21637 - Tichey

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Tichey
Informations
Pays Portail-regionalisme-FRA.png    France
Département 21 - Blason - Côte-d'Or.png    Côte-d'Or
Métropole
Canton Blason Brazey-en-Plaine-21103.png   21-04   Brazey-en-Plaine

Blason Seurre-21607.png   21-34   Seurre (Ancien canton)

Code INSEE 21637
Code postal 21250
Population 211 habitants (2016)
Nom des habitants
Superficie 688 hectares
Densité 30.67 hab./km²
Altitude Mini : 181 m
Point culminant 187 m
Coordonnées
géographiques
47.01361° / 5.284722° (GoogleMaps) Cassini
Satellite / IGN / Cadastre (Géoportail)
Localisation (avant 2015)
21637 - Carte administrative - Tichey.png
          Arrondissement                 Canton                 Commune      ?
Section Tableau : Modifier

Histoire.png Histoire de la commune

Les noms de rues (bulletin municipal décembre 1997)

Le chevalier de LORCY : Bénigne de la Folie de Lorcy est né d'une famille de marchands devenue par la suite juristes, puis fonctionnaires royaux. Il épouse la fille de Monsieur Noirot, constructeur du château de Tichey. Vous trouverez une pierre tombale au nom de cette famille à l'entrée de l'église.

La princesse de Conti : Mlle de CHAROLAIS, princesse de Conti fut la petite fille de Louis XIV et de Madame de Montespan. L'ensemble du territoire de la commune faisait autrefois partie de sa seigneurie. En 1691, son régisseur Antoine MICHAUD, représentant ses intérêts, se fait construire sa propre maison de maître à l'angle de la route de Saint Loup et de Saint Aubin.

Étienne CHAMPENOIS : né à Tichey en 1767, il s'est vu décerner le brevet de "Vainqueur de la Bastille" pour sa participation active à cet évènement national.

Historique du village

Récit de Madame Manon Hosotte-Reynaud, Conservateur honoraire aux archives nationales paru dans les bulletins municipaux de décembre 1997, juin et décembre 1998.

L'histoire d'un village est aussi importante que l'histoire d'une nation, et l'histoire de nos villages a fait l'histoire de France

On trouve écrit pour la première fois le nom de Tichey dans un recueil de chartres de l'abbaye de Cîteaux. Sans certitude absolue (le suffixe ay, ey, y ou oe signifiant toujours domaine) Tichey voudrait dire "le domaine du deutch" (du germain), ce qui n'est pas invraisemblable, puisque les romains avaient donné aux burgondes les terres qui devinrent ensuite la Bourgogne.

Donc au XIIe siècle, le village et ses terres formaient une petite unité territoriale, avec son seigneur, ses droits et sa justice. Celle-ci est appelée Seigneurie de Tichey et le restera jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.

Nous ne savons rien de ses seigneurs, ni de la façon dont Tichey et Villangrette (toujours nommés ensemble) ont été rattachés à Chaussin. Peut être la fille du seigneur de Tichey a-t-elle épousé le fils du seigneur de Chaussin ; peut être le seigneur de Tichey est-il parti pour la croisade et n'en est-il pas revenu, comme Guillaume seigneur de Franxault qui, s'étant "croisé" laissa tout son bien à la Chartreuse de Champmol à Dijon.

Le plus drôle, c'est que tout séparait Tichey et ses habitants, des habitants de Chaussin et Saint Loup (nota : Villangrette est un hameau de Saint Loup). Les premiers étaient burgondes et le type nordique y dominait; ils bâtissaient en pisé, en brique et en colombages comme dans la vallée de la Saône, tandis que de l'autre côté de la Sablonne, ils étaient trapus et bruns, bâtissaient en pierre, et les uns et les autres n'ont jamais cessé de se chamailler à propos de tout, droits communaux, troupeaux, ...

La seigneurie de Chaussin, devenue marquisat de Chaussin avec François 1er, appartenait à l'origine aux comtés de Chalon jusqu'à ce que, par les traités d'Évreux en 1291 et de Vincennes en 1295, Philippe le Bel conclut un arrangement secret avec le comte de Bourgogne, suzerain des comtés de Chalon, contre la promesse de marier un de ses fils avec la fille unique du comte. Pourquoi cette acquisition d'une mince bande de terre ? Parce que ce territoire repoussait vers l'est les limites du duché de Bourgogne et poussait sa pointe à l'intérieur du comté de Bourgogne (Franche Comté), plus ou moins soumis à l'influence du Saint-Empire germanique.

