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== Claude Auguste CORDELET ==
== Claude Auguste CORDELET ( - 1793)==
 
Au mois d’avril 1774, M. CORDELET, natif de Fontaine-Française, est nommé curé de Chalindrey. L’acte le plus important de son administration est la réception des reliques de Saint-Vital. Maître Jean-Baptiste FOURCAULT, religieux de l’ordre de Saint-François, grand ornithologiste du duc de Parme et de Plaisance, membre des académies savantes de Paris, Lyon, Boulogne, oncle de M. CORDELET, s’étant transporté à Rome lors de la tenue du conclave dans lequel Pie VI fut élu souverain pontife à obtenu de sa sainteté le corps entier de Saint-Vital martyr, pour être envoyé en France et déposé en l’église paroissiale de Saint-Gengoulf du bourg de Chalindrey.
 


Ces précieuses reliques ayant été enchâssées et transportées depuis Rome jusqu’à Langres, en l’année 1775, ont été remises d’abord entre les mains de Monseigneur de la LUZERNE, évêque de Langres qui les a ouvertes et visitées puis reconnues avec l’exactitude et les formalités acquises, il les a conservées dans l’église du séminaire jusqu’au 1<sup>er</sup> avril 1777. En ce jour, 3, fête de Pâques, CORDELET accompagné de Messieurs les curés et chapelains de Saint-Amâtre et du Séminaire, suivis d‘une foule nombreuse de Langres, se sont présentés portant sur des brancards, la châsse renferment les reliques de Saint-Vital.
Au mois d’avril [[1774]], M. CORDELET, natif de [[21277 - Fontaine-Française|Fontaine-Française]], est nommé curé de [[52093 - Chalindrey|Chalindrey]]. L’acte le plus important de son administration est la réception des reliques de Saint-Vital. Maître Jean-Baptiste FOURCAULT, religieux de l’ordre de Saint-François, grand ornithologiste du duc de Parme et de Plaisance, membre des académies savantes de Paris, Lyon, Boulogne etc, oncle de M. CORDELET, s’était transporté à Rome lors de la tenue du conclave dans lequel Pie VI fut établi souverain pontife, à obtenu de sa sainteté le corps entier de Saint-Vital martyr, pour être envoyé en France et déposé en l’église paroissiale de Saint-Gengoulf du bourg de [[52093 - Chalindrey|Chalindrey]].


Ces précieuses reliques ayant été enchâssées et transportées depuis Rome jusqu’à [[52269 - Langres|Langres]], en l’année [[1775]], ont été remises d’abord entre les mains de Monseigneur de la LUZERNE, évêque de [[52269 - Langres|Langres]], qui les a ouvertes, visitées et reconnues avec l’exactitude et les formalités requises, et les a conservées dans l’église du séminaire jusqu’au 1{{er}} avril [[1777]]. En ce jour, 3, fête de Pâques, CORDELET accompagné de Messieurs les curés des villages voisins à la tête de leurs paroisse s’est transporté en ordre de procession jusqu’au delà du village de [[52 - Corlée|Corlée]] ou Messieurs les curés et chapelains de Saint-Amâtre et du Séminaire, suivis d‘une foule nombreuse de [[52269 - Langres|Langres]], se sont présentés portant sur des brancards, la châsse renferment les reliques de Saint-Vital.


Après les saluts et témoignages de reconnaissance rendus, le sacré dépôt fut reçu par le curé de Chalindrey qui rapporta le corps dans sa paroisse au chant des hymnes et des cantiques et le dépose dans l’église au milieu d’un concours de gens de tous âges et de tous sexes, de toute condition, en présence de MM. VOISIN curé de Rosoy, BRUGNONCE vicaire de Chaudenay, HUYOT curé de Corgirnon, TRESSE curé de Torcenay, VENNIER vicaire de Culmont, BOUREL curé prieur de Saint-Vallier, AGNUS curé de Corlée, GALLIER curé prieur de Balesmes, DURANT curé des Loges et plusieurs autres. Un autel fut fait exprès pour exécuter une ordonnance de M. de la LUZERNE et aujourd’hui encore les Saintes reliques y reposent.
Après les saluts et témoignages de reconnaissance rendus, le sacré dépôt fut reçu par le curé de [[52093 - Chalindrey|Chalindrey]] qui rapporta le saint corps dans sa paroisse au chant des hymnes et des cantiques et le déposa dans l’église du dit lieu au milieu d’un concours de gens de tous âges, de tous sexes et de toutes conditions, en présence de MM. VOISIN curé de [[52242 - Haute-Amance|Rosoy]], BRUGNONCE vicaire de [[52119 - Chaudenay|Chaudenay]], HUGOT curé de [[52 - Corgirnon|Corgirnon]], TRESSE curé de [[52492 - Torcenay|Torcenay]], VANNIER vicaire de [[52155 - Culmont|Culmont]], ECUREL curé prieur de [[52457 - Saint-Vallier-sur-Marne|Saint-Vallier]], AGNUS curé de [[52 - Corlée|Corlée]], GALLIER curé prieur de [[52 - Balesmes-sur-Marne|Balesmes]], DURANT curé du [[52374 - Le Pailly|Pailly]], GREPINET vicaire de [[52375 - Palaiseul|Palaiseul]], POPON vicaire de [[52539 - Violot|Violot]], CAUBLOT curé des [[52290 - Les Loges|Loges]] et plusieurs autres.


