1835 à Sélestat, décédé le 3 mars 1890 à Sélestat (inhumé dans cette ville, rangée 505, tombe 4) , fils de Dominique, ferblantier à Sélestat, et de Ursule JEHL. Voir dossier
  • Auguste REIBEL  : Général d'artillerie. Né le 13/01/1836 Sélestat, décédé le 08/10/1914 Paris. Une plaque est apposée sur sa maison natale, au coin de l'impasse des Marchands et de la rue du Sel. Fils de Jean-Baptiste (° 17/10/1798 Haguenau, † ap. 01/1836), vérificateur de l'Enregistrement à Sélestat, et de Marie-Antoinette Aurore DEQUEVAUVILLERS (° 22/01/1816 Sélestat).
  • François Ignace SCHAAL  : Général de division, commandeur de la Légion d'honneur, maire de Sélestat. Né le 5 décembre 1747 à Sélestat, décédé le 30 août 1833 à Sélestat (inhumé dans cette ville, rangée 414, tombes 8 et 9) . Fils de Jean-Baptiste, avocat au conseil souverain d'Alsace et de Marie Barbe KUBLER. En 1805, il était présent au sacre de Napoléon 1er à Paris.
  • Henri SCHEUCH  : Lieutenant-général prussien, premier ministre prussien de la guerre. Né le 21 juin 1864 Sélestat, † 3 septembre 1946 Bad-Kissingen (Allemagne), fils de Georges Jean-Baptiste Nicolas François, juge d'instruction à Sélestat, et de Emilie Laure GRAEFF.
  • Jean Pierre TREUILLE de BEAULIEU  : Colonel, baron d'empire, commandeur de la Légion d'honneur et maire de Sélestat. Né le 5 août 1768 à Saint-Secondin (Vienne), décédé le 21 octobre 1861 à Sélestat. Fils de Jean et de Marie Anne GAUTHIER.
  • François Joseph WERNERT  : Lieutenant au 1er escadron du 2e régiment de carabiniers à cheval, chevalier de la Légion d'honneur. Né le 17 mars 1790 à Sélestat, décédé le 20 mars 1832 Paris (10e), fils de Sébastien, boulanger à Sélestat, et de Anne Marie ADOLFF.
  • Gabriel Lucien Robert WEYL  : Capitaine d'infanterie, chevalier de la Légion d'honneur. Né le 29 octobre 1865 à Sélestat, † après 1921. Fils de Baruch Bernard, greffier en chef du tribunal de Sélestat, et de Sara, dite Sophie LEVY.
  • Etienne WITTMAR  : Capitaine d'infanterie, chevalier de la Légion d'honneur. Né le 26 décembre 1834 à Sélestat, décédé le 22 mars 1915 Marseille (Bouches-du-Rhône), fils de François Joseph, savonnier à Sélestat, et de Barbe PETERMANN.
  • Nestor WOLFF  : Lieutenant de 1re classe d'infanterie de marine, chevalier de la Légion d'honneur. Né le 16 février 1837 à Sélestat, décédé le 5 septembre 1897 Marseille (Bouches-du-Rhône), fils de François Joseph, tailleur d'habits à Sélestat, et de Marie Victoire HEILLER.
  • François Louis WORM  : Tambour-major au 9e régiment d'infanterie de ligne, chevalier de la Légion d'honneur. Né le 2 avril 1821 à Sélestat, décédé le 22 juin 1901, fils de François Xavier, passementier à Sélestat, et de Marie Sophie SCHMITT.

Les "Mariages Napoléon"

Cinq "Mariages Napoléon" ont été célébrés à Sélestat le 23 avril 1810.

Napoléon Ier, fit édicter un décret le 25 mars 1810

"par lequel Sa Majesté Impériale et Roi, voulant marquer par des actes de bienfaisance l'époque de son mariage avec Sa Majesté Impériale et Reine l'Archiduchesse Marie-Louise d'Autriche...".
(Décret Impérial, contenant les Actes de bienfaisance et d'indulgence à l'occasion du Mariage de Sa Majesté Empereur et Roi, pris au Palais de Compiègne le 25 mars 1810).

Il s'agissait de marier 6 000 militaires, dans des villes de l'empire, avec des filles du cru, qui seraient dotées pour l'occasion, afin de récompenser ces soldats.

Ces militaires devaient répondre à plusieurs critères dont celui d'être en retraite (militaire) et d'avoir participé au moins à une campagne. Les mariages auraient lieu le 22 avril 1810 (tous n'ont pas eu lieu à cette date), avec des filles de leur commune, auxquelles il serait accordé une dot de 1 200 francs pour Paris et de 600 francs pour le reste de l'Empire.

Sélestat, le 23 avril 1810, mariera (et dotera !) cinq couples que voici :

Les militaires et les filles à marier étaient choisis de la manière suivante :

  • pour les villes chefs-lieux de département, par délibération du conseil municipal, approuvée par le préfet,
  • pour les villes qui ne sont pas chefs-lieux de département, aussi par délibération du conseil municipal, approuvée par le sous-préfet.

Il est précisé dans le décret (titre IV, 7), que "les communes qui ne seraient pas comprises dans les articles précédents, pourront sur la délibération du conseil municipal, approuvée par le sous-préfet, marier un militaire et une fille de la commune, en se conformant, pour le choix et pour la quotité de la dot, aux dispositions ci-dessus."

Durant plusieurs années, à l'anniversaire du sacre par exemple, ou bien pour fêter la naissance du Roi de Rome, l'opération se renouvellera.

Voici la délibération du conseil municipal de Sélestat pour la fête de 1811.

Séance du 27 mai 1811. Naissance du roi de Rome - Dépenses pour la fête.

Le maire a donné lecture au Conseil des lettres précitées, dont il résulte que le Conseil municipal a à former le programme de la fête à célébrer en cette ville pour la naissance de Sa Majesté le roi de Rome, que dans ce programme il doit entrer le montant de la dotation d'un certain nombre de filles pauvres et vertueuses, qui voudront se marier avec des militaires, ayant fait la guerre, que Sa Majesté Impériale et Royale a décrété le 12 de ce mois, que la ville de Schlestadt est autorisée à dépenser pour la fête la somme de 6 000 francs, scavoir 3 000 francs pour les frais de la fête, et 3 000 francs pour la dite dotation, et que ces dépenses pourront être prises sur les excédents réservés par les budgets.

Considérant que le budget de 1811 porte 22 541 francs 87 centimes en excédent de recettes. Considérant que les sommes créditées au dit budget pour fêtes publiques et dépenses imprévues sont destinées et suffisent à peine pour d'autres dépenses de cette nature. Le Conseil municipal estime qu'il y a lieu d'imputer sur le dit excédent la dépense qui sera occasionnée par le fête et la dotation dont il s'agit, et propose le programme suivant.

Après le Te Deum solennel qui sera chanté à l'église paroissiale de cette ville, la cérémonie religieuse des mariages de six militaires retirés en cette ville avec autant de filles pauvres et vertueuses y domiciliées, aura lieu à la dite église en présence des autorités civiles et militaires.

Considérant que les six demoiselles ci-après nommées jouissent d'une bonne réputation, le Conseil municipal les a unanimement choisies pour les dits mariages et dotation.

1° La demoiselle Anne Marie FRITSCH, native de cette ville, y domiciliée, laquelle a déclaré au Secrétariat de la Mairie consentir à épouser le sieur Michel JUNG, fourrier du 4e bataillon de Sapeurs, natif de cette ville, y retiré, ayant fait la guerre suivant dimes (?) probantes par lui produites.

2° La demoiselle Catherine BUCHER, native de cette ville, y domiciliée, laquelle a déclaré au Secrétariat de la Mairie consentir à épouser le sieur Jean BOOTZ, chasseur du 23e régiment à cheval, natif de cette ville, y retiré, ayant fait la guerre suivant dimes (?) probantes par lui produites.

3° La demoiselle Marguerithe BUCHER, native de cette ville, y domiciliée, laquelle a déclaré au Secrétariat de la Mairie consentir à épouser le sieur Paul JUDAS, hussard du 3e régiment, natif de cette ville, y retiré, ayant fait la guerre suivant dimes (?) probantes par lui produites.

4° La demoiselle Catherine DREYER, native de cette ville, y domiciliée, laquelle a déclaré au Secrétariat de la Mairie consentir à épouser le sieur Ignace BERTSCH, cuirassier du 10e régiment, natif de cette ville, y retiré, ayant fait la guerre suivant dimes (?) probantes par lui produites.

5° La demoiselle Cécile GENINET, native en cette ville, y domiciliée, laquelle a déclaré au Secrétariat de la Mairie consentir à épouser le sieur Jean SEBASTIAN, soldat du 27e de ligne, natif de cette ville, y retiré, ayant fait la guerre suivant dimes (?) probantes par lui produites.

6° La demoiselle Victoire FRIDERICH, domiciliée en cette ville, laquelle a déclaré au Secrétariat de la Mairie consentir à épouser le sieur Joseph TRILLER, soldat ouvrier du corps impérial d'artillerie, natif de cette ville, y retiré, ayant fait la guerre suivant dimes (?) probantes par lui produites.

Toutes les dotes de ces demoiselles se monteront à la somme de 3 000 F.

La musique, qui aura lieu à la cérémonie du Te Deum et les dite mariages, exigera une dépense de : 48 F.

À deux heures après midi un exercice de tir à balle franche aura lieu sur une plaine communale, les habitans du canton, qui voudront concourir à cet exercice, y seront admis; celui des tireurs qui approchera le plus du point fixe, qui sera distant de cent mètres de la ligne, où il se mettra pour tirer, aura pour prix un fusil à deux canons; ce prix se montera avec les frais des baraques et autres préparatifs par apparu à : 400 F. Les maires du canton, qui se trouveront à cet exercice, jugeront à qui le prix sera donné.

Il y aura un feu de joie le soir, la mairie, la Maison commune et le Palais de justice seront illuminés; la dépense de ces illuminations se montera par apparu à : 400 F.

On dansera gratis à trois salles différentes, et il y aura en outre bal à la Salle de danse appartenant à la ville, où toutes les personnes de distinction seront invitées; la dépense de ces dames et bal se montera à 500 f.

Le Conseil municipal estime en outre qu'il y a lieu d'habiller chacune des demoiselles nommées ci-dessus à fin qu'elles paraissent avec décence à la cérémonie de leurs mariages et d'imputer les frais de leur habillement sur les 3 000 francs accordés par Sa Majesté Impériale pour la célébration de la fête dont il s'agit; ces frais pourront se monter à : 360 F.

Plus pour l'achat du tableau représentant la société maternelle présidée par Sa Majesté Impériale : 40 F.

La dépense totale des dotes, réjouissances et habillemens avec le tableau relatés ci-dessus se montera à quatre mille sept cent quarante huit francs, 4 748 F.

Le Conseil municipal invite le Maire a soumettre la présente délibération à l'approbation de Monsieur le Préfet du Département.

Suivent les signatures : MM. JOHNER, HURSTEL, KIEN, BUCHER, NOll, SIMON, KUNCKEL, DÜRR, DORLAN, CORHUMEL, GACHOT, ANDLAUER, SCHANCK et SCHANCK.

On voit donc ainsi que ces manifestations prenaient vraiment l'air d'une grande fête municipale à laquelle toute la population était invitée à participer. Cette fête de 1811 était encore plus importante que celle de l'année précédente.

En effet, en 1810, les demoiselles à marier "seront habillées en blanc aux frais de la ville". Pour le reste, on fera seulement distribuer 3 000 pains blancs et 3 000 saucissons, avec, tout de même, 1 500 litres de vin, et un bal sera donné.

Chaque année, depuis son couronnement à Notre-Dame de Paris, le 2 décembre 1804, l'empereur Napoléon 1er voulait faire une bonne action pour l'anniversaire de cet événement, en demandant aux communes de doter et marier une fille vertueuse de la commune avec un militaire ayant fait la guerre :

  • Le 09/12/1807 : DAMM Paul Laurent, né en juin 1783, militaire pensionné, dragon au 2e régiment, "qui portait des blessures honorables sur son corps lui ayant mérité de notre auguste Monarque une honorable retraite avec une pension de 210 francs", fils de Andrès, batelier, et de Madelaine HINTERLANG, avec SONTAG Françoise Claire, née en 1777 à Sélestat, fille de Jean, tonnelier, et de Salomé BUNCHER.
  • Le 29/12/1810 : ACKERMANN Maurice, né le 29/08/1768 à Orschwiller, militaire retiré, domicilié à Sélestat, fils de François Joseph et de Barbe VOGELEISEN, avec Marie Thérèse ERHARD, née le 03/01/1772 à Sélestat, fille de Ignace et de Marie Madeleine WECK.
  • Le 01/12/1811 : LAUBSER Ignace, né le 28/05/1781, hussard réformé du 8e régiment, fils de Jean, maréchal-ferrant, et de Suzanne HERRENBERGER, avec Marie Thérèse FISCHER, née le 03/04/1786 à Sélestat, fille de Jean Georges , maçon, et de Anne Marie NEFF.
  • Le 06/12/1812 : LACOME Joseph, né le 05/03/1788, militaire pensionné, voltigeur au 11e régiment d'infanterie de ligne, réformé avec pension, boucher à Sélestat, fils de Jean Vendelin, boucher, et de Marie Anne UHL, avec Catherine ROLLY (ROELLY), née le 04/01/1790 à Sélestat, fille de Antoine et de Barbe RACH.
  • Le 05/12/1814 : DETZ François Antoine, né le 31/05/1757 à Sélestat, militaire pensionné, fils de Jacques, vigneron, et de Barbe STEIN, avec Marguerite ANSELM, née le 07/09/1777 à Sélestat, fille de André et de Marguerite FUCHS.


Pictos recherche.png Article détaillé : Voir : La ferveur impériale.

Les titulaires de la Légion d'honneur

Cf. : Voir les 136 notices (en renseignant simplement le nom de la ville).

Pictos recherche.png Article détaillé : Sélestat - La Légion d'honneur

Les titulaires de la médaille de Sainte-Hélène

Les personnes citées dans le tableau ci-dessous sont nées dans la commune.

Medaille st helene 2.jpg
Prénom(s) NOM Naissance Décès Observations
Adrien Jules BOUCHARD 7 brumaire an 8 - 124e léger. Période : 1814 - 1829. Résidant à Ribeauvillé  
Pierre Joseph CROVA 6 décembre 1796 - Sergent. 32 ans et 21 jours de services, et 3 ans de campagnes. Pension de 288 francs. Enclin à la boisson, résidant aux Invalides  
Alexandre de WATRIGAND 3 novembre 1782 125e régiment de ligne. Période : 1802 - 1833. Résidant à Colmar (Haut-Rhin)  
Jean-Baptiste Alexandre de WATRIGANT 2 septembre 1782 - Ancien capitaine adjudant-major au 125e de ligne. Période de 31 ans de 1802 à 1833. 8 campagnes, 2 blessures, 2 ans de captivité.
Chevalier de la Légion d'honneur par décret du 12/08/1866 (Voir paragraphe "Les titulaires de la Légion d'honneur")  
Ignace FREHLIG 6 mars 1798 - Résidant à Sainte-Croix-en-Plaine. 23e régiment de ligne. Période de 1813 à 1827.  
François Joseph MULLER 11 mars 1791 20/03/1866
Ensisheim
(Haut-Rhin)
92e régiment de ligne. Période de 1811 à 1814. Résidant à Ensisheim  
Philippe Jacques MULLER 19 juin 1778 - 57e régiment de ligne. Période de 1794 à 1798. Résidant à Illhaeusern (Haut-Rhin)  
Martin ROERIG - - Chasseur au 25e régiment de ligne. Période de 1810 à 1815. Résidant à Mulhouse (Haut-Rhin)  
Conrad SCHLOSSER - - Soldat à la 1re compagnie de réserve du Train d'artillerie. Période de 1812 à 1814 . Résidant à Mulhouse (Haut-Rhin)  
Georges WALTER 1793 - 9e et 6e régiment de Hussards. Période de 1813 à 1815. Résidant à L'Allemand-Rombach (Rombach-le-Franc, Haut-Rhin)  
Georges ZOLL - Caporal au 57e régiment de ligne. Période de 1804 à 1817. Résidant à Mulhouse (Haut-Rhin)  

Cf : Les médaillés de Sainte-Hélène

Les Barons d'Empire de Sélestat

  • François Pierre Joseph AMEY , né à Sélestat du 02/10/1768, mort à Strasbourg le 16/11/1850. Lieutenant Général, commandeur de la Légion d'honneur. Maire de Sélestat (1820-1830), Baron d'Empire par lettres patentes du 15/06/1810, donataire (rente 4.000) sur le Trasimène par décret impérial du 17/03/1808.
  • Henri Aloyse Ignace BAUDINOT , né à Sélestat le 31/07/1773, mort à Sélestat le 27/12/1840. Colonel, commandeur de la Légion d'honneur, Baron d'Empire par lettres patentes du 10/04/1811, donataire (rente 4.000) sur la Westphalie par décret impérial du 19/03/1808.
  • Joseph Gaspard EBERLE , né à Sélestat le 10/06/1764, mort à Nice le 16/02/1837. Général de brigade, commandeur de la Légion d'honneur, commandant d'armes de la place de Nice (1802), Baron d'Empire par lettres patentes du 01/01/1813, donataire (rente 4 000) sur Rome par décret impérial du 06/01/1812.
  • Pierre François LATAYE , né à Charny (Meuse) le 14/03/1755, mort à Sélestat le 24/02/1827. Colonel de Cuirassiers, commandeur de la Légion d'honneur, conseiller municipal de Sélestat (1815-1827), Baron d'Empire par lettres patentes du 10/02/1809, donataire (rente 4 000) en Westphalie par décret impérial du 17/03/1808.
  • Joseph Ignace MATHIEU de MAUVIERES , né à Sélestat le 31/07/1754, mort à Paris le 26/03/1833. Maire de Saint-Forget, membre du Collège électoral de Seine-et-Oise, notaire, Baron d'Empire sur institution du majorat par lettres patentes du 02/11/1810 sur la terre de Mauvières.
  • Jean Pierre TREUILLE de BEAULIEU , né à Saint-Secondin (Vienne) le 05/08/1768, mort à Sélestat le 21/10/1861, colonel de Dragons, commandeur de la Légion d'honneur, Maire de Sélestat (1811-1812), Baron d'Empire par lettres patentes du 02/07/1808, donataire (rente 4 000) sur la Westphalie par décret impérial du 07/03/1808.

Les personnalités

  • Joseph ANDRES, maître ferronnier d'art. Né à Sélestat le 05/04/1883, y décédé le 04/07/1964. Fils de Joseph, épicier à Sélestat, et de Françoise FUCHS. Il épouse 1° Anne Madeleine WÜRTZ (1909) et en 2° Marie Joséphine KOENIG (1928).
Apprentissage chez maître Durr à Sélestat. Tour de France : Saint-Dié, Paris, Colmar, Guebwiller. Il s'installe à Sélestat en 1908.
. Président de la corporation des patrons serruriers et mécaniciens de l'arrondissement de Sélestat,
. Conseiller municipal à partir de 1924,
. Membre du conseil de fabrique de Sainte-Foy,
. Membre du conseil d'administration de la Caisse d'épargne de Sélestat,
. Chevalier de la Légion d'honneur (1956),
. Officier d'Académie, de l'Instruction publique, du Mérite artisanal, du Mérite social.
Parmi ses pièces maîtresses figurent le magnifique portail en fer forgé de la Bibliothèque humaniste de Sélestat, et la rampe d'escalier de la banque du Rhin à Strasbourg.
Il obtint de nombreux prix et médailles : médaille d'or à la Gewerbeausstellung de Sélestat (1912), 1er prix et médaille d'or à Paris (1925), médaille d'excellence à l'exposition artisanale de Berlin (1939).
  • Beat BILD , plus connu sous le nom de Beatus RHENANUS, humaniste, éditeur, écrivain, philologue, avocat, né en 1485 à Sélestat, fils de Antoine, né à Rhinau (Bas-Rhin), boucher en ce lieu, qui déménagea à Sélestat vers 1485 par suite d'inondations dans sa ville de résidence, décédé à Sélestat le 21/11/1520.
Beatus est décédé à Strasbourg, à l'âge de 61 ans, le 20/07/1547. Son corps fut ramené à Sélestat où il fut inhumé en l'église Saint-Georges, dans le narthex, tout de suite à gauche lorsqu'on pénètre dans l'église par la porte principale. Son collègue et ami WIMPFELING Jacques (1449-1528) est inhumé de l'autre côté, dans le narthex.
"Toujours dans le narthex, nous pouvons voir les épithaphes des Humanistes Hofmann († 1501) et Wimpfeling († 1528), celle du grand-père et du père de Beatus Rhénanus (Eberhard et Antoine BILD), celle du curé Nicolas HOPPUIS († 1507), et enfin celle de Beatus Rhenanus lui-même († 1547), reconstitué en 1985 à l'occasion du 500e anniversaire de sa naissance." (petite plaquette disponible dans l'église).
Quelques années avant sa mort, il avait épousé une veuve du nom de Anne BRAUN. On ne leur connaît pas d'enfant.
Né dans la maison du n°8 de la rue Bornert, il vécu ensuite dans une maison dite "A l'Eléphant", dans la rue du Sel à Sélestat.
Il est inhumé dans l'église Saint-Georges à Sélestat.
Le pont du tramway reliant la ville de Strasbourg à la ville de Kehl (Allemagne) pour son nom (pont Beatus Rhenanus).
  • Martin BUCER - (11/11/1491 Sélestat, 27/02/1551 Cambridge). Dominicain, humaniste, chef du Consistoire de Strasbourg, professeur à l'Université de Cambridge, théologien et réformateur de l'Eglise luthérienne, grande figure du Protestantisme.
Pictos recherche.png Article détaillé : Martin BUCER - Biographie
  • Alexandre DORLAN , né le 21/10/1864 à Sélestat, y décédé le 14/04/1944. Juriste, historien de l'Alsace et de la ville de Sélestat. En 1923, il fut fait citoyen d'honneur de la ville de Sélestat. Fils de Antoine Alexandre (° 07/04/1813, † ap. 1863), commissaire priseur à Sélestat, et de Maria DORLAN, sa petite-cousine (° 03/01/1838 Sélestat). Son oncle, Jean-Pierre (° 1810) est avocat, et son grand-père, François Joseph (1780-1846) est propriétaire aubergiste à Sélestat.
Son cousin, Jean Achille (1806-1857) est orfèvre bijoutier, l'autre cousin, Antoine (° 1803-ap.1830) avocat.
Le grand-oncle, Jacques Germain (° 1777-1830) est cafetier et conseiller municipal, et l'aïeul, Antoine (° 1752) aubergiste et conseiller municipal. Une vieille famille de Sélestat.
Les écrits d'Alexandre DORLAN sont nombreux, mais son oeuvre majeure est Histoire architecturale et anecdotique de Sélestat, en trois volumes, un trésor de documentation pour ceux qui s'intéressent au passé de Sélestat. Voir le lien dans Bibliographie, plus bas.
  • Hans JOHNER , Zunftmeister, maître juré de corporation à Sélestat (maître de guilde, organisation professionnelle d'artisans au moyen-âge), né en 1545 (julien) à Sélestat, y décédé le 21/09/1612. Marié en 1563 (julien) avec N. JAECKLER (née 1545 julien). Ils auront au moins une fille, Anne (1578 julien-21/04/1610 Sélestat) qui épouse en 1596 à Sélestat Wendling KEHRWILLER, jardinier à Sélestat, né en 1571 (julien) à Sélestat, y décédé le 06/11/1610, fils de Longinus (né 1510 julien à Sélestat, y décédé en 1571) et de Catherine SCHOENAUER (née 1530 julien à Sélestat, y décédée le 16/03/1609).
  • Irénée LANG , député de la circonscription de Sélestat (1881-1893). Né à Sélestat le 01/08/1841, décédé en 1922. Fils de Joseph Louis (1809-1828 Sélestat), marchand, fabricant de "gazes" métalliques, et de Françoise GOETZ (° 08/03/1817 Sélestat), mariés le 18/04/1838 à Sélestat. Irénée était fabricant de toiles métalliques. "En 1914, cet industriel employait 160 personnes. Après son décès, sa société est devenue une SA dirigée par le père du Préfet Paul Demange. Comme député, Irénée LANG a imposé sa forte personnalité, pendant douze années." (une partie de ce texte emprunté à l'Annuaire 2009, Les Amis de la Bibliothèque humaniste de Sélestat, p. 95)
  • Léon Lucien LORBER . Né le 21/06/1926 à Haguenau (Bas-Rhin), décédé le 21/07/2008 à Sélestat. Instituteur, secrétaire général de la ville de Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin), directeur général honoraire des services de la ville de Sélestat, « malgré-nous », secrétaire de l'Amicale des Maires du canton de Sélestat, membre du bureau national du SNSGVF et trésorier national, délégué français au conseil d'administration de l'Union des dirigeants territoriaux de l'Europe, membre du Club Vosgien et de l'ARCAL... et de nombreux autres organismes. Membre des confréries des Zewwellatreppler, chevalier du Sacavin d'Angers, du Haut-Koenigsbourg. Officier des Palmes Académiques, Officier dans l'Ordre National du Mérite. Voir : [7] et [8]

Les citoyens d'honneur

Prénom(s) NOM Période Observations
Lazare WEILLER
Général Paul VONDERSCHERR
Général Gaston d'ARMAU de POUYDRAGUIN
Irénée LANG
1920 Voir les fiches. Leur diplôme leur fut remis le 11 novembre 1920 à l'occasion de la fête de l'Armistice et du Cinquantenaire de la République.  
Alexandre DORLAN (1864-1944) juriste et historien
Général Henri SIMON (1866-1858)
Général Antoine DIEBOLD (1859-1947)
Général de division Victor HUMBEL (1849-1927
Eugène KUNSTLER (1854-1941) Intendant général
Edouard VATIN (1848-1934) Préfet honoraire de 1re classe
Xavier JEHL (1848-1934) Pharmacien militaire et historien
Alexandre MILLERAND (1859-1943) Président de la République
Raymond POINCARRE (1860-1934) Président du Conseil
1923 Le diplôme leur a été décerné le 29 mai 1923 à l'occasion de la remise de la Croix de Guerre à la ville de Sélestat par le Président de la République.  
Auguste STOFFEL 1933 Né en 1861, décédé en 1940. Premier maire français après l'Armistice, fils d'une ancienne famille sélestadienne, il avait été nommé le 07/12/1918 président de la Commission Municipale et élu le 10/12/1919 aux fonctions de Maire qu'il devait exercer jusqu'au 10/05/1925. Son diplôme lui fut remis le 11/11/1933, 15e anniversaire de l'Armistice.  
Paul DEMANGE 1967 Né en 1906, décédé en 1970. Le titre lui fut décerné le 13/08/1967 lors du Corso Fleuri. Cet enfant de Sélestat avait gravi les plus hauts échelons de l'administration : Préfet de Strasbourg de 1951 à 1955, puis de Seine-et-Oise, avant d'être nommé Ministre d'Etat à Monaco. La population lui a toujours gardé une vive affection. Le 22/04/1970, lors de son enterrement au cimetière de sa ville natale, les gens de toutes classes se souvenaient dans le recueillement qu'il avait été non seulement un bon Préfet, mais un Préfet bon, et qu'il est resté attaché à sa cité.  
Paul IMBS 1968 Recteur Honoraire de l'Université de Nancy. Philologue émérite, il fut chargé de la rédaction du "Trésor de la langue française".  
Frédéric MEYER 1969 Grand capitaine d'industrie, "Sélestadien de métier" depuis qu'en 1932 il est venu implanter route de Kintzheim la Société Alsacienne d'Aluminium. Il est né à Bâle, mais à Sélestat on se réjouit du climat social et de l'ambiance qui règnent dans l'usine modèle de la S.A.A.. Pendant plus de 40 ans il a participé activement à l'animation économique de Sélestat et de sa région.  
Paul Louis WEILLER 1970 Ingénieur de l'Ecole Centrale. Pilote de reconnaissance durant la Grande Guerre. Commandant. Chef d'entreprise. Mécène. Héros de l'aviation 1914-1918. Membre de l'Institut. Il reçoit son diplôme le jour du Corso Fleuri. Né le 29/09/1893 à Paris (15e), décédé le 06/12/1993 à Genève (Suisse). Fils de Lazare ci-dessus.  
Paul ADAM 1983  
Julien FREUND 1984  
Alfred KERN 1985  
Camille CLAUS 1986  
Charles GOLDSTEIN 1989 (1924-1989). Fondateur de l'association Heimetsproch. Pérennisation de la culture et de la langue régionale, dont le siège est à la Cour des Prélats à Sélestat.  
Mr. et Mme Robert BELTZ 1990 Illustrateur alsacien.  
Tomi UNGERER 1991 Dessinateur, auteur, écrivain, illustrateur.  
Robert GUIDAT et George J. DAVIS 1992 M. GUIDAT, né en 1919, décédé en 2011. Professeur d'allemand, écrivain, historien de Sélestat, il fut aussi conseiller municipal (1971 à 1973, puis 1977 à 1983), membre de la commission d'attribution du nom des rues et places de la ville, Grand maître de la confrérie des Zewwelatreppler (confrérie de l'oignon). Il fut inhumé à Hindisheim (Bas-Rhin).  
Jean HELFTER et Jean COLLAONE 1993 M. HELFTER, médecin.  
Louis MUCKENSTURM 1994 L'un des pères fondateurs de la confrérie des Zewwelatreppler à Sélestat.  
Pierre HOCHWELKER 1995  
Hans-Georg RENNER 1997 Allemand. Domicilié à Ohnenheim. Musicien et poète. Compositeur de la musique pour le Livre des Miracles de Sainte-Foy.  
Géraldine LOEWENGUTH et Hildegard NEULEN 2000  
Paul BUCKENMEYER, Clément IMBS 2003  
Germain SPATZ
Jean PONS
2004 M. SPATZ, Président de la Ligue d'Alsace de handball de 1996 à 2008, fondateur et président du Sélestat-Alsace-Handball, dessinateur de nombreux chars pour le Corso fleuri.
M. PONS : Président honoraire des Amis de la Bibliothèque humaniste, docteur en histoire, colonel de réserve.  
Jacques VAN GOMPEL
Richard LEIBINGER
Boris BANGA
Wolfgang RÜMMELE
2006 Bourgmestres des villes de Charleroi et de Waldkirch, et maires des villes de Grenchen et de Dornbirn.  
 
Roland et Jürgen MACK Europa Park  
Anne SCHULER  
 
 

Les généraux

Pictos recherche.png Article détaillé : Sélestat - Les généraux Sélestadiens

Les artistes

Pictos recherche.png Article détaillé : Sélestat - Les artistes Sélestadiens


^ Sommaire

Émigration

Les émigrés en Algérie

Un certain nombre de ressortissants de cette ville sont partis vers l'Algérie (90 personnes environ). Un nombre conséquent de jeunes hommes, envoyés en Algérie comme militaires, y ont perdu la vie. Nous présentons deux cas, différents de ceux des familles qui partaient pour se faire une nouvelle vie. Il s'agit de deux jeunes garçons, un qui revient d'Algérie, et un autre qui y part :

voir : L'émigration Algérie et Blog Selestat - "Les migrants"

Un certain nombre de personnes ont demandé un passeport pour l'Algérie. Certains ne sont sans doute pas partis. Voir : Demandes de passeport à Sélestat

En ce qui concerne l'émigration d'Alsace et de Lorraine, on pourra se référer aux ouvrages suivants :

L'émigration des alsaciens et des lorrains du XVIIIè au XXe siècle, par Norman Laybourn, tome I (Les noms de lieux) et tome II (Au-delà des mers), Association des Publications près les Universités de Strasbourg, 1986, ISBN 2-86820-736-4 (édition complète).

Voir aussi :

Les émigrés aux États-Unis d'Amérique

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États-Unis d'Amérique


Pictos recherche.png Article détaillé : Sélestat - Emigration aux États-Unis d'Amérique

Les militaires décédés à Basse-Terre (Guadeloupe)

Guadeloupe


  • Aloyse BROBECK : Fusilier à la 16e compagnie du 1er régiment d'infanterie de Marine, matricule 11688, à Basse-Terre, Guadeloupe.
    Né le 16 février 1825 à Sélestat, décédé le 30 décembre 1849 à Basse-Terre, île de la Guadeloupe , à l’âge de 24 ans.
    Fils de Louis BROBECK 1788- (Cabaretier, domicilié (02/1825) à Sélestat, canton du dit, arrond. de Sélestat-Erstein, Bas-Rhin) et de Thérèse LANGS †.
    Extrait des registres des actes de l'état civil de Basse-Terre :
BROBECK Aloyse, décédé le 30/12/1849 à 5 heures, fusilier à la 16e compagnie du 1er régiment d'infanterie de Marine, matricule 11688, né le 16/02/1825 à Sélestat, fils de Louis et de LANGS Thérèse. Témoins au décès : VIGNAL Hyacinthe, 35 ans, infirmier à l'hôpital, et FOURIANT Jules, 28 ans, charpentier, tous les deux domiciliés en cette ville. L'adjoint délégué. Signé : Cabre.
Transcrit littéralement à Sélestat le 27/08/1850. Signé : Wispi.
  • Edouard HEINRICH : Ouvrier de 3e classe de la 7e compagnie d'artillerie de Marine, matricule 556, à Basse-Terre, île de la Guadeloupe.
    Né le 4 juin 1822 à Sélestat, décédé le 4 juillet 1846 à Basse-Terre, île de la Guadeloupe , à l’âge de 24 ans.
    Fils de Jean-Baptiste HEINRICH † (Musicien, domicilié (06/1822) à Sélestat, canton du dit, arrond. de Sélestat-Erstein, Bas-Rhin)et de Catherine BIHL †.
    Extrait des registres de l'état civil de Basse-Terre, Guadeloupe. Hôpital :
HEINRICH Edouard, ouvrier de 3e classe de la 6e compagnie d'artillerie de Marine, matricule 556, né le 04/06/1822 à Sélestat, fils de Jean-Baptiste et de Catherine BIHL, décédé le 04/07/1846 à 22h. Témoins au décès : DELASSEN (?) François Théodore, 42 ans, infirmier de l'hôpital, y demeurant, et HERLE (?) Jean, 23 ans, écrivain, tous deux domiciliés en cette ville. L'adjoint délégué. Signé : Auguste Vatable.
Transcrit littéralement à Sélestat le 03/06/1847. Signé : illisible.


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Anecdotes et récits au fil des siècles

La vie à Sélestat et les événements divers à travers le temps.

- "L'art de sorcerie"

Sorcière

Une maison attire l'oeil du passant qui déambule sur la place du Marché-aux-Choux, avec son oriel caractéristique, au n°6 de cette place. Il s'agit de la maison Bilex. Cette maison, construite à la fin du 16esiècle, renaissance tardive en Alsace, est classée monument historique depuis 1929. Louis XIV, le "Roi-Soleil", après la capitulation de Sélestat et son entrée dans la souveraineté française, lors de son rattachement à la France, séjourna en ce lieu et y reçut, le 14 octobre 1681, l'hommage officiel du Conseil de Strasbourg déplacé spécialement pour l'occasion. La même maison accueillit en 1690 le Grand-Dauphin et, en 1703, le fils de celui-ci, duc de Bourgogne. Une maison historique donc.

Placée à deux pas de la "Tour des Sorcières" [9] (autre site remarquable de Sélestat) elle est également connue pour d'autres faits moins glorieux qui se déroulèrent une cinquantaine d'années auparavant. Elle appartenait alors à Hans BILEX qui exploitait l'Auberge "Au Boeuf" au faubourg de Sélestat. C'était alors en pleine période de chasse aux sorcières, et "l'art de sorcerie" était sévèrement réprimé, pour les personnes qui le pratiquaient, toujours par la mort, après un procès plus ou moins équitable et les tortures les plus affreuses. Rosine BLUMBERGER, femme de Hans, est morte le 25 juin 1630, emprisonnée à la Tour des Sorcières, conduite au gibet sur une charrette, attachée vivante sur une échelle, marquée à deux reprises avec des tenailles ardentes, puis étranglée et jetée au feu. Le même jour, sa fille Marie, condamnée elle aussi, fut décapitée puis jetée aussi au feu.

A Sélestat, aux archives municipales [10], des registres de procès de sorcellerie sont conservés. L'un d'eux nous indique qu'en un peu moins de douze ans, du 26 avril 1629 au 16 février 1642, on exécuta dans cette ville 7 sorciers et 82 sorcières... sans compter les autres années (A.M. Sélestat, FF.37). Une folie ! Voir : [11] et [12]

Pictos recherche.png Article détaillé : Sélestat - Sorcières et sorciers à Sélestat

Les "Rosières" de Sélestat

Sous le Premier Empire, Napoléon Ier avait décidé de récompenser les anciens militaires en les faisant épouser des jeunes filles vertueuses qui étaient dotées pour l'occasion. En voici quelques unes de Sélestat :

- Marie-Madeleine HATTERER , "Rosière de Sélestat", née le 02/11/1739 à Sélestat, fille de Jacobi (décédé av. 09/1777), "candela fabri" (fabricant de chandelles) et de Magdalena CHANTON. Elle épouse à Sélestat, le 26/09/1775, Antoine CATALA, militaire au régiment d'Artois, en garnison à Sélestat, dont postérité.
- Marie-Louise PFALTZ , "Rosière pour 1809", née en 1779 à Sélestat, fille de Antoine (décédé av.12/1809), tailleur à Sélestat, et de Barbe VOGT (décédée ap. 12/1809). Elle épouse à Sélestat, le 03/12/1809, Jean-Baptiste FUCHS (né le 15/04/1766 à Sélestat, y décédé le 11/04/1837), chasseur à cheval de la Garde Impériale, chevalier de la Légion d'honneur, fils de Jean (décédé 1804), militaire invalide, pensionnaire de l'Etat, et de Marie DUTIO (décédée 1817). Le couple aura au moins cinq enfants entre 1811 et 1819. Voir [13]
- Catherine ROLLY , "Rosière pour 1812", née le 04/01/1790 à Sélestat, fills de Antoine, vigneron à Sélestat, et de Barbe RACH. Elle épouse à Sélestat, le 06/12/1812, François Joseph LACOME (né 05/03/1788 Sélestat), militaire pensionné, voltigeur au 117e régiment de ligne, réformé avec pension.

Délibérations diverses du Conseil municipal

- Adresse votée à l'Impératrice Marie-Louise.

- Sélestat offre dix cavaliers équipés à Napoléon 1er.

- Durant le blocus de Sélestat en 1814.

- Du "rififi" à Sélestat en 1852.

Lien pour lire ces articles : Délibérations diverses

- Voir : Sélestat contribue à la construction de bateaux contre l'Angleterre.

- Voir : Translation de la sous-préfecture et du tribunal de Barr à Sélestat.

- Eléments divers concernant la cité de Sélestat.

Pictos recherche.png Article détaillé : Sélestat - Eléments divers concernant la cité

Tiré des archives municipales

Pictos recherche.png Article détaillé : Sélestat - Eléments divers tirés des archives municipales

Tranches de vie à Sélestat et anecdotes diverses

  • Jean Georges fils DENGLER - Né à Sélestat le 5 mars 1775, y décédé le 18 avril 1825, était en cette ville cultivateur et membre du conseil municipal, fils de Jean Georges, maître de la poste aux chevaux.
Un curieux document, trouvé aux Archives municipales (A.M. Sélestat, J.15) parle de lui :
Rapport n°131, du 4 septembre 1825, du commissaire de police Martin Mahler au maire : "J'ai l'honneur de vous rendre compte que dans la nuit du 2 au 3 du courant, Laurent Jost, fossoyeur, et Ignace Ulrich, maître maçon, avec son ouvrier, se sont transportés sur le cimetière hors la Porte de Strasbourg, où en présence de Mr Wehrling, cabaretier, ils ont déterré la bière renfermant le corps de Mr DENGLER Georges, conseiller municipal, et après avoir agrandi la fosse y ont établi un cercueil en pierre, dans lequel la bière a été replacée sans avoir été ouverte; le dit cercueil fut alors recouvert de dalles et la fosse comblée de terre. Mais comme cette exhumation a eu lieu sans autorisation légale, ce qui est un délit par l'article 360 du Code Pénal, j'ai dressé procès-verbal que j'ai eu l'honneur d'adresser à Mr le Procureur Impérial."
Pourquoi ont-ils fait cela sans autorisation... et de nuit ?
  • François Antoine FREY , l'inspecteur des pains - Boulanger à Sélestat. Né à Scherwiller ler 27/06/1753, décédé à Sélestat le 02/10/1827, fils de Jean Michel (né en 1719) et de Marie Salomé ZAEPFFEL (1728-1767). Il épouse à Sélestat, le 15/04/1777, Marie Salomé SIGWALT (née le 24/11/1746 à Sélestat, y décédée le 28/01/1811). Le couple eut au moins une fille : Marie-Anne Jacobée (1779-1845).
En 1812, à Sélestat, il occupe la fonction d'inspecteur des pains. 59 ans, veuf, il avait quitté son métier de boulanger pour se consacrer à cette tâche, au traitement mensuel de 100 francs.
L'inspecteur des pains est habilité à vérifier la composition du pain, le poids, la conservation, les balances, le prix, les farines... et des infractions peuvent être sanctionnées, comme par exemple pour un boulanger qui vendrait un pain pesant moins que le poids légal. Le règlement de police était très précis. Il existait trois catégories de boulanger : 1re classe (3500 kg de pain), 2e classe (2500 kg) et 3e classe (1000 kg), et la quantité de farine adéquate pour réaliser ces productions pouvait être vérifiée. On ne devait ajouter aucune mixtion d'ingrédients nuisibles à la santé, et la pain devait être "bien "élaboré, boulangé et cuit".
La vente du pain se fera au poids constaté, et les boulangers devront toujours avoir sur leur comptoir les balances et les poids nécessaires. Il est aussi défendu aux pâtissiers et aux confiseurs d'employer des ingrédients ou des matières colorantes capable de compromettre la santé. Comme on le voit, la profession de boulanger était très réglementée.
Pictos recherche.png Article détaillé : Voir les boulangers en 1818 …
  • Jean Georges GRANDADAM, Né le 20/02/1780 à Sélestat, y décédé le 26/03/1858, à l’âge de 78 ans, Garde forestier à Sélestat, fils de Antoine GRANDADAM († av. 1858), marchand, domicilié à Sélestat, et de Anne Marie SCHMITTER († av. 1858). Epoux de Thérèse BAPST († ap. 1858).
- n°4 - Commission, de garde de bois de la Ville de Schlestatt, formant le 6e triage bis.
Sur la nomination de GRAND ADAM Georges, de Schlestatt, par les administrateurs légaux de la ville de Schlestatt à la place de garde de bois à Schlestatt appartenant à la dite ville de Schlestatt.
Nous Conservateur des forêts après avoir fait connaissance des moeurs et capacité du dit Grand Adam Georges, et nous être assuré conformément à la loi du 9 floréal an 11, qu'il a fait cinq campagnes militaires, nous lui avons délivré la présente commission, dûment visée par l'administration générale des Eaux et forêts, et enregistrée,
A charge par lui :
1° de prêter serment et faire enregistrer sa commission au Tribunal de l'Arrondissement;
2° de veiller de nuit et de jour à la conservation des bois confiés à sa garde;
3° de dresser des procès verbaux de tout délit et contravention, d'y désigner les délinquants par leurs noms, surnoms, qualités et demeures;
4° d'arrêter tous ceux trouvés en flagrant délit, de les traduire sur le champ devant l'autorité compétente;
5° de suivre les ... (un mot) de délits, même de procéder à des visites domiciliaires pour parvenir à la découverte des bois volés en se faisant autre fois assister conformément à la loi;
6° de constater, jour par jour, les chablis ou arbres abattus dans l'étendue de son triage;
7° de tenir un registre-journal où il inscrira ses procès verbaux et fera mention de ses visites, reconnaissances et observations;
8° de remettre ses procès verbaux en forme au Garde général;
9° de se conformer aux lois et instructions forestières et de bien, et fidèlement se comporter dans l'exercice de ses fonctions.
A.M. Sélestat, J.13
  • Sébastien JOST , né en 1777 à Sélestat, y décédé le 08/03/1825, "suicide par pendaison", vigneron (1805), mesureur de grains (1825), fils de Ignace (décédé 1805) , boulanger à Sélestat, et de Françoise ECKENBERGER (décédée ap.1805). Il épouse le 17 fructidor an XIII (04/09/1805) à Sélestat, Madelaine SPIESS (née 1783 Sélestat), fille de dominique (décédé ap.1805) et de Elisabeth WISS (décédée ap.1805). Sébastien et son épouse auront 8 enfants entre 1806 et 1824, dont deux morts en bas-âge.
Un document conservé aux archives municipales (A.M. Sélestat, J.15) nous parle de son suicide.
Rapport n°116, du 9 mars 1825, au maire de Sélestat, établi par le commissaire Martin MAHLER :
"J'ai été informé hier qu'un individu venait de se suicider dans son domicile à l'ex-couvent des Récollets. Je m'y suis de suite transporté avec Mr Peraud, docteur en médecine, où j'ai trouvé dans sa chambre à coucher JOST Sébastien, mesureur de grains, âgé de 47 ans, marié et père de six enfants, mort et pendu à une corde à noeud coulant fortement nouée à un gond adapté à la muraille, dans lequel noeud il n'a pu passer la tête qu'en montant sur le pied d'un lit qui se trouvait à proximité et sur lequel j'ai encore aperçu les traces de ses souliers. Au surplus, point d'indice d'assassinat. Sa veuve m'a immédiatement déclaré qu'il avait déjà attenté à ses jours dans la nuit du 2 au 3 du courant, et qu'il ne parlait depuis que de mettre fin à son existence, ce qu'il a exécuté hier après-midi tandis qua sa femme était au marché et après avoir passé en prières continuelles les trois derniers jours. Le motif de cet acte de désespoir me paraît évidemment provenir de son état continuel d'ivresse qui l'a mis ainsi que sa famille dans un dénuement complet. Je l'ai immédiatement fait transporter à l'hospice civil pour ensuite être inhumé. J'ai dressé procès-verbal que j'aurai l'honneur d'adresser à Monsieur le Préfet dès que celui du médecin me sera parvenu."

Le bagnard François HARTMANN

Un bagnard

François HARTMANN est né à Sélestat le 07/06/1785, baptisé le même jour, décédé après 06/1818, cultivateur en cette ville. Fils de Thadée, tailleur de pierres et maçon, demeurant en 1785 à Sélestat, et de Thérèse SCHERZINGER.

Bagne de Toulon (Var), matricule 7626. Condamné le 7 juin 1806 à 12 années de bagne. Motif : crime de viol commis sur une jeune fille de moins de 14 ans. Il fut libéré le 13 juin 1818. Registre 10147. (Bull. C.G.A., n°161, mars 2008).

Qu'est-il devenu après sa libération ? Est-il revenu à Sélestat ?

Le bagne n'existe plus. Beaucoup en sont morts. De nos jours, il aurait eu, sans doute, une condamnation à 30 ans maximum, et libéré peut-être aussi au bout de 12 années.

Tranches de vies à Sélestat

L'épidémie de scarlatine en 1820

Cette année-là, la scarlatine fit de nombreux morts. En voici une liste (non exhaustive).

La cigogne porteuse de bébés

Cigogne porteuse de bébés

Nous avons à Sélestat quelques couples de cigognes qui ne migrent pas, et dont nous profitons toute l'année. Ceci fait penser à une ancienne légende.
Chacun le sait, les bébés sont amenés par les cigognes, cet oiseau joli et de bon augure qui anime nos toits Alsaciens.
D'après D. Lerch, la première trace de la cigogne porteuse de bébés remonterait à 1840.
Les Germains font de la cigogne la messagère de la déesse Holda, dont le rôle est de renvoyer dans le monde des vivants les âmes des défunts en les réincarnant.
La cigogne, émissaire de la déesse, serait chargée d'apporter des bébés aux parents qui en auraient exprimé le désir.
Un petit poème de Basse-Allemagne nous en parle :

Storik, Storik, stipper di Bein,
Bring de Mamme a Bubbela heim,
Eins wi hielt, eins wo lacht
Eins, wo ins Hafela macht.

Storik, Storik, stipper di Bein,
Bring m're Korb voll Wegga heim,
Bring fer mich oi eina mit.
Awer fer d'beesi Büewa nit.

(Cigogne, cigogne, cabre-toi, apporte à maman un joli marmot, un qui pleure, un qui rit, un qui fait bien dans le pot. Cigogne, cigogne, cabre-toi, apporte-moi des petits pains, un pour moi, un pour toi. Mais pour les méchants garçons aucun).

C'est une jolie légende n'est-ce pas ?
C'est aussi pour cela qu'en Alsace, la "Storichetante" (la tante aux cigognes), désigne la sage-femme.
Quand quelqu'un est laid ou difforme, on dit alors "qu'il a raté la cheminée" !!

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Sélestat, la ville du sapin de Noël

Plusieurs textes antérieurs au XVIe siècle nous apprennent que les paysans avaient le droit, trois jours avant la naissance du Christ, d'aller couper des branches ou des arbres dans la forêt. Rien ne mentionne la relation arbre - fête de Noël.
C'est au XVIe siècle, en Alsace, qu'apparaît la tradition de l'arbre de Noël décoré. Les premiers décors furent des roses de papier qui symbolisaient l'amour de Dieu pour les hommes, la fidélité (une croyance populaire voulait que certains arbres, la nuit magique de Noël, se mettent à fleurir), des pommes symbole de la chute et de la sortie du paradis, l'hostie non consacrée représentant la Rédemption et la venue du Christ.
L'arbre de Noël est l'apanage des corporations et ce n'est que progressivement qu'il entrera dans les foyers.
A Sélestat, 1521 : la première mention écrite.

Sélestat peut revendiquer d'être le berceau du sapin de Noël ! En effet, la première mention écrite d'arbres utilisés pour Noël a été trouvée dans un livre de comptes de la ville en... 1521 ! C'est à priori le plus ancien texte au monde d'un sapin "décoré" et ceci jusqu'à preuve du contraire, se rapportant à cette tradition. Ce livre de comptes est conservé aux Archives Municipales et non pas à la Bibliothèque Humaniste comme on le croit souvent. De plus, 5 autres mentions viennent s'ajouter :
item 4 schillings den förstern die meygen an sanct thomas tag zy hieten
Par ce texte de 1521 nous apprenons que la ville paie les gardes forestiers pour qu'ils veillent sur les "mais" (meyen = sapin) à partir de la Saint-Thomas qui se célébrait le 21 décembre, avant de les distribuer aux habitants. Si la ville doit ainsi protéger sa forêt en prévoyant cette dépense, il faut supposer que le fait de décorer un arbre à cette époque de l'année était relativement courant et faisait partie des coutumes. Ceci est confirmé et précisé dans les années postérieures.
Zweien so den weg auffgehauwen und meigen auff die winaht gehauwen 4 schillings
Aux deux ouvriers qui ont frayé un chemin et ont coupé les mais de la Noël, 4 schillings. Ce second texte important de 1546 nous apprend que la ville paie 4 schillings à deux ouvriers chargés de frayer un chemin dans la forêt pour accéder à la plantation des "mais". Ils ont aussi pour mission de couper les "mais" de Noël.
Niemand soll wyhenacht mayen hawen by daruff gesetzter straff
Personne ne doit couper de mais de Noël sous peine de condamnation. Le texte précise que la ville cherche à canaliser cette coutume afin d'éviter les débordements et les abus. Il se trouve consigné dans le Livre des statuts et des règlements de la cité durant la séance du 17 décembre 1555 du Magistrat.
Gemein Ussgab den Kinsheim forstern von wyhnachtmayen zu hueten 2 schillings, zu hauen 2 schillings
Dépenses communales 1557. Payé aux gardes forestiers de Kintzheim 2 schillings pour surveiller les mais de Noël, et 2 schillings pour les couper. Le village de Kintzheim faisait alors partie de Sélestat qui y possédait une importante forêt.
5° La 5ème mention nous est livrée en 1600 par Balthazar BECK, l'échanson de la ville, qui nous indique comment les sapins étaient décorés et le déroulement du processus à la Herrenstübe (voir ci-après).
6° La décoration évoluera ensuite très vite dans les temps qui suivront. On trouve encore en 1658 dans les comptes de la ville la mention d'une dépense pour bonbons, gâteaux, pains d'épices et pommes suspendus à l'arbre de Noël secoué par les enfants.
Sélestat a donc une grande importance dans l'apparition et le développement de la tradition de l'arbre de Noël décoré. Depuis cette époque il n'y a pas découvertes fondamentales sur l'origine du phénomène.
Après la guerre de 1870/71 beaucoup d'Alsaciens, ne voulant pas être allemands, partirent s'établir entre autres endroits à Paris et sa banlieue, emmenant avec eux cette tradition du sapin de Noël décoré. Des émigrés Alsaciens et Allemands l'introduisirent aux Amériques et ailleurs. A Sélestat, on se souvient, et de multiples animations, expositions et manifestations diverses se déroulent chaque année pour le plaisir des enfants et des adultes, y compris dans la nef de la cathédrale Saint-Georges où des sapins montrent l'évolution décorative à travers les siècles.

Un témoin de premier plan : Balthazar BECK (1580-1641).
Pour des raisons ignorées Balthazar BECK, né à Heroldingen (Bavière), arrive à 17 ans chez son oncle Leonhart HASSENMEYER et son épouse Appolonie qui tiennent alors l'auberge Au Bouc à Sélestat, qui l'adoptent et veulent l'envoyer en France pour apprendre la langue. Mais il n'alla pas plus loin que Ribeauvillé où il travaille à l'auberge de La Fleur tenue par Jean EBERHARD, de la Noël 1599 jusqu'à la Saint-Jean de 1600. Retour à Sélestat, il obtient le poste d'échanson (maître d'hôtel) à la Herrenstübe qu'il gardera jusqu'en 1609. Cette année-là il épouse Ursule REICHART, achète une maison et le droit de bourgeoisie, devient Unterkäufer (acheteur) à la douane et ensuite receveur de l'Hôpital des pauvres jusqu'à sa mort. Il eut 5 enfants avec Ursule et encore 4 de deux autres unions.
Il laissera à la postérité une très intéressante chronique en allemand conservée aux Archives de la ville, sorte d'éphéméride où il nous parle de cette période troublée par les procès de sorcellerie, les débuts de la Guerre et Trente-Ans, l'occupation Suédoise et l'entrée des troupes françaises en 1634, et nous détaille les divers menus officiels auxquels il a assisté ou participé.



Voir : Histoire du sapin de Noël.


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Le Corso fleuri

Jusqu'à la fin des années 1990, l'équipe horticultrice de la ville produisait des centaines de milliers de dahlias, ces jolies fleurs aux couleurs multiples. On en ornait les chars du Corso et on en vendait également à d'autres villes. Certains Corsos cessèrent, et les recettes manquèrent. De plus, les bulbes avaient perdu en qualité. La production locale fut abandonnée et désormais les fleurs viennent d'ailleurs.

Evénement incontournable, le Corso est LA manifestation de l'année. Une foule de gens venus de partout vient admirer les chars fabriqués dans les ateliers de la cité et ornés de 300 ou 400 milles dahlias.

En 1926, "la foire" accueillait déjà les tenants des jardins ouvriers qui défilaient dans les rues avec des brouettes chargées de leurs productions. Pour la première fois, la municipalité se décide d'organiser une foire pour fleurir notre commune, pour attirer du monde et pour pouvoir exposer nos produits. Le bénéfice se monta à plus de 7000 francs.

En 1927 : exposition de la société des Jardins Ouvriers, concours de musique, exposition d'aviculture, concours de tir, concours bovins et foire aux vins... avec un déficit de près de 7400 francs.

C'est en 1929 que le Corso voit le jour dans la forme que nous connaissons pour devenir le défilé le plus réputé de la région. En 1939 Radio-Strasbourg diffusera même quelques communiqués en faveur de l'événement Sélestadien.

Le défilé était réparti en plusieurs groupes (5 en 1939), chacun précédé d'une fanfare, avec 31 formations, autos fleuries, groupements divers, amicales, croix rouge etc.

Interrompu par le conflit mondial, le premier Corso d'après-guerre eut lieu le 12 août 1947. La ville avait invité la fanfare des anciens prisonniers de guerre de Remiremont qui répondit favorablement, en souvenir des marques de sympathie des gens de Sélestat où ils avaient alors séjourné avant leur départ en Allemagne. Le Président écrira : Ce sera notre revanche de défiler libres dans votre cité, après y avoir passé encadrés par les boches...

Ce devaient être de joyeux drilles, car leur Président fera à notre Maire la remarque suivante : Je me permets d'insister auprès de vous pour que l'on ne donne pas trop de vin aux musiciens de la fanfare, soit le matin, soit au repas de midi. Nous aurons à travailler durant le défilé de l'après-midi et il est de votre intérêt comme du nôtre que la fanfare se présente dans les meilleures conditions.

Le Corso Fleuri fait de nos jours partie de notre patrimoine communal, largement connu et reconnu, et qu'il nous faut conserver. Rendez-vous pour admirer le prochain..... !
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Les jardins ouvriers

Le mouvement prend naissance en Angleterre avant de se propager en Allemagne sous le nom de "potagers familiaux", puis vers 1896 en France. Il s'agissait au départ moins de profiter de jardins d'agrément, mais plutôt de confier à des familles de condition modeste le moyen de subvenir plus facilement à leurs besoins alimentaires. A Strasbourg, les premiers apparaissent en 1907 et en septembre 1925, la Société pour le développement des jardins ouvriers de Sélestat est créée et ils sont cultivés dès l'été 1926.

H.Barthel, chef jardinier chez Lazare Weiller est sollicité pour établir une liste de candidats à l'obtention d'un jardin. M. Auguste Bronner, le nouveau Maire, s'engage à faire son possible pour que l'idée de ces jardins prenne forme à Sélestat. Lors d'une réunion publique à la Halle aux Blés il en sera élu Président d'Honneur.

On réclame des terrains à la ville et, en attendant de disposer d'un jardin, on tient chaque mois dans une salle de classe de l'école des garçons (école du Centre) des séances d'instruction et d'initiation destinées aux amateurs de ces "petits jardin Les premiers jardins. A l'été 1926, 40 jardins voient le jour :

- Terrain "Thiriet" : 9 jardins sur 27 ares (rue du Saumon),

- Terrain "Route de Colmar" : 7 jardins sur 37 ares (emplacement de Michelsonne),

- Terrain "collège" : 17 jardins sur 70 ares (boulevard de Nancy),

- Terrain "route de Strasbourg" : 7 jardins sur 26 ares (près de la rue Dringenberg).

Certains n'existent plus, repris pour diverses constructions, mais d'autres furent agrandis ou créés comme en 1928 celui de la Ruchertsmatt. Vers 1930 l'association mettait déjà à disposition de ses membres plus de 90 jardins.