Ma mère se souvenait d'avoir entendu dans son enfance, les vieux paysans de Tichey dire "je vais en Empire" quand ils se rendaient à Saint Aubin. Car Chaussin était un pas en avant vers la plus précieuse des sources de revenu, le sel gemme des salines de Salins et Lons, sel gemme qui devait permettre cet impôt tant détesté la "gabelle".

Les siècles passant, les armées de la guerre de Cent Ans traversent la région et la ravagent. Les villages sont brûlés, les maisons pillés ; les épidémies achèvent le travail de la guerre. Voici les comptes de Jean de Saint Cyr, clerc du duc de Bourgogne pour 1370-1371 : les habitants de Tichey doivent au duc de Bourgogne 1 oison par couvée, mais cette recette est nulle à cause des guerres qui ont "estées" en ce pays, "ne out oye ne oison".

En 1361, Philippe de Rouvres, dernier représentant de la première dynastie des Ducs de Bourgogne, meurt sans enfants mâles. En vertu du droit féodal, le duché retourne au roi de France jusqu'en 1363, date à laquelle Jean II le Bon accorde à son 4e fils, Philippe le Hardi, notre riche duché. Philippe le Hardi sera le premier de cette lignée des "Grands duc d'Occident".

Ainsi Tichey a eu comme souverain, successivement, Philippe le Hardi et Charles le Téméraire, les deux derniers maîtres d'un empire plus étendu que celui du roi de France, leur seigneur. Quant au dernier, Charles le Téméraire, il mourut misérablement devant les murs de Nancy et son corps à moitié dévoré par les loups ne fut retrouvé qu'au lendemain de la bataille.

Ainsi s'ouvrirent deux siècles de luttes acharnées entre royaume et empire, et les malheureux habitants de nos villages en furent les victimes impuissantes. Le duché de Bourgogne retourna à la couronne de France et Marie de Bourgogne, fille unique de Charles le Téméraire, épousa Maximilien d'Autriche, qui allait devenir empereur du Saint Empire Romain Germanique. Louis XI envahit la Franche Comté, s'efforça de la ruiner, prit Dole, mis la ville à sac et la brûla. Et toutes les campagnes environnantes furent dévastées.

Sous le gouvernement des "Grands Ducs", Tichey avait été presque heureux. Ceux-ci avaient donné en douaire à leur femme, les revenus de la seigneurie de Tichey, qui fut successivement entre les mains de Marguerite de Flandre, épouse de Jean sans Peur, de Marguerite de Bavière, seconde femme de Jean sans Peur, d'Isabelle de Portugal, première femme de Philippe le Bon et enfin de Marguerite d'York, troisième femme du même Philippe le Bon ; l'une d'entre elles ayant certainement contribué à la construction de l'église.

Pour administrer Tichey, rendre la justice et lever les impôts payables deux fois par an (28 livres et un oison par couvée), la duchesse nommait un "châtelain" qui résidait à Chaussin. Ce châtelain disposait certainement d'une résidence dont j'ignore l'emplacement, mais d'après mon neveu (...) pourrait se situer à l'emplacement de la ferme de Pierre Viverge où l'on peut voir encore un étrange lacis de fossés.

Je peux vous citer les noms de ces châtelains, mais je me contenterai de citer Alvar Alphons, qui fut châtelain pour Isabelle de Portugal de 1461 à 1474.

Un peu plus tard, nous voyons que Marguerite d'York remet la moitié de l'impôt aux habitants de Tichey « pour ce qu'ils ont été brûlé les auxcuns et les autres pauvres et pupilles et moindres d'ay. ».

J'allais oublier de vous parler du moulin. Le droit de construire ou d'exploiter un moulin était un droit seigneurial ; c'était aux habitants ou au meunier lui-même d'obtenir une autorisation subordonnée au paiement d'une somme plus ou moins élevée. Ainsi en 1438, Perrenot Barnard et ses enfants payeront 61 livres et 7 sols pour utiliser un battoir et un moulin demeurant entre les deux rivières de Louhaine. Où se trouve la Louhaine ? Je n'en sais rien. Peut être est-ce l'ancien nom du Cleux ? La lecture du cadastre nous donnerait peut être une indication.

En 1490, nous voyons que Bousselange comprenait 34 feux, Grosbois 18, Seurre 226 et Tichey 37.

Je passerai sur les propriétaires qui se sont succédé après les ducs de Bourgogne. Il n'y en eut pas moins de huit, jusqu'à ce que le marquisat de Chaussin avec la seigneurie de Tichey ne tombent entre les mains de la famille de Conti. Les Conti descendaient directement de Saint Louis, comme Louis XIV. Ces changements nous montrent à quel point la frontière était incertaine entre la France et l'Empire. La guerre fut presque sans interruption jusqu'en 1674, date à laquelle Louis XIV mit définitivement la main sur la Franche Comté. La paix fut mal acceptée par les Comtois, cependant elle fut proclamée en 1679 et s'installa enfin après des siècles de pillages et de combats.

Hélas ! La situation des habitants de Tichey était si désolante qu'ils auront beaucoup de peine par la suite à remonter la pente. Pour survivre, ils empruntaient aux marchands de Seurre et à ceux de Chalon ; le prêt était consenti sur un an, les champs servant de gage. Si la récolte était bonne, on remboursait. Mais si l'année était mauvaise, si quel qu'autre malheur s'abattait sur le paysan, au bout d'un an ou deux suivant le contrat, alors sa terre devenait propriété du prêteur et le paysan "manouvrier".

Peu à peu, les terres de Tichey, comme dans d'autres villages, passèrent en d'autres mains. C'est ainsi que les Noiret entre autres, originaires de Seurre, et peut être descendants de ce Jean Noiret qui fut prévôt à Tichey en 1386, se trouvèrent les plus importants propriétaires de la seigneurie.

Il faut bien comprendre ici, que le fait d'être propriétaire et de construire un château ne faisait en rien de Monsieur Noiret, le seigneur de Tichey. Les droits seigneuriaux et les impôts allaient au seigneur de droit féodal, en l'occurrence la famille de Conti. On assiste précisément à la façon dont sous l'Ancien Régime, se faisait l'élévation sociale : le marchand enrichi envoyait son fils dans une école de droit; le fils muni d'une licence ou d'un doctorat entrait dans un corps de l'administration royale; parlement, chambre des comptes, grenier à sel, etc. et à partir de certaines charges acquérait la noblesse; noblesse enviée sans doute par vanité, mais surtout parce qu'elle dispensait des impôts et du logis des gens de guerre. La noblesse était personnelle, mais si pendant trois générations de père en fils, la même famille avait exercé la même charge, elle devenait héréditaire.

C'est ainsi que Monsieur Noiret, conseiller à la cour des comptes de Dijon, fit construire en 1692 une maison en briques roses, plus petite d'un bon tiers que le bâtiment actuel, en même temps qu'Étienne Michaud, intendant de Mademoiselle de Charolais, princesse de Conti, élevait cette belle maison qui se trouve à l'angle de la route de Saint Loup (...).

Devant l'église se trouve encore la dalle funéraire de Pierre Antoine Michaud, qui est probablement son fils, et administra Tichey pendant la Révolution de 1789.

En 1724, Monsieur Noiret, toujours en vie, pose la première pierre pour la construction de la nouvelle nef de l'église, ou plutôt, c'est sa femme qui pose la première pierre « sous la seconde augine du côté de la rue. ».

Le 4 décembre 1721, jour de la Sainte Barbe, fut fondue à Dole, à deux heures après minuit, une cloche dont la marraine était Madame de la Folye née Catherine Noiret.

En effet, la fille de Monsieur Noiret avait épousé, sans doute à Dijon car son mariage ne figure sur aucun registre paroissial Bénigne de La Folye de Lorcy. Les La Folye étaient des gens de Seurre, d'abord marchands, puis juristes, puis fonctionnaires royaux.

Les La Folye s'étant installés au château, ils le font agrandir; on y installe une belle grille de fer forgé qui sert encore d'entrée, et toutes les fenêtres des étages sont garnies de garde-corps également en fer forgé. Pendant ce temps, dans l'église, on bouche la grande baie gothique derrière l'autel et on la remplace par le grand retable qu'on voit encore, sauf que la peinture centrale a été remplacée par une statuette peu artistique de Saint Pierre patron de l'église. Il existait une chapelle de Saint Claude, peut-être le petit autel où figure un très laid Sacré-cœur.

La vie continue donc entre naissance et décès. Mademoiselle de Charolais meurt en 1753 et le marquisat de Chaussin est vendu à la barre du palais de Paris au comte de Poly, brigadier des armées du roi en 1756.

Les La Folye sont toujours à Tichey, où l'on dénombre en 1762 : 24 laboureurs, 1 cabaretier, 2 tisserands, 1 maréchal ferrant, 1 charron, 31 manouvriers et 31 pauvres.

Vient la Révolution ; plus de marquisat; les cadres de l'administration deviennent flottants, Tichey revient à la Côte-d'Or et St Loup au Jura. Les querelles entre les deux villages continuent de plus belle.

Les La Folye sont encore là et bien que Monsieur de La Folye ait été suspecté d'émigration, ils ont traversé les difficultés du moment sans ennuis apparents.

Puis vers 1855 (la date exacte se trouve sur le contrat de vente) veuve Madame de La Folye, née Ganay, vend à Madame de Bouclans. Et c'est alors que le château est pour la première fois défiguré. Madame de Bouclans, recouvre les charmants petits bâtiments qui contenaient cuisine, celliers et à l'étage les chambres du personnel par cette affreuse construction appelée le chalet. À sa mort la propriété est vendue par les héritiers à Monsieur Parisot, négociant en vins à Beaune, qui achève de détruire l'aspect initial du château: les murs sont crépis, les tuiles remplacées par des ardoises et surtout, les garde-corps en fer forgé disparaissent.

En 1894, c'est mon grand-père GUYE qui achète le château et son parc, mais non les terres qui sont dispersées et pour finir en 1939, mon beau-frère le Docteur Roussel devient propriétaire.

Vous voyez que l'histoire de Tichey est riche et je n'en ai donné que la trame. Vous avez là un riche choix de vocables. Mais nous en avons de plus proches. Madame Ducharne, la centenaire ou presque, que tout le monde aimait, Monsieur Girard le maire et cet étonnant facteur, le père Tanière, qui encore bien après la fin de la guerre 14-18, faisait deux fois par jour et à pied, la route de Saint Aubin à Tichey.

Ma longue histoire vous aura peut-être ennuyé, cependant l'histoire d'un village est aussi importante et aussi riche que celle d'une nation. Tout ce que je vous raconte là, s'appuie sur des documents d'archives.

Je sais qu'à Tichey, beaucoup s'intéressent au passé. Vous pouvez leur communiquer ma lettre.

nota: Madame Reynaud née Manon Hosotte s'est éteinte au printemps 2011, elle avait 104 ans !

Héraldique

Histoire administrative

  • Département - 1801-2023 : Côte-d'Or
  • Arrondissement - 1801-2023 : Beaune
  • Canton - 1801-2015 : Seurre, 2015-2023 : Brazey-en-Plaine

Résumé chronologique :

  • 1801-.... :

Patrimoine.png Patrimoine bâti

Église Saint-Pierre

Vue d'ensemble
Parvis


Croix

Repère géographique.png Repères géographiques


Démographie.png Démographie

Année 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
Population 410 391 405 463 - 471 473 475 455 431
Année 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
Population 438 420 453 432 392 387 374 337 330 301
Année 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
Population 277 237 241 229 230 209 186 204 191 185
Année 1982 1990 1999 2006 2011 2016 2021 - - -
Population 195 187 172 184 215 211 - - - -

Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.

Cf. : EHESS - Fiche Cassini, INSEE 2006, 2011, 2016.

Illustrations - Photos anciennes.png En photos

Familles notables.png Notables

Les maires

Prénom(s) NOM Mandat Observations
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Jean-Marc GIRARDOT 03/2001 - 2014  
François VARIOT 2014 - (2020) Né le 01/03/1966.  

Cf. : Mairesgenweb

Les notaires

Prénom(s) NOM Période Observations
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- -  

Les curés

Prénom(s) NOM Période Observations
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Ressources généalogiques

Dépouillements d'archives

Documents numérisés

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Cimetières


Informations pratiques

Horaires d'ouverture de la mairie

Horaires Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche
Matin - - - - - - -
Après-midi - - - - - - -
Commune.png

Mairie
Adresse : - 21250 TICHEY

Tél : - Fax :

Courriel :

Site internet :

GPS : 47.01277778° / 5.28388889° (GoogleMaps) ou Cassini / Satellite / IGN / Cadastre (Géoportail)

Commentaire :

Source : L'annuaire Service Public ()

Associations d'histoire locale

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