Un autel fut fait exprès pour exécuter une ordonnance de Monseigneur de la LUZERNE et aujourd’hui encore les Saintes reliques y reposent.


Lorsque l’église de Chalindrey fut enrichie de ce précieux trésor, on vit de toute part accourir les infirmes, les malades, les affligés et un grand nombre s’en retournèrent guéris ou soulagés comme en fond foi les ex-veto que l’on voyait suspendre aux murs de la chapelle. Maintenant que la révolution a passé parmi nous, on voit moins d’étrangers qu’autrefois, mais la dévotion à Saint-Vital est toujours très grande à Chalindrey.
Lorsque l’église de [[52093 - Chalindrey|Chalindrey]] fut enrichie de ce précieux trésor, on vit de toute part accourir les infirmes, les malades, les affligés et un grand nombre s’en retournèrent guéris ou soulagés comme en fond foi les ex-votos que l’on voyait suspendus aux murs de la chapelle.


Maintenant que la révolution a passé parmi nous, on voit moins d’étrangers qu’autrefois, mais la dévotion à Saint-Vital est toujours très grande à [[52093 - Chalindrey|Chalindrey]].


La châsse est restée intacte jusqu’en 1792. Alors le curé intrus osa l’ouvrir, brisa le vase qui contenait le sang du Saint Martyr mais il n’eut pas la hardiesse de toucher aux ossements, ils sont encore tels que M. LUZERNE les a placés. Les évêques qui se sont succédés sur le siège de Langres vont visiter les reliques mais sans toucher au sceau du Cardinal qui n’a pas encore été rompu. L’inscription gravée sur le marbre blanc et la châsse elle-même ont été envoyés à Rome, il n’y a rien de remarquable dans la façon, amis, ce sont des témoins d’une époque peu éloignée de nous si l’on considère les dates mais déjà fort anciennes si l’on fait attention aux choses qui se sont accomplies et au changement qui ont eu lieu dans les mœurs de la société.
La châsse est restée intacte jusqu’en [[1792]]. Alors le curé intrus osa l’ouvrir, brisa le vase qui contenait le sang du Saint Martyr, mais il n’eut pas la hardiesse de toucher aux ossements, ils sont encore tels que Monseigneur de la LUZERNE les a placés.


Les évêques qui se sont succédés sur le siège de [[52269 - Langres|Langres]] ont visité les reliques, mais sans toucher au sceau du Cardinal qui n’a pas encore été rompu.


On voit que M. CORDELET remplissait exactement les devoirs de son ministère témoin de plusieurs réhabilitations de mariages, entre autre de celui de Christophe METTRIER et de Marie THYRION qui sans le savoir étaient parents au 4<sup>ème</sup> degré. Les registres font mention de la bénédiction d’une croix de Chappigny faite le 23 bre 1783 par M. CORDELET avec autorisation expresse de M. de la LUZERNE. Toute la paroisse assistait à la cérémonie et M. TASSEL qui n’était pas encore prêtre en a signé le procès verbal. On ignore aujourd’hui l’endroit où cette croix était érigée.
L’inscription gravée sur le marbre blanc et la châsse elle-même ont été envoyées de Rome, il n’y a rien de remarquable dans la façon, mais ce sont des témoins d’une époque peu éloignée de nous, si l’on considère les dates mais déjà fort anciennes si l’on fait attention aux choses qui se sont accomplies et aux changements qui ont eu lieu dans les mœurs de la société.


On voit que M. CORDELET remplissait exactement les devoirs de son ministère, témoin de plusieurs réhabilitations de mariages, entre autre de celui de Christophe METTRIER et de Marie THYRION qui sans le savoir étaient parents au 4{{ème}} degré.


Cette même année résidait à Chalindrey François Martial LEROYER-GARON-DE-FONTENAY capitaine de dragon, chevalier des ordres de Saint-Lazare et de N.C. du Mont-Carmel, marié à Armande Louise Angélique de LOPES-DE-LA-FARE, personne à Chalindrey n’a pu me renseigner sur la présence à Chalindrey de ce noble personnage qu’on ne trouve ni avant ni après cette époque. Au baptême de Charlotte Juste Angélique Catherine Clémentine, sa fille, on voit apparaître pour parrain un maréchal de France.
Les registres font mention de la bénédiction d’une croix de Champigny faite le 23 novembre [[1783]] par M. CORDELET avec autorisation expresse de Monseigneur de la LUZERNE. Toute la paroisse assistait à la cérémonie et M. TASSEL qui n’était pas encore prêtre en a signé le procès verbal. On ignore aujourd’hui l’endroit où cette croix était érigée.


Cette même année résidait à [[52093 - Chalindrey|Chalindrey]] François Martial LEROYER Baron de Fontenay, capitaine de dragons, chevalier des ordres de Saint-Lazare et de Notre-Dame du Mont-Carmel, marié à Armande Louise Angélique de LOPES-DE-LA-FARE. Personne jusqu'à aujourd'hui n’a pu me renseigner sur la présence à [[52093 - Chalindrey|Chalindrey]] de ce noble personnage qu’on ne trouve ni avant, ni après cette époque. Au baptême de Charlotte Juste Angélique Catherine Clémentine, sa fille, on voit apparaître pour parrain un Maréchal de France.


Cependant, depuis la séparation de Culmont, M. CORDELET pouvait suffire à la besogne, il n’avait point de vicaire résidant. Les vicaires de Chalindrey demeurant à Culmont furent MM. VENNIER du 16 avril 1774, PROVENCHERE en 1783, HUGENIN en 1785, SOUMIER en 1786, TESTEVIDE en 1789. Mais en 1787, M. CORDELET étant tombé malade, fit venir son neveu, M. DECOURCELLES prêtre du diocèse qui administra la paroisse en qualité de vicaire desservant depuis de septembre jusqu’au mois de novembre.
Cependant, depuis la séparation de Culmont, M. CORDELET pouvait suffire à la besogne, il n’avait point de vicaire résidant. Les vicaires de [[52093 - Chalindrey|Chalindrey]] demeurant à Culmont furent MM. VENNIER du 16 avril [[1774]], PROVENCHERE en [[1783]], HUGUENIN en [[1785]], SOMMIER en [[1786]], TESTEVIDE en [[1789]].


Mais en [[1787]], M. CORDELET étant tombé malade, fit venir son neveu, M. DECOURCELLES prêtre du diocèse qui administra la paroisse en qualité de vicaire desservant depuis de septembre jusqu’au mois de novembre. L’année suivante il reparaît comme délégué et administre la paroisse depuis le 4 février [[1788]] jusqu’au 2 mai [[1789]] ; il fait toutes les fonctions de curé, cependant les actes paraissent écrits de la main de M. CORDELET, à la fin il ne prend plus de titre et signe : prêtre du diocèse.


L’année suivante il reparaît comme délégué et administre la paroisse depuis le 4 février 1788 jusqu’au 2 mai 1789 ; il fait toutes les fonctions de curé, cependant les actes paraissent écrits de la main de M. CORDELET, à la fin il ne prend plus de titres et signe : prêtre du diocèse. Le 15 bre 1789, mourut dans la maison de Chalindrey, M. TASSEL avocat au parlement baillage et présidial de Langres, Bailly du bailliage du Pailly et dépendant, lieutenant de Chalindrey. Il fut enterré le lendemain au cimetière de Saint-Martin. Au convoi assistait M. l’abbé TASSEL, diacre, fils du défunt, M. MESSAGER qui devint plus tard curé de Noidant-le-Rocheux et M. l’abbé PIGNARD chef de la psalette de Saint-Martin de Langres.
Le 18 octobre [[1789]], mourut dans la maison de [[52093 - Chalindrey|Chalindrey]], M. TASSEL avocat au parlement baillage et présidial de [[52269 - Langres|Langres]], Bailly du bailliage du Pailly et dépendances, lieutenant de [[52093 - Chalindrey|Chalindrey]]. Il fut enterré le lendemain au [[52093 - Le cimetière Saint-Martin - Chalindrey|cimetière de Saint-Martin]]. Au convoi assistait M. l’abbé TASSEL, diacre, fils du défunt, M. MESSAGER qui devint plus tard curé de [[52355 - Noidant-le-Rocheux|Noidant-le-Rocheux]] et M. l’abbé PIGNARD chef de la psalette de Saint-Martin de [[52269 - Langres|Langres]].