Déjà le 12 septembre de la première année un "concours des jardins" est ouvert. L'année suivante, à l'occasion de la Foire de Sélestat, la jeune Société organise un défilé, un cortège fleuri avec des groupes costumés, qui sera en quelque sorte le point de départ de ce qui sera plus tard le Corso Fleuri.

De nos jours, à près de 94 ans d'existence, l'association est toujours en pleine forme, fait des projets d'avenir, encourageant ce contact avec la terre, l'envie de cultiver ses propres légumes et de proposer ainsi des endroits où il fait bon vivre.
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La famille DORLAN

L'aubergiste Dorlan et son pâté d'écrevisses

Le patronyme Dorlan, à Sélestat, est aujourd'hui connu essentiellement par une école et une rue dans le vieux quartier de la cité. Les origines de cette famille ne sont pas Alsaciennes, mais certains descendants auront marqué Sélestat, comme Antoine, le premier arrivé dans cette ville.

Cette famille est originaire du Jura. Nous ne savons pas grand chose sur ces ancêtres perdus dans le temps : Martin et son épouse Barbe Gaillard sont les ancêtres les plus lointains trouvés. Suivirent un fils, Pierre Etienne, qui épouse Antoinette Garnier, puis Etienne et Jeanne Naudin, et encore un Etienne et son épouse Claudine Bredain, mariés en 1694 à Chaussin, canton de Tavaux, arrondissement de Dôle dans le Jura. Ces deux derniers seront les parents d'Antoine, premier arrivé à Sélestat.

Né à Chaussin le 3 novembre 1698, Antoine passa d'abord par Paris où il fit un apprentissage de l'art culinaire, recommandé par son oncle Louis, serrurier du Régent, avant de se fixer à Sélestat vers 1740. Deux ans plus tard il achète à Jean Georges Weissenberger l'auberge "où pend pour enseigne le bouc", tous près de la Bibliothèque Humaniste (qui n'existait pas encore) qu'il va transformer en une hostellerie de grande renommée. A cette époque il y avait à Sélestat 18 auberges dont 6, fait exceptionnel pour l'époque, étaient tenues par des français de l'intérieur.

Rapidement Antoine transforme la vieille auberge un peu désuète en une hostellerie plus au goût du jour et de bonne compagnie, pour attirer la clientèle bourgeoise et nantie de la ville. L'antique demeure est remise à neuf dans le style élégant que prisait l'ancienne bourgeoisie alsacienne. Les locaux sont transformés, on remplace l'ancienne enseigne rouillée qui pendait pour tailler dans la pierre une tête de bouc, et l'auberge commence à attirer les curieux en quête de bonne gastronomie en ce lieu où opéraient Antoine et son épouse Odile Pallain. L'endroit devint vite réputé et le lieu de rendez-vous de la bonne société sélestadienne.

Le couple aura 8 enfants dont Marie Barbe qui épouse Jean-Baptiste de Mars, conseiller secrétaire du roi, et François Antoine, succédant à son père et qui sera membre du conseil municipal. Deux tenanciers suivront et l'auberge conservera sa réputation, accueillant des hôtes illustres comme le futur maréchal Murat, en garnison à Sélestat, le général McMahon en 1863 et Georges Clémenceau avec le sénateur Scheurer en 1873.

Le pâté d'écrevisses.

Mais voici l'idée de génie qui établira la renommée de l'auberge et fera passer Antoine à la postérité. Le 10 octobre 1744, lors de sa visite en Alsace, le roi Louis XV séjourna à Sélestat, logé à la Lieutenance, à deux pas de là. Il ira déjeuner chez l'hôte du Bouc.

Se sentant honoré par cette auguste visite, Antoine voulut "marquer le coup" et chercha l'idée d'un mets inédit qui ferait la satisfaction du souverain et pourrait aussi asseoir confortablement et durablement sa réputation. A l'époque, dans les cours d'eau voisins, on trouvait à profusion de superbes écrevisses et, au lieu de les débiter à la bonne franquette, germa en lui de fabriquer un plat de luxe. En voici la recette "telle qu'elle" :

C'est fait avec cent écrevisses, du beurre, du lait, des œufs. On ne peut rien imaginer de plus succulent. Réserver les 40 queues pour la garniture bouillies. Piler le reste des écrevisses, mettre au feu avec un bon morceau de beurre et un oignon coupé en petits morceaux. Lorsque le beurre est chaud, jeter les écrevisses avec sel et poivre, tourner jusqu'à ce qu'elles soient rouges; ajouter huit chopines de lait, laisser bouillir à petit feu, passer dans un linge. Remettre le lait sur le feu; quand il est chaud, mettre 32 œufs battus, remuer jusqu'à ébullition et épaississement. Prendre un nouveau linge et laisser égoutter en donnant la forme voulue.

Sauce : beurre frais, plus farine, plus lait sorti du foie. Pour délier ajouter un jaune d'œuf plus la crème. Verser la sauce autour, mettre la garniture et servir chaud.

Nous n'avons pas de chroniques à ce sujet, mais il est probable que le roi ait apprécié ce plat de choix et qu'il en ait remercié Antoine Dorlan. Il est probable que celui-ci fabriquera ce plat à de nombreuses reprises pour satisfaire sa clientèle ravie de déguster ce qu'avait mangé le souverain.

Odile, après la mort de son époux, ajoutera à l'endroit un relais de poste aux chevaux et fit construire des écuries pour pouvoir loger les nombreux chevaux qui étaient nécessaires, réduisant ainsi l'espace tenu par la cour de l'auberge. Ce relais fonctionnera durant de longues années.

Plus tard, l'endroit devint le Foyer Saint-Charles où l'on accueillait des enfants, et qui est de nos jours fermé.
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François Antoine Dorlan

En avril 1769, au décès de son père, François-Antoine prend le relais. Né à Sélestat le 15 mars 1751, il continuera à garder pour son auberge la réputation qu'avait établie son père, et deviendra aussi membre du conseil municipal. µ

Marié le 10 janvier 1774 à Marie Rousseau (1751-1803), il aura au moins deux fils :

- Jacques Germain (1776-1830), cafetier, membre du conseil municipal et un temps économe de l'hôpital militaire, qui épouse le 1er pluviôse an 10 Marie Anne Gastinger (1773-1836), fille de Jean-Baptiste, boulanger et membre du conseil. Le couple aura 7 enfants connus.

- François-Joseph (1780-1846), qui sera aubergiste et aura 2 enfants de son premier mariage avec Marie-Barbe Elisabeth Fuchs (1785-1806), et aura 3 enfants de son second mariage avec Marie-Anne Baldeck (1788-1861), dont le père était commerçant et adjoint au Maire.

Une pétition non appréciée

Prenant dans la rue du Sel, quatre venelles rejoignaient la rue des Marchands, dont une prenant directement dans la cour de l'auberge, ce qui ne plaisait pas à François-Antoine.

En fructidor de l'an trois, il eut des problèmes avec la municipalité car il fermait le passage, et une pétition prit forme indiquant "qu'il est même prouvé que c'était anciennement un passage communal et que les bourgmestres et leurs domestiques avaient les clés pour y passer à toutes heure du jour ou de la nuit... que ce passage existe encore mais que les prérogatives n'existent plus puisque le sieur Dorlan se permet de la tenir fermée, même pendant l'été... et souvent pendant la journée, demandant qu'il soit ordonné que le passage par ladite cour soit reconnu comme anciennement passage communal; que le sieur Dorlan soit obligé de produire des titres valables par lesquels il est autorisé de le fermer à volonté, et faute de ce faire qu'il soit libre à tout chacun d'y passer depuis le matin jusqu'au soir tel qu'il l'était de tout temps."
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Deux érudits Dorlan

D'autres Dorlan se singularisèrent à Sélestat, mais deux d'entre-eux par leur érudition et les écrits qu'ils ont laissés, véritable trésor pour les chercheurs.

Jean-Baptiste Antoine DORLAN (1803-1862)

L'un des fils de Jacques Germain (voir plus haut). Avocat de formation, il sera aussi bibliothécaire de la cité, numismate et historien. En 1848 il fit partie des 15 députés élus à l'Assemblée Nationale Constituante. En 1852 il sera commandant de l'artillerie de la Garde nationale, et c'est au cri de Vive la République qu'il ose accueillir en gare de Sélestat le "Prince-Président", celui qu'on surnommera Badinguet, le futur empereur Napoléon III. Un joli coup d'audace de cet homme.

Il fit paraître à Colmar en 1843 les Notices historiques sur l'Alsace et principalement sur la ville de Sélestat, publia de nombreux articles dans la revue Alsace et rassembla une belle collection d'Alsatiques conservés par la ville. Célibataire, il n'eut pas de descendance.

Alexandre DORLAN (1864-1944)

Petit-neveu du précédent, juriste de formation, c'est au collège de Malgrange (près de Nancy) qu'il entame ses études secondaires. Il fut plus tard greffier de la justice de paix dans la Seine-Saint-Denis (Le Raincy). Revenu dans la région natale, il est conseiller à la cour d'appel de Colmar. Fondateur d'une Société Sélestadienne des Lettres, Sciences et Arts, chevalier de la Légion d'Honneur, citoyen d'honneur de la ville de Sélestat. Il léguera à la ville environ 1500 livres ainsi que de nombreux articles et manuscrits conservés aujourd'hui par la Bibliothèque Humaniste.

On lui doit un vaste armorial des communes d'Alsace (1904) et un Casier des rues de Sélestat où il apporte des informations sur les occupants des maisons avec de nombreuses anecdotes.

Mais son oeuvre majeure est surtout son Histoire architecturale et anecdotique de Schlestadt, dont il prit comme base l'oeuvre littéraire de son grand-oncle, publication en trois volumes, qui est également un vrai trésor pour ceux qui s'intéressent au passé de Sélestat.

Marié à Paris (11ème) avec Marie-Thérèse Jeanne Mitereau (1861-1944) il n'aura pas non plus de descendance.
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L'école française à Sélestat

La Révolution préconisait : Un seul Peuple, une seule Langue... mais en Alsace tout le monde parlait le dialecte, et rares étaient ceux qui possédaient la langue française qui avait bien du mal à s'imposer malgré les décrets qui l'exigeaient.

De plus, on ne trouvait pas de maîtres d'école parlant français. En 1793, on confie cette tâche à un jeune homme de 22 ans, venant d"outre-Vosges, qui semblait réunir les conditions adéquates, et on lui confie l'école de Sélestat.

Contrairement à ce que l'on croit, l'école gratuite existait avant Jules Ferry, car les conditions et charges données à ce jeune homme, Joseph Alexandre Antoine BLONDIN (vers 1771-1828) lui imposent la gratuité. Sans doute aussi la mixité, car on parle "des enfants ces citoyens de cette ville", sans préciser de sexe.

Il restera quelques années à Sélestat, puis repartira dans les Vosges, fera des études supérieures, deviendra avocat et sera nommé à Saint-Dié juge suppléant du tribunal civil. Marié en 1797 avec Marie Marguerite Charlotte Julie de BAUDEL (vers 1774-1826), il aura au moins un fils : Victor Alexandre BLONDIN (1805-1895), qui sera capitaine dans l'armée française et de la Légion d'Honneur.

Voici la délibération qui le nomme Maître d'école à Sélestat, avec ses prérogatives et ses devoirs :

Séance publique du mardi 29 janvier 1793, 2ème de la République. - Présents les citoyens Commissaires faisant provisoirement les fonctions municipales, les citoyens MICHEL, DUTAILLIS, KEPPLER, ZAEPFFEL, ARMBRUSTER.

Vu par le Conseil Général la délibération du Conseil Général du Département du Bas-Rhin du 31 décembre 1792.

Considérant qu'en exécution de la dite délibération le Maître d'Ecole de l'école française est destitué de sa place, qu'ils est instant de le remplacer sur le champ par un homme distingué par ses lumières et son patriotisme, et vu les certificats de civisme, de probité et des connaissances, tant des Districts que du Conseil Général du sieur DUR nous a présenté par le citoyen Joseph Théodore Antoine BLONDIN, né et demeurant à Saint-Diez, proposé pour remplir les fonctions de Maître d'école de la langue française en cette ville.

Ouï, le Procureur de la commune a arrêté que le dit Blondin serait reçu en la qualité de Maître d'Ecole de la langue française, aux appointements de mille livres par an, payable par quartier, avec le logement à ce destiné, et quatre cordes de bois pour chauffer l'école publique, avec charges et conditions :

1° d'enseigner tous les enfants des citoyens de cette ville qui se présenteront à son école, gratuitement et sans autre salaire.

2° de commencer le cours de son instruction toute l'année depuis huit heures du matin jusqu'à six heures, et les après dînées depuis une heure jusqu'à quatre.

3° de ne donner vacance à ses écoliers que les jours de jeudi, dimanche de de fête.

4° d'assister régulièrement aux heures de catéchisme de la langue française qui seront fixées par le curé de cette paroisse.

5° il enseignera à ses écoliers les principes de la langue française en lecture et écriture et arithmétique, il leur inculquera les principes de l'amour de la Liberté et de l'Egalité et les valeurs sociales.

Et a déclaré le dit BLONDIN d'accepter la dite place de Maître d'école française, sous les clauses, charges et conditions ci-dessus, et a à l'instant prêté entre nos mains le serment prescrit par la Loi, d'être fidèle à la Nation, de maintenir de tout son pouvoir la Liberté et l'Egalité ou de mourir en les défendant, et de veiller avec soin et exactitude à l'instruction des enfants dont l'éducation lui sera confiée, et a signé.

Signé : Blondin.
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Deux institutrices révoquées

Les Révolutionnaires avaient tout pris en main... y compris les enseignants et les écoles. On allait les suivre de près ! Le 4 pluviôse an I (23/01/1793), se présentent à la Maison Communes les 13 instituteurs et institutrices de la ville pour prêter le fameux serment.

Deux des institutrices, Marie Anne MAUDRER et Anne Marie KERSTETTER venaient juste de remplacer deux autres institutrices que l'on venait d'évincer, la première parce qu'elle était luthérienne et sœur d'un émigré et, surtout, qu'elle fut la compagne du fameux Euloge Schneider, moins défroqué qui fut accusateur public à Strasbourg, et la seconde parce que son frère avait des problèmes avec la justice, mais aussi pour son incompétence, car comment pouvait-elle exercer ce métier alors qu'elle ne connaissait pas l'orthographe ! Voici le texte de la délibération, à Sélestat, du 25 prairial an II (13/06/1794) :

Le Conseil général (de la commune), considérant que les citoyennes Sara STAMM et Rose KÜBLER, (toutes) les deux institutrices de cette commune, comme ayant perdu la confiance publique, leurs écoles se trouvent désertées et par conséquent le vœu de l'article 1er de la Loi du 27 brumaire ne se trouve par accompli.

Considérant que l'un des motifs qui ôte la confiance de la citoyenne STAMM est que par la liberté des opinions religieuses, les enfants d'une commune toute catholique n'auront jamais d'émulation à recevoir l'instruction d'une luthérienne, sœur de l'agent Stamm qui a abandonné son poste au District pour émigrer, et femme future du guillotiné Schneider d'exécrable mémoire.

Considérant que la citoyenne KÜBLER a aussi perdu la confiance comme sœur du ci-devant agent de la commune Kübler, actuellement entre les mains de la Justice comme ayant tenu une conduite peu édifiante à la jeunesse, et comme (ne) possédant point la capacité nécessaire à l'instruction pour l'écriture et bien moins pour l'arithmétique, puisque dans le fait elle ne sait pas l'orthographe.

Considérant que le remploi ne pourrait mieux être fait que par les citoyennes MANDRE et KERSTETTER, élevées dans les deux langues, et vouées à l'instruction, et qui n'en ont été privées que par l'effet de la malveillance sous le règne Robespierre, puisque malgré leur arrestation dans le temps orageux elles ont conservé la confiance publique.

La vie n'était pas facile, en ces temps-là, et tout pouvait basculer d'un jour à l'autre !
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La première monographie en langue française en Alsace

François Mathieu KENTZINGER, procureur au tribunal du Magistrat, premier bibliothécaire-archiviste de Sélestat, a été baptisé le 12 octobre 1714 à Sélestat, par le vicaire Carpophore Becollet. Le parrain était Jean Georges Andrès, boulanger, et la marraine Thérèse Hickelberger, fille de Guillaume, cabaretier. Ce qui est curieux c'est que - phénomène très rare à cette époque - l'acte de baptême est rédigé en français !

Il était le fils de Georges, sellier, et de Elisabeth Kutter. Il épousera Marie Salomé Hürstel et mourra à Sélestat le 12 mars 1774. L'un des témoins, Jean Adam, était l'un des maîtres de la fameuse école latine de Sélestat.

C'est François Mathieu qui rédigera la première monographie de langue française en Alsace en 1765. Le titre complet est :

Mémoire historique de la ville de Schlestadt en Alsace, une des dix villes jadis impériales de la préfecture provinciale de Haguenau, depuis son origine jusqu'à la réunion à la couronne de France, tiré des archives de la ville par François Mathieu Kentzinger en 1765.

Le manuscrit (n°166) est conservé à la Bibliothèque Humaniste de Sélestat.

Antoine DORLAN s'en est largement servi comme canevas pour écrire ses Notices historiques sur l'Alsace et principalement la ville de Schlestadt, éditées en 1843, ce qui se fait presque de mieux sur cette ville, oeuvre en trois volumes conservée aux Archives municipales de la cité. vélait l'Alsacien. Il faut dire que dans d'autres régions ce phénomène existait aussi : on parlait breton, flamand, basque, occitan... Quelques bourgeois parlaient français, souvent avec "l'accent", mais il faut bien admettre que la plupart du temps c'est l'allemand qui fabriquait leur pensée et façonnait leur expression.

Si François Mathieu a pu acquérir ses premières notions de français dans sa ville natale, étant issu d'une famille bourgeoise qui devait le parler un peu, il n'a pu se perfectionner sans doute dans cette langue qu'en passant plusieurs années outre-Vosges, vraisemblablement à Saint-Dié ou bien à Epinal.

Au 18ème siècle, la monarchie faisait montre d'un libéralisme certain; elle n'a pas éprouvé le besoin d'imposer le français à l'Alsace, alors que la diplomatie internationale l'utilisait et que toute l'Europe le cultivait. En effet, les Jacobins décident que la langue d'un peuple libre doit être une et la même pour tous, et tentent par décret, le 12 octobre 1792, d'appliquer en Alsace et en Lorraine le principe suivant : L'unité de langue est une condition fondamentale de l'unité de l'Etat.

Ce ne sera pas facile à réaliser. Mais ceci est une autre histoire...
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Requêtes des bourreaux de la ville

Chaque cité d'importance entretenait un Scharfrichter, autrement dit un bourreau. Heureusement, ce métier n'existe plus. Deux anecdotes :

Bénédic RUEFF

Né vers 1753 dans le Bade-Wurtemberg et décédé à Sélestat le 8 novembre 1809, il exerçait dans cette ville. Marié deux fois, il eut beaucoup d'enfants. En 1788, veuf, il projette de se marier avec Marie Anne JOHNER, fille de bourreau.

Nous avons en archives une lettre de lui, bien écrite, où il demande la grâce de le laisser jouir de sa place, vu sa nombreuse famille et que jusqu'à présent il a bien fait son devoir... et tant pour lui que pour ses enfants. Le suppliant ne cessera par son zèle de vous donner, Messieurs, et à toute la bourgeoisie de cette ville toute la satisfaction possible.

Il tenait donc à son travail et la cité le gardera en fonctions jusqu'en 1809.

Antoine RITTER

Son cas est différent. Né en 1807, il était laboureur et maître des basses-oeuvres. Les exécutions étaient alors beaucoup plus rares, et il exerçait plutôt des tâches d'intérêt général comme l'équarrissage des charognes, le curage des latrines, le nettoyage des égouts, l'abattage des chiens errants, etc.

En mai 1827 il envoie une demande au sous-préfet, transmise au Conseil de la cité, par laquelle il demande une rétribution fixe et annuelle pour ses services. Il expose que plusieurs fois par année et régulièrement pendant les jours caniculaires il est tenu à un service qui emploie la plus grande partie de son temps, étant dans l'obligation de parcourir les rues pour abattre les chiens errants, ne jouissant pas des mêmes avantages dont ont joui ses prédécesseurs, il croit de toute justice qu'il soit rétribué de ses peines par un salaire.

Le Conseil répondra que, considérant que ses prédécesseurs jouissaient d'un logement et de terrains, en outre le prix qu'ils recevaient pour chaque exécution, jouissance qui a cessé depuis de longues années, et qu'en raison des services qu'il rend dans l'intérêt de la salubrité publique, tels que d'enlever les bêtes mortes, de les enfouir et de vaquer à la poursuite des chiens errants, opérations qui le distraient de ses propres affaires, il paraît équitable de lui verser un traitement annuel en indemnité.

On vote alors un crédit additionnel de la somme de 50 francs payables sur les fonds de la ville, qui seront repris et successivement votés au budget de la ville à dater de celui de 1828.

Ah ! quel drôle de métier que celui de bourreau....
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La mésaventure du garde-clocher

Une vieille fonction qui n'existe plus. Mathias HEILER, né vers 1778, époux de Geneviève SCHELBLE, était journalier. Vers 1820, la ville de Sélestat lui propose le poste de garde-clocher à l'église Saint-Georges. C'est un poste important. Il faut entretenir les cloches et la salle où elles se trouvent. Les cloches rythment alors la vie quotidienne, tant profane (indication des heures, glas...) que sacrée (matines, angélus, messes, vêpres, baptêmes, mariages, enterrements). On les utilisait aussi comme système d'alerte d'un danger, avec le tocsin, d'une incursion ennemie ou de tout autre événement important.

L'électricité bien sûr n'était pas installée, et il faut monter dans la tour plusieurs fois par jour. Après formation par son collègue expérimenté, il apprend comment "sonner" en diverses occasions. D'abord les heures (un coup par heure, en allant de 1 à 12, parfois en deux séries de corps, le "pic" et le "repic") puis les sonneries plus compliquées.

Il y a six cloches. Quatre sont au même niveau et servent au titre de tintement et de la "grande volée" actionnées par les trous de cordée. Deux clochettes se situent plus haut.

Sa vie bascule

Le 2 janvier 1825 arrive l'accident. Le battant de la grosse cloche se détache, pour une raison inconnue, et tombe sur le pied de notre sonneur. Le lourd objet met son pied en morceaux, et il pousse un cri de douleur qui alerte son collègue.

La municipalité est prévenue. Le lendemain, le Maire écrit au sous-Préfet pour l'informer du malheur arrivé le 2 de ce mois au sieur Heiler, garde du clocher, qui a eu le pied entièrement fracassé par la chute du battant de la grosse cloche de l'église Saint-Georges au moment où il sonnait pour annoncer l'office divin. et d'imputer cette somme au chapitre des dépenses imprévues. Il fallait aussi pourvoir au remplacement provisoire pour conserver l'effectif de deux sonneurs.

On considère qu'il est peu aisé, qu'il a une famille pour laquelle il est hors d'état d'assurer la subsistance, et qu'il a toujours donné satisfaction dans son service. On lui conserve donc son salaire et on vote un crédit pour le remplaçant.

Ceci l'aidera à assurer son existence, celle de son épouse et de son fils, Aloyse, qui partira plus tard faire son service militaire en Algérie, comme courrier au 5ème régiment, et qui trouvera la mort à Oran à l'âge de 21 ans par suite d'affection scorbutique et diarrhée chronique.
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N'est pas garde champêtre qui veut !

A Sélestat, début mai 1830, Jean-Baptiste GEORGER, brigadier des gardes-champêtres de la ville, annonce sa démission. En fonction depuis le 7 septembre 1928, il a donc exercé peu de temps, et le motif de son départ n'est pas connu. La cité entretient alors en permanence 8 gardes-champêtres, et il fallait assurer son remplacement.

Séance du Conseil municipal, 12 mai 1830 : le Maire, en conformité avec l'ordonnance du Roi du 29 novembre 1820, présente une liste de trois candidats pour le porte, savoir :

- le sieur GANDER Jean, cordonnier,

- le sieur KEMPFF Antoine, ancien militaire,

- le sieur SPIELMANN Jean, piqueur des travaux communaux.

On procède au scrutin, et chacun vote en son âme et conscience pour celui qu'il juge le meilleur et le plus apte. Le sieur Jean GANDER obtient 18 voix sur 23, Spielmann 3 voix et Kempff seulement une voix, et une voix nulle.

En conséquence, le sieur GANDER Jean, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, a été nommé brigadier garde-champêtre remplacement du sieur GEORGER, démissionnaire, pour entrer en fonction aussitôt qu'il aura reçu sa commission et qu'il aura prêté le serment voulu.

Il ne reste plus qu'à attendre l'entérinement et la nomination officielle par le Préfet.

Qui était Jean GANDER

Il est né à Sélestat le 15 messidor an 3 (4 juillet 1795), et y décédé le 1er août 1863. Fils de Jean, militaire à Neuf-Brisach et de Marie Madeleine STEYER. Il épouse à Sélestat le 31 janvier 1816 Anne Marie DAMM, née à Sélestat le 15 mai 1792, fille de François Antoine, batelier, et de Marie Anne LIENHARD. Le coupla aura trois enfants connus :

- Jean (1816-1846), chasseur au 3ème escadron du 2ème régiment de Chasseurs d'Afrique, décédé à Oran le 14 juillet 1846 par suite de fièvre pernicieuse. Pas de postérité.

- Catherine (1820-) qui épouse Ignace Robert FRICK, tisserand à Sélestat.

- Joseph (1834 Sélestat - 1885 Dijon), capitaine de gendarmerie, officier de la Garde impériale sous Napoléon III, officier de la Légion d'Honneur, d'où postérité.

Les fonctions de garde-champêtre

Le garde-champêtre était en quelque sorte un policier rural et avait diverses attributions visant à maintenir l'ordre dans la cité :

- Veiller à la conservation des propriétés rurales, des récoltes et des jardins.

- Rechercher les malfaiteurs, les vagabonds, les déserteurs.

- Arrêter et conduire devant la justice tous les individus pris en flagrant délit.

- Signaler au Maire ou à la police tous les crimes et délits dont il a connaissance.

- Maintenir l'ordre et la tranquillité dans la ville.

- Constater les délits de chasse et de pêche.

- Constater la fraude et la contrebande sur le tabac, les poudres à feu et les cartes à jouer (sur lesquelles l'Etat avait alors un monopole).. - S'assurer du respect des poids et des mesures.

D'après le "Guide du garde-champêtre" (3ème édition, H.D'arros) : Un garde-champêtre doit avoir une grande exactitude, une infatigable activité, une vigilance difficile à tromper, un désintéressement qui le mette au-dessus de la corruption; il doit avoir quelques notions relatives à la police des campagnes, des idées assez nettes pour rédiger clairement un procès-verbal; enfin assez de droiture pour que, dans l'exercice de ses fonctions, il ne se laisse influencer ni par des haines particulières, ni par des affections personnelles.

Le métier de garde-champêtre était donc une position importante dans la cité, et celui-ci devait être quelqu'un de droit et d'estimé (du moins par les autorités), en bref une personne digne de confiance.
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Une intégration réussie

Frédéric HELBIG

Le patronyme HELBIG a pour racine Heil (prospérité, bonheur) et wig (combat). On trouve aussi HELWIG, HEILWIG. Il est porté également dans les départements du Nord, Moselle, Meurthe-et-Moselle.

Gaspard HELBIG, son père, était huissier à Frankenthal, Prusse, et épouse avant 1799 Jeanne WALDSCHMITT, décédée avant 1825 à Grünstadt, Rhénanie-Palatinat, Allemagne (situé auparavant dans le département du Mont-Tonnerre).

Le fils, Frédéric HELBIG est né le 11/03/1799 à Grünstadt, et décédé à Sélestat le 09/04/1871, propriétaire imprimeur (1825,1871) qui épouse à Sélestat le 21/12/1825 Caroline HÜSS, née le 28/12/1803 à Strasbourg, décédée à Wissembourg (Bas-Rhin) le 21/05/1871, fille de Jean HÜSS, décédé avant 12/1825 à Sélestat, imprimeur, et de Catherine UHLRICH, décédée après 12/1825.

- Recensement 1851, Sélestat (7M694, p.60) : Place d'Armes, maison 8, ménage 15, individus 64 à 68. Au foyer : HELBIG Frédéric, propriétaire imprimeur, 51 ans - HÜSS Caroline, sa femme, 46 ans - LANG Charles, ouvrier imprimeur, célibataire, 26 ans. Aussi au foyer : HÜSS Sophie, sans état, vivant chez sa sœur, célibataire, 48 ans et KOENIG Marie, leur domestique, célibataire, 30 ans.

- Conseil municipal de Sélestat - Séance du 19/09/1825 :

Monsieur le Maire donne lecture de la lettre par laquelle M. le Sous-Préfet, en lui mandant que le sieur HELBIG Frédéric, né à Grünstadt, arrondissement de Spire, ancien département du Mont-Tonnerre, demeurant en cette ville chez la dame veuve HÜSS, imprimeur, a formé une demande tendant à obtenir des lettres de déclaration de naturalité, l'invite à prendre l'avis du Conseil municipal, à l'effet de savoir si rien ne s'oppose à ce que cette demande soit accueillie.

Le Conseil, vu les renseignements recueillis dans l'objet, desquels il résulte que le sieur HELBIG réside depuis plus de cinq ans en France, dont il en a passé deux dans cette ville chez la dame veuve HÜSS chez laquelle il travaille de sa qualité d'imprimeur, que pendant ce laps de tems (sic) il a tenu une conduite irréprochable, et attendu que la profession qu'il exerce lui procurera toujours des moyens honnêtes d'existence.

