2ème Bataillon de la Drôme - 1870-1871

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Présentation

La réunion du 2e bataillon de la Drôme eut lieu, à Valence, le 18 août 1870, dans la cour de la caserne St-Félix.

Le nom des capitaines nommés à l'origine de la formation
avec l'indication de leurs compagnies respectives.
1er Compagnie M. Huz, canton du Bourg-de-Péage.
2e Compagnie M. BLACHE, canton de Chabeuil.
3e Compagnie M. DE BLOTTEFIÈRE, canton du Grand-Serre.
4e Compagnie M. FRIOL, canton de Valence.
5e Compagnie M. BAUR, canton de Romans.
6e Compagnie M. DE BEUGNY D'HAGERUE, canton de St-Donat.
7e Compagnie M. BERTHÉ, canton de St-Jean-en-Royans.
8e Compagnie M. EMERY, canton de St-Vallier.

Les effectifs

Les effectifs de chaque compagnie variaient de 300 à 325 hommes ; ce qui était énorme pour un seul capitaine, ne pouvant espérer d'être secondé utilement, par des lieutenants et des sous-lieutenants qui n'avaient pas la moindre teinte des exigences du métier.

Les rations

Au 1er octobre, les rations étaient ainsi déterminées :

  • Pain, 1 kilogramme,
  • Biscuit, 740 grammes.
  • Sel, 20 grammes.
  • Viande fraiche, 180 grammes.
  • Viande de conserve, 150 grammes.
  • Lard, 150 grammes.
  • Riz, 100 grammes.
  • Café, 16 grammes.
  • Sucre, 21 grammes.

Alcool

  • Vin, 25 centilitres.
  • Eau-de-vie, 6 centilitres 1/4.

Pour les chevaux

  • Foin, 3 kilog. 500 grammes.
  • Avoine, 4 kilog. 500 grammes.

Le 2 e Bataillon de la Drôme au Siege de Paris

Direction Paris

Le 8 septembre 1870 — Ce fut donc sous la direction du capitaine Blache, que le 2e bataillon prit la route de Paris.
Dès la veille, M. le capitaine de Blottefière et M. le lieutenant de Sieyès étaient partis pour préparer les logements.

Une reconnaissance du côté de Neuilly-sur-Marne. (6 octobre 1870)

Le texte du rapport officiel :

Ce matin une reconnaissance faite en avant du fort de Nogent par trois compagnies du bataillon de la Drôme et un peloton de spahis, s'est heurtée presque à la sortie du village de Neuilly-sur-Marne contre des avant-postes prussiens qui se sont repliés vivement sur un petit bois où 500 hommes environ étaient embusqués ; accueillis à une petite distance par une fusillade très-nourrie, mais que le brouillard rendait peu meurtrière, nos spahis ont chargé jusqu'à la lisière du bois et tiré à bout portant.
Leur décharge a renversé une vingtaine d'hommes ; nous n'avons eu que 2 chevaux tués et 1 blessé ; nos cavaliers en se repliant sur l'infanterie n'ont pas été poursuivis.

Une reconnaissance très-hardie (20 octobre 1870)

Le texte du rapport officiel :

Hier matin une reconnaissance très-hardie a été exécutée en avant des forts de Rosny et de Nogent par les mobiles de la Drôme (commandant Balète), de la Côte-d'Or (commandant Dupuy) et du lieutenant-colonel Reille.
Notre gauche s'est avancée dans le parc du Raincy, jusqu'à la porte de Paris et de là s'est rabattue sur Villemonble qui a été fouillé en tous sens. L'ennemi a été ensuite débusqué du parc de Lauray. Pendant ce temps quelques compagnies ont gravi les pentes d'Avron, occupé tout le plateau, et tiraillé à son extrémité Est sur le poste avancé de la maison Blanche.
Notre centre, aussitôt Avron occupé, est entré dans le village du Bois de Neuilly qui était évacué. Nos tirailleurs l'ont ensuite dépassé et se sont portés sur Neuilly-sur-Marne, où l'ennemi était retranché en forces considérables.
Cette reconnaissance a permis de constater que les avant-postes prussiens occupent aujourd'hui Launay, la Maison-Blanche et Neuilly-sur-Marne, c'est-à-dire à 4 kilomètres de Nogent.
Cette nuit, à deux reprises, l'ennemi a tenté des attaques sur un poste de mobiles à Cachan ; elles ont été aisément repoussées et ont donné lieu à une vive canonnade de nos forts, dont les obus ont étéfouillés les positions ennemies de Chàtillon jusqu'à Bourg-la-Reine et l'Hay.

M. de Beugny d'Hagerue prit le commandement du 2e bataillon de la Drôme ( 11 novembre 1870)

11 novembre. — Par décret du 10 courant, M. Balète, chef de bataillon hors cadre, commandant le 2e bataillon de la Drôme, est nommé colonel de la garde-mobile pour commander les trois bataillons de la Seine-Inférieure, formant le 50e régiment, et le 2e bataillon de la Drôme.
Les élections d'un nouveau chef de bataillon auront lieu demain, 13 courant, à 9 heures et demi du matin, dans la salle du rapport. Le bureau sera formé de plusieurs capitaines, du plus ancien lieutenant, du plus ancien sous-lieutenant et présidé par le commandant.
Après l'élection, le commandant remettra son commandement au nouveau titulaire.
Cet ordre fut différé de quelques jours par suite de notre changement de résidence. Le bataillon reçut l'ordre de se mettre en route pour Asnières.
On attendit que l'installation fut complètement effectuée pour procéder à l'élection d'un commandant.
Trois candidats étaient en présence : MM. de Blottefière, de Beugny d'Hagerue et Huz. Les électeurs se composaient de tous les officiers. M. Huz, ayant retiré sa candidature, reversa ses voix sur M. de Beugny-d'Hagerue, dont le nom sortit 15 fois, contre M. de Blottefière, 7.
En conséquence, M. de Beugny d'Hagerue prit le commandement du 2e bataillon de la Drôme.

Lettre de M. le colonel Balète au commandant d'Hagerue (7 décembre 1870)

Mon cher commandant,
J'ai reçu un rapport de l'officier supérieur de ronde au sujet de la
Drôme.
C'est une satisfaction singulière pour moi de voir constater, au
milieu de la déplorable façon dont se fait le service des avant-postes,
de voir constater, dis-je, la manière exacte et rigoureuse dont il se
fait au bataillon de la Drôme.
C'est dans ce pénible et si important service des avant-postes
qu'une troupe montre sa solidité, la confiance qu'elle peut inspirer
et affirmer sa réputation.
Je n'ai pas besoin de vous dire avec quel plaisir particulier et
intime je vois le bataillon de la Drôme en possession des qualités
qui font les bonnes troupes et qui lui ont fait une place à part dans
les bataillons de la mobile.
Je vous prie de dire à votre bataillon combien je suis heureux
qu'il se fasse remarquer par sa bonne tenue.
Recevez, mon cher commandant, etc.

BALÈTE.

Société fraternelle des enfants de la Drôme, résidant à Paris (8 décembre 1870)

Paris, le 6 décembre 1870.

Cher Compatriote,
Les luttes héroïques auxquelles les soldats, les gardes mobiles et les volontaires de la Drôme avaient déjà pris part, celles auxquelles ils sont appelés à assister encore, enfin les douloureux événements qui sont venus aggraver les souffrances et les privations de ceux de nos compatriotes dont la situation, à Paris, était déjà difficile, ont inspiré la pensée de fonder notre Société de patronage et de secours.
Constituée sous le titre de Société fraternelle des Enfants de la Drôme résidant à Paris, notre Association, vous le savez, a pour objet :

  • 1er De venir en aide aux soldats, gardes mobiles et volontaires de notre département, blessés, malades, ou dans le besoin ;
  • 2e De patronner et de secourir nos compatriotes civils sans ressources, sans emploi ou sans travail à Paris ;
  • 3e De recueillir tous les renseignements pouvant intéresser les familles ;
  • 4e De signaler, soit dans les journaux, soit dans un mémorial dont la rédaction sera confiée à un écrivain de la Drôme, les noms des morts, des blessés et des prisonniers, les actes de bravoure, les brillants faits d'armes, enfin tous les épisodes historiques se rattachant à la part prise par nos vaillants soldats à la défense nationale, comme aussi tous les services importants rendus, soit au pays, soit au département, par nos compatriotes civils.

Jamais mission, assurément, ne fut plus belle, plus grande, plus utile. Aussi, pour la remplir comme il convient de le faire, notre Société aime-t-elle à compter sur le dévoué concours de tous les enfants de la Drôme.
Pénétrée de ce sentiment, l'Association, réunie en assemblée générale, a décidé, le 4 de ce mois, que chacun de ses membres serait invité à provoquer, dans le département, des souscriptions en faveur de son œuvre fraternelle. Cette invitation, nous vous l'adressons aujourd'hui, en vous priant de vouloir bien engager vos parents et vos amis à seconder, dans les localités qu'ils habitent, les généreux et patriotiques efforts de leurs concitoyens, résidant à Paris, associés dans le double but d'alléger d'honorables misères et de rendre hommage à tous les dévouements consacrés à la délivrance de la Patrie.
Agréez, cher compatriote, l'assurance de nos sentiments affectueux.
Le Président de la Société : EUGÈNE FERRAND, (Avocat, Chef de Bureau au Ministère de l'Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts, Chevalier de la Légion d'honneur.)

La bataille de Montretout (19 janvier 1871)

Le rapport de M. le commandant d'Hagerue retrace tous les faits

Le bataillon composé des 1re, 2e, 3e, 4e et 6e compagnies et de la 5e compagnie qui est venu le rejoindre vers une heure, a montré beaucoup de fermeté au feu, quoiqu'il y allât pour la première fois.
La sixième a été déployée la première en tirailleurs et a eu une excellente attitude, d'autant plus remarquable que cette compagnie, venant d'être relevée de service , était fatiguée avant l'action. La Ire compagnie, déployée presque en même temps, a montré aussi beaucoup de fermeté.
Les officiers ont tous fait leur devoir, mais je dois signaler, entre eux, ceux que j'avais avec moi. Parmi les capitaines : M. Peloux, blessé très-grièvement, dont la conduite a été digne des plus grands-éloges. Cet officier, très-remarquable à tous égards , a dirigé sa compagnie avec beaucoup d'intelligence et de sang-froid. MM. de Chaptal et Huz ont conduit leur compagnie avec beaucoup d'entrain et de vigueur.
Parmi les lieutenants, M. Michel a été tué à un poste dangereux qu'il avait lui-même demandé. M. Lafon s'est distingué tout particulièrement. M. Bérenger a montré pendant toute l'action un sang-froid et une énergie très-remarquable. MM. les docteurs Blanc et Valleix méritent aussi d'être signalés pour leur courage et leur dévouement.
Parmi les sous-officiers, le sergent-major Robert arrivé très-souffrant sur le lieu de l'action, y est resté jusqu'à la fin, secondant son capitaine et ensuite son lieutenant, quand le premier a été frappé ; le sergent-major Ollier s'est distingué par son attitude ferme et énergique. Le sergent Aubert, blessé deux fois, mérite aussi des éloges particuliers. Enfin les sergents Convert, de la ire, et Morin, de la 3e, ont tenu pendant tout le temps du combat une conduite qui les a fait distinguer.

Légion d'honneur

Quatre décorations de la Légion d'honneur sont accordées aux officiers. M. le commandant de Beugny d'Hagerue, M. de Blottefière, adjudant-major, M. Baur, capitaine de la 5e compagnie et M. le docteur Blanc, sont faits chevaliers.

Adrien PELOUX écrivait à son frère Jules

Adrien PELOUX, bâtonnier de l'ordre des avocats, marié et père de famille, s'engagea sous les drapeaux en 1870, et périt glorieusement à l'attaque du plateau de Montretout, le 19 janvier 1871. [1]

Demain ou dans peu de jours, nous allons nous battre et je sais que je resterai sur le champ de bataille. J'ai prié Huz, de Chaptal, de « Sieyes, le docteur Blanc et mon ordonnance de me faire enterrer où bon leur semblerait, mais de bien retenir le lieu et l'endroit où mon corps sera enfoui. Après la guerre, quand le calme sera revenu, tu t'adresseras à l'un d'eux, et tu viendras chercher mes restes pour les faire ensevelir à Bourg, au lieu du rendez-vous que nous nous sommes donnés. Je veux que ceux qui m'aiment aient la consolation de pouvoir prier sur ma tombe ; car je sais que c'est un grand soulagement et un grand soutien que de pouvoir prier sur la tombe de ceux qui nous ont quitté.
« Depuis le 14 septembre, date après laquelle je n'ai plus reçu de nouvelles de vous tous et d'Emilie (Mme Adrien Peloux), je ne lui ai plus écrit que par les ballons montés et des lettres très courtes, lui donnant simplement des nouvelles de ma santé, sans lui parler de nos reconnaissances ