21103 - Brazey-en-Plaine

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Brazey-en-Plaine
Blason Brazey-en-Plaine-21103.png
Informations
Pays Portail-regionalisme-FRA.png    France
Département 21 - Blason - Côte-d'Or.png    Côte-d'Or
Métropole
Canton Blason Saint-Jean-de-Losne-21554.png   21-29   Saint-Jean-de-Losne
Code INSEE 21103
Code postal 21470
Population 2457 habitants (1999)
Nom des habitants Les Brazéens
Superficie 2555 hectares
Densité 96.16 hab./km²
Altitude de 179 m à 202 m
Point culminant 202 m
Coordonnées
géographiques
05°13'02" E / 47°08'06" N
Localisation (avant 2015)
21103 - Brazey-en-Plaine carte administrative.png
          Arrondissement                 Canton                 Commune      ?
Section Tableau : Modifier

Histoire.png Histoire de la commune

Antiquité

Le site de Brazey en Plaine fut très anciennement occupé, situé qu'il est sur l'axe Saône-Rhône, l'une des plus anciennes voies de communication de l'humanité. L'emplacement est assez propice à la vie humaine, la terre y est bonne, encore que l'agriculture, aux époques anciennes ait été handicapée par le caractère inondable du lieu. La Saône et tous les autres cours d'eaux, avant l'époque moderne qui les a tous canalisés à des degrés divers, avait un cours capricieux et variable. Ajoutons à cela les nombreuses guerres dues au caractère très disputé de ce territoire frontalier, et nous verrons que nos ancêtres n'ont pas eu la vie idyllique que nous pourrions leur imaginer quand nous regardons les merveilleux paysages champêtres du Brazey actuel.

Un auteur de l'antiquité, Eumène, parlant de notre région, écrivait au quatrième siècle (cité par Nathalie Descourvières) : " On dit certes que cette plaine fut autrefois prospère en un temps où les soins de la culture ne se relâchaient pas, et où chacun sur sa terre maintenait libres d'obstacles les fossés assurant l'évacuation des eaux". Une telle citation est très émouvante pour celui qui, à l'époque moderne encore, a vu les champs et chemins de Brazey presque tous bordés de fossés, et a observé combien les cultivateurs se préoccupent de "curer" les fossés qui bordent leurs champs.

Des fouilles archéologiques y ont révélé, en direction d'Aubigny, au lieudit La Cognée, une ancienne nécropole gallo-romaine, des restes de buchers funéraires ainsi que des cippes funéraires sculptées ; nous connaissons ainsi le nom de quelques très anciens habitants : un certain Commodus, pater patriae, pose le pied sur le globe en signe de souveraineté ; la tombe la plus récente, en 235 après Jésus-Christ, est celle de Julie Mammée.

Cette nécropole porte des indices de destruction volontaire que M. PROTAT (qui a fouillé le site en 1849) attribue aux Germains lors de la première invasion des Gaules. Les fouilles de M. PROTAT furent complétées par des découvertes involontaires faites en labourant.

Le nom originel du village est Brasiacum ; l'étymologie voudrait donc qu'il trouve son origine dans la "villa" gallo-romaine d'un certain Brasius. ; une autre forme ancienne, Braseium, viendrait d'un mot gaulois et suggèrerait l'idée de marécage.

Moyen-Age

Le village dépend des Ducs de Bourgogne, dont l'administration est centralisée.

Un important château en constitue le cœur. Il n'en reste rien aujourd'hui, mais plusieurs documents anciens permettent de savoir qu'il se situait quelque part sur la petite rivière nommée la Biètre.

Les châtelains de Brazey sont des fonctionnaires que l'autorité ducale nomme, mute, renvoie, et dont elle contrôle les comptes de près.

Ces comptes constituent d'ailleurs une part importante des sources aujourd'hui disponibles pour l'historien local. Ils sont fort bien tenus même si, sur la couverture du compte de 1398, le clerc des comptes Adrien PASTE se laisse aller à écrire quelques vers remarqués par Nathalie Descourvières :

"A ce joli mois de mai,
Que tout verdoye,
Suis d'amour plus en esmay
Que ne souloye.
Pour un matin me levai
A ce joli mois de mai."'

Brazey est une châtellenie d'importance. Le village fait un peu figure de chef-lieu, plus que Saint-Jean-de-Losne, qui, ayant obtenu des libertés communales, ne joue plus un grand rôle dans le système ducal de quadrillage du territoire.
Brazey, au contraire, domine la région. Les Ducs de Bourgogne y séjournent à plusieurs reprises. Il fournit en partie les poulets de leur table, les faucons de leur oisellerie et les chevaux de leurs écuries. La "gruerie" (exploitation des forêts) est assez importante pour justifier l'établissement d'un compte séparé en 1381.
Brazey est administré avec soin par les Duchesses de Bourgogne, dont elle constitue le domaine particulier et qui y possèdent des haras. On peut encore voir, près de l'église, une grosse maison de briques qui est considérée comme un rendez-vous de chasse de Marguerite de Bourgogne, femme de Louis X le Hutin.

De plus, le village compte pour beaucoup dans l'approvisionnement en grains du duché de Bourgogne. Au XIVe siècle, le village abrite un grenier ducal dont ses comptes font mention.

Du fait de cette administration centralisée aucune grande famille nobiliaire n'est à noter. Cependant, le territoire est quadrillé par des maisons fortes et mottes féodales, fortifications de proximité qui avaient chacune à sa tête un "chevalier" (en latin : miles). Ces modestes refuges n'ont pas connu la gloire, et c'est par un travail patient de recoupement de nombreuses sources (une mentions dans les comptes des Ducs de Bourgogne, une révélation de l'archéologie aérienne par exemple) que Nathalie Descourvières en a situé quelques uns. Elle a trouvé des indices de la motte de Pont Hemery " à huit cent mètres au sud-ouest du clocher de l'église, à l'intersection du chemin de Pont-Hemery à Aubigny et du ruisseau de Biètre", et peut même préciser que les fossés de cette motte étaient doubles et remplis d'eau.

En 1297 et 1303, des actes des Ducs de Bourgogne sont datés de leur "maison de Braisey".

On note les dates suivantes :
1337 : début de la Guerre de Cent Ans.
1348 : peste noire.
1360 : seconde peste.
1368 : le château de Brazey aux mains des Grandes Compagnies.
1375 : Brazey compte 233 "feux" (familles), dont 7 feux francs, 132 feux serfs, 44 feux "misérables".
1376 : Brazey compte 224 "feux".
1431 : Brazey compte 121 "feux", dont 19 "solvables", 32 "misérables", 70 "pôvres et mendiants".
1470 : Brazey compte 168 "feux".
1477 : chute de Charles le Téméraire ; la Bourgogne (dont Brazey) est rattachée au Royaume de France.

La démographie nous montre la très grande stabilité de certaines familles ; dans des recensements de 1416, 1470, 1543, on trouve déjà certains noms appartenant à des généalogies brazéennes modernes : Péchinot, Thomas, Gardet/Gardey, Le Rouhier/Royer, Royenet/Ruynet, Niquet, Pautier, Mal Girard/Maugirard, François.

Le hameau de Pont-Aymery/Pont Hemeri existe déjà, mais il est traité comme un village séparé.

La condition la plus répandue, pour le paysan, est une forme atténuée de servage appelée "mainmorte" ; la particularité de ce statut est d'être attachée à la terre et non à la personne ; un paysan qui cultive une terre de mainmorte ne peut ni la vendre ni la léguer hors du village ; s'il meurt sans enfants, elle revient au seigneur ; l'avantage, c'est que ces terres ne sont pas chères puisqu'il n'y a pas de concurrence extérieure au village pour les demander quand elles se libèrent ; l'inconvénient, c'est que le statut de la mainmorte tend à se généraliser : il suffit d'être à la recherche d'une terre pas chère pour tomber dans cette forme de semi-servage.

Outre la distinction entre serfs et "francs" (personnes libres), une autre distinction est à faire entre le paysan qui possède des moyens de labour et de charoi d'une part ("laboureur"), et, d'autre part, le pauvre "manouvrier", qui peut posséder ou louer quelques bouts de terre mais qui doit emprunter chevaux et charrettes, à ses voisins plus à l'aise, en échange de travaux agricoles car il n'a pas d'argent, et qui est en permanence redevable et méprisé.
La triste condition du "manouvrier" est encore problématique au XIXe siècle, comme le signale Rémy-Joseph François, dans un de ses contes, intitulé Au pistolet ou à l'arme blanche, il met en scène Eugénie, manouvrière, et le Tiercelet, laboureur. Eugénie arrête le cheval du Tiercelet pour lui demander de labourer son petit champ. Or, elle n'a pas encore fini de rembourser en travail les labours de l'année précédente. Outré de son audace, le Tiercelet lui répond par deux coups de fouet.

Cette distinction intéressera le généalogiste d'aujourd'hui, car les actes qui concernent ses ancêtres paysans apporteront souvent la précision de savoir s'ils traitent d'un "laboureur" ou d'un "manouvrier".

La description de la vie économique de la région ne serait pas complète si l"on omettait de parler du commerce. Nous sommes à deux pas de Saint-Jean-de-Losne, port fluvial d'importance, plaque tournante du système des grandes foires. Marchands italiens et autres animent la région, et sont bien connus des villageois.

Enfin, nous sommes à quelques kilomètres de l'abbaye de Citeaux.

Renaissance

Il s'agit encore d'une période de malheurs. De 1584 à 1587, la peste dévaste la Bourgogne, précédant de peu les guerres de religion. Appelés par les chefs protestants, les Allemands mettent le pays à feu et à sang. Les catholiques ne sont pas plus tendres ; la Bourgogne a un gouverneur ligueur, mais cela n'empêche pas le Duc de Nemours, pourtant du même parti, d'assiéger Brazey et de prendre le château ; les Ligueurs pressurent tant et si bien la Bourgogne que Dijon, bien que catholique, décide de se rallier à Henri IV.

Guerre de Trente Ans

En 1635, Mathias Galas, duc de Lucera, met le siège devant Saint-Jean de Losne pour le compte de l'Empereur d'Autriche ; son armée se monte à 80000 hommes, l'affaire est très sérieuse, et Paris lui même tremble de voir sauter ce verrou. L'héroïsme des habitants de Saint Jean de Losne a raison des assaillants, avec l'aide d'une inondation bien venue.

Brazey participe à la défense de Saint Jean de Losne par des impôts et des corvées. Elle loge les troupes des marquis de Granna et de Saint Martin. Elle est victime, comme le reste de la région, d'un raid meurtrier des Croates de Forkatz, qui incendient granges et fermes. La guerre de Trente Ans achève la destruction du château de Brazey.

La délivrance victorieuse de Saint Jean de Losne fait mémoire dans la région. Tous les cinquante ans, à Brazey, une grande fête la commémore : c'est la Galasse, ainsi nommée, par dérision, d'après Mathias Galas. Les habitants du village rejouent la bataille en costumes d'époque.

Un rapport administratif établi par P. Comeau pour la période 1643-1644 "d'après la visite des feux du bailliage de Dijon après la bataille de Rocroy" (ADCO B 11554) décrit Brazey en ces termes :

" Nous sommes allés au village de Brazey dépendant du domaine du Roy et engagé à la dame duchesse d'Elbeuf. Le rôle de 1644 s'élève à 2000 livres et à 130 personnes, entre icelles 43 veuves. Ils ont juré et affirmé n'y avoir que cinq laboureurs, le reste étant manouvriers, qui gagnent leur vie au mieux qu'ils peuvent. Et, ayant été conduit par tout le village, avons reconnu qu'il peut y avoir soixante habitations, tant bonnes que mauvaises.

Nous a été affirmé par les procureurs que, journellement, plusieurs personnes s'en vont, tant à cause des grandes dettes de la communauté que de ce que la plupart s'étaient retirées audit lieu à cause des guerres...

Ils ont été fort incommodés par l'armée impériale, qui brula 49 maisons et granges, comme ils nous l'ont fait apparoir. Et sont journellement inquiétés par les garnisons de Saint Jean de Losne, qui leur font faire quantité de corvées. Durant l'année même, ils ont payé 200 livres pour l'entretènement des chevaux-légers, qui y étaient l'année passée, par impôt fait par M. d'Orgères, intendant. Et furent encore imposés à 500 livres pour un trou qui fut fait aux murailles dudit Saint Jean de Losnes"'

Nous ignorons qui est cette dame duchesse d'Elbeuf, qui a des intérêts économique au village. En tous cas, elle n'exerce pas le pouvoir politique.

XVIIIème et XIXème siècles

Décidé par un édit de Louis XV en 1773, le creusement du canal de Bourgogne débute deux ans plus tard et s'achève en 1860 après de nombreuses interruptions et difficultés.

Le canal constitue encore aujourd'hui un élément fort du paysage brazéen, et il contribua longtemps à son économie, donnant un village un caractère plus industriel que ce que donne à penser la première impression de paysage très villageois.

L'une des principales plaintes figurant dans les cahiers de doléances de Brazey concerne le canal de Bourgogne, dont le creusement est vécu comme une catastrophe par la population : les champs sont coupés en leur milieu, les ponts qui seraient nécessaires ne sont pas construits ; même quand ils proposent d'en construire à leurs frais, les habitants se voient menacer d'amendes.

A noter, le 6 décembre 1824, une inondation dramatique.

Le champ de vision des Brazéens s'élargit, parfois un peu de force, car les guerres de la révolution et de l'Empire, ainsi que l'aventure coloniale prélèvent au village leur lot de chair à canon. Elles frappent les imaginations, et Rémy-Joseph François a noté plusieurs surnoms villageois inspiré par ces aventures lointaines : l'Artilleur, le Gabier, le Père la Guèdloup (la Guadeloupe), le Cafre (peuplade d'Afrique), le Came (du Cameroun), le Tapioca (plante coloniale). Les aventures plus tranquilles ont aussi leur place dans les esprits, puisque c'est le père Carmille, garde champêtre, qui observe en faisant sa tournée les vestiges de la nécropole gallo-romaine que fouillera M. Protat.

La guerre de 1870 et la défaite provoquent un profond traumatisme. L'armée de Bourbaki (française), défaite et dépenaillée, a traversé le village. Des troupes allemandes logent dans les fermes. D'importants combats ont eu lieu au village voisin de Nuits Saint Georges, où plus d'un Brazéen achète son vin depuis des temps immémoriaux, et le transport des tonneaux devient indissociable d'une visite du champ de bataille sur les pas du vigneron, qui montre les impacts de balles dans les rues mêmes de Nuits. Cette dernière circonstance impressionne particulièrement. On en parlera longtemps dans les familles.

La défaite amène à Brazey l'Alsacien Alfred Marchal, qui installe une usine au Champ de Maisons, le mythique Tissage, donnant ainsi une toute autre dimension à l'industrialisation de Brazey.

Héraldique

Écartelé en sautoir : au premier de gueules à l'étoile de huit rais d'or, au deuxième d'or au fer de lance renversé de sable, au troisième d'or au couteau renversé de sable recourbé la pointe à dextre, au quatrième de gueules à la rose d'or.

Contes et légendes: quand les Zeppelins survolaient Brazey-en-plaine

Quand Rémy Joseph FRANCOIS écrit sur ses souvenirs patoisants [1] de Brazey dans les années soixante, utilisant les histoires de café, il est loin de se douter que deux décennies plus tard l’écrivain allemand Günther Grass évoquera lui aussi dans une nouvelle [2] le mythique Zeppelin survolant la Bourgogne -- concurrent, pour l’aspect croisière, des grands paquebots transatlantiques.

Il est frappant de noter que les deux histoires convergent pour fonder sans nul doute possible la véracité du survol de Brazey*, les deux récits évoquant le Zeppelin prestigieux à basse altitude au dessus de la Côte d’Or. Dans le récit allemand toutefois, l’esquif argenté la survole en sens inverse, en route vers l’Amérique, alors qu’il vient de quitter sa base du Lac de Constance.

Le témoin mis en scène par le conteur Brazéen ne fut quant à lui épaté que par la performance hôtelière de prestige – ce qui ne compte pas pour rien au pays de la gastronomie. Petit détail d’intendance sur cette si belle machine: le chef cuisinier n’a plus rien à donner à manger à ses passagers pour le dernier repas avant l’arrivée outre-Rhin.

L’aéronef est encore emprunt d’une relative rusticité puisqu’une simple échelle de corde suffit pour le relier des nuées à la terre ferme des paysans bourguignons, laquelle, ancienne terre d’Empire, reste accueillante aux voyageurs Teutons, malgré les aléas endurés pendant la guerre de Trente ans (siège de Saint Jean de Losne déjà évoqué, à une lieue à peine).

Le chef cuisinier allemand qui descend en quête de ravitaillement se conduit en grand seigneur et parle plutôt bien le français – ambiance « la grande illusion » de Renoir. Tel un Martien, il a surgi de son engin spatial resté en vol stationnaire, pour acheter un ravitaillement de fortune à un couple de paysans en train de rassembler de l’herbe pour leur lapins, absolument médusés. Mais, de fait, l’affaire sera promptement conclue sur la base de trois lapins tout dépiautés, payés généreusement mille francs.

Nota* : D’après le terreau des récits de Rémy Joseph FRANCOIS il est possible de situer l’action à une époque équivalente à celle de la nouvelle de G. Grass, soit 1924.

Références :

[1] : Rémy Joseph FRANCOIS : "Bourgogne de naguère", Librairie Guénégaud, Paris , 1971. Tirée de la nouvelle « Un peu de beurre dans nos épinard » [2] : Günter GRASS : "Mein Jahrhundert, dtv, München, 1999. Tirée de la nouvelle "1924 « Das Kolumbusdatum stand fest »


Développement économique

Le paysage brazéen donne une impression villageoise, et les champs en occupent la plus grande surface. Cependant, la tradition industrielle est ancienne. De plus, les XVIIIe siècle et XIXe siècle voient l'arrivée de quelques familles fortunées attirées par l'agrément du lieu et qui, sans avoir le statut de "seigneurs" du village, le doteront de belles constructions (parc et château Magnin, château Dumesnil, parc et château Pottecher)

Le transport des marchandises est un élément important. Saint Jean de Losne, à quelques kilomètres, reste un port fluvial important, et le canal de Bourgogne augmente le rôle de Brazey dans le transport des marchandises. Les longues péniches, plates et noires, se succèdent, tirées par de lourds chevaux qui peinent sur le chemin de halage, protégés en partie du soleil par l'ombre des peupliers. Les auberges comportent toutes d'importantes écuries et proclament : "Ici, on loge à pied et à cheval".

Un nombre non négligeable d'usines vint s'installer en raison des avantages du lieu : grandes surfaces disponibles à bon marché, présence du canal de Bourgogne puis, d'une gare de chemin de fer. D'où une impression trompeuse : Brazey abrita plusieurs usines en dépit d'un paysage d'aspect agricole ; la population en fut souvent plus élevée qu'attendu.

Dès le XVIIIe siècle, nous trouvons une huilerie, une forge, des ateliers fabricant briques et tuiles. Le lieu où les tuiliers prennent l'argile, poétiquement appelé Champ de Maisons, conservera une tradition industrielle au fil du temps puisque c'est là que s'élèvera le tissage, et que fonctionnent toujours aujourd'hui les entreprises qui en ont pris la place.

Au XIXe siècle, la forge devient un petit haut-fourneau artisanal, vite éliminé par la concurrence. On notera que les brazéens étaient encore dénommés il y a peu les "gueules noires" à cause sans doute d'un passé, classique en Bourgogne, riche en activités sidérurgiques artisanales, la forêt abondante fournissant le combustible avec les fours à charbon de bois et le minerai venant de trous locaux, puis, vraisemblablement, quand la technique s'améliora du sud beaunois.

Une première sucrerie rachète les betteraves des paysans à un prix qu'ils jugent insuffisant. Ces paysans investissent dans une seconde sucrerie, qui élimine la première. Une distillerie valorise le sucre et complète la filière betterave/sucre/alcool. D'une façon générale, les paysans brazéens ont longtemps considéré la culture de la betterave comme la partie la plus stable de leur revenu, et ont tenté de maîtriser la filière des dérivés de cette plante. Cette culture ne fut aucunement chose improvisée. L'impulsion première fut donnée par Napoléon, suite au blocus continental : la France devait produire son sucre. On s'aperçut que cette culture réussissait fort bien à Brazey, et on l'implanta avec compétence, faisant même venir des familles du Nord, région qui avait cultivé la betterave en premier, pour profiter de leur expertise.

D'autres usines s'installent au fil du temps, dont les chocolats Lanvin (encore une façon de valoriser le sucre, donc la betterave) et le "tissage", qui fonctionna de 1898 à 1996, et qui fut un élément emblématique de la vie brazéenne. Le tissage amena au village de nombreux immigrés, d'abord vosgiens, puis de toutes origines, en dernier lieu portugais et turcs. Plus d'un généalogiste qui se demande comment ses ancêtres ont abouti à Brazey trouveront là la réponse.

Démographie.png Démographie

Année 1794 1800 1806 1820 1831 1836 1841 1846 1851 1856
Population 1 152 1 318 1 393 1 435 1 618 1 721 1 836 1 878 1 988 2 023
Année 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
Population 1 980 1 968 1 929 1 939 1 852 1 731 1 755 1 650 1 597 1 619
Année 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
Population 1 657 1 576 1 629 1 660 1 686 1 690 1 672 1 675 1 721 2 181
Année 1982 1990 1999 2006 - - - - - -
Population 2 415 2 499 2 457 2 533 - - - - - -

Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.

Cfr: INSEE & Cassini

Repère géographique.png Repères géographiques

Brazey en Plaine se situe dans la Département de la Côte d'Or et dans le canton de Saint Jean de Losne. Il importe de le pas confondre ce village avec celui de Brazey en Morvan, également dans la Côte d'Or.

Illustrations - Photos anciennes.png En photos

Les premiers Brazéens :

Moyen-Age et époque moderne :

Familles notables.png Notables

Chatelains de Brazey

Viennot MORELOT, chatelain en 1510

Antoine MORELOT, capitaine et chatelain de Brazey

Ils ont une descendance actuelle ; voir leur généalogie sur Geneanet, base d'Alain ROYER

Les maires

Prénom(s) NOM Mandat Observations
François CARLET 1790 - Premier maire  
- -  
Georges-René Tissot, - Maire en 1942  
- -  
Georges BALME - 1995  
Michel BRONIAR 1995 - 2000  
Michelle ALBERT 2000 - 2004  
Bernadette LOISEAU 2004 - 2008  
Alain GUYOT 2008 -  
- -  

Les notaires

Autres familles notables

Famille BONNIOT de SALIGNAC, propriétaires du château POTTECHER

Famillle MAGNIN, propriétaires du château MAGNIN

Famille PROTAT ; médecins, avocats, archéologue ; voir sa généalogie sur GeneaNet, base de Guy BRU

Famille MARCHAL, propriétaires du Tissage

Famille LANVIN, propriétaires de la chocolaterie ; voir sa généalogie sur GeneaNet, base de Jean Hervé FAVRE


Les titulaires de la Légion d'Honneur

Médaille - Légion d'honneur.png
Prénom(s) NOM Naissance Décès Observations
 
 

Voir les 14 notices (en renseignant simplement le lieu de naissance.)


Recherches généalogiques.png À savoir pour vos recherches généalogiques

Horaires d'ouverture de la mairie

Horaires Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche
Matin 10h à 12h 10h à 12h 10h à 12h 10h à 12h 10h à 12h
Après-midi 13h30 à 19h00 13h30 à 18h00 13h30 à 18h00 13h30 à 18h00 13h30 à 15h00
Commune.png

Mairie
Adresse : Place de l'Hôtel de Ville - BP 6 - 21470 BRAZEY-en-PLAINE

Tél : 03.80.32.00.99 - Fax : 03.80.32.00.98

Courriel : [email protected] Contact Mairie

Site internet : Site officiel

GPS : ° / ° (GoogleMaps) ou Cassini / Satellite / IGN / Cadastre (Géoportail)

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  • Vous pouvez contacter la mairie de Brazey en Plaine par téléphone : 03 80 32 00 99.
  • Courriel : [email protected]

Dépouillements des registres paroissiaux

Archives notariales

Remarques

Nuvola apps bookcase.png Bibliographie

  • COURTEPE et BEGUILLET ; Description générale et particulière du Duché de Bourgogne; Paris 1770 ; peut être lu à la bibliothèque municipale de Dijon.
  • M. PROTAT ; Rapport sur les fouilles faites le 15 septembre 1849 à Brazey en Plaine ; mémoires ; CACO 1850/51 ; seconde livraison, tome troisième.
  • Nathalie DESCOURVIERES ; Les terres d'outre-Saône au Moyen-Age ; éditions Forelle 1999.
  • Rémy-Joseph FRANCOIS ; Histoire et autres histoires de ma campagne bourguignonne (1979) ; librairie GUENEGAUD, 10 rue de l'Odéon, 75006 Paris.
  • Rémy-Joseph FRANCOIS ; Bourgogne de naguère, contes et parler du Val de Saône (1971) ; Editions F.E.R.N., librairie GUENEGAUD, 10 rue de l'Odéon, 75006 Paris.
  • Rémy-Joseph FRANCOIS ; Agriculture d'hier et d'aujourd'hui. Quelques aspects de son évolution dans un village du Val de Saône (1864 - 1968) ; Annales de Bourgogne n° 180.
  • Monique-Marie FRANCOIS ; Le Vieillard au fin sourire ; auto-édition ; 1999 ; traite en particulier de l'usine de tissage de Brazey en Plaine ; contient des photos de cippes funéraires découverts récemment et qui s'ajoutent aux découvertes de M. Protat ; peut-être lu à la bibliothèque municipale de Brazey en Plaine et aux archives départementales de la Cote d'Or.
  • Emmanuel MENETREY ; Les hommes et la vie de la chatellenie de Brazey en Plaine au XIVème siècle ; éditions Forelle, BP 16, 21850 Saint Apollinaire.
  • CCSTI Bourgogne; Les routes du fer en Bourgogne ; éditeur : Les Presses du Réel.

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