Est d'avis que la demande du sieur HELBIG peut être accueillie sans inconvénient.

Cette décision sera un grand bien pour la ville. Frédéric et Caroline auront trois enfants :

- Frédéric Adolphe, né le 01/11/1826 à Sélestat, décédé après 04/1871, avoué, qui épouse avant 1860 à Strasbourg Caroline Fanny LEDERLIN, née le 24/06/1828 à Strasbourg. Une fille naîtra : Marie Mathilde, le 03/0O/1861 à Sélestat.

- Caroline Amélie, née le 19/05/1828 à Sélestat, peut-être décédée en bas-âge.

- Charles Henry HELBIG, né à Sélestat le 19/08/1829, y décédé le 21/04/1884 (il demeure alors Parade Platz n°8), qui épouse Eugénie SCHWARTZ. Imprimeur, lithographe, éditeur de journaux, lieutenant de la garde nationale (1870), Maire de Sélestat (1872-1884), protestant.

Aussi directeur des Affiches de Sélestat, devenu le Schlettstadter Anzeiger Blatt en 1870. En tant que lieutenant de la garde nationale il a été chargé de défendre la ville de Sélestat en 1870 (à 41 ans). Elu 23ème sur la liste municipale de 1872 (juillet), Charles HELBIG fut nommé Maire par décret impérial le 23/10/1872. Il prêtera serment en français.

Sa mandature a été marquée par le construction de la Koenig Karl Kaserne (1876-1880), commandée par le commandant Edouard Schmitz, et à laquelle le maire Stoffel a donnée en 1919 le nom du commandant français Charles SCHWEISGUTH (1770-ap.1814) qui avait courageusement défendu la ville entre janvier et avril 1814 contre le général bavarois Von Pappenheim.

C'est lui aussi qui a fait transformer l'ancienne église des Récollets en temple protestant (1881). Il était aussi membre du Bezirkstag (Conseil Général) et du Landesausschuss (Délégation d'Alsace-Lorraine).

Tiré en partie de l'Annuaire 1999 des Amis de la Bibliothèque Humaniste, p.92 - Etat civil - Recherches personnelles.
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Les "Suisses" d'église à Sélestat

Une institution disparue ! Les plus jeunes n'ont pas connu ces personnages qui évoluaient dans les paroisses dans les temps anciens. Les derniers dans notre ville ont cessé d'exercer respectivement en 1970 pour la paroisse Saint-Georges, et 1980 pour celle de Sainte-Foy. Ces "Suisses" semblent être issus de la Garde Suisse qui servait à partir du roi Louis XI dans les armées françaises, et ce jusqu'en 1830, de la même manière que la Garde Suisse du Vatican.

Ils ont des bas blancs, la casaque Brandebourg et le bicorne emplumé. Il tiennent en leurs mains une hallebarde et une grosse canne au pommeau argenté. Le Suisse d'église apparaît au 18ème siècle. C'est un emploi d'église payé par le Conseil de fabrique de la paroisse, et leur rôle est d'ouvrir la marche au clergé et de veiller au bon ordre durant les offices. Ils sont présents aux baptêmes, aux mariages, aux enterrements, pour les grand-messes, les cérémonies importantes et les processions.

Ils étaient choisis pour leur vie et leurs mœurs irréprochables parmi les artisans, ouvriers, employés ou maraîchers de la cité. Il fallait aussi une belle prestance et un sens de l'autorité. Le Conseil de fabrique payait pour l'habit et son entretien, et les fonctions étaient plus honorifiques que rémunératrices. Evoquons l'un d'entre-eux :

François Pierre BENARD est né à Sélestat le 11/03/1776 et y décédé le 15/07/1847. Tout jeune homme il s'engage le 2 floréal an II au 10ème régiment de Chasseurs à cheval. Sa belle conduite, ses multiples actions d'éclat durant 7 campagnes de guerre lui vaudront une invalidité, la croix de chevalier de la Légion d'Honneur et une pension de 259 francs.

De retour à Sélestat, il épouse le 2 mai 1801 Marie Salomé EHRHARDT (1776-1839), fille d'un boulanger local. Le couple ne semble pas avoir eu de postérité.

Choisi comme "Suisse", il exercera cette fonction à partir de 1816. Tombé malade en février 1846, il fut admis à l'Hospice où il décèdera le 15 juillet 1847, et sera remplacé par Joseph EHRHARD.

Les deux derniers :

- Pour Saint-Georges : Antoine KENTZINGER, maître tailleur, de 1930 à 1970.

- Pour Sainte-Foy : Georges ROHMER, maître serrurier, de 1935 à 1980.

Sources : Article de Jean-Marie Joseph, annuaire 1996 des Amis de la Bibliothèque Humaniste - Etat civil et Archives municipales de la ville de Sélestat.
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La répression était sévère à Sélestat

La répression, en ces temps, était sévère. Qu'on en juge à travers ces quelques exemples :

- En 1499, Margaret WEINBURIN, arrêtée pour crime de sorcellerie, meurt dans sa prison où l'on soupçonne qu'elle s'est suicidée suite à d'atroces tortures. Son corps, mis dans un tonneau, est jeté au Rhin.

- En 1569, Frédéric SPRINGENDANTZ, de Worms, et son compagnon, Michel MATERMAN de Haguenau, sont brûlés à Sélestat pour le même motif.

- A l'automne de 1570, quatre femmes, victimes des mêmes accusations, périssent dans les flammes. Ce sont : Anne, femme de Frédéric STRAUBEN, menuisier, Trauwel, femme d'Ulrich GREISCHER, Amélie de Rotenbourg, sur la Tauber, femme de Jean ENGELMANN, le fourreur, et Barbe, femme de Jean SCHMIDT, l'aubergiste au Bateau (zum Schiff). A l'exception d'Amélie de Rotenbourg qui pousse de grands cris au contact du feu, les autres subissent cette épouvantable torture sans proférer une plainte.

Plus tard, la répression est appliquée aussi aux duellistes. En 1687, deux malheureux soldats, appartenant à un régiment en garnison à Sélestat, le tambour la Baguette, et le fusilier Sans-souci, originaires tous deux de la ville de Paris, sont condamnés à être pendus pour ce motif, en vertu d'une sentence rendus par Jean Claude de Beausire, juge royal, faisant fonction de prévôt royal. (1).

On noyait les infanticides....

(1) Pour en savoir plus, nous avons consulté la sentence concernant cette affaire, conservée aux A.M. Sélestat sous FF.34. Le texte est difficilement lisible, mais l'extrait qui suit nous en apprend un peu plus sur les deux individus :

... A l'encontre de Mathieu REMOND, dit Baguette, natif de la ville de Paris, paroisse Saint-Sulpice, fils de Jean REMOND et de Catherine LEROUX, ses père et mère, tambour à la compagnie du sieur Dubweil, capitaine du régiment des Hussards, 5ème bataillon, et de Louis CUNIER, fils de Jacques de de Magdeleine CUILLE, ses père et mère, aussy natif de la ville de Paris, dans la paroisse de Saint-Germain-L'auxerrois, soldat de la dite compagnie... d'être pendus et étranglés... sur une potence qui sera dressée sur la grande place de cette ville....'
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L'évasion de Pierre BURGER

Lorsque vous passerez sur la place du Vieux Port, regardez un peu l'ancien Hôpital bourgeois, objet de cette petite anecdote, et qui a servi un temps de prison municipale.

Le 27 fructidor de l'an 13 (14 septembre 1805), le Maire de Sélestat donne lecture au Conseil d'un procès-verbal établi par le sieur LAMORICIER, brigadier de gendarmerie, relatif à l'évasion du nommé Pierre BURGER de la "Maison de dépôt" (la prison), qui devait être traduit en justice comme prévenu de vagabondage et arrêté sans passeport. On indique que la prison est en fort mauvais état, et qu'il est à craindre que si des prisonniers d'importance s'y trouvaient détenus, ils parviennent comme ce dernier à s'évader.

Le sous-Préfet avait enjoint de faire établir un devis pour des travaux de réparations. Mais il semblerait que le Maire minimisait l'affaire, et avait déjà demandé au sieur BECK, l'architecte municipal, de parer au plus pressé.

Monsieur le Maire a observé au Conseil, que les réparations à faire à la dite Maison pour empêcher toute évasion de prisoniers, consisteront à faire placer des traverses à chaque croisée... que pour obvier à tout accident il avait de suite fait faire cette réparation.

Le Conseil, après avoir fait inspecter l'ouvrage ordonné par Mr le Maire, considérant qu'il pare à toute évasion et qu'un devis pour ouvrage d'aussi peu de conséquence serait superflu, approuve l'ouvrage ordonné par Mr le Maire et exécuté par les soins du sieur Beck, architecte de la ville.

La prison à l'époque se tenait dans cet Hôpital bourgeois qui se trouve sur la place du Vieux-Port. Auparavant, à cet emplacement, s'élevait le poêle de la corporation des pêcheurs ainsi que la petite chapelle du Saint-Esprit. A la demande du Roi Louis XIV, déjà en 1680, l'endroit fut converti en hôpital militaire. L'ancien poêle des pêcheurs et la chapelle furent détruits en mai 1765, et l'on commença à édifier ce nouvel hôpital bourgeois, d'après les plans de l'architecte colmarien Jean-Baptiste Alexandre Chassain. C'est un bel exemple de l'architecture du 18ème siècle, avec ses 24 grandes fenêtres e,n façade à linteau cintré. Sur le fronton une inscription : "Hospital bourgeois -1766".

En 1802 l'hôpital fut reconverti en prison... dans laquelle séjournera notre évadé. En 2003, l'édifice est réhabilité pour servir de logements.
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Les "soupes économiques"

1817 - Sélestat, comme ailleurs en Alsace, avait une partie de sa population dans un état de pauvreté et de précarité, et cela prenait une certaine importance pour que la municipalité réagisse en créant les soupes économiques, dont l'organisation était dévolue aux Sœurs de la Charité, soutenues par un comité de dames de la Caisse de Bienfaisance, et contrôlée par dés élus du Conseil municipal et les curés de la cité.

Le 7 février 1817 le Conseil délibère :

Sur l'arrêté de Monsieur Le Comte, Préfet du département, en date du 29 janvier dernier, relatif aux moyens de faciliter l'entretien des pauvres et d'abolir la mendicité, le Conseil municipal estime qu'il y a lieu de pourvoir à leur entretien par des SOUPES ECONOMIQUES, dont la cuite (la cuisson) sera effectuée à l'Hospice par les Sœurs de la Charité, et surveillée par un comité de dames charitables qui seront priées, et qui feront les achats d'objets à ce nécessaire;

De faire une souscription par ceux des habitants qui voudront donner des secours pour la confection des dites soupes; de faire recouvrer les sommes offertes par les Sœurs de la Charité et verser à la Caisse de Bienfaisance qui acquittera les dépenses sur les mémoires visés parle comité des dames, et de distribuer ces soupes tous les jours pendant quatre mois.

Pour proposer aux habitants la souscription susdite, le Conseil municipal nomme :

- Monsieur GANZINOTTY avec Monsieur le Recteur de la paroisse;

- Monsieur HERTZOG avec M. SCHAAL, desservant de la succursale (Sainte-Foy);

- Monsieur HÜRSTEL avec le vicaire de la paroisse;

- Monsieur BÜCHER avec le vicaire de la succursale.

Quelle était la composition de ces soupes ? Probablement des légumes et légumineux cuits, auxquels on ajoutait parfois divers compléments : lard, lait, matières grasses et épaississantes (farine ou fécule).

A cette date, dans la ville, les "pauvres" étaient au nombre de 434. La population étant alors de 8500 âges, cela représentait un peu plus de 5%, mais vu la pénurie et la cherté des denrées ils ne pouvaient pas subvenir à leur sustentation.

Les quêtes et dons collectés représentaient 800 francs par mois, somme insuffisante, et le Conseil décida alors de prendre le reste sur le budget de la Caisse de Bienfaisance qui était de 1800 francs et qui fut porté à 2000. Ces secours aux indigents n'existaient que pendant lesmois de mars, avril, mai et juin.

Déjà une forme de ce que l'on nommera plus tard les "soupes populaires".
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Querelle des boulangers à l'église des Récollets

Depuis 1881 l'ancienne église des Récollets à Sélestat abrite la paroisse protestante. Construite en 1280, modifiée aux 14e et 15e siècles, l'église abrite tout d'abord les Franciscains, avec un couvent de moines. En 1621 les Récollets les remplacent, puis cet ordre fut chassé ensuite par la Révolution. Les Récollets étaient réputés pour leur piété et leur zèle pastoral. Les offices étaient dignes et fervents. Les messes des dimanches et fêtes attiraient de nombreux fidèles originaires surtout des classes modestes de la population. Les Pères avaient fort à faire au confessionnal, surtout au temps pascal et à la veille des fêtes de l'Immaculée Conception, des saints de l'Ordre et de la Portioncule. (1)

A l'occasion de cette dernière fête, célébrée début août 1787, un litige était survenu au sein de la corporation des boulangers (2). Devant l'affluence des étrangers, gros consommateurs de pain, quelques boulangers avaient en effet décidé d'établir leur stand aux portes de l'église, et avaient ainsi raflé tout le marché du pain. Pour éviter que ces incidents ne se reproduisent en 1788, deux membres de la corporation, Antoine GANTER et André SCHMITT présentèrent une requête au Magistrat qui l'accueillit favorablement en son audience du samedi 2 août 1788.

Placée sous la présidence du Prêteur royal Charles Mathieu Silvestre de DARTEIN, la justice comportait les quatre bourgmestres du moment : François Louis CETTY qui était aussi chef de la tribu des boulangers, François Mathias RUMPLER, Jean Pierre ANDLAUER et François Ignace KOEBERLE qui exerçait la régence au cours du dernier trimestre de la magistrature, c'est-à-dire depuis la Saint-Jean 1788 (24 juin) jusqu'au renouvellement de la Saint-Michel (29 septembre). Voici la teneur de la requête, suivie de la décision du Magistrat, une affaire unique qui fut traitée en urgence ce samedi 2 août 1788 :

Du samedi 2 août 1788.

Vu la requête à Nous présentée par Antoine GANTER et André SCHMITT, tous deux bourgeois boulangers en cette ville, exposive que la fête de la Portioncule, qui se célèbre tous les ans dans ce temps cy dans l'église des Récollets de cette ville, y attire une foule d'étrangers, qui font une consommation considérable en pain principalement; que l'année dernière, au dit jour, Antoine FRITSCH et François Antoine RIEFFEL, aussi boulangers en cette ville, et plusieurs autres, pour avoir tout le débit, ont établi devant toutes les portes de ladite église et y ont exposé une aussi grosse quantité de pain en vente; que les autres qui n'ont pas fait de même et qui ne pouvaient le faire, n'ont pour ainsi dire rien débité, ce qui leur a fait un tort considérable.

Les suppliants étant informés que les dits boulangers se proposent de faire encore de même cette année et de continuer ainsi par la suite, et pour prémunir de plus grands dommages, les suppliants ont recours à notre justice aux fins que deffenses leur soient faites. A ces causes requeroient aussi qu'il nous plût faire deffenses aux dits Antoine Fritsch et RIEFFEL et tous autres boulangers de cette ville, d'exposer du pain ailleurs que chez eux et devant leur maison, sous telles peines qu'il nous plaira, la dite requête signée Antoine GANTER et André SCHMITT, notre décret portant soit communiqué au Procureur fiscal, et ses conclusions au bas de ce jourd'huy.

Nous avons fait deffenses aux dits Antoine Fritsch et François Antoine RIEFFEL, ainsi qu'à tous autres boulangers de cette ville, d'exposer du pain en vente ailleurs que chez eux et devant leurs maisons sous telle peine que de droit, ce faisant ordonné qu'aucun d'eux ne puisse prétendre cause d'ignorance.

C'était une déviation à la réglementation très stricte de l'ancien régime... et qui fut vite réglée comme on le voit !

A priori le problème ne se posa plus, car les Récollets furent chassés de la ville quelque temps après. L'endroit fut longtemps délaissé avant qu'il ne soit confié à la communauté protestante locale ainsi qu'il en est de même encore de nos jours.

(1) Portioncule (petite portion) : désigne en fait la première maison de l'Ordre de Saint François, une petite chapelle située non loin d'Assise, que Saint François (1182-1226) restaura en 1208 pour y établir la première communauté de ses disciples. Une indulgence plénière était accordée et rendue perpétuelle en 1226, et des lieux comme l'église de Sélestat attirait chaque année, début août, "une foule d'étrangers" en pèlerinage dans la ville (fidèles venant du Ried, des vallées vosgiennes...).

(2) La corporation des boulangers accueillait les boulangers, pâtissiers, meuniers, fariniers ou vendeurs de farine. En 1788, elle comportait 127 membres dont 20 veuves. Leur patronne fut d'abord la Vierge, puis, à partir de la période française, leur patron fut Saint Honoré, fêté le 16 mai. Leur "poêle" ou lieu de réunion se trouvait rue du Sel, en face de la fontaine de l'Ecrevisse (Krebsbrunnen), dans le bâtiment qui abrite aujourd'hui la Maison du Pain.
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Des boursiers à Sélestat en 1839

Conseil municipal de Sélestat - Séance du 5 janvier 1839.

Présents : MM. Roussel-Pommaret, Maire, Président, Dagon, Armbruster, Chambuy, Hémann, Prêcheur, Pennarun, Streicher, Stoffel, Gobe, Leinart, Fessenmeyer, Leroyer et Saur.

Monsieur le Maire expose au Conseil que plusieurs candidats ayant demandé à jouir de la demi bourse entretenue par la ville dans le Collège Royal de Strasbourg, et qui se trouvait vacante, le Conseil avait résolu de donner cette bourse par voie de concours; qu'à cet effet Mr. le Recteur de l'Académie avait désigné un jury d'examen qui s'est réuni le 27 décembre dernier, et qui a dressé procès-verbal de son opération duquel il résulte que le candidat qui doit être préféré est Clément ROSWAG, fils du sieur Augustin ROSWAG de cette ville.

Le Conseil après en avoir délibéré au vu des pièces produites, propose à la majorité de trois voix sur quinze votants, à l'autorité supérieure, le jeune Roswag pour jouir de la demi bourse dont s'agit.

Le père de Clément, Augustin ROSWAG (1783-1845), d'une fratrie de 7 enfants, fut à Sélestat un fabricant de toiles métalliques dont Sélestat fut le berceau. Il recevra de nombreux prix et récompenses, comme par exemple, à l'exposition de 1806 à Paris, une médaille d'honneur de 1ère classe pour ses toiles métalliques, propres à faire des formes pour fabriquer le papier Vélin et des tamis, qui se font remarquer par une égalité parfaite de tissu et par leur bon marché. Il sera fait chevalier de la Légion d'Honneur. Marié à trois reprises, il aura en tout 21 enfants. On peut encore voir au cimetière de la ville l'imposant monument funéraire de cette famille très prolifique et bien connue. Une rue porte ce nom.

Le jeune Clément, qui n'avait alors que douze ans, partira donc à Strasbourg pour faire des études. Issu de la troisième union de son père, né en 1827 à Sélestat, il décède à Asnières en 1894. Il deviendra ingénieur des mines et métallurgiste, et épousera Juana Battista NARRAU de PRECIADO, d'origine espagnole, dont il aura au moins une fille, Emilia, né en 1854 à Madrid.

Outre cette bourse, entretenue par la ville pour le Collège Royal de Strasbourg, la cité attribuait également la gratuité de l'enseignement au collège de Sélestat pour certains élèves studieux ou réunissant certains critères. L'école ne deviendra gratuite qu'en 1881 avec Jules Ferry.

Autre délibération de la même année :

Exemption de la rétribution collégiale aux jeunes BILLION et SPIELMANN. Présents : les mêmes conseillers plus M.Koeberlé.

Le Conseil, vu sa délibération du 12 novembre dernier, par laquelle il a arrêté une première liste des élèves qui doivent être admis gratuitement au compte de la ville au collège communal. Vu les demandes présentées par le sieur BILLION, garde du Génie, au nom de son fils Victor Henry, et par la dame SPIELMANN au nom de son fils Victor tendante à obtenir la même faveur pour leurs enfants.

Considérant que le jeune BILLION a été dispensé de la rétribution communale depuis deux années; que cette dispense lui a été accordée eu égard à sa bonne conduite, à son travail et à la position peu fortunée de son père, que c'est donc par erreur qu'il n'a pas été porté sur la liste déjà faite.

Considérant quant au fils SPIELMANN, qu'il a des droits à faire valoir, résultant de ce qu'il est le fils d'un ancien militaire et d'une veuve citoyenne de cette ville, privée de fortune.

Arrête que les deux jeunes gens ci-dessus dénommés seront compris supplémentairement sur la liste des élèves gratuits du collège de cette ville à dater du 1er janvier courant.

Suivent les signatures.

Approuvé à Strasbourg le 26 février 1839. Le Préfet. Signé : Sers.
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Petite digression sur le divorce à Sélestat à la fin du 18ème siècle

Le 30 août 1792, l'Assemblée législative déclare que le mariage est dissoluble par le divorce et réhabilite de la sorte le divorce, catégorie générique du droit romain que le droit canonique avait réussi à occulter. La loi du 20 septembre 1792 décrète la laïcisation de l'état civil et l'autorisation de divorcer. ... Le divorce est une institution nécessaire au bonheur des époux. Cette idée présente chez des philosophes tels Montesquieu et Voltaire, est largement utilisée dans les pétitions favorables à la notion de dissolution du mariage. Le législateur considère donc le mariage comme un contrat. Or un contrat peut être dissous.

Observons si à Sélestat, dès le début de l'application de cette loi, les gens avaient profité de cette occasion nouvelle de dissolution du mariage, comme s'ils attendaient cela depuis longtemps. Mais, contrairement à ce que l'on pourrait penser, on trouve peu de divorces. Seulement 10 à Sélestat durant les 7 premières années :

1793 (4), 1794 (1), 1795 (2), 1796 (1), 1797 (0), 1798 (1) et 1799 (1), dont les causes sont : abandon (5), émigration (2), mœurs (1), inconnue (2).

En voici quelques uns :

- DUEZ Pierre Louis, 29 ans, a quitté ladite femme (Catherine WERLE) depuis l'année III, dans la persuasion que son mariage était dissous.

Des femmes d'émigrés demandent le divorce pour conserver leurs biens (et ceci sur simple demande, et les maris étant absents) :

- ANDLAUER Marie Madeleine, divorce le 30/10/1793 de LAMOUREUX Antoine, lieutenant-colonel au 1er régiment de Hussards, émigré.

- BERGER Anne Françoise Henriette, divorce le 31/10/1793 de NEUVILLE Grégoire, officier au régiment d'Enghien, émigré.

Pour des raisons de mœurs :

- DHEZ Joseph, né à Arras (Nord), 36 ans, demande le divorce, qui est prononcé le 22/05/1793, parce que l'épouse, Marie Jacobée STOFFEL, a mené une vie de prostituée.

Autres causes :

- KRATZINGER Jean, 58 ans, demande la dissolution du mariage d'avec Dorothée HATTIN, 60 ans, et l'obtient le 19/02/1799.

- ALTERMATT Georges, cordonnier, 55 ans, et SCHUPMEHL Catherine. La séparation est liée à une incompatibilité d'humeur ou de caractère. Or ce type de litige comporte trois tentatives de conciliation. Le 5 mai 1796, jour où le divorce doit être prononcé, l'époux comparaît en déclarant qu'il ne consentait pas à la dissolution du mariage entre lui et ladite Catherine SCHUPMEHL, attendu que cette dernière n'avait pas déterminé les raisons pour lesquelles elle entendait faire dissoudre le mariage. Ainsi, les essais de compromis ne semblent pas avoir abouti, car le divorce est promulgué, ceci malgré une dernière intervention de l'époux.

Il faut dire qu'à l'époque il n'y avait pas besoin de l'intervention d'un avocat. On se rendait à la Mairie pour déclarer que l'on voulait divorcer. En principe, donc, les tentatives de conciliation, puis le divorce par un acte émis dans les bureaux de la Mairie.

Deux actes :

- Acte n°54 - Divorce. L'an II de la République française, le neuvième jour du second mois, à six heures du soir, et comparu devant Nous, officier public soussigné, la citoyenne Marie Magdeleine ANDLAUER, âgée de 39 ans, née en cette ville et y demeurant, femme du nommé Antoine LAMOUREUX, ci-devant lieutenant-colonel au premier régiment de Hussards, émigré, laquelle nous a requis d'appliquer en sa faveur les articles quatre de la première section, et seize de la seconde section, de la loi du 20 septembre mil sept cent quatre vingt douze relative au divorce; après avoir duement constaté l'émigration du dit Lamoureux et observé les trois jours d'intervalle de sa déclaration en conformité de ladite loi, prononçons le divorce entre ladite Marie Magdeleine ANDLAUER et du dit Antoine LAMOUREUX; de tous quoi nous avons dressé le présent acte en présence de François Ignace SCHAAL, général de brigade, citoyen de cette ville, de Laurent SAXER, sergent de la Municipalité, de Michel ULLERICH, sergent du Maire, et de Laurent KLEIN, greffier de ladite municipalité, tous citoyens domiciliés en cette ville. Fait à Schlestadt les jour, mois et an que dessus. (suivent les signatures).

Pour ce qui est de ce cas, on peut raisonnablement penser que conseil avait été donné à la femme de demander le divorce, pour éviter la confiscation de ses biens, comme c'était le cas pour les émigrés. Sans doute le général Schaal, qui sera plus tard officier d'empire et Maire de la cité n'y est-il pas pour rien.

- Acte n°55 - Divorce. L'acte suivant concerne le divorce de Anne Françoise Henriette de BERCHERET (BERGERET) d'avec Louis Jean Grégoire MIRLEAU de NEUVILLE, maréchal de compte et armée du roi, qui sera plus tard gouverneur honoraire des pages de Sa Majesté Louis XVIII et Charles X, grand croix de la Légion d'Honneur et chevalier de Saint-Louis. Les témoins sur l'acte sont : LUX Georges, citoyen cafetier, ROSSWAG Ignace, citoyen notable, HABY Martin, citoyen tisserand et MARBACH Georges, citoyen cordonnier, tous demeurant en cette ville.

En ce qui concerne l'épouse, elle avait contracté un premier mariage, à l'âge de 20 ans, avec un homme de 58 ans, dont elle sera veuve à 32 ans. Son second époux, dont elle divorce, était un homme plus en rapport avec son âge... dont elle divorce. Le couple était sans doute en garnison à Sélestat en 1792-1793, et c'est en tous cas en cette ville qu'elle demande le divorce, sûrement aussi par conseil, car son époux avait émigré, pour pouvoir conserver ses biens. Le divorce est "acté" à la Mairie le 31 octobre 1793. On ne sait pas si elle s'est remariée, mais l'époux, lui, l'a fait avec une femme dont il aura trois enfants.
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Les femmes publiques

Sélestat, comme probablement partout ailleurs, possédait dans les années 18.. au moins une maison de tolérance. La surveillance des autorités était constante, et la répression sévère. En 1866, l'une d'entre-elles était située près du port, endroit souvent fréquenté par les ressortissants, les étrangers et, bien sûr, les militaires, dans la rue de l'Abattoir. On connaît le nom de deux de ces femmes : Pauline STEINBAUER et Caroline BINDREIFF., dont on retrouve les noms sur les fiches de police régulièrement établies et suivies.

Les maladies vénériennes, l'on s'en doute, faisaient fureur, et les chefs de corps des régiments stationnés à Sélestat réclamaient, depuis déjà des années, qu'un dispensaire soit aménagé dans des locaux de l'hospice local afin d'y remédier. Le Conseil municipal semblait y être réticent, ou, du moins ne se pressait pas d'y souscrire. Voici une lettre du sous-Préfet à ce sujet :

Etablissement d'un dispensaire - Sélestat le 28 juillet 1840.

Monsieur le Maire. En réponse à la lettre que j'ai eu l'honneur de vous écrire le 26 courant, vous me faites connaître par la vôtre de ce jour que l'établissement d'un dispensaire réclamé avec insistance par les chefs de corps de la garnison, et prescrit par M. le Préfet, lors de sa présence à Schlestadt, ne saurait avoir lieu pour le moment, d'abord parce que l'hospice manque de local et qu'il n'existe pas de crédit pour cet objet au budget de l'exercice courant; je n'admets aucune des autres considérations que vous faites valoir pour justifier les difficultés qui se sont opposées à la formation d'un pareil établissement dont vous reconnaissez vous-même la nécessité sous tous les rapports.

Je vous invite en conséquence à vouloir bien convoquer la commission administrative de l'hospice afin qu'elle se prononce sur le choix d'un emplacement convenable à la destination dont il s'agit, et dans le cas où l'état actuel des bâtiments ne permettrait pas d'en assigner un sans gêner le service auquel ils sont affectés, elle devra immédiatement proposer les moyens d'y remédier, soit par une construction neuve, soit par l'appropriation d'une dépendance des vastes parties qui composent cet édifice. Après avoir entendu MM. les médecin et chirurgien attachés à l'établissement, les propositions que la commission aura faites à ce sujet seront ensuite soumises à la prochaine réunion du Conseil municipal, qui appréciera, ainsi que vous l'avez déjà fait, l'opportunité de satisfaire aux vœux de l'autorité militaire. Agréez, Monsieur le Maire, l'assurance de ma considération très distinguée. Le sous-Préfet. Signé : illisible.

Le Maire, Laurent ROUSSET, qui était aussi le président de cette commission administrative de l'hospice, la réunit donc, et voici la réponse qu'il donne aux membres du Conseil municipal :

Schlestadt, le 1er août 1840 - A Messieurs les membres du Conseil municipal.

Messieurs. J'ai l'honneur de vous adresser, avec une délibération de la commission de l'hospice et date du 29 juillet dernier, deux lettres de M. le sous-Préfet de l'arrondissement par lesquelles il avait demandé qu'il fut établi un dispensaire pour le traitement des filles publiques atteintes de maladies vénériennes.

Comme le local de l'hospice ne permet pas de pouvoir les placer convenablement, que leur contact avec les militaires convalescents ne pourrait être interdit, la commission a préféré consentir à les faire traiter aux frais de l'établissement aux hôpitaux de Strasbourg ou de Colmar, espérant que si les dépenses qui en résulteront occasionneraient une charge excédant ses revenus, le Conseil municipal viendrait à son secours. J'ai l'honneur d'être avec ma considération très distinguée, Messieurs, votre dévoué serviteur. Le Maire, Président. Signé : Rousset Laurent.

A.M. Sélestat, Q.42.
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L'impasse du Bouc

L'impasse ou ruelle du Bouc, qui vient se buter aujourd'hui à la porte donnant accès dans la cour de l'ex-Foyer Saint-Charles (autrefois Auberge du Bouc) est la seule partie subsistant encore de nos jours de la voie qui reliait naguère la Kauffhaus au Wefflerhof ou Place du Jacquemart.

Une première atteinte avait été portée à son intégrité lorsqu'en 1742 le Magistrat avait permis à Antoine DORLAN de réunir le Grand et le Petit Bouc dont il s'était également porté acquéreur, en construisant un étage et des mansardes au-dessus de l'ancienne rue, pour former des deux un seul immeuble, d'ailleurs fort beau dans sa simplicité, mais qu'il clôtura au moyen d'une large porte cochère.

La seconde consista dans la construction en 1772, par la veuve de ce dernier, la dame Odile PALLAIN, devenue concessionnaire de la Poste aux Chevaux, d'écuries supplémentaires destinées à y loger le nombre de chevaux nécessaires au bon fonctionnement de ce service. Cette construction eut pour effet de restreindre sensiblement la largeur du passage qui ne fut accessible désormais qu'aux simples piétons. Les travaux nécessités par cet important changement furent d'ailleurs marqués d'un double et pénible accident. Un pan de mur du nouveau bâtiment s'écroula, en écrasant sous son poids un postillon et un valet d'écurie.

Toutefois la dame Dorlan n'avait obtenu la permission de bâtir, de la part du Magistrat, que sous la condition expresse de laisser la porte donnant sur la cour ouverte du lever au coucher du soleil, tolérance que fils et petit-fils eurent tendance à prescrire. Mais, comme cette servitude discontinue était fondée en titre, un voisin, le sieur JESS, aubergiste et maître-bottier, s'éesleva contre la prétention des propriétaires du Bouc, et obtint en 1842 un jugement contre eux, qui confirmait l'accord intervenu dans la seconde moitié du dix-huitième siècle entre le Magistrat et la veuve Dorlan et ordonnait le maintien de la liberté du passage aux conditions portées au dit accord.

Enfin, la troisième et dernière atteinte, plus radicale que les deux autres, consista pour la mense épiscopale, nouveau et dernier propriétaire du Bouc, de fermer purement et simplement à clef la porte de l'impasse, au mépris des droits les plus certains des anciens usagers. Comme ces faits se sont passés il y a moins de dix ans, la délai d'une action possessoire est il est vrai passé, mais la prescription au moins n'a pu jusqu'à présent être encore acquise.

Cette voie portait en 1842 le nom de rue du Bouc, qui est devenue en 1855 passage du Bouc, pour n'être plus maintenant que l'impasse du Bouc.

Dans l'impasse :

- Maison occupée en 1616 par Antoine KLACH; en 1842 par Joseph JESS, aubergiste et bottier. Ce fut ce dernier qui, pour occuper sans doute une clientèle insuffisante et attirer à lui celle des forts de la Halle aux Blés, prétendit faire ouvrir en tous temps la porte que moins d'un siècle auparavant le Magistrat avait autorisé de faire poser sous certaines conditions. On a vu plus haut ce qu'il en advint.

- Maison occupée en 1847 par Michel LEVY, commerçant, auquel on refusa le droit d'affouer auquel il prétendait, motif pris de ce qu'il n'habitait pas régulièrement la ville. Sous le Second Empire, l'immeuble était habité par un sieur HAAS, qui y exploitait un commerce de ouate.

Tout le côté opposé de la ruelle, vers le levant, est occupé par l'immeuble portant le numéro 4 de la place d'Armes, dont la muraille a été percée par le larges baies destinées à éclairer les salles postérieures d'un magasin. C'est de ce côté-ci que se trouve l'entrée de la cave indépendante de lait 'immeuble, que fit construire sous le Premier Empire le propriétaire de l'époque, le sieur HIHN, confiseur, pour permettre à son heureux partenaire au jeu de cartes d'utiliser cette porte de la maison que l'imprudent pâtissier, à bout d'arguments, avait fournie comme enjeu à la dernière partie qu'il était appelé à perdre.
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Les gens de Sélestat

Généalogies sélestadiennes

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Les pêcheurs et bateliers de Sélestat

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La ronde des métiers

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Les corporations à Sélestat

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La Garde nationale mobile à Sélestat et sa région

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Rosine BLUMBERGER épouse BILEX, sorcière à Sélestat

Rosine BLUMBERGER, épouse de Henri BILEX, propriétaire de l'auberge "Au Boeuf" à Sélestat, est exécutée dans cette ville le 25 juin 1630. Conduite au gibet sur une charrette, attachée vivante sur une échelle, marquée à deux reprises avec des tenailles rougies au feu, fut ensuite étranglée et jetée au feu. Sa fille, Marie BILEX, accusée également, fut décapitée au glaive, en raison de son jeune âge (15 ans), puis jetée au feu, le même jour que sa mère.
Bien évidemment, ce qui précède provoque l'horreur lorsque l'on songe au sort qu'ont vécu ces personnes, mais nous allons voir qu'il faut quelque peu relativiser les choses, et ce qui suit va nous y aider.
La vie de Rosine est un tissu d'horreurs ! C'est une épouse adultère qui prostitue sa propre fille âgée alors de 14 ans. Quand cette pauvre enfant, souillée d'infâmes caresses, souffrante, lui demande :
- "Est-il donc vrai que j'appartiens au diable ? L'époux que vous m'avez donné est-il vrai que c'est le diable ? Est-il vrai qu'il m'est interdit de la répudier ? Suis-je condamnée pour jamais à me soumettre à ses ordres ?"
- "Oui - lui répond sa mère - et si tu ne lui es pas fidèle, il te déchirera en morceaux."
- "Pourquoi donc m'avez-vous ainsi sacrifiée ?"
- "Voilà comme tu es faite : tu aimes, tu recherches le plaisir, tu veux jouir de tout, et tu ne sais rien souffrir !"
Un jour, des soldats se prennent de querelle dans son cabaret, et mettent les armes à la main. Elle intervient dans la lutte, et reçoit au bras une légère blessure. Le lendemain, l'auteur involontaire de cette lésion revient chez elle sans se douter qu'il l'a offensée; tandis qu'il s'attable avec ses camarades, la vindicative Rosine glisse dans le verre qu'elle pose devant lui, la poudre blanche du diable. Au lieu de vider la coupe, le soldat la présente à son voisin; le malheureux avale le breuvage empoisonné et deux jours après meurt à l'hôpital.
Michel BLUMBERGER, de Kintzheim, le frère de Rosine, vient un jour la visiter et offrir à ses enfants les présents de nouvelle année. Pour prix de sa bienveillance, il reçoit du poison et expire dans des souffrances atroces.
Cinq compagnies italiennes étaient en ces temps en garnison à Sélestat. L'un de ces militaires, jeune gentilhomme, est logé chez Rosine. L'anneau d'or de chevalier qu'il porte au doigt excite la convoitise de l'hôtesse; sur des beignets qu'elle lui sert au repas, la poudre fatale remplace le sucre. Des convulsions annoncent bientôt l'effet du poison...
Les sorcières possédaient une multitude de poudres, d'onguents, de poisons divers... Celui qu'utilisait Rosine était-il une préparation à base d'arsenic, de vitriol et de bave de crapauds... ?

Ces infâmies ne sont que quelques épisodes, détachés au hasard de cette vie souillée de meurtres. Et voilà ce que les juges appelaient des "maléfices" ! Avant que l'on ne poursuivit les sorciers, ce monstre à face humaine, qui portait le nom de femme, a pu, pendant des années, berner la vigilance du Magistrat, quand chaque jour son auberge, épouvantable repaire, vomissait un cadavre !
On aurait pu rire en voyant cette même Rosine servir sur la table de son auberge des souris pour des alouettes, des couleuvres pour des anguilles, des chats pour des lièvres, des chiens pour du poulet, le tout assaisonné d'eau pour du beurre, et les convives insatiables ne se doutant point de la supercherie.

Naturellement, tous les procès de sorcellerie ne se justifient pas par de tels actes. Souvent, un simple soupçon de magie armait vite la justice de toutes ses rigueurs, une dénonciation ou un fait isolé, et les procédures se déclenchaient et se terminaient toutes par des arrêts de mort.
Par exemple à Sélestat, entre le 1er juin 1629 jusqu'au 12 février 1642, 91 personnes parurent devant le tribunal institué pour les maléfices, et pas une ne parvint à écarter sa tête de la condamnation. Les années 1630 et 1631 furent les pires à Sélestat. Véritables hécatombes !
En 1630, 29 femmes et un homme sont livrés au bûcher (après tortures et procès bien entendu). Dans ce nombre se trouvent une octogénaire, Catherine NUNNENMACHER, et une enfant de douze ans, Madeleine, fille de Jean SPECHT.
En 1631, ce chiffre s'élève à 41.

La lecture des procès est édifiante. On n'expliquera sans doute jamais comment ces pauvres folles, au lieu de se défendre d'un crime imaginaire, s'en avouaient coupables, racontaient avec les plus minutieux détails leurs relations avec le diable et reconnaissaient avoir mérité la mort, alors même qu'elles n'avaient à se disculper que du crime de sorcellerie, ce qui n'était déjà pas si facile.
Mais Rosine, elle, n'était rien d'autre qu'une effroyable criminelle, en plus d'être une sorcière !
Les procès de sorcellerie relatent la manière par laquelle on devient sorcier ou sorcière. D'après ses lois, le Malin doit triompher trois fois de la faiblesse humaine pour devenir maître de sa proie. Rosine raconte cette troisième entrevue et les terribles paroles qui lui sont adressées :
- "Vous vous êtes donnée à moi, vous m'appartenez; désormais mes ordres sont des lois qu'il faut exécuter, vous ne pouvez plus vous en affranchir. Vous devez renier Dieu, le Tout Puissant, sa mère et tous les saints."
A ces mots, glacée de terreur, elle hésite, elle va supplier, mais le démon reprend :
- "Si vous ne consentez à faire sur le champ votre abjuration, je vais vous déchirer en lambeaux !"
Le feu jaillit de ses prunelles, ses griffes sont levées; c'en est fait, il faut céder. Elle prononce alors son abjuration en ces termes :
- "Pour toi je renie Dieu, pour toi je renie Mère Marie, tous les saints et habitants du Paradis. Je renonce à implorer leurs appuis et leurs consolations; je me donne à toi, le diable, et promet de me conformer à tous tes désirs."

Cette apostasie verbale ne suffit pas; il faut qu'elle soit scellée du sang de la renégate. Que pourrait-elle refuser ? Mais elle ne sait pas écrire... le diable applique alors à son esclave un baiser sur l'épaule, stigmate ineffaçable d'où jaillit le sang. Il y trempe sa griffe et inscrit dans la main de sa conquête leur pacte infernal.
Dès de moment, Rosine est sorcière.
Alors viennent les instructions qui doivent régler sa conduite : pour ne point trahir les mystères de leurs relations, le démon lui recommande de continuer à fréquenter les églises, mais au lieu d'adresser à Dieu des prières inutiles à présent, il l'engage à évoquer une vieille culotte, une branche d'arbre... en songeant à lui, le diable, et lui défend d'aller à confesse et, dans le cas où elle approcherait la Sainte-Table, elle doit avoir le soin de rejeter l'hostie, et de prendre des précautions pour ne pas se faire remarquer. A toute sorcière, il faut un époux donné par le diable, sans préjudice aux droits du mari légitime; ce compagnon porte le nom générique de "Boul" (de Bul = amatius, amant. Bulen veut dire aimer. Bulerin = meretrix, prostituée).
Les noces sataniques de Rosine se célèbrent dans son auberge deux jours après son abjuration. Le fiancé fournit le vin, les viandes et les autres mets. Le pain et le sel, symboles de la sagesse, étaient sévèrement proscrits des repas présidés par le diable. Celui-ci était chargé de la composition de l'orchestre et de l'invitation des convives. Quand les porte s'ouvrirent, la veuve de Georges WEINMAN, aubergiste de l'Aigle, entra montée sur un balai; la vieille NUNNENMACHER arriva sur un cochon; deux dames de haut parage, la femme de Laurent HERZOG et celle de Daniel JESEL, se présentèrent couvertes d'un masque; Ursule MATERN fit office de servante. La musique se composait de harpes, de violons "grands et petits".
L'assemblée est complète. Le diable met alors la main gauche de Rosine dans la main gauche de son "Boul" et, au nom des 10.000 démons, prononce leur union. Puis on se livre à la danse et à des joies plus mystérieuses. Rosine reçut de son "Boul" une baguette blanche qui lui donnait le pouvoir de nuire aux personnes et aux animaux.

Puis ce fut l'arrestation et le tribunal des maléfices. Le corps entier du Magistrat, c'est-à-dire les sept bourgmestres composaient cet aréopage. L'information, les interrogatoires et les tortures se déroulaient dans la Tour des Sorcières. Puis les juges se retiraient à l'hôtel de vile et rendaient leur sentence, toujours la même. Le prévôt, assisté des bourgmestres et du greffier, revenaient donner lecture de la décision aux condamnés. Il n'était donné à aucun pouvoir supérieur d'en empêcher l'exécution.

Et le mari de Rosine, dont on ne parle pas ? Ce que l'on dit, c'est qu'il faisait partie prenante du tribunal des maléfices !! Fut-il alors heureux d'être débarrassé de son encombrante épouse ? Regretta-t-il tout de même sa fille ? Nous ne le saurons jamais.
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Exemples d'exécution de sorcières

Les derniers moments de Anne, épouse ARMBRUSTER, sorcière de Sélestat, que la dénonciation de complices ne sauva pas

Aucune sorcière n'exerça plus la patience des juges instructeurs qu'Anne, la femme de Mathias ARMBRUSTER. Elle voulut sans doute effectuer une sorte de "baroud d'honneur" en dénonçant les trois épouses de burgermeisters de la cité, espérant peut-être ainsi que cela la sauverait de l'application de la sentence, mais le procédé échoua... et elle fut exécutée le 12 février 1642, probablement par le bourreau Kirschner.

Dans un premier interrogatoire, après avoir reconnu son abjuration, avoué qu'elle avait traversé les airs sur un bâton pour aller célébrer ses noces sur le Zimmerplatz de Châtenois, dénoncé les personnes qui avaient assisté à cette cérémonie, elle demande un répit d'un jour pour se recueillir et pour compléter ses déclarations. Ce délai lui est accordé. Le lendemain le Magistrat, ou le corps des sept bourgmeistres, se présente pour continuer "à l'amiable" l'information. L'accusée se pose alors elle-même comme accusatrice, elle exige que Jacob BARTH, Gamaliel LUMANN et Mathias HERRMANN, soient tenus de se retirer : ils ne doivent point entendre ce qu'elle va révéler. Ces trois personnes, très inquiets, demandent si la déposition peut toucher à leur honneur. Notre conscience, disent-ils, ne nous reproche rien, et nous sommes convaincus de la vertu, de la probité de nos femmes et de nos enfants.

Encore une fois, je ne parlerai, reprend l'accusée, que lorsque vous serez sortis. On crut déférer à sa demande, et Pierre SPRENGER, le prévôt des bourguemeistres, Moerlin, WIMPFF et le secrétaire continuèrent seuls l'interrogatoire. L'accusée, assise sur son lit, librement et sans la contrainte de la "question" reprend sa déclaration : Peu après mes noces j'assistai au sabbat; on y fit un repas copieux; la femme du bourguemeistre Barth avait apporté la vaisselle; celles des bourguemeistres Lumann et Herrmann prirent part aux réjouissances et aux danses, aussi bien que la femme de Georges SCHOEPFF.

L'année dernière, je me suis trouvée à un sabbat près du gibet avec la même société; on y a combiné toutes sortes de maléfices, créé des chenilles et des vers qui ont détruit les choux et les autres plantes des jardins. Une autre fois, dans la forêt de l'Ill, nous avons fabriqué un brouillard qui a détruit la glandée. Souvent, nous avons fait périr les fleurs des arbres en soulevant des orages ou des grêles. Dans le cours de cette vie désordonnée, les remords parfois troublèrent ma conscience; j'ai voulu faire pénitence et je me suis confessée. Le Diable l'apprit et, une nuit, tandis que je portais sur la tête un demi setier de lentilles, il m'accosta dans le vestibule de ma maison, me renversa, me foula aux pieds et me précipita du haut de l'escalier. J'ai porté longtemps les traces de ces violences. La crainte du retour de semblables sévices me rendit plus docile au Diable, et, pour lui complaire, j'ai tué un veau de neuf semaines, un porc de six mois et un chat appartenant à des voisins.

Quand le prévôt Sprenger, en présence de Wimpff, de Moerlin, du secrétaire du Magistrat, de KEUFFER, de Tobie SENGLER, de Jean BECK donna lecture de son interrogatoire à la femme Armbruster, il l'engagea à répudier sa vie licencieuse en se préparant à une mort chrétienne. Elle, plus préoccupée du sort de ses complices qu'elle avait signalées à la vindicte publique, que de son salut éternel, ne cessa d'insister pour obtenir leur mise en jugement : Je veux bien mourir, disait-elle, je sais que je ne puis, que je ne dois pas échapper au supplice, et la mort n'a rien qui m'épouvante; mais il doit y avoir une justice égale pour tous.

Après la prononciation de l'arrêté qui la condamnait à périr par le feu, quand MATERN, le sergent de ville, vint lui annoncer son sort, elle déclara qu'elle entendait ne pas se soumettre à la sentence, qu'il faudrait la traîner jusqu'au bûcher, et qu'elle dénoncerait au peuple assemblé la partialité du Magistrat, le mépris que l'on fait de graves déclarations, ajoutant qu'elle voyait bien que la richesse était une sauvegarde et assurait l'impunité. Matern fit au conseil des sept le rapport de ce qu'il venait d'entendre. Ce récit jeta le Magistrat dans une grande perplexité, et lui fit craindre un soulèvement populaire. Springer se rendit auprès de la condamnée, l'exhorta vivement à dégager son esprit des sentiments de vengeance qui l'animaient, à se rendre digne par une pénitence sincère de la miséricorde divine; il l'assura que l'autorité ne manquerait pas à ses devoirs, que le moment d'agir était inopportun, puisque trois membres du consulat ne pouvaient prendre part à la délibération. N'est-ce que cela ?, dit-elle, Mais rien ne vous empêche de juger la SELTZ et la SCHOEPFF. Après de nombreuses instances, elle finit par consentir à recevoir un confesseur et prononça l'amende honorable.

Au moment de l'exécution, quand le cortège arriva sur la place, Anne, malgré les représentations du prêtre qui l'assistait, voulut prendre la parole et, s'adressant au prévôt d'un ton menaçant : Vous souvenez-vous, dit-elle, des promesses que vous m'avez faites ? Sur un signe affirmatif, elle se livra à l'exécuteur des hautes oeuvres. L'énergie de cette femme, dont la procédure ne révèle que de folles hallucinations, ouvrit-elle enfin les yeux au Magistrat sur le danger de multiplier ces procès, ou la raison reprit-elle son empire ? C'est ce que nous ne saurions dire. Mais il est certain que ce jugement fut le dernier de ce genre prononcé à Sélestat, tandis que cinquante ans plus tard, et pour la même cause, les parlements dressaient encore des bûchers. Par exemple, le Parlement de Bordeaux, en 1718, prononça encore une condamnation au feu pour sorcellerie. Nous n'avons pas trouvé mention d'un procès ni des exécutions des complices de Anne ARMBRUSTER. Ont-elles été inquiétées ? Quoi qu'il en soit, les procès furent dès lors beaucoup moins nombreux à Sélestat.

Un autre exemple d'exécution de sorcières

A l'automne 1570 quatre femmes, victimes de l'accusation de sorcellerie, périssent dans les flammes. Ce sont :

- Anna, femme de Nicolas STRAUBEN, menuisier,

- Truwel, femme d'Ulrich GREISCHER,

- Amélia, de Rotenbourg sur la Tauber, femme de Jean ENGELMANN, le fourreur,

- Barbe, femme de Jean SCHMIDT, l'aubergiste du "Bateau" (zum Schifft).

Le 22 septembre 1570 au matin, on lit le verdict : Il a été reconnu que toutes quatre devaient être, en application de la loi, exécutées par le feu et réduites en cendres. Sur ce, le vendredi 22 septembre, après 7 heures, on les a extraites de la prison (la Tour des Sorcières) et conduites au Herrenplatz comme il est de coutume, en présence d'une foule immense. Le protocole leur a été lu par l'honorable et savant maître Gernasius BAUMANN, secrétaire de la ville. Là-dessus, Anna a murmuré en direction d'Amélia, puis elle a reconnu certaines choses et nié d'autres, avant de convoquer ces messieurs au jugement dernier.

Mais ensuite, leurs crimes véritables et reconnus ont été lus par l'honorable et savant Johann Wendelin ERGERSHEIM. De par sa qualité de Schultheiss (...) il a prononcé le sentence et le verdict : elles devaient être exécutées et réduites en cendres, en vertu de la décision du Conseil.

Le bûcher

Lorsqu'on eut amené ces quatre femmes (...) à l'endroit où l'on avait érigé le bûcher, les bourreaux, avec leurs aides et leurs valets, les ont immédiatement couchées sur des échelles et les y ont ligotées. On les y a également maintenues par des chaînes, avant de les basculer au milieu du feu. Elles n'ont donné aucun signe de leur terrible souffrance, peut-être parce qu'on leur a mis de la poudre (!?) devant la bouche et qu'on a tourné leur visage vers les flammes. Seule Amélia a poussé un cri. (1)

Il faut ici reconnaître qu'une grande foule, sans doute plusieurs milliers de personnes, a assisté à ce spectacle terrible et cruel, une foule venue de nombreuses localités (...) Et avec quel empressement les aides des bourreaux ont traîné et rajouté des bottes de paille, attisé le feu !

Là-dessus, tout le monde est retourné chez lui y compris les deux bourgmestres, les savants Valentin GOLL et Jacob OSTERTAG, présents de par leur fonction. Et, afin que le verdict s'accomplisse, on n'a pas éteint le feu avant que ces personnes soient complètement réduites en poudre et en cendres.

(1) A. Dorlan indique : A l'exception d'Amélie de Rotenbourg, qui pousse de grands cris au contact eu feu, les autres subissent cette épouvantable torture sans proférer une plainte.
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Tissu industriel et commercial à Sélestat et environs au 19ème siècle.

An VIII : 1 tuilerie, 12 tanneries avec 22 fosses, 8 moulins à farine formant un ensemble de 17 tournants, 2 moulins à tan, 3 moulins à huile, 2 foulons, 1 scierie (dans la demi-lune de Brisach).

Dans la banlieue : 1 blanchisserie de toile, installée à Dieffenthal, rendant annuellement 3228 mètres de toile ou 6000 aunes, et une autre à Ebersheim qui livre dans le même temps 2152 mètres ou 4000 aunes.

Il y a deux papeteries à Châtenois : la première appartient au citoyen Joseph Driener, la seconde à Joseph Mayer. Chacune dispose de deux cuves : l'une fabrique du papier gris et l'autre du papier ordinaire.

En ville : un fabricant de cartes à jouer (un nommé Mann), 2 chaudronneries, deux ateliers particuliers d'armurerie (l'un d'eux installé dans les dépendances de l'ancienne Illthor. Le particulier qui y était installé vendait aussi de la poudre), 2 orfèvres, 1 fabricant de bas de fil, 1 tricoteur, 5 bonnetiers, derniers survivants de l'ancienne corporation provinciale des bonnetiers et chaussetiers (voir plus loin).

4 blanchisseries, toutes extra-muros, 4 chamoiseurs et mégissiers, 4 fabricants de savon, 5 de chandelles (l'un d'eux Umbdenstock), 1 de chapeaux de paille, 2 potiers, 1 teinturerie, 23 tisserands, 7 cordiers, 9 brasseries, 1 distillateur, 1 marchand de lattes, 8 sabotiers et 1 fabricant de pain d'épices

L'usine de foulon et la teinturerie : sur la rive droite du Mühlbach, le long de la rue du Foulon, dont elles occupaient les numéros 1 et 8, aujourd'hui disparus. On les rasa à la fin de 1862 pour dégager cette partie du canal destinée à être transformée en lavoir, et les matériaux provenant de la démolition, les agrès et les ustensiles furent vendus sur pied en 4 lots, le 5 février 1863, à la requête et pour le compte de leurs propriétaires, les sieurs Gsell et Heiller.

Une industrie plus importante, malheureusement d'une durée très éphémère, avait semble vouloir s'acclimater à Sélestat sous la Restauration : il s'agit d'une fabrique de nankin. Tout le monde sait qu'on appelle ainsi le nom d'une ville, d'où elle nous est venue d'abord, une étoffe de toile de coton à longues soies, teinte en fil de couleur jaune ou rougeâtre, à tissu simple, serré et solide.

Fabrication de gants :

En outre des corps de métiers, il existait dans les anciens temps une tribu provinciale de bonnetiers et de chaussetiers (Hosenstricher et Barethnmacher), qui fabriquait aussi des gants, camisoles, tapis etc... dont le siège était alternativement, d'après les statuts de 1605, Sélestat et Haguenau.

A la fin du 18ème siècle, à Sélestat, s'ajoute donc la fabrication de gants et de mitaines (laine ou coton) au crochet. La filature est réalisée à domicile, et donc aucun bâtiment spécifique n'existe qui aurait abrité cette industrie dans la ville. La production s'écoule dans la région, mais aussi sur le Rhin vers Bâle et Francfort.

Rien n'a été trouvé dans les archives de la cité concernant cette activité, et pourtant elle perdurera au moins jusqu'au milieu du 19ème siècle car, en 1851, on recense plus de quarante femmes et jeunes filles qui se livrent à cette fabrication.

Sans doute, sur place, un responsable existait pour coordonner la fabrication et la commercialisation des gants. Il y avait deux gantiers : Michel Heinrich et François Antoine VIERECK, et des bonnetiers, fabricant de bas, tricoteurs comme : Antoine Georges Labrux, Jean-Baptiste Armando, Joseph Kister ou encore François Ignace Durand.
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Les 70 orthographes de Sélestat

Les formes orthographiques anciennes de Sélestat sont nombreuses. On en recense 70 ! Déjà Schoepflin s'étonnait des nombreuses formes quand il présente la cité comme celle, dont les auteurs torturent prodigieusement le nom.

La première mention est antérieure au passage de Charlemagne. Il s'agit alors d'une petite bourgade centrée autour d'un port sur la rive gauche de l'Ill. La cité entre dans l'histoire, citée dans un document intéressant le jeune couvent de Murbach fondé en l'an 727, sous la dénomination de : Sclatstat.

Chaque manière orthographique peut donner lieu à des commentaires et des explications qui pourront faire l'objet d'un autre article. Nous nous contenterons ici de les citer.

De Sclatstat à Sélestat :

- A travers les annales et les chartes carolingiennes et ottoniennes (775-953) : Scladdistat - Sclezistat in Elisatio - Scaddistad - Scladistat - Scladdistath - Scladisstat - Sclatistati villa in palatio nostro - Slatistati - Selastistati - Sclatestati - Scletcistata - Sclettestat - S [l] ettes [tat] - Sclezistat - Slectistat - Scletistat - Scletistath - Slezzistat - Slezistat - Slezzestat.

- Dans les manuscrits du XIIe siècle : Slezestat - Sletzstatt - Slecestat.

- Cité impériale : de civitate Sletstatensi et Sletzstat (1217) - Scelestat - Scelextat - Slezstat - Sletzstatt - Silistat - Slestat - Seltzstat - Sletstad - Sletstat - Sleczstat - Slestatt (1347) - Slitzstat (1358) - Slettstat (1413) - Sletzstadt - Sletzstad - Salistac (1445) - Slezstat (1447) - Selestat (1489).

- L'âge d'or culturel de la ville : l'Ecole Latine fait naître un intense courant littéraire et entraîne la latinisation des noms de personnes et de lieux, d'où une éclosion de nouvelles orthographes : Seleuciam, sive - Seletstadium - Selestadium, Selzstat - Slescestadium - Selatum ou Selatum Tribonorum.

- Les chartes du XVIe siècle : Schlestat (1503) - Schletstat (1512) - Schlesstatt (1513) - Sletstatt (1521) - Sletstadt (1521) - Sletstad (1521) - Schlechstadt (1523) - Schlettstatt (1524) - Selestad - Schletstad.

- Après le traité de Westphalie (1648) : Schélestat - Schelestat - Sélestat (pour la première fois !).

- Au XVIIIe siècle de nouvelles formes apparaissent : Schletstadt - Schlestatt - Schelestatt - Sélestad (ou Selestad) - Sélestatt.

- Au XIXe siècle : Sélestadt - Séléstat - Schlettstadt (de l'annexion de 1871 jusqu'en 1918).

Puis, l'arrêté du Commissariat Général, signé le 11 février 1920, précise une fois pour toutes, à la majorité du conseil municipal, que désormais le nom de la ville s'orthographierait : Sélestat.

Pour en savoir plus et trouver des détails, on pourra se référer à l'article du Dr Maurice Kubler, Orthographe et étymologie du nom de Sélestat, paru dans Saisons d'Alsace, 1975, Istra.
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Oignons, fleurs et légumes

"Agriculteurs, maraîchers, horticulteurs... tous des cultivateurs !" comme le dit très justement Denis Digel, d'une famille maraîchère de longue lignée. Avec juste quelques petites différences.

Depuis toujours la région de Sélestat, dans la plaine d'Alsace, a eu une vocation agricole. Différentes cultures y étaient pratiquées, et certains se distinguèrent, comme Jean Georges DENGLER, agriculteur éclairé, à qui l'on doit l'introduction de la culture du tabac, qui reçut un premier prix en 1812 avec pour récompense un étalon.

Benjamin DELESSERT met un point un procédé permettant d'extraire du sucre de la betterave et reçut pour cela la Légion d'Honneur et le titre de baron d'Empire.

Mais nourrir les habitants nécessitait un autre type de culture.

Les jardiniers

Depuis les temps les plus reculés existait une corporation des jardiniers : Gartner ou Sesterlute, c'est-à-dire "détaillants au boisseau", dont le siège jusqu'à la fin du 15e siècle se trouvait dans la Gartnergasse, aujourd'hui à l'emplacement de l'impasse Sainte-Barbe. Ils logèrent plus tard dans une maison située à l'angle du Marché-aux-Choux et de la rue de la Grande-Boucherie, dans un endroit appartenant précédemment au prieuré de Sainte-Foy.

Leurs armes portaient d'argent à une mesure de sable mise en abîme, accompagnée de trois betteraves de gueules, feuillées de sinople, deux en chef, une en pointe. Leur saint patron était Saint Roch.

On cultivait alors surtout des choux, des pois, des haricots, des salades, des bettes, des cardons (légume ancien proche de l'artichaut) et différentes sortes de fruits. Au 16è siècle, suite aux découvertes de nouveaux territoires par les voyages maritimes, de nouvelles plantes comestibles apparaissent telles que la pomme de terre, le maïs et la tomate qui bousculent les habitudes alimentaires.

En 1482 à Sélestat ils étaient au nombre de 45, puis 46 en 1552, mais dans la seconde moitié du 16e siècle ils ne sont plus que 39 en 1577 et 31 en 1597. De la ville et des environs ils venaient vendre leur production sur la place du Marché-Vert, devant l'église Sainte-Foy. Au 17e siècle, la corporation se scinde en deux : les jardiniers proprement dits qui se joignent aux bouchers, tandis que les vendeurs de légumes ou fruitiers donnent en quelque sorte naissance aux maraîchers.

Les maraîchers

Les maraîchers sont en quelque sorte des jardiniers qui cultivent des légumes. Le terme trouve son origine de l'activité des jardiniers qui cultivaient autour de Paris, généralement sur des terrains humides situés sur des marais, qui furent ensuite asséchés. Les jardiniers cultivèrent sur des sols plus secs, mais continuèrent à être appelés "maraîchers" et le nom s'est perpétré pour l'activité.

La culture maraîchère consiste dans la culture intensive de légumes en vue de la vente, et qui se pratique sur des terres exclusivement réservées à cet effet et pourvues d'un système d'irrigation. Ce type de culture se distingue donc par de petites surfaces, des exploitations de type familial, par une production diversifiée et souvent par la vente traditionnelle en tenant un étal sur les marchés locaux.

Certains, de nos jours, vendent leurs récoltes en "circuit long" à des chaînes de supermarché, des centrales d'achat ou des grossistes. Mais cette activité nécessite des moyens souvent importants (serres, chauffage, stérilisation du sol, réseau d'irrigation) et une importante main-d'oeuvre car on peur difficilement mécaniser. On utilise la ressource nourricière du sol, pour une ou plusieurs récoltes, puis on cultive ailleurs pour laisser ce sol se regénérer. On fertilise en utilisant de préférence des engrais verts, du compost, des fumures d'origine animale, des déchets d'abattoir, etc.

Selon les endroits et les conditions climatiques des maraîchages spécialisés virent le jour. On peut citer le melon de Cavaillon, la tomate de Marmande et, chez nous à Sélestat, les fameux oignons, par exemple, dont la confrérie des Zewwelatreppler créée en 1964 perpétue la notoriété.

En 1925, se crée un syndicat. Avant la guerre de 39/45 exerçaient à Sélestat une centaine de maraîchers. En suite, de 182 ha en 1949 on atteint 258 ha en 1953. Les grandes surfaces et d'autres aléas rendirent cette activité moins rentable, et le syndicat n'abrite plus de nos jours qu'une trentaine d'adhérents.

Le fameux oignon de Sélestat

Il ne reste plus qu'une personne à le cultiver : M.Gérard SCHENCK, ancien maraîcher. Il faut dire que son élaboration est longue car il lui faut trois ans avant d'être agréé. Vous partez d'un oignon mûr, que vous plantez, raconte-t-il, vous laissez monter en graines et vous récupérez la semence. C'est la première année. Au printemps, vous plantez la semence et vous obtenez des petits oignons, en deuxième année. Vous les conservez tout l'hiver. Dans le temps on les montait au grenier. Et au printemps suivant vous les repiquez pour obtenir au bout de la troisième année l'oignon arrivé à maturité. Tout un art !

Depuis 1964, la confrérie intronise régulièrement de nouveaux membres et possède une stèle en son honneur place Maréchal de Lattre de Tassigny.
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Les cahiers de doléances de 1789

Un contexte difficile

Le pouvoir aveugle et déconnecté du peuple, la dette, les abus, les privilèges, la fraude, une nouvelle constitution, l'imposition trop forte et injustement répartie, la vie chère, les salaires bas, la misère... sommes-nous en 2019 ? Non, il s'agit de l'année 1789 ! Nous voici à l'époque des cahiers de doléances.

Ce sont des cahiers dans lesquels les assemblées notent leurs remontrances, plaintes et doléances, utilisés surtout par le Tiers-Etat, et souvent rédigés le dimanche, jour de la messe où tous les villageois se retrouvent. Ils existaient depuis fort longtemps mais la couronne n'y avait pas eu recours depuis 1614 !

Que veulent des Français de 1788 ? Contrairement à ce que l'on peut penser ils ne réclament pas l'"égalité", ne réclament pas l'abolition ni de la noblesse ni du clergé, ne suggèrent pas l'idée d'une lutte des classes et pas non plus l'instauration d'un système parlementaire. Les Français de 1788, affamés par des disettes successives, aspirant à de profondes réformes gouvernementales et administratives ainsi qu'à une justice plus unitaire et plus juste.

Le marasme durait déjà depuis longtemps, et le manque de réaction du roi compliquait les choses. Charles-Alexandre de CALONNE (1734-1802), ministre d'état et contrôleur général des finances, héritant d'une situation financière désastreuse, avait tenté d'y remédier. En 1787 il déclare : On ne peut faire un pas dans ce vaste royaume, sans y trouver des lois différentes, des usages contraires, des privilèges, des exemptions...; et cette dissonance générale complique l'administration et multiplie partout les frais et le désordre.

Le 5 juillet 1788, dans un contexte de crise financière et politique, le roi Louis XVI convoque les Etats-Généraux pour l'année suivante et réglemente l'élection des députés des trois ordres composant la société depuis toujours, ainsi que le recueil de leurs aspirations.

Un règlement royal pour l'Alsace, du 24 janvier 1789 est alors suivi par un autre, le 7 février. En effet, du fait de son rattachement tardif à la France, la province n'est pas - contrairement au reste du royaume - organisée en bailliages et sénéchaussées et ses particularismes nécessitent des prescriptions spéciales.

Vingt-quatre députés doivent être élus pour le territoire, dans trois circonscriptions électorales réunissant chacune deux districts : Haguenau et Wissembourg, Colmar et Sélestat, Belfort et Huningue, plus la ville de Strasbourg et les dix villes de la Décapole.

Situation particulière

A Sélestat, la situation était particulière du fait de son appartenance à la Décapole, en léthargie depuis des années, mais qui conservait des liens étroits avec les autres cités membres. L'action de l'Assemblée provinciale établie en 1787 et de sa commission intermédiaire qui s'opposait aux privilèges des villes ci-devant impériales provoqua une réaction des édiles, qui obtinrent le droit de s'assembler à Obernai en octobre 1788 pour rédiger un seul cahier commun aux dix villes, et envoyer directement deux députés aux Etats Généraux.

C'est ce que souhaitaient le Magistrat de la ville et son prêteur royal, M. De Dartein, mais pas le corps de ville (les conseillers) ni les bourgeois, qui s'élevaient contre l'élaboration de ce cahier unique, considérant que certains privilèges avaient dégénéré en abus, et voulaient la séparation des fonctions judiciaires et administratives de la cité, les premières devant être dévolues au Magistrat mais les secondes, en particulier pour la gestion des biens patrimoniaux, devaient revenir à la municipalité.

Un certain nombre de bourgeois, dont Jean LAUTOUR, aubergiste de la Maison Rouge, voulurent agir en tant que députés élémentaires élus par les dix corporations de la ville pour élaborer un cahier de doléances propre à la ville et aux aspirations des habitants.

Les "tribus" se réunissent

Les corporations se réunissent à leur "poêle" (siège) pour élire, chacune en fonction du nombre de ses adhérents, un nombre de représentants qui concourront à la rédaction du cahier : vignerons (3 représentants), laboureurs (2), marchands (3), tonneliers (2), bouchers (2), boulangers (1), maréchaux (2), cordonniers (1), tanneurs (1), pêcheurs (1), plus la manance (les non inscrits) et la ville de Kintzheim qui dépendait de Sélestat (2).

Puis, le 25 avril 1789, ils se rassemblent au domicile de l'un d'eux, François Ignace SCHENCK, marchand dans la rue des Chevaliers, pour la rédaction du cahier des doléances de la ville, et la nomination des trois délégués : Jean LAUTOUR, Ignace SCHENCK et Ignace DROLLAT pour se rendre incontinent à Versailles à l'effet de présenter à Monseigneur le Ministre des finances le seul et véritable cahier de doléances. Le cahier est rédigé et le texte original déposé le 28 avril chez le notaire Mathias FIESS par les protagonistes.

Le texte comprend 13 articles :

- Article 1 : on rappelle fidélité et soumission au roi.

- Article 2 : le droit de supériorité territoriale doit être la propriété des habitants de Sélestat.

- Article 3 : les bans communaux aliénés par les Magistrats actuels doivent retourner à la jouissance de la bourgeoisie.

- Article 4 : idem pour les droits de pâturage.

- Article 5 : vu le despotisme exercé par les Magistrats actuels, on demande l'élection de vingt échevins (deux par tribus) qui veilleront à l'administration des revenus patrimoniaux de la ville.

- Article 6 : ces échevins seront munis d'un pouvoir légal pour supprimer les abus que la cupidité des Magistrats ont introduits.

- Article 7 : ils seront chargés de l'exécution du règlement forestal.

- Article 8 : ils rendront un compte annuel.

- Article 9 : les échevins devront gérer les droits, gabelles et levées faites sur les débits de boissons et autres droits perçus sur les viandes, lumières, revenus patrimoniaux et l'hôpital.

- Article 10 : on demande au roi de faire entretenir les maisons et bâtiments qu'occupent les officiers de l'état major, et de décharger la ville des ustensiles et droits de cantine dont ces officiers jouissent.

- Article 11 : on indique que si Sa Majesté accorde la nouvelle administration de la ville, celle-ci, après avoir payé les dettes, offrira au roi une somme qui sera le fruit de son épargne et sera employée au paiement de la dette nationale.

- Article 12 : ils demandent l'abolition de tout don gratuit, frais de taxation, huit, dix sols par livre, et généralement tout ce que les abus ont introduit.

Suivent les noms des signataires : Jean LAUTOUR, François-Ignace SCHENCK, Jean Georges BRAUNSTEIN, Antoine HELLY, André STUDLER, Jean Michel BRAYER, Ignace ROHMER, François Antoine SAUR, Jean ROHMER, Jean RUCH, x (?) STOLZ, Martin PFISTER, Augustin LAMBLA, Pierre WILLMANN, Jean Martin STUDLER, Mathias KOEBELE, Mathias FUCHTER, Mathias WAGNER, Jean-Baptiste WERLIN, Johner le Vieux, Jean HIRSINGER, Joseph DINICHERT, François BILLINGER.

Les trois députés de la tribu des bouchers ayant remarqué l'omission d'un sujet capital, on ajoute un dernier article :

- Article 13 : les échevins demanderont au Magistrat un regard particulier sur la perception et l'emploi de la somme de 6.000 livres demandée par Sa Majesté, qui s'est accrue jusqu'à presque 10.000 livres, et sollicitent sa suppression car ruineuse pour les habitants.

Sélestat prépare donc deux cahiers pour les Etats Généraux, un dans le cadre de la Décapole, et l'autre propre à la cité elle-même.

Le 29 avril, le curé acceptera de célébrer une messe solennelle devant 800 bourgeois de la cité.

A Versailles

Le mardi 5 mai 1789 s'ouvrent à Versailles les Etats-Généraux devant près de 1300 députés. Vont y participer :

Pour les dix villes de la Décapole : François Antoine BERNARD, député de la ville de Wissembourg, et François Antoine MEYER, médecin, député de la ville de Kaysersberg.

Pour notre de district de Colmar et Schlestadt :

- Clergé : Marin PINELLE, curé de Hilsenheim, et Benoît Antoine Frédéric ANDLAU, baron, prince de Murbach, abbé de Guebwiller et de Lure.

- Noblesse : Charles Louis Victor BROGLIE, prince du Saint-Empire - Christian Louis WURMSER, lieutenant-général des armées du roi qui décéda en avril et fut remplacé par son suppléant Jean François Henri de FLASCHLANDEN.

- Tiers-Etat : François Antoine HERRMANN, procureur général au Conseil souverain d'Alsace à Colmar (né à Sélestat) - Jean François REUBELL, avocat au Conseil souverain d'Alsace (qui sera plus tard Directeur du Directoire) - Joseph Louis KAUFFMANN, prévôt de Matzenheim. Ils feront ensuite partie de l'Assemblée Constituante.

La représentation alsacienne était la suivante :

- Ville de Strasbourg : 2 députés (pas de suppléants).

- Les 10 villes de la Décapole : 2 députés (pas de suppléants).

- District de Colmar-Sélestat : 7 députés et 2 suppléants.

- District de Belfort-Huningue : 7 députés et 2 suppléants.

- District de Haguenau-Wissembourg : 6 députés et 2 suppléants. ume Soit 24 députés et 6 suppléants.

Après l'échec de la séance royale du 23 juin, où le roi fit connaître ses volontés, mais ne fut pas suivi par le Tiers-Etat, il enjoignit aux députés des deux autres ordres de rejoindre le Tiers. Celui-ci, constitué en Assemblée Nationale fut donc rejoint par les membres du Clergé et de la Noblesse.

A la suite du Serment du Jeu de Paume, le 20 juin, l'Assemblée Nationale devient Constituante, fonction qu'elle exerce à partir de juillet, et que Louis XVI reconnut le 5 octobre en acceptant tant la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, que les articles de constitution qu'elle avait décrétés.

Notre Sélestadien à Paris

François Antoine HERRMANN (1723 Sélestat - 22/09/1790 Paris), d'une fratrie de 16 enfants, était le fils de Mathias Guillaume HERRMANN (1686-1746), notaire royal et bourgmestre, et de Marie Elisabeth ETTLINGER.

Il soutient une thèse de licence en droit en mars 1742, puis s'inscrit au barreau du Conseil souverain d'Alsace. Nommé vice-prêteur de Sélestat en 1766 il était déjà allé à Paris en 1773, réclamer une diminution des impôts pour les villes de la province. En 1774 il est procureur au Conseil souverain. Député du Tiers à la Constituante, il décède en fonctions et est remplacé par Jean Bernard ALBERT, avocat à Colmar. Marié à Sélestat en 1757 avec Marie Anne LE CHASSEUR on lui connaît au moins un fils, François Antoine HERRMANN (1758-1837), docteur en droit, diplomate et commandeur de la Légion d'Honneur.
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La Stubengesellschaft et "la bonne chère" à Sélestat

La nourriture de l'esprit....

Dès la fin de 1515, se crée autour de Jacques WIMPFELING, à Sélestat, une société littéraire nommée Stubengesellschaft, où se rencontrent tous les beaux esprits de la ville. Martin BUCER en fait partie de même que Beatus Rhenanus et Jean SAPIDUS, recteur de l'Ecole Latine et l'un des membres les plus actifs, et le jeune pédagogue pouvait ainsi suivre l'évolution de la pensée humaniste.

Jean HERMANN, prévôt impérial de Sélestat et ascendant familial, fréquentait les lieux, avec Lazare SCHÜRER, Martin ERGERSHEIM, Paul PHRYGIO.

La société n'accueillait dans son sein que les personnalités les plus distinguées comme en 1608 le médecin de la ville Sébastien STEINHAUSER qui en fut l'un des plus assidus. D'autres personnalités aussi, comme par exemple le gouverneur du Hohenkoenigsburg qui demande la faveur d'être admis à la Stubengesellschaft, dont il a entendu vanter la bonne renommée.

Jacob TAURELLUS, un ancien de l'Ecole Latine, personnalité remarquable, anobli par Maximilien II, comte palatin pour services rendus, employé un temps à l'ambassade de Constantinople, et membre de la société toute sa vie, n'oubliera pas sa patrie.

Lors des réunions, on rédigeait ensemble des lettres aux grands humanistes de l'époque, des réponses à certaines questions, parfois versifiées, on consultait les textes classiques à la riche bibliothèque de Sélestat.

On peut y discuter des problèmes grammaticaux, philosophiques ou théologiques qui agitent alors les esprits, lire des textes, débattre sur les sujets du jour, et préparer la réception des gens importants qui visitaient la ville.

On écrivait, on répondait aux anciens élèves de l'Ecole Latine, dont certains étaient parvenus à de hautes fonctions dans la chancellerie impériale : Jacques VILLINGER, Beatus ARNOALDUS, Jacques et Jean SPIEGEL, Jean MAIUS, Jacques TAURELLUS... tous ces doctes personnages de Sélestat groupés autour de WIMPFELING, le chef, l'ancien, tous ces lettrés dont Erasme a dit : Ce qui n'appartient qu'à toi, Sélestat, c'est, dans une enceinte si étroite, cette foule d'hommes éminents par leur vertu et leur science.

Comme dit plus haut, la Stubengesellschaft était une société littéraire, mais aussi une sorte de club de nobles et riches citoyens, dans le but d'influencer la politique locale pour les commerces, et d'initier les mariages, et donc une sorte d'organisation de la vie patricienne.

...mais aussi celle du corps.

Pas seulement la culture !

La confrérie célébrait aussi le culte de la gastronomie, et organisait souvent des agapes avec les personnages importants de la cité et les personnalités de passage. Le siège était situé dans la maison Zum Ritter (au Chevalier), au n°13 de la rue des Chevaliers, ancien siège de la Curie noble, sur laquelle une plaque est apposée, rappelant la fonction de cette maison, et qui était jadis décorée de fresques élégantes rehaussées des armoiries de certains membres éminents

Les premiers des Sélestadiens, bourgmestres et membres du Magistrat ne sont pas les derniers à s'adonner aux plaisirs de la bonne chère. Les membres de la Stubengesellschaft recherchaient toutes les occasions, et il y en avait en moyenne une quarantaine de circonstances "exceptionnelles" justifiant un banquet... la plupart du temps payé avec les deniers des administrés bien entendu, car la société était souvent en déficit et avait alors recours aux deniers publics !

Un banquet "ordinaire" comprend une soupe, de la viande rôtie, du gibier et comme dessert du fromage et des fruits, tous cela en bonne quantité et qualité. Pour recevoir les hôtes de marque, on met "les petits plats dans les grands". Lorsque le jeudi 28 septembre 1606 le Landvogt d'Alsace, Rudolf de Soulz est reçu à l'Hôtel de Ville, le repas du soir qui lui est offert présente trois services :

- 1er service : de la salade, des oeufs et une friture de petits poissons, du foie de veau, des poules au riz, des jeunes pigeons, des oeufs au lait, des rognons de veau, un rôti de lièvre, des alouettes rôties.

- 2ème service : du civet de lièvre, du ragoût de mou de veau, du poulet rôti, une pièce de boeuf, de la compote de prunes, du poisson frit, du brochet au bleu, du veau et des écrevisses.

- 3ème service : du fromage, toutes sortes de fruits, de la tarte, des bretzels, des gâteaux.

Le tout arrosé des meilleurs crus de la région.

On reste confondu par ces banquets et, si l'on peut apprécier le "bien manger", cela débouchait sur le "trop manger". En temps "normal" on déjeune fort bien à la confrérie et pour un prix modique, un bon repas ne dépasse pas, vers 1520, 4 ou 5 deniers (en gros le prix d'un pain de 4 livres) et pour un repas de qualité supérieure, vin compris, de 7 à 8 deniers. Les mets à base de poisson sont copieux et bien préparés. Le saumon ne se pêche-t-il pas dans les environs immédiats de la ville ? Les vins sont d'excellente qualité. Le chancelier de l'empereur Ferdinand y fut reçu à maintes reprises, notamment en 1567 où figurait sur la table un saumon ayant coûté 8 livres, une grosse somme pour l'époque.

La Stubengesellschaft organisait également des parties de chasse dans la giboyeuse forêt de l'Ill, et possédait même un établissement de bains, la Walk où ses membres pouvaient suivre des cures de trois semaines ! Le petit peuple, certes, n'avait ni le goût ni les moyens de participer à cela. La nourriture, encore de nos jours, porte témoignage du rang social.
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Les Scharfrichter, autrement dit les bourreaux, à Sélestat

Comment devient-on bourreau ?

Les Scharfrichter ou Kleemeister, autrement dit les bourreaux, étaient présents dans toutes les villes qui pouvaient en entretenir en permanence. D'autres villes utilisaient les services de bourreaux itinérants. L'histoire de cette fonction est mystérieuse. Dans l'Antiquité elle n'existait pas professionnellement à proprement parler, ni chez les Grecs, les Romains ou les Hébreux.

Aux 13e et 14e siècles on commence à charger un habitant de la ville, toujours le même, des exécutions. Dès qu'il devint professionnel il fut haï et méprisé. Il était souvent difficile de pourvoir la charge et bien qu'elle ne soit pas héréditaire elle était très fréquemment transmise au fils.

A Sélestat, en 1783, après le décès de son mari François HEIDENREICH, sa veuve, Elisabeth FRANCK la revendiquera pour son fils aîné, mais refusée car il n'avait que 18 ans et n'était pas "formé". Elle propose alors Jean FRANCK, son frère, pour pendant le bas-âge du fils aîné dudit deffunt et jusqu'à ce qu'il soit en état d'exercer par luy même avec certificats, faire la fonction de maître des hautes oeuvres de la ville.

Bien souvent le bourreau commençait l'apprentissage de son fils très tôt. Dès l'âge de 12 ans, le jeune garçon apprenait comment démembrer, appliquer la torture, brûler, décapiter... Il acquérait ainsi des notions d'anatomie, ce qui lui servait aussi pour un complément de revenu en réduisant les fractures des concitoyens. Il faisait aussi parfois aussi fonction de vétérinaire. Au 17e siècle, certaines familles s'approprièrent le métier, et, par le jeu des mariages, s'allièrent toutes ensemble. La consanguinité était importante et la plupart des mariages nécessitaient une dispense.

Comme tout bon artisan, la fin de l'apprentissage se solde par la création d'un chef d'oeuvre qui vaudra au jeune d'être considéré comme "maître". Pour un bourreau, il s'agissait d'une exécution "par l'épée", considérée comme la plus difficile à pratiquer car devant être faite d'un seul coup. Il devenait alors un officier de justice, détenteur d'une charge qui distinguait les hautes oeuvres pour les exécutions importantes qui s'effectuaient à hauteur, sur l'échafaud, et les basses oeuvres pour les tâches plus communes comme le nettoyage, la vidange des eaux usées, l'entretien des objets de la charge, les inhumations, le ramassage des cadavres d'animaux et leur destruction etc...

Il devait porter un signe distinctif sur son chapeau ou son vêtement, et tendait la main vers les victuailles sans les toucher. Les hardes des condamnés et tout ce qui se trouvait au-dessous de la ceinture était sa propriété et il percevait souvent un droit fixe sur les "ribaudes" de la ville, bénéficiait d'un logement gratuit et de certains avantages en nature.

La ville de Sélestat abrita aux différentes époques des familles de bourreaux, comme les Kirschner, Franck, Ritter, Heidenreich, Rueff. On exécutait les sorcières, mais aussi les criminels de toutes sortes condamnés par la justice, expéditive alors. La sentence était lue publiquement sur la Herrenplatz, puis l'exécution avait lieu entre la maladrerie et le vieux Landgraben.

Sa charge n'était pas une sinécure !

On fournissait au bourreau l'ustensile : la hache et l'épée, le billot, l'échafaud, la barre pour rompre, bref, tout le matériel qu'il devait entretenir à ses frais, car personne ne voulait se mêler en aucune façon à tout ce qui touchait son office, et aussi le gibet au-dessous duquel se trouvait une fosse pour les corps. Seul ou assisté de ses aides, il était également chargé des chiens errants, du nettoyage des prisons, de porter les cadavres des suicidés jusqu'an Rhin pour les abandonner au courant dans un tonneau, et bien sûr de procéder à la "question", de décapiter, de brûler les condamnés.

On payait le bourreau 2 schillings pour appliquer la "question", 3 pour battre de verges, 5 pour le supplice de la roue, 2 livres et 2 schillings pour brûler et 2 schillings pour détacher les corps des suppliciés de la potence et les enterrer. Il habitant à l'écart dans une petite maison placée entre les deux remparts, près de la Niderthor (Tour des Sorcières). Ses fils devenaient bourreaux, et les filles étaient mariées aux fils des bourreaux de la région ou de villes plus lointaines.

Le 18e siècle marquera une cassure symbolisée par l'utilisation de la guillotine, mais la fonction perdurera jusqu'au siècle dernier. La dernière exécution en France eut lieu le 9 septembre 1977 où Hamida Djandoubi, manutentionnaire tunisien, coupable du meurtre de sa compagne, Elisabeth Bousquet, est guillotiné à la prison des Baumettes de Marseille. Il est la dernière personne au monde à avoir été exécuté au moyen d'une guillotine, et le dernier condamné à mort exécuté en France.

Officiellement, le 18 septembre 1981, par 363 voix contre 117, l'Assemblée Nationale adopte le projet de loi portant abolition de la peine de mort, présenté par Robert Badinter, alors Garde des Sceaux et Ministre de la Justice. Marcel Chevalier (1921-2008) fut le dernier exécuteur en titre.

L'axungia hominis

Le bourreau, souvent honni et dont le pain chez le boulanger était mis à part pour que personne n'y touche, avait pourtant son utilité. L'axungia hominis, littéralement "graisse d'homme", évoque une pratique fréquente chez les bourreaux, que l'on surnommait parfois fournisseurs de graisse de pendu car, disait-on, c'était la meilleure pour leurs préparations.

Le bourreau et sa femme, la bourelle, qui passait pour avoir comme lui une certaine compétence médicale et anatomique, exerçaient certaines opérations de chirurgie et délivraient des médicaments à l'usage externe, mais aussi interne, ainsi que des onguents et des pommades. Ils faisaient aussi bien souvent office de "rebouteux".

A la fin du 15e siècle, le bourreau de Strasbourg vend un remède pour les sécrétions putrides des parties génitales, et une po Trammade résolutive qui lui procurent de bons revenus. Au 17e, la bourelle d'Obernai, le bourreau et la bourelle de Mulhouse, le bourreau de Marmoutier ont aussi leurs remèdes...

Au siècle suivant, à Rouffach, le bourreau a même obtenu à Strasbourg, de la Faculté, des certificats de capacité en anatomie, et ne peut refuser le secours qu'on lui demande en fait de médecine, et s'élève contre la prétention à lui faire interdite l'exercice de cet art, d'ailleurs traditionnel chez ses prédécesseurs. Dans les principales villes d'Alsace les bourreaux tenaient ouvertement boutiques et distribuaient leurs produits.

En 1687 des médecins strasbourgeois demandent au Conseil des XXI d'interdire aux bourreaux de vendre publiquement des médicaments, mais sans succès. En 1784, un arrêt du Conseil souverain d'Alsace instruit qu'en Alsace tous les maîtres des hautes oeuvres pratiquaient la médecine et la chirurgie, qu'ils avaient tous des remèdes, onguents et emplâtres excellents... n'a pas cru devoir enlever à la classe du peuple cette ressource. Il confirmait ainsi ce que disait un siècle plus tôt l'avocat général dans un cas d'exercice illégal de la chirurgie et de la pharmacie : que ce serait faire mal que priver des secours presque gratuits d'un homme dont le ministère était plus utile par ses succès que ne l'est dans l'étude méthodique que les docteurs ont fait de spéculations de l'école dans lesquelles ils ne sont pas heureux et qu'ils pratiquent à grands frais. En fait, on reconnaît un meilleur "savoir-faire" aux bourreaux, dont personne ne se plaint, que celui de médecins et pharmaciens... et pour moins cher !!

François Joseph HEIDENREICH, bourreau, dit Monsieur de Draguignan

Haut en couleur et très religieux.

Le 12 novembre 1776, il naît à Sélestat, et reprit la longue lignée familiale des Scharfrichter qui depuis longtemps sévissaient dans cette fonction. Il était le fils de François Xavier HEIDENREICH (1735 Andlau - 1783 Sélestat), Scharfrichter de Sélestat, qui avait épousé à Neulingen (Allemagne) Marie Elisabeth FRANCk (1751-1788) dont plusieurs fils seront bourreaux et plusieurs filles épouses de bourreaux. Travaillant d'abord à Chalon-sur-Saône, il exerce durant plusieurs années en Italie, mais les départements italiens ayant disparu à la chute du Premier Empire, il s'établit à Draguignan.

C'était un homme pas méchant, en dehors de ses heures de travail, et dont on ne fuyait pas la société. Haut en couleur, légèrement trapu, mais jovial, d'un caractère très ouvert et très avenant, avec un certain esprit primesautier; il aurait presque fait aimer la guillotine cet homme-là ! Très religieux, il faisait souvent dire une messe après les exécutions, pour le repos de l'âme de celui qu'il avait contribué à envoyer en Paradis, et y assistait dévotement à la tête de sa petite famille. Il épouse en secondes noces, le 23 mars 1808, Barbe BURCKHARD, fille de son prédécesseur à Draguignan. Il en aura plusieurs enfants, dont Nathalie dont on disait sans conteste qu'elle était l'une des plus jolies filles de la cité. Tout ce petit monde vivait bonnement et simplement dans leur petite maison de la place des Augustins. François-Joseph s'éteint à Draguignan le 29 juin 1827, laissant une dizaine d'enfants.

Bourreau émotif

L'un de ses fils, Johann Franz HEIDENREICH n'a alors que 16 ans, mais sa carrure et son air mûr lui en font paraître 20. Il fut le premier à guillotiner devant la célèbre prison de La Roquette à Paris. Il exécuta des condamnés particuliers : le 21 janvier, Marie Madeleine PICHON, l'unique femme exécutée devant la prison de La Roquette. Le nommé Lescure, en 1854, se débattit tant qu'il le mordit sauvagement au doigt. Et Johann, après avoir procédé à une exécution, rentrait chez lui, prenait un bain puis se couchait, la tête enfiévrée, gardant parfois le lit. Lecteur assidu de romans "à l'eau de rose" il avouait que ces histoires le faisaient pleurer. Parfois, il semblait tout oublier de son métier, mais il causa une jaunisse au journaliste Barrière, venant l'interviewer, en lui servant un plat de cervelle préparé par ses soins ! Il est inhumé au cimetière du Père Lachaise.
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Visites royales à Sélestat

Ville d'empire libre Strasbourg était neutre dans les griefs qui opposaient le roi de France et l'empereur germanique. Une grande partie de l'Alsace était occupée militairement, mais pas Strasbourg qui de plus était protestante et entendait le rester. Le roi avait des visées sur Strasbourg mais n'en ignorait pas l'hostilité. En 1681, des préparatifs de manoeuvres impériales ont lieu, alors Louis envoie 30.000 hommes cerner la cité, commandés par Louvois qui indique sans ménagement que Strasbourg n'a que 24 heures pour se soumettre. La ville se rend sans combat. Louis se prépare alors à un voyage pour y recevoir l'hommage et la soumission des personnalités du Magistrat. Il était déjà venu en Alsace en 1673 et y reviendra en 1683.

Plus de 400 carrosses

Louis XIV ne se rend pas directement à Strasbourg. Peut-être pensait-il que ce n'était pas à lui d'aller vers le Magistrat, mais plutôt à ces gens de venir vers lui pour hommage et soumission. Toujours est-il que, par le col de Sainte-Marie-aux-Mines et Châtenois il arrive le 13 octobre 1681 à Sélestat. Accompagné de la reine, qui l'avait rejoint à Vitry, la Grand Dauphin, le prince de Condé, d'autres membres de sa famille et grands du royaume, les intendants, les valets, les soldats et toute une nombreuse suite dans un convoi de plus de 400 carrosses et chariots qui s'étalait sur plusieurs lieues.

L'hommage du Magistrat de Strasbourg

Attendu par le gouverneur de Gondreville, la municipalité et le clergé, le roi fait son entrée en ville à cheval par la nouvelle porte de Colmar, au son des cloches et des coups de canons, entre une double haie de militaires. Il arrive au Marché-aux-Choux et met pied à terre devant l'ensemble des maisons Bilex/Sainct-Lo où il sera logé avec la reine et sa suite directe. Traversant la place à pied, il assiste à une messe en l'église Sainte-Foy entouré d'une grande foule. C'est dans cette maison que les envoyés du Magistrat de Strasbourg viennent rendre hommage et soumission au roi de France. Il s'agissait des Stättmeister Jean Georges ZEDLITZ et Johann de MUNDOLSHEIM, des Ammeister Dominique DIETRICH et Jean Léonard FROERLISEN, du conseiller des Quinze Jacques SPIELMANN et du secrétaire des conseils Christophe GÜNTZER qui avaient passé la nuit précédente à l'Auberge de la Couronne tenue alors par Thomas ZAEPFEL.

Selon le nommé Pfister, les envoyés de Strasbourg complimentèrent le roi en lui parlant à genoux, en français et avec beaucoup de soumission. Selon du duc de Saint-Aignan, le roi les reçut avec cet air engageant et mêlé de majesté qui lui gagne tous les coeurs... ils n'osaient presque pas lever les yeux.

Mais pour montrer sa puissance et indiquer ce qui aurait pu arriver si la ville ne s'était pas rendue, (Sa Majesté) fit mettre le feu à une carcasse (!) qui fut tournée vers quelques masures abandonnées qui furent détruites en un clin d'oeil. Cette "carcasse" a beaucoup intrigué les historiens. On sait juste 'qu'elle était formée avec des bombes et des grenades, et qui était l'invention d'un capitaine espagnol et fabriquée à Brisach.

Le 15 octobre, Louis XIV quitte Sélestat. Par Marckolsheim, Brisach et Fribourg il fit enfin son entrée solennelle à Strasbourg le 23 du même mois. Même si l'acte fut signé à Strasbourg dix jours plus tard, on peut dire que le rattachement de l'Alsace à la France a en fait connu son origine dans la maison Bilex/SainctLo à Sélestat.

Triomphe pour Louis XV, le "Bien-Aimé"

Louis XV (1710-1774) le "Bien-Aimé", arrière-petit-fils de Louis XIV, troisième fils de Louis, duc de Bourgogne, duc d'Anjou, roi le 1er septembre 1715. Comme son aïeul il fera le voyage en Alsace, mais une seule fois. Cinq jours à Strasbourg, puis arrivée à Sélestat le 10 octobre 1774. Accueilli à la demi-lune de la porte de Strasbourg où se forme le cortège qui l'accompagne à l'église paroissiale, appelée à cette époque église Saint-Louis (Saint-Georges).

Le roi loge à la Lieutenance, ancien hôtel de Rathsamhausen, puis propriété Weiller (où plus tard séjournera Louise de Vilmorin) à l'extrémité de la rue du Babil, tout près de Saint-Georges, avec une partie de sa suite. Le collège des Jésuites et l'Hôtel du Bouc se partagent le reste de la maison royale tandis que les troupes d'escorte trouvent gîte aux casernes. Le roi passe sous l'arc de triomphe et s'avance jusque vers la cathédrale et se dirige vers le choeur pendant que le recteur Zaiguélius, entouré de tout le clergé local, entonne le Domine, salvum fac regem.

La cité est très décorée, éclairée (on dépensera 268 livres de torches et flambeaux). A l'entrée de la rue de la Grande-Boucherie, à l'angle qu'elle fait avec le Marché-aux-Choux, on érige un énorme et bel arc de triomphe (367 livres) fabriqué entre autres par Joseph REES, Jean Georges PFAUVATEL, Jean HUBSCH... qui reçurent en plus du pain, du fromage et une mesure de vin avec leur salaire. On avait levé en outre une milice bourgeoise de 92 hommes destinés à escorter le roi, dont l'habillement coûta 3.217 livres (30 livres par uniforme sans compter l'équipement). L'uniforme se compose d'un habit bleu avec ornements et galons d'argent, d'une culotte rouge et de bas blancs. Le drapeau est écartelé d'azur à trois fleurs de lys d'or et de gueule au lion d'argent, avec un soleil d'or avec la devise Nec pluribus impar. Elle servira ensuite pour d'autres événements.

Toute la ville était massée au long des rues qui mènent jusqu'au logis royal pour voir passer le Bien-Aimé. Beaucoup pleuraient de joie. Tout était illuminé, Saint-Georges resplendissait de lumière. Les fenêtres étaient décorées. Il y eut une grande réception en musique à l'Hôtel de Ville, des distributions gratuites d'aliments, et des fontaines à vin coulaient à flots... Devant le collège des Jésuites on distribua aux pauvres cent grands pains et 50 florins.

Le lendemain, dimanche, le roi assiste à un office à l'église paroissiale avant de quitter la ville par la porte de Brisach pour se rendre au siège de Fribourg-en-Brisgau qui durera encore plus d'un mois. Toute la population est encore là pour l'acclamer sur son passage. Beaucoup de dépenses pour si peu de temps passé dans la cité.

Les autres visites

- Charles X. Déception, il ne pose pas pied à Sélestat ! Accompagné du duc d'Angoulême, il arrive à Sélestat le 10 septembre 1828, accueilli au pont du Giesen par le baron d'empire et Maire Amey. Visite à Saint-Georges, cortège jusqu'à l'Hôtel de Ville... où le roi ne fait même pas l'honneur de descendre de carrosse malgré la collation préparée par le conseil municipal à son intention ! On avait préparé pourtant un arc de triomphe près du quartier Bornert et distribué aux nécessiteux et organisé un bal. Il poursuit son voyage vers Colmar. Le montant de toute la dépense se monta à la somme de 24.556 francs !

- Louis-Philippe. Dernier roi de France à venir à Sélestat. Nous avons peu de renseignements sur ce bref passage du 21 juin 1831. Il passe en revue 5.000 hommes sur le Champ-de-Mars (emplacement de la Filature) puis poursuit son voyage. Fils de Philippe-Egalité, il deviendra roi des Français en août 1830 et abdiquera en février 1848.

- Louis Napoléon BONAPARTE (futur Napoléon III). Il s'arrête à la gare de Sélestat le 21 août 1850 lors d'une tournée de propagande en Alsace. Il y aura une prise d'armes, mais il se souviendra de l'accueil peu enthousiaste de la ville.

- Napoléon 1er. Lui n'est pas venu ! L'empereur a faillit être l'hôte de la ville. Il était attendu le 4 mai 1807 et l'on s'apprêtait à le recevoir dignement en aménageant l'Hôtel d'Andlau. Le passage n'eut pas lieu en raison d'une période de grande activité militaire entre la bataille d'Eylau, la prise de Dantzig et la victoire de Friedland. La préparation ratée coûtera pourtant la somme de 4.823 francs.

- Divers. D'autres grands personnages ont séjourné aussi à Sélestat :

. GUILLAUME II qui est passé 12 fois entre 1899 et 1918,

. Raymond POINCARE le 10 décembre 1918,

. Etienne Alexandre MLLERAND en 1923,

. Vincent AURIOL en 1948,

. Charles de GAULLE en 1944,

Le dernier en date sera Valéry GISCARD d'ESTAING en 1976. Depuis, aucun grand de ce monde n'a daigné se déplacer. Bouderait-on Sélestat ?
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Vignerons, Weinsticher et jaugeurs de vin

Le climat favorable, les sols adaptés de notre région étaient bien connus des Romains qui introduisirent la vigne en Alsace. C'est d'ailleurs le vin qui favorisera la richesse de la ville, principalement grâce au Ladhof où les bateliers se chargeaient du transport. Nos vins, réputés au moyen-âge, connurent un déclin lors de la Guerre de Trente-Ans. Tout repartira après la Première Guerre mondiale pour donner le vignoble renommé d'aujourd'hui. Petite incursion dans l'organisation autour du vin pour ceux qui en vivaient.

Les vignerons. Deux corporations coexistaient : les vignerons de la Porte-Basse (Niederrebleute) et les vignerons de la Porte-Haute (Oberrebleute). Les premiers avaient leur poêle sur le Marché-aux-Choux, très probablement à l'angle de la rue de la Grande-Boucherie. Leur nom venait du voisinage de la Niederthor dont ils avaient la garde, et autour de laquelle s'étalaient leurs cultures. Les seconds étaient installés dans le rue Wimpfeling, à quelques pas de l'Oberthor dans la maison dite Zur Traube.

Les Weinsticher (gourmets). Au 14eme siècle, la première attestation du mot "gourmet" est le féminin "groumette" (courtière en vin) suivi du masculin "groumet" (valet chargé de conduire les vins) puis par métathèse du "r" : gourmet. C'est un mot de l'ancien français "grommes" (valet), lui-même de l'anglo-saxon "grom = jeune garçon" (voir groom). Le droit de gourmetage fut institué lors des foires importantes de Champagne. Les Weinsticher, ou gourmets, ont une mission qui consiste à recevoir et amener les acheteurs de vin dans les caves, de leur faire goûter, de surveiller les transactions et de taxer les vins, ainsi que les cabaretiers à enseigne. Ils dépendent du Weinsticherambt. Il est interdit de faire entrer en ville des vins d'autres bans.

Ils sont responsables du prix envers le propriétaire et de la qualité auprès des acquéreurs. Le gourmet perçoit (1748) un droit de quatre livres par mesure, et une livre de plus s'il fait mener les vins par les voitures au Ladhof. L'acheteur paie au Weinsticher une gratification arbitraire (Warthgeld) suivant un tarif établi. Ils sont obligés de rendre compte chaque mois devant le Stettmeister commis à cet effet, et de payer aux jaugeurs et tonneliers ce qui leur revient.

Les jaugeurs (Laiterer). Ceux-ci doivent, à l'arrivée des voitures pour charger les vins, jauger les tonneaux. Ils sont aussi chargés d'évaluer les vins des cabaretiers pour voir si les quantités correspondent bien aux contenus et aux ventes. Le jaugeur a une responsabilité vis-à-vis de l'acheteur. Il était interdit de vendre du vin sans qu'il n'ait été jaugé préalablement. On jaugeait aussi les cidres, boissons alcoolisées, vinaigres, bières. Le jaugeur, une fois son contrôle réalisé apposait sa marque personnelle :

- si la quantité correspondait on marquait alors B,

- s'il en manquait : M, et le chiffre de pintes manquantes,

- s'il y en avait trop, P et le chiffre de pintes supplémentaires.

Chaque semaine ils se rendaient chez les brasseurs et producteurs pour contrôler et tenaient registres de leur activité. Ils étaient élus pour deux ans er renouvelables par moitié, devaient être à leur poste de travail tous les jours sous peine d'amende, - sauf en cas de maladie - et devaient être de religion catholique.

Les tonneliers (Wochenkieffer). Ils tirent le vin, nettoient et mettent en bon état les tonneaux des acheteurs. Ils doivent marquer la quantité de vin qu'ils tirent dans leur cave par mesures, demi-mesures et pots. Des tonneliers étaient choisis tour à tour suivant l'ancienneté, pour percevoir le droit de Warthgeld (quatre sols) par voiture qui sera mise en marche. Les Spanners enfin ont le soin de ranger et ajuster les tonneaux sur les voitures comme aussi de graisser les voitures. Un tonnelier et un Spanner sont tenus d'accompagner les voitures jusqu'à la sortie de la ville, pour qu'il ne se produise aucune irrégularité et pouvoir éventuellement y remédier. La charge de Weinsticher était "affermée", c'est-à-dire que ce droit était attribué au plus offrant qui payait une somme forfaitaire pour l'adjudication à charge pour lui de payer ce qui revient à la ville et d'en tirer son bénéfice. En janvier 1759 Jean Georges JOHNER et Adam SCHILLING passent de 600 livres à 1.020 pour le premier, qui l'emporte pour deux ans.

Problèmes et fraudes

L'organisation autour de la vente du vin avait été négligée. Des marchands et acheteurs se plaignaient à cause des "gratifications" qu'on exigeait d'eux. Les tonneliers se plaignent qu'il leur a été défendu de porter ni charger le vin vendu, et que les jaugeurs et porteurs de la ville sont seuls en droit de le faire. Le sieur François NAURA, marchand et gourmet demande une indemnité car il aurait perdu 2.000 livres dans l'emploi de gourmet, sans compter le tort fait à son commerce et se plaint de mauvaises vendanges. Le sieur François Joseph HÜRSTEL, qui achète des vins ailleurs et les fait entrer dans la ville non pour les y vendre mais pour les transporter ailleurs, reçoit une amende de 12 livres dont il n'est pas content etc...

Le Conseil doit réagir. Les chefs de tribus offrent d'exercer ledit emploi de gourmet sans rétribution de la ville et même de l'indemniser. Une délibération a lieu (29 mars 1809) : Considérant qu'il n'est que trop vrai que depuis l'année 1750 que ledit emploi a été mis à prix, notre bourgeoisie n'a que trop souffert des abus que nous n'avons pu arrêter ni prévenir malgré notre vigilance, non plus que par les punitions réitérées que nous avons été forcés de prononcer contre les gourmets fermiers... et que nous avons lieu d'espérer que lorsque l'exercice de cet emploi sera donné par la suite à deux membres du Conseil, ils s'occuperaient à justifier notre confiance et que par leur zèle ils parviendraient à faire renaître l'activité...

Et pour être assuré que l'exercice de cet emploi ne tombe qu'entre les mains de ceux des conseillers qui seraient reconnus propres pour en remplir les fonctions, et pour rendre cette élection d'autant plus libre... avons arrêté que cette élection se fera annuellement à la dernière audience avant Noël par manière de scrutin.

Que cependant la perception du droit de gourmetage ne pourrait être admodiée au juste prix sans connaître auparavant le montant de ce que ledit droit peut rapporter annuellement... propose de nommer deux de ses membres, en fonction pour deux années qui pendant ce temps percevront ce droit...

La municipalité prend donc les choses en main, et décide de nommer à cette charge deux membres du conseil qui feront la perception du droit de gourmetage, ce qui contribuera à l'augmentation des revenus de la ville et procurera aux habitants la facilité de débiter leurs vins. On fixe même un tarif :

- 8 centimes par hectolitre de vin vendu pour droit de gourmetage,

- 7 centimes par hectolitre de vin vendu pour le tonnelier,

- 15 centimes par hectolitre de vin vendu pour les porteurs, s'ils le portent dans la ville, et 30 centimes s'ils le portent hors de la ville.

Les gourmets désignés rendront compte à la municipalité du droit de gourmetage qu'ils auront faite, de six mois en six mois. La moitié de ce qu'ils auront reçu sera versée dans la Caisse communale, et le reste partagé entre eux pour rétribution de leur activité.

Les deux premiers gourmets de 1809

Le 8 février 1809, deux membres du Conseil sont donc nommés pour exercer les fonctions de gourmet pendant deux ans à compter du premier mars suivant :

- Jean LAUTOUR (1742-1811). Boulanger, gourmet. Son nom apparaît en premier sur les Cahiers de doléances de 1789. Il tiendra aussi l'auberge A la Maison Rouge, hôtellerie située au nord de la ville en dehors de la forteresse. De deux unions il aura trois enfants dont Marie Barbe qui épousera Jacques WORM, un brasseur de Sélestat. Ils auront une nombreuse descendance.

- Jean-Baptiste SPIESS (1755-1815). Marchand épicier, gourmet, négociant. De son union en 1802 avec Marie Elisabeth SUTTER il aura un garçon, Jean-Baptiste (1800-1875), qui sera Maire de Sélestat, et une fille, Marie Joséphine qui épousera Joseph Louis Antoine HÜRSTEL, propriétaire et marchand de vin, dont le père exerçait aussi la même profession et qui sera en 1815 conseiller municipal de la cité.

Quelques noms

Marchands de vin : Louis Etienne LOMÜLLER, Antoine VITTER, François Antoine HÜRSTEL (et son fils François Xavier Antoine), Joseph Eugène Achille LATOUR.

Distillateurs : Marie FLORENT, Louis LOMÜLLER, Florent WÜRTZ, Denis DINICHERT, Louis EPPEL (aussi confiseur).

A cette époque on recense aussi plus de 100 vignerons et quatorze brasseurs (la consommation de bière prenait de l'importance et concurrençait le vin). Parmi des brasseurs figure Joseph DAMM et son fils Xavier, qui créeront à Barcelone (Espagne) une importante brasserie qui existe toujours aujourd'hui.
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Les Suédois à Sélestat

Deux années de terreur et de massacres

La Guerre de Trente-Ans, qui débute en 1618, n'est que l'internationalisation des conflits religieux entre catholiques et protestants, traversant l'Europe après la Réforme. De 1621 à 1648, l'Alsace est l'une des régions les plus ravagées et l'un des principaux champs de bataille. Les dégâts et les pertes humaines sont considérables. La ville de Strasbourg, acquise au protestantisme, avait conclu une alliance avec les Suédois qui déferlèrent sur l'Alsace. Le maréchal HORN et le Rhingrave Othon-Louis franchissent le Rhin à Kehl, et s'emparent de l'artillerie de la ville de Strasbourg. L'invasion commence. Dans la région le siège est mis sur la cité épiscopale de Benfeld qui résiste durant 66 jours avant de se rendre par trahison d'un habitant. Puis c'est le tour de Sélestat.

Plusieurs quartiers de la ville sont ravagés par les flammes

La ville est cernée, et c'est le maréchal Horn qui vient en personne diriger les opérations. Il établit son quartier général à Ebersheim, puis à Châtenois. La garnison de la cité comprend deux compagnies de cavalerie et six cents mousquetaires du régiment de Metternich, qui opposent une résistance courageuse. Dès le premier jour ils sortent de la ville mais sont repoussés. Le 12 novembre 1632, nouvelle sortie mais ils sont obligés de battre en retraite. Les Suédois déploient une forte activité et le bombardement ne cesse plus, de jour comme de nuit. Déjà plusieurs quartiers de la ville sont ravagés par les flammes. Des projectiles d'un poids de cent dix livres écrasent les maisons et roulent dans les rues. Les habitants sont frappés de stupeur, la consternation est générale et tout espoir est perdu. Le Magistrat de Sélestat adresse secrètement des émissaires au marquis de Bade, et le presse d'accorder son aide. Mais les réponses sont évasives et rien ne se fait. Enfin, le 2 décembre le marquis répond qu'il ne peut venir au secours de la ville.

Le 12 décembre 1632 la cité capitule et les Suédois entrent en ville. Vexations morales, matérielles, représailles... massacres s'ensuivent. Des conventions sont établies, pour faire sortir la garnison. Il est précisé que la ville et la bourgeoisie ne doivent point être inquiétés à raison de leur résistance... et les habitants seront maintenus dans le libre exercice de leur culte, dans la jouissance de leurs droits etc... Les Suédois ne respectent pas bien longtemps leurs engagements. L'occupation est tyrannique. La ville est frappée d'une contribution de 30.000 florins et chaque habitant se voit obligé d'entretenir jusqu'à 18 ou 20 soldats suédois. Contrairement à ce qui avait été promis, ils installent le culte protestant et font venir le 1er mai 1633 Elias SCHAD, pasteur de Muttersholtz, pour y assurer le prêche à la chapelle de l'hôpital, mais bientôt ils préfèrent l'église Sainte-Foy. Cette usurpation constitue une des nombreuses violations des articles de la capitulation.

Breisach doit envoyer 600 soldats

Plusieurs habitants de Sélestat se tournent vers la ville de Breisach, encore soumise aux Impériaux, et où réside un ancien bourgmestre Sélestadien, M. de GOLLEN, entretenant une correspondance secrète afin de demander de l'aide. Les chefs de ce complot sont Jean RAPP, Jacques DÜRR, Christophe HEILMANN et Jean BAULER. Il est convenu avec eux qu'au 30 mai la ville de Breisach enverra six cents soldats. Ces hommes devront s'embarquer qur l'Ill et arriver à Sélestat cachés sous des branchages pour faire croire que le bateau est chargé d'un transport de vin. Pendant ce temps, cent cavaliers se tiendront dans la forêt prêts à agir.

Côté Sélestat, douze hommes courageux devront s'emparer de la sentinelle suédoise, la précipiter dans l'Ill et assommer le garde de la porte à coups de hache. Le maître tuilier arrivera alors avec une voiture chargée de bois; l'une des roues de sa voiture se rompra au moment du passage sur le pont-levis afin d'empêcher qu'il soit levé, et tout ce monde pénétrera dans la ville et s'en rendra maître. Mais au dernier moment un messager nommé Knup arrive et apporte aux conjurés la désespérante information que l'on n'a pu réunir à Breisach les forces suffisantes. Un grand nombre se détache alors du complot. Quelques-uns veulent poursuivre l'action, mais elle est vouée à l'échec, et, entre temps, le nommé Wolf BILEX a tout révélé aux Suédois. C'en est terminé de la reprise en main de la cité. Après deux années de féroce occupation, les Suédois quittent Sélestat le 12 octobre 1634.

Wolf BILEX, dénonciateur du complot

Un autre personnage de la famille Bilex se distingue dans la cité en ce premier tiers du 17e siècle. Il s'agit de Wolf BILEX, né dans la ville en 1605. Son père était Heinrich BILEX, chef de la corporation des bouchers, aubergiste "Au Boeuf" et échevin de Sélestat qui avait épousé cette année-là une certaine Anna. Il était propriétaire de la maison Bilex, située place du Marché-aux-Choux, qui est connue aussi pour avoir abrité plus tard le roi Louis XIV lors de son séjour en Alsace en 1681, où les Magistrats de Strasbourg vinrent lui rendre hommage.

Veuf avant 1608, Heinrich épouse en secondes noces, le 23 avril 1609, Rosine BLUMBERGER, la fameuse sorcière et empoisonneuse. Ils ont trois enfants dont Maria que sa mère prostitue à l'âge de 14 ans pour un rixthaler aux militaires et autres qui fréquentaient l'auberge. Rosine, épouse adultère, adapte des sabbats et pratiques de sorcellerie empoisonne entre autres son frère Michel, et un jeune militaire logé dans son établissement et commet bien d'autres méfaits. Dans l'auberge, elle sert des souris pour des alouettes, des couleuvres pour des anguilles, des chats pour des lièvres, des chiens pour les poulets, le tout assaisonné d'eau pour du beurre. Les convives ne se doutent point de la supercherie. Rosine et sa fille sont jugées pour sorcellerie et exécutées le même jour, 25 juin 1629, la première brûlée vive et la seconde décapitée avec le glaive puis jetée au feu.

Affecté par la mort de sa demi-soeur ?

Wolf, lui, a appartenu au régiment de Pappenheim qui participa à la bataille de Wolfenbüttel, au sud de Braunsweig le 9 décembre 1627 contre le duc de Brauschweig allié des Suédois. Le 11 décembre 1629 à Sélestat, son père lui cède la Herberge zum Ochsen, l'auberge Au Boeuf, pour la somme de 1.800 florins. Il a épousé le 23 avril 1629 Maria GRATZ dont il eut au moins trois enfants. Il est probable qu'il connaissait les "activités" de sa belle-mère. On peut penser qu'il fut quelque peu affecté par l'exécution de sa jeune demi-soeur Maria et que cela ait joué quelque rôle dans le fait qu'à l'exemple du fameux Stubbehansel de Benfeld, il devint traître à sa ville en dénonçant aux Suédois le complot qui se tramait alors contre eux. Après sa trahison il semble avoir disparu de Sélestat, peut-être par crainte de représailles. On ne trouve aucune trace de son décès ni de celui de sa femme dans les registres paroissiaux de la cité, pas plus que de ceux de leurs trois enfants.

La riposte Suédoise

Wolf BILEX dénonce le complot qui se trame à Gaspard WESTERMANN alors bourgmestre régent, dont la femme Trauwel SEYLLER avait été brûlée comme sorcière en avril 1630. Gaspard Westermann réunit le Conseil de la ville. Révéler la chose aux Suédois c'est évidemment livrer des concitoyens aux représailles qui ne manqueront pas d'être très sévères. Que faire ? De la délibération sort la décision d'avertir le gouvernement suédois, mais en se réservant le droit de ne pas livrer les noms des conjurés. Mais le commandant suédois fait fermer toutes les portes et commence une information sévère et efficace. Les arrestations se multiplient. Quiconque est soupçonné d'avoir participé au complot ou même d'en avoir eu la plus légère connaissance est emprisonné et interrogé.

Huit condamnés à mort

Le 11 mai 1634, les conjurés sont soumis à la question. Huit d'entre eux sont condamnés à èsmort, quelques autres sont mis aux fers et astreints à payer de fortes amendes. Il faut attendre l'aval du maréchal suédois à Strasbourg. Le jeudi 13 juillet 1634 les huit condamnés à mort sont écartelés, décapités, et leurs membres sectionnés sont accrochés à des pieux aux quatre coins de la ville, leurs têtes fixées sur des poteaux plus élevés. Il s'agit de : Hans RAPP, menuisier municipal, Jacob DÜRR, pêcheur et batelier, Christof HEILMANN, maître charpentier de la ville, Johannes BAULER, cordonnier et secrétaire des Johannites.

Les quatre autres sont pendus à différent endroits : Peter WEISS, colporteur, sur le chemin de la léproserie Saint-Léonard (à l'ouest de la ville), Sébastien SCHOTT, tuilier, au lieu-dit Moenchgebreit, au sud du grand cimetière, Hans SCHALCK, tanneur, près de ympla porte basse, sur le Spitalwassen, et Lorentz SCHREINER, armurier, hors de la porte de l'Ill. Pour ce dernier, encore jeune homme, toute la population avait manifesté sa sympathie en sa faveur et s'était émue de cette condamnation, ce dont les Suédois n'eurent cure. Longtemps encore après le peuple, dans sa superstition, prétendait que chaque nuit une lumière fantastique éclairait le lieu où Schreiner avait été exécuté.

Quand à Johann Wilhelm von GOLLEN (1598-1772), ancien bourgmestre de Sélestat (1628,1632), qui avait aidé au complot, il passe au travers des mailles du filet car il demeure à Breisach depuis 1633. Plus tard, en 1639, il sera de nouveau élu comme bourgmestre. D'autres dont Jacob FREY devront s'acquitter de fortes amendes.
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Le maréchal d'empire, le colonel et l'adjudant

Trois "braves" qui n'obtinrent les honneurs qu'à force de courage et de bravoure.

- 1) Le maréchal d'empire MURAT

Joachim MURAhttps://www.bing.com/search?q=joachim+murat&cvid=abadf482689b470d995dc57db54bea77&FORM=ANNTA1&PC=HCTST naît le 25 mars 1767 à La Bastide-Fortunière, près de Cahors, fils de Pierre, aubergiste en ce lieu, et de Jeanne Loubières. Le couple aura en tout onze enfants. D'abord destiné à l'état ecclésiastique il fréquente le petit séminaire. Mais il aime le plaisir et fait des dettes. Craignant le courroux de son père, il s'engage le 23 février 1787 chez les Chasseurs des Ardennes (futur régiment de Champagne) puis passe à la 12ème unité de cavalerie. Il monte en grade rapidement. Lieutenant-colonel en 1794, il suivit Bonaparte en Egypte. En 1804 il était Maréchal. Joachim se distingue en maintes circonstances, à Austerlitz etc. chargeant lui-même, le corps nu jusqu'à la ceinture, en tête des escadrons. Beau-frère de Napoléon 1er, duc de Berg et de Clèves, il devint roi de Naples en 1808. Mais les coalisés ne lui pardonnèrent pas d'avoir suivi l'empereur lors des Cent-Jours. Après un jugement sommaire, le Roi de la Cavalerie fut condamné à être fusillé.


Deux séjours à Sélestat

Joachim MURAT fit deux séjours à Sélestat. Il en a lui-même parlé. Alors en garnison à Carcassonne jusqu'au 15 mars 1788, il rejoint son régiment cantonné à Sélestat, avec le grade de maréchal-des-logis en 1789. Prenant ses quartiers dans ce pays qui me plût fort par l'abondance des vignes environnantes, dira-t-il, le jeune homme vivra l'existence routinière des garnisons, ponctuée par les exercices, les revues, les sorties en ville et les divertissements souvent tonitruants. Je ne veux pas dire que nous étions de petits saints et n'avons jamais causé le moindre scandale, mais sommes-nous vraiment bien coupables d'avoir quelquefois célébré la dive bouteille... Souvent, les plus exaltés semaient la perturbation dans les auberges de Sélestat, comme Au Bouc que Murat connaissait bien. Murat et ses amis, célibataires pour la plupart, avaient la verve du Sud qui leur valut ici une réputation fâcheuse pour leur comportement bruyant et sonore. A Toulouse comme à Carcassonne où le bruit et les éclats de voix font partie des réunions, personne ne nous eût tenu rigueur d'être un tant soit peu tonitruants..., mais les moeurs locales ne sont pas les mêmes dans notre région où l'on parlait peu, travaillait sans hâte, mais avec une patience tenace, où l'on fumait les longues pipes, au Stammtisch sans émettre autre chose que les petites bouffées de tabac, humant les pots de bière mousseuse avant de les avaler d'un seul coup sans reprendre haleine, et loin en tout cas des extrémités débordantes de ces garçons-là. Mais, ce qui est plus grave, Murat se trouva bientôt confronté aux premiers troubles révolutionnaires, et se mit en conflit avec le vicomte de LOMENIE de BRIONNE, héritier d'un grand nom et commandant le 12ème Chasseurs, et qui se jugeait d'une essence supérieure et professait le plus insolent mépris pour ceux qui ne devaient qu'à leurs efforts et à leur courage les grades qu'ils avaient acquis. Toujours est-il que Joachim Murat est cassé pour insubordination et renvoyé chez lui.

Second séjour

En partie suite à une pétition de ses camarades aux Représentants du Peuple, Joachim obtint en janvier 1791 sa réintégration comme simple soldat et revint à Sélestat. En juin 1791 le régiment quitte Sélestat pour Toul puis, en fin d'année, pour Lunéville. Durant ce second séjour il se tint "à carreau", comme l'on dit, ne s'occupant plus qu'à se perfectionner dans le métier des armes en faisant strictement mon service... Il aura ensuite la brillante carrière que l'on connaît et recevra les plus grands honneurs : Maréchal de l'Empire, Grand duc de Berg et de Clèves, Prince, roi de Naples, chevalier de la Toison d'Or... grâce à son courage et à sa bravoure légendaire.

Roi de Naples de 1808 à 1815 il est en guerre avec l'Autriche et est battu. Il fuit Naples et espère le secours de Napoléon qui ne viendra pas. Voulant reconquérir son royaume il monte une expédition qui échoue. Il est capturé, emprisonné et condamné à être fusillé. Son courage et sa valeur ne se démentirent point : Murat reçut la mort debout le 13 octobre 1815 à Le Pizzo (Italie). Sauvez le visage, visez au coeur ! cria-t-il aux soldats chargés de son exécution. De son mariage, le 20 janvier 1800 à Plailly (95) avec Caroline Bonaparte (1782-1839) il aura quatre enfants : Achille (1801-1847), Laetizia (1802-1839), Lucien (1803-1878) et Louise (1805-1880).

- 2) Le colonel BAUDINOT

Après les troubles de la Révolution les Alsaciens apprécient le Premier Empire qui amène le calme et l'ordre, mais fut aussi une période de guerres qui remua l'Europe pendant 25 ans. De très nombreux Alsaciens de distinguent en cette période. On se moque d'eux à cause de leur accent et de la langue qu'ils parlent. L'Empereur - qui savait à quoi s'en tenir - dira d'eux un jour : Peu importe la langue qu'ils parlent du moment qu'ils sabrent français !

Promu à 16 ans sur le champ de bataille

Henri Aloyse Ignace BAUDINOT (1775-1840) était un brave parmi les braves. Son père, capitaine d'infanterie, le laissa partir à l'âge de 13 ans où il s'engage le 1er mars 1789 au bataillon de Chasseurs des Vosges et, après les campagnes de Savoie, fut promu sous-lieutenant sur le champ de bataille le 12 mars 1792. Son père, qui était là aussi, écrivit à sa femme qui, fièrement lisait une lettre de son époux qui lui disait : Ton fils vient de se battre comme un petit lion; il a été nommé lieutenant sur le champ de bataille aux acclamations de tout le bataillon ! Sans doute le patronyme, qui vient de Baldo (Bald = audacieux) y est-il pour quelque chose.

A partir de là il est de toutes les campagnes : Marengo, l'Egypte, Austerlitz, Eylau, Wagram, en Russie, Waterlooq... Chez lui l'amour de la guerre était instinctif et il lui fallait les émotions de la bataille, les agitations de la vie militaire, la fraternité du camp. Colonel à 33 ans, l'Empereur lui confie le 46ème de ligne, un des plus beaux de l'armée, avec lequel il sublimera sa carrière. Il y est bien à sa place et son unité fit des miracles. Jamais il n'accepta le rang supérieur qui lui fut offert. Après la retraite de Russie et l'abdication, avec 27 ans de services, il revint à Sélestat, sa ville natale. Baron d'empire, commandeur de la Légion d'Honneur, le corps mutilé, la tête fracassée par un éclat d'obus, mais les bras robustes, il vivra dans la rue de l'Empereur avec sa mère et sa soeur Anne Marie, muni d'une pension de 1.799 francs et d'une dotation annuelle de 1.000 francs en sa qualité de baron d'empire. La fratrie comporte une autre soeur, Marie Barbe, qui épousera Jean Adam BOECHLIN, et un frère, Louis Albert BAUDINOT (1778-1848) qui fit aussi une carrière militaire et sera chevalier de la Légion d'Honneur.

Inhumé au cimetière de la ville

Avec à leur tête le baron AMEY, Baudinot et les vieux braves de Sélestat étaient invités chaque année à un service religieux lors de l'anniversaire de la mort de Louis XVI, mais ils y allaient avec réticence car ils conservaient leur fidélité au Père la Violette. En signe de protestation silencieuse la vogue s'était répandue parmi eux d'une pipe dont le couvercle dissimulait une minuscule statuette de l'Empereur avec son légendaire bicorne. D'un coup de pouce le fumeur actionnait un mécanisme qui faisant surgir la figurine. Beaucoup de ses compagnons d'armes briguèrent de nouveaux honneurs, ployant le genou devant un nouveau maître mais lui restait fidèle à ses serments et ses convictions. A tel point qu'il dût rendre compte à un tribunal de la Restauration pour son franc-parler. La fermeté et sa noble attitude ne se démentirent point et il fut acquitté.

A partir de là, dans sa retraite alsacienne, il ne distingua que par le bien qu'il faisait autour de lui et pour les pauvres. Il s'éteignit le 27 décembre 1840, au moment où la France reçoit la dépouille de celui qu'il avait adoré comme le dieu des batailles. Il est inhumé au cimetière de Sélestat, rangée 530, tombes 10 et 11. Une rue de la cité porte son nom.

- 3) L'adjudant de zouaves KREMBSER

Rien ne prédisposait à priori Alexis KREMBSER à faire une carrière militaire. Né en 1835 à Sélestat, il est le troisième fils de Dominique KREMBSER (1804-1837), ferblantier, et de Ursule JEHL, sage-femme. Celle-ci, après la mort de son mari avait bien du mal à élever la fratrie. Quatre ans plus tard, elle se remarie avec Jean HAAS, employé au chemin de fer, qui se mettra ensuite à son compte comme marchand d'ouate. Ils habitent alors passage du Bouc, ruelle donnant dans la rue du Sel, et le nouveau ménage recevra trois nouveaux enfants. Alexis ne se voyait pas prendre la succession de son beau-père, et l'attrait des grands espaces et de l'aventure couvait en lui.

Italie, Algérie, Mexique, Froeschwiller...

A 17 ans, le 12 novembre 1852, il part à Strasbourg et contracte un engagement volontaire pour sept ans au 62ème régiment d'infanterie de ligne. C'est le début d'une aventure qui durera 26 ans. Pendant ce premier engagement il obtient le grade de sergent et recevra pour ses bons services la médaille militaire et celle d'Italie. Libéré par anticipation le 12 novembre 1859 avec un certificat de bonne conduite, il revient en Alsace et, une semaine pliuis tard reprend un nouvel engagement pour à nouveau sept ans. Cette fois il a choisi de partir en Algérie chez les Zouaves mais il lui faudra repartir à zéro et reconquérir tous les grades. Après des opérations en Algérie, il embarque pour le Mexique en juillet 1862. Il y restera trois ans et participera à de multiples batailles dont celle de Puebla où il fut fait prisonnier puis libéré quelques temps plus tard par suite d'un cartel d'échanges.

Au retour du Mexique, avec une nouvelle médaille et le grade de sergent, il regagne l'Algérie où séjourne son régiment. Réengagé de nouveau en 1866 il exercera la fonction de sergent major vaguemestre et séjourne en Algérie jusqu'au mois de juillet 1870. La guerre de 1870-71 fait rage et conduira à la défaite catastrophique de Napoléon III. Il se trouve en Alsace et participe à la bataille de Froeschwiller, celle que l'on apprenait autrefois dans les manuels d'histoire sous le nom de "Bataille de Reichshoffen". Il y fut blessé le 6 août 1870 par un éclat d'obus à la partie supérieure et interne de la cuisse gauche, puis fait prisonnier de guerre le 2 septembre 1870 à la bataille de Sedan qui marqua la fin de l'Empire. Rentré de captivité en avril 1871 il repart en Algérie et y exerce les fonctions d'adjudant-vaguemestre jusqu'à sa libération définitive en novembre 1878, après avoir été promu (1876) chevalier de la Légion d'Honneur et avoir opté pour la nationalité française.

Revenu à Sélestat, il épousera Adèle CASPAR. Le couple n'aura pas d'enfants. Ils sont inhumés tous les deux au cimetière communal, rangée 505, tombe 4.
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Monument aux morts couleur france.png
Monument aux morts

Aucun nom ne figure sur le monument aux morts de Sélestat, édifié sur la place de la République. Seule est gravée cette inscription :

AUX ENFANTS DE SÉLESTAT 1914-1918 - 1939-1945 INDOCHINE PAX ALGÉRIE
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Le carré militaire

Liste des sépultures du carré militaire de Sélestat - Français et alliés.

Guerre 1914 - 1918.

Rangée n°1 : de gauche à droite. Tombe n°1 : KNANSKI, décédé le 16/10/1918 - Russe Tombe n°2 : BALDARIGA, décédé le 16/10/1918 - Russe Tombe n°3 : GEZ, décédé le 16/10/1918 - Russe Tombe n°4 : IRVANOW, décédé le 16/10/1918 - Russe Tombe n°5 : MAZOSOW, décédé le 16/10/1918 - Russe Tombe n°6 : SKALIS, décédé le 16/10/1918 - Russe Tombe n°7 : NEMZOW, décédé le 17/10/1918 - Russe Tombe n°8 : SORAKIM, décédé le 17/10/1918 - Russe Tombe n°9 : STEPANOW, décédé le 19/10/1918 - Russe Tombe n°10 : KATIGIN, décédé le 19/10/1918 - Russe.

Rangée n°2 : de droite à gauche. Tombe n°1 : ZYGANTSCHUK, décédé le 15/10/1918 - Russe Tombe n°2 : MSCHARON Pierre, 23 ans, décédé le 15/10/1918 - Russe Tombe n°3 : LOKA Kisbzak, 35 ans, décédé le 15/10/1918 - Russe Tombe n°4 : SANSOWON Alexandre, décédé le 15/10/1918 - Russe Tombe n°5 : VOLANOWSKI Kirvl, décédé le 18/03/1919 - Russe Tombe n°6 : ADAMZIK Chromir, décédé le 03/11/1918 - Russe Tombe n°7 : MICHALSKI François, 33 ans, décédé le 23/11/1918 - Polonais Tombe n°8 : TARASOW Forny, décédé le 02/06/1918 - Russe.

Rangée n°3 : de gauche à droite. Tombe n°1 : COUPE Maurice, 20è Esc. de train T.M., décédé le 21/04/1919 - Français Tombe n°2 : BOTTIN Joseph, 47è R.I. - 3 C.M., décédé le 12/07/1919 - Français Tombe n°3 : LE GENDRE Mathurin Louis, 10è sect. d'Inf. GBD/20, décédé le 19/02/1919 - Français Tombe n°4 : CHAUVET Jean Ernest, 21è Bat. Ch. à pied, décédé le 01/04/1919 - Français Tombe n°5 : RAULT Jean Baptiste Marie, 71è R.I. Ch. R., décédé le 04/03/1919 - Français Tombe n°6 : LEDESSERT Jules Désiré, 61è R.I., 11è Cie, décédé le 05/03/1919 - Français Tombe n°7 : QUERE Jean, 248è R.I.C.H.R., décédé le 07/05/1919 - Français Tombe n°8 : BROUILLARD François, 48è R.I., 7è Cie, décédé le ? - Français Tombe n°9 : SEVIN Jules Jean Marie, 47è R.I., 10è Cie, décédé le 07/12/1918 - Français Tombe n°10 : POUZINAU Louis Paul, 32è R.A.C., 5è Cie, décédé le 07/12/1918 - Français.

Rangée n°4 : de droite à gauche. Tombe n°1 : FRYSCHKOWSKI, décédé le 23/10/1918 - Russe Tombe n°2 : MINAOW, décédé le 23/10/1918 - Russe Tombe n°3 : SUCHMANOW, décédé le 23/10/1918 - Russe Tombe n°4 : MORSCHAMOISKI, décédé le 23/10/1918 - Russe Tombe n°5 : IWANITSCHOW Radiolen, décédé le 22/10/1918 - Russe. Tombe n°6 : SMEJERN Michel, décédé le 30/06/1918 - Russe Tombe n°7 : PUNIN Andrev, décédé le 01/11/1918 - Russe Tombe n°8 : WARONOW Wasili, décédé le 01/11/1918 - Russe Tombe n°9 : SZMACHA Stanislas, décédé le 07/07/1940 - Polonais.

Rangée n°5 : de gauche à droite. Tombe n°1 : LETOURNEUR Alexandre, 2è R.I., 7è Cie, décédé le 31/03/1919 - Français Tombe n°2 : MALBEQUI François Jean, 110è R.A.L., 6è SNA, décédé le 01/04/1919 - Français Tombe n°3 : ANNE Léon Emile, 47è R.I., 7è Cie, décédé le 13/03/1919 - Français Tombe n°4 : CHALME Louis Armand, 136è R.I., 4è C.I.D., décédé le 08/03/1919 - Français Tombe n°5 : OLLIVIER Théophile, 47è R.I., 1ère Cie, décédé le 11/02/1919 - Français Tombe n°6 : LASALLE Joseph Marie, 47è R.I., C.H.R., décédé le 14/03/1919 - Français Tombe n°7 : STEUN Jean, 71è R.I., 1er C.M., décédé le 15/03/1919 - Français Tombe n°8 : RIOT Francis Marie, 13è Hussards, 1er Esc., décédé le 15/02/1919 - Français Tombe n°9 : GUET Fernand, 10è R.A.C., 1ère Cie, décédé le 11/02/1919 - Français Tombe n°10 : PARISSOT Louis, 85è R.A.C., 14è Cie, décédé le 16/02/1919 - Français.

Rangée n°6 : de droite à gauche. Tombe n°1 : JONES Simon, né le 21/08/1878, décédé le 23/07/1918 - Anglais Tombe n°2 : HYNDS Frédéesk, né le 07/08/1895, décédé le 23/07/1918 - Anglais Tombe n°3 : HATTON Arthur, né le 28/10/1898, décédé le 17/09/1918 - Anglais Tombe n°4 : JAMES Mac Carthy, né le 15/06/1896, décédé le 07/07/1918 - Anglais Tombe n°5 : WILLIAMS Charles, né le 23/05/1892, décédé le 02/07/1918 - Anglais Tombe n°6 : MAGEE Hugh, né le 04/08/1889, décédé le 27/09/1918 - Anglais Tombe n°7 : KEW Georges, né le 03/11/1897, décédé le 06/10/1918 - Anglais.

Rangée n°7 : de gauche à droite. Tombe n°1 : CORDAT André, 198è R.I., 12è Cie, décédé le 20/12/1918 - Français Tombe n°2 : CHEVALLIER Georges, 29è R.I.T., 11è Cie, décédé le 18/12/1918 - Français Tombe n°3 : HAMEL Jules, 137è Inf., 3è Cie, décédé le 29/03/1919 - Français Tombe n°4 : GUICHARD Julien, 136è R.I., 6è Cie, décédé le 27/02/1919 - Français Tombe n°5 : GAUTHIER Pierre Paul, 7è R.A., 5è Cie, 3è Bie, décédé le 04/03/1919 - Français Tombe n°6 : FRAPART Gustave Marie Alfred, 20è Esc. du tr., T.M. 175, décédé le 01/12/1918 - Français Tombe n°7 : BOUTRAIS Ange Marie, 136è R.I., 1ère Cie, décédé le 31/03/1919 - Français Tombe n°8 : RIEHL Georges, décédé le 25/11/1918 - Français Tombe n°9 : LIEHN Georges, décédé le 14/11/1914 - Français Tombe n°10 : COELSCH Albert, décédé le 13/10/1918 - Français.

Rangée n°8 : de droite à gauche. Tombe n°1 : BULLOCK Albert, décédé le 02/08/1918 - Anglais Tombe n°2 : MOORE James, décédé le 31/06/1918 - Anglais Tombe n°3 : HODDINOT Ernest, décédé le 30/06/1918 - Anglais Tombe n°4 : BURRELL, 28 ans, décédé le 21/11/1918 - Anglais Tombe n°5 : PAGE Walter, décédé le 07/11/1918 - Anglais Tombe n°6 : RAMSON François Cirée, décédé le 23/11/1918 - Anglais.

Rangée n°9 : de gauche à droite. Tombe n°1 : VOILET Armand Eugène Louis, 32è R.A.C., 7è Cie, décédé le 19/11/1918 - Français Tombe n°2 : PAQUET Armand Emilien, 32è R.A.C., 1er C.R., décédé le 04/12/1918 - Français Tombe n°3 : TRESORIER Théodore, décédé le 08/11/1918 - Français Tombe n°4 : BOUSQUET François Jacques Joseph, 173è R.I., 8è Cie, décédé le 10/12/1918 - Français Tombe n°5 : CHAUVIERE Eugène Isidore, 32è N.A.C., 2è S.M.A., décédé le 09/12/1918 - Français Tombe n°6 : PLEVEN Jean Louis, 47è R.I., décédé le 03/03/1919 - Français Tombe n°7 : GIRAULT Aimé Emile, décédé le 30/03/1919 - Français Tombe n°8 : LE BOUCHER Eugène, décédé le 21/03/1919 - Français Tombe n°9 : LEONRIER Eugène, décédé le 01/02/1919 - Français Tombe n°10 : GAUTHIER Auguste Albert, décédé le 06/12/1918 - Français.

Rangée n°10 : de droite à gauche. Tombe n°1 : HEIKLIN Fino, décédé le 19/11/1918 - Finlandais Tombe n°2 : JUCHKENEWITSCH Alexandre, décédé le 04/12/1918 - Russe Tombe n°3 : ADAMSCHIK, décédé le 31/10/1918 - Russe Tombe n°4 : DRATSCHOW, décédé le 23/10/1918 - Russe Tombe n°5 : PANZIGHEW Daniel, décédé le 02/10/1918 - Russe Tombe n°6 : SEMGANSKI, décédé le 20/10/1918 - Russe Tombe n°7 : KLERKOW, décédé le 20/10/1918 - Russe Tombe n°8 : WASON, décédé le 24/10/1918 - Russe.

Rangée n°11 : de gauche à droite. Tombe n°1 : CORBEL François, 10è R.A.C., 4è S.N.A., décédé le 19/02/1919 - Françsis Tombe n°2 : GAVEAU Albert, 48è R.I., 5è Cie, décédé le 12/02/1919 - Français Tombe n°3 : ROUCHI Henri Gabriel, 6è Génie, décédé le 21/02/1919 - Français Tombe n°4 : MILLION Marcel, 47è R.I., 9è Cie, décédé le 22/02/1919 - Français Tombe n°5 : BRIAND Joseph, 10è R.A.C., décédé le 25/01/1919 - Français Tombe n°6 : QUERE François, décédé le 14/12/1918 - Français.

Rangée n°12 : de droite à gauche. Tombe n°1 : KUTANIK, décédé le 18/10/1918 - Russe Tombe n°2 : IWANOW, décédé le 18/10/1918 - Russe Tombe n°3 : SCHURON, décédé le 25/10/1918 - Russe Tombe n°4 : SCHUTTEIJOW, décédé le 18/10/1918 - Russe Tombe n°5 : PHIOLATOW, décédé le 20/10/1918 - Russe Tombe n°6 : KABANZOW, décédé le 20/10/1918 - Russe Tombe n°7 : FRANCISZEK - AZWARE, décédé ? - Polonais Tombe n°8 : LANDIS René, né le 11/04/1917 à Sélestat, décédé le 06/01/1944 à Stettin (bombard.)

Rangée n°13 : de gauche à droite. Tombe n°4 : MOREAU Henri, 330è R.I., 5è Cie, décédé le 01/05/1940 - Français Tombe n°8 : ?? Tombe n°11 : BAVEAU Eugène, décédé le 17/01/1940 - Français.

Rangée n°14 : de droite à gauche. Tombe n°1 : FURST Adolphe, 229è R.I., 18è Cie, décédé le 20/09/1914 - Français Tombe n°2 : JOSSE Prosper, 136è R.I., 2è Cie, décédé le 20/02/1919 - Français Tombe n°3 : FILLAUD Rodolphe, 68è R.I., décédé le 09/11/1918 - Français Tombe n°4 : ROYN Gabriel, 19è R.I.B.A.G.G.K., décédé le 16/06/1918 - Français Tombe n°5 : HAYES Louis, 14è Esc. de tr., 14è Cie, décédé le 14/02/1919 - Français.

Rangée n°15 : de droite à gauche : Tombe n°1 : MOMAT François, 22è R.I., de Roanne, décédé le 22/08/1914 - Français Tombe n°2 : BOUQUET Joseph Henri, 22è R.I., 4è Cie, décédé le 19/08/1914 - Français.

Document aimablement fourni par la Mairie de Sélestat. Service des cimetières.
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Recherches généalogiques.png À savoir pour vos recherches généalogiques

Horaires d'ouverture de la mairie

Horaires Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche
Matin 8 h 30 - 12h 8 h 30 - 12h 8 h 30 - 12h 8 h 30 - 12h 8 h 30 - 12h - -
Après-midi 13 h 30 - 17 h 30 13 h 30 - 17 h 30 13 h 30 - 17 h 30 13 h 30 - 17 h 30 13 h 30 - 17 h 30 - -
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Mairie
Adresse : 9, place d’Armes - 67604 SÉLESTAT

Tél : 03 88 58 85 00 - Fax : 03 88 82 90 71

Courriel : Contact

Site internet : Site officiel

GPS : 48.260278° / 7.455° (GoogleMaps) ou Cassini / Satellite / IGN / Cadastre (Géoportail)

Commentaire :

Source : L'annuaire Service Public & Mairie (Octobre 2017)

  • La mairie annexe du Heyden, 13, rue Franz Schubert, est ouverte les mêmes jours et aux mêmes heures. Téléphone : 03 88 08 69 72.

Archives & dépouillements des registres paroissiaux et d'état civil

État civil récent

État civil ancien, registres paroissiaux et d'état civil

Les registres d'état civil de Sélestat sont consultables en ligne sur le site des Archives départementales du Bas-Rhin : Adeloch

Les recensements sont également consultables en ligne sur le site Ellenbach : Ellenbach

Une salle de lecture est aussi à disposition du public, aux archives municipales de Sélestat, comprenant 8 places. Les chercheurs y sont admis les mardi et jeudi après-midi, de 14 heures à 17 heures.

Pour des informations plus pointues n'hésitez pas à consulter le Blog de Sélestat, le blog de Association Mémoires de Sélestat sur ce Site, et la Bibliothèque humaniste de Sélestat sur ce Site

Recherches généalogiques anciennes à Sélestat

Pictos recherche.png Article détaillé : Recherches généalogiques anciennes à Sélestat ...

Archives notariales

Remarques

  • Sélestat était au centre géographique de la Décapole. Située au centre de la province, sur la rive ouest de l'Ill navigable, la ville est la seule à avoir eu une corporation des bateliers. Sa situation particulière fait que les délégués des dix villes s'y réunissent souvent. De plus, la ville conserve les archives de l'alliance dans un coffre dont Haguenau et Colmar détiennent chacun une clé.
  • Il existe une transcription dactylographiée des droits de bourgeoisie consultable aux Archives municipales.


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Nuvola apps bookcase.png Bibliographie

  Histoire architecturale et anecdotique de Sélestat - Tome I
  Histoire architecturale et anecdotique de Sélestat - Tome II
  Histoire architecturale et anecdotique de Sélestat - Tome III

Livres de référence

  • L'humanisme à Sélestat, Paul ADAM, imprimerie Alsatia, Sélestat, 1978.
  • L'émigration des Alsaciens et des Lorrains du XVIIIe au XXe siècle, Normann LAYBOURN, tomes I et II, Association des Publications près les Universités de Strasbourg, Strasbourg, 1986. ISBN 2-86820-736-4 (édition complète).
  • L'option et l'émigration des Alsaciens-Lorrains (1871-1872), Alfred WAHL, Association des Publications près les Universités de Strasbourg, Strasbourg, 1974, Ed. Ophrys, Paris. ISBN 2-7080-0407-7.

Sur Geneanet
(des exemplaires sont en consultation libre aux archives municipales de Sélestat, car les liens ci-dessous ne peuvent être utiles qu'à ceux qui désireraient acquérir ces ouvrages.) et bien d'autres publications, dont les annuaires des Amis de la Bibliothèque humaniste, et le Nouveau Dictionnaire de Biographie Alsacienne.

Alexandre DORLAN 1 et Alexandre DORLAN 2


Sur Google Books

  • Qui êtes-vous ? - Volume 3 - C. Delagrave
  • Histoire religieuse de Sélestat - Paul Adam - Ed. Alsatia Sélestat 1975. 3 tomes.
  • Manuel complet du voyageur en France et en Belgique - Jean-Marie-Vincent Audin - Ed. Maisonneuve, 1854
  • Revue d'Alsace - Ed. Strasbourg 1836

Voir aussi.png Voir aussi (sur Geneawiki)

Pictos recherche.png Article détaillé : Sélestat - Tranches de vie et anecdotes tirées des archives

Logo internet.png Liens utiles (externes)

Référence.png Notes et références

  1. Annuaire 2009 - Les Amis de la Bibliothèque humaniste de Sélestat, p. 195,196
  2. https://gw.geneanet.org/lepope?lang=fr&iz=27&m=N&v=bild+dit+beatus+rhenanus&t=N []


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Cet article a été mis en avant pour sa qualité dans la rubrique "Article de la semaine" sur l’encyclopédie Geneawiki.