Le 22 décembre [[1789]], un grand crime fut commis à [[52093 - Chalindrey|Chalindrey]]. On trouva assassiné dans sa maison Anne BENOIST veuve de François REGNIER, sage-femme âgée de 80 ans. On eut de très forts soupçons, mais, les preuves manquant, les auteurs de ce meurtre ne furent punis que par la justice de Dieu et le jugement de l’opinion qui poursuit leur mémoire ainsi que celle de leurs enfants.


Le 22 bre 1789, un grand crime fut commis à Chalindrey. On trouva assassiné dans sa maison Anne de BENOIEST veuve de Fois REGNIER, sage-femme âgée de 80 ans. On eut de très forts soupçons, mais les preuves manquantes les auteurs de ce meurtre ne furent punis que par la justice de Dieu et le jugement de l’opinion qui poursuit leur mémoire ainsi que celle de leurs enfants. M. CORDELET, par suite de son âge et de ses infirmités ne pouvait plus se passer de vicaire, son neveu ne demeurait plus avec lui depuis un an, il fut donc obligé de prendre un autre prêtre. Monsieur MESSAGER, jeune prêtre de Corlée, fut désigné pour remplir les fonctions de vicaire à Chalindrey. Il ne resta que quelques jours, entré en exercice le 23 mai 1790, il en sort le 1er juin. Monsieur [[52093 - Prêtre - François Rémi TASSEL - Chalindrey|François Rémi TASSEL]] le remplaça le 6 juin 1790 comme prêtre sans titre et dès le mois d’août il est nommé vicaire.
M. CORDELET, par suite de son âge et de ses infirmités ne pouvait plus se passer de vicaire, son neveu ne demeurait plus avec lui depuis un an, il fut donc obligé de prendre un autre prêtre. Monsieur MESSAGER, jeune prêtre de [[52 - Corlée|Corlée]], fut désigné pour remplir les fonctions de vicaire à [[52093 - Chalindrey|Chalindrey]].


Il ne resta que quelques jours, car entré en exercice le 23 mai [[1790]], il en sort le 1{{er}} juin. Monsieur [[52093 - Prêtre - François Rémi TASSEL - Chalindrey|François Rémi TASSEL]] le remplaça le 6 juin 1790 comme prêtre sans titre et dès le mois d’août il est nommé vicaire.


Les temps alors étaient mauvais, les idées révolutionnaires marchaient vite faisant invasion dans le peuple, le gouvernement décréta une religion de l’état, une église nationale à laquelle on exigeât le serment de tous les curés sous peine d’exportation ou même de mort. On proposa donc cet unique serment à M. CORDELET qui fidèle à ses principes, refusa de le prêter. Il fut alors forcé de quitter sa paroisse pour se retirer à Fontaine-Française son pays natal, après 1793 il rendit son âme à Dieu. Après le départ de M. CORDELET le 8 septembre 1793, le nommé Pierre Augustin BACQUIN curé intrus s’empara de la paroisse. Il rédigea 15 actes dont le premier est du 14 bre 1792 et le dernier du 15 novembre de la même année. Il signa encore plusieurs fois comme témoin prenant le titre de ministre catholique. Enfin après avoir scandalisé la paroisse pendant quelques mois, il fut forcé de partir pour l’armée où il resta jusqu’en mars 1796. Il n’osa plus alors se présenter à Chalindrey ou M. TASSEL l’ancien vicaire était installé. Il cherche et obtient une place de précepteur par l’entremise de M. NAIGEAN son beau-frère, marchand de moutarde à Dijon mais ayant été convaincu d’avoir volé la recette, il fut condamné aux galères ou il mourut.
Les temps alors étaient mauvais, les idées révolutionnaires marchaient vite, faisant invasion dans le peuple. Le gouvernement décréta une religion de l’état, une église nationale à laquelle on exigeât le serment de tous les curés sous peine d’exportation ou même de mort. On proposa donc cet unique serment à M. CORDELET qui, fidèle à ses principes, refusa de le prêter. Il fut alors forcé de quitter sa paroisse pour se retirer à Fontaine-Française son pays natal ([[1792]]). Son exil ne fut pas de longue durée, car moins d’un an après, en [[1793]], il rendit son âme à Dieu.


 
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Claude Auguste CORDELET ( - 1793)

Au mois d’avril 1774, M. CORDELET, natif de Fontaine-Française, est nommé curé de Chalindrey. L’acte le plus important de son administration est la réception des reliques de Saint-Vital. Maître Jean-Baptiste FOURCAULT, religieux de l’ordre de Saint-François, grand ornithologiste du duc de Parme et de Plaisance, membre des académies savantes de Paris, Lyon, Boulogne etc, oncle de M. CORDELET, s’était transporté à Rome lors de la tenue du conclave dans lequel Pie VI fut établi souverain pontife, à obtenu de sa sainteté le corps entier de Saint-Vital martyr, pour être envoyé en France et déposé en l’église paroissiale de Saint-Gengoulf du bourg de Chalindrey.

Ces précieuses reliques ayant été enchâssées et transportées depuis Rome jusqu’à Langres, en l’année 1775, ont été remises d’abord entre les mains de Monseigneur de la LUZERNE, évêque de Langres, qui les a ouvertes, visitées et reconnues avec l’exactitude et les formalités requises, et les a conservées dans l’église du séminaire jusqu’au 1er avril 1777. En ce jour, 3, fête de Pâques, CORDELET accompagné de Messieurs les curés des villages voisins à la tête de leurs paroisse s’est transporté en ordre de procession jusqu’au delà du village de Corlée ou Messieurs les curés et chapelains de Saint-Amâtre et du Séminaire, suivis d‘une foule nombreuse de Langres, se sont présentés portant sur des brancards, la châsse renferment les reliques de Saint-Vital.

Après les saluts et témoignages de reconnaissance rendus, le sacré dépôt fut reçu par le curé de Chalindrey qui rapporta le saint corps dans sa paroisse au chant des hymnes et des cantiques et le déposa dans l’église du dit lieu au milieu d’un concours de gens de tous âges, de tous sexes et de toutes conditions, en présence de MM. VOISIN curé de Rosoy, BRUGNONCE vicaire de Chaudenay, HUGOT curé de Corgirnon, TRESSE curé de Torcenay, VANNIER vicaire de Culmont, ECUREL curé prieur de Saint-Vallier, AGNUS curé de Corlée, GALLIER curé prieur de Balesmes, DURANT curé du Pailly, GREPINET vicaire de Palaiseul, POPON vicaire de Violot, CAUBLOT curé des Loges et plusieurs autres.

Un autel fut fait exprès pour exécuter une ordonnance de Monseigneur de la LUZERNE et aujourd’hui encore les Saintes reliques y reposent.

Lorsque l’église de Chalindrey fut enrichie de ce précieux trésor, on vit de toute part accourir les infirmes, les malades, les affligés et un grand nombre s’en retournèrent guéris ou soulagés comme en fond foi les ex-votos que l’on voyait suspendus aux murs de la chapelle.

Maintenant que la révolution a passé parmi nous, on voit moins d’étrangers qu’autrefois, mais la dévotion à Saint-Vital est toujours très grande à Chalindrey.

La châsse est restée intacte jusqu’en 1792. Alors le curé intrus osa l’ouvrir, brisa le vase qui contenait le sang du Saint Martyr, mais il n’eut pas la hardiesse de toucher aux ossements, ils sont encore tels que Monseigneur de la LUZERNE les a placés.

Les évêques qui se sont succédés sur le siège de Langres ont visité les reliques, mais sans toucher au sceau du Cardinal qui n’a pas encore été rompu.

L’inscription gravée sur le marbre blanc et la châsse elle-même ont été envoyées de Rome, il n’y a rien de remarquable dans la façon, mais ce sont des témoins d’une époque peu éloignée de nous, si l’on considère les dates mais déjà fort anciennes si l’on fait attention aux choses qui se sont accomplies et aux changements qui ont eu lieu dans les mœurs de la société.

On voit que M. CORDELET remplissait exactement les devoirs de son ministère, témoin de plusieurs réhabilitations de mariages, entre autre de celui de Christophe METTRIER et de Marie THYRION qui sans le savoir étaient parents au 4e degré.

Les registres font mention de la bénédiction d’une croix de Champigny faite le 23 novembre 1783 par M. CORDELET avec autorisation expresse de Monseigneur de la LUZERNE. Toute la paroisse assistait à la cérémonie et M. TASSEL qui n’était pas encore prêtre en a signé le procès verbal. On ignore aujourd’hui l’endroit où cette croix était érigée.

Cette même année résidait à Chalindrey François Martial LEROYER Baron de Fontenay, capitaine de dragons, chevalier des ordres de Saint-Lazare et de Notre-Dame du Mont-Carmel, marié à Armande Louise Angélique de LOPES-DE-LA-FARE. Personne jusqu'à aujourd'hui n’a pu me renseigner sur la présence à Chalindrey de ce noble personnage qu’on ne trouve ni avant, ni après cette époque. Au baptême de Charlotte Juste Angélique Catherine Clémentine, sa fille, on voit apparaître pour parrain un Maréchal de France.

Cependant, depuis la séparation de Culmont, M. CORDELET pouvait suffire à la besogne, il n’avait point de vicaire résidant. Les vicaires de Chalindrey demeurant à Culmont furent MM. VENNIER du 16 avril 1774, PROVENCHERE en 1783, HUGUENIN en 1785, SOMMIER en 1786, TESTEVIDE en 1789.

Mais en 1787, M. CORDELET étant tombé malade, fit venir son neveu, M. DECOURCELLES prêtre du diocèse qui administra la paroisse en qualité de vicaire desservant depuis de septembre jusqu’au mois de novembre. L’année suivante il reparaît comme délégué et administre la paroisse depuis le 4 février 1788 jusqu’au 2 mai 1789 ; il fait toutes les fonctions de curé, cependant les actes paraissent écrits de la main de M. CORDELET, à la fin il ne prend plus de titre et signe : prêtre du diocèse.

Le 18 octobre 1789, mourut dans la maison de Chalindrey, M. TASSEL avocat au parlement baillage et présidial de Langres, Bailly du bailliage du Pailly et dépendances, lieutenant de Chalindrey. Il fut enterré le lendemain au cimetière de Saint-Martin. Au convoi assistait M. l’abbé TASSEL, diacre, fils du défunt, M. MESSAGER qui devint plus tard curé de Noidant-le-Rocheux et M. l’abbé PIGNARD chef de la psalette de Saint-Martin de Langres.

Le 22 décembre 1789, un grand crime fut commis à Chalindrey. On trouva assassiné dans sa maison Anne BENOIST veuve de François REGNIER, sage-femme âgée de 80 ans. On eut de très forts soupçons, mais, les preuves manquant, les auteurs de ce meurtre ne furent punis que par la justice de Dieu et le jugement de l’opinion qui poursuit leur mémoire ainsi que celle de leurs enfants.

M. CORDELET, par suite de son âge et de ses infirmités ne pouvait plus se passer de vicaire, son neveu ne demeurait plus avec lui depuis un an, il fut donc obligé de prendre un autre prêtre. Monsieur MESSAGER, jeune prêtre de Corlée, fut désigné pour remplir les fonctions de vicaire à Chalindrey.

Il ne resta que quelques jours, car entré en exercice le 23 mai 1790, il en sort le 1er juin. Monsieur François Rémi TASSEL le remplaça le 6 juin 1790 comme prêtre sans titre et dès le mois d’août il est nommé vicaire.

Les temps alors étaient mauvais, les idées révolutionnaires marchaient vite, faisant invasion dans le peuple. Le gouvernement décréta une religion de l’état, une église nationale à laquelle on exigeât le serment de tous les curés sous peine d’exportation ou même de mort. On proposa donc cet unique serment à M. CORDELET qui, fidèle à ses principes, refusa de le prêter. Il fut alors forcé de quitter sa paroisse pour se retirer à Fontaine-Française son pays natal (1792). Son exil ne fut pas de longue durée, car moins d’un an après, en 1793, il rendit son âme à Dieu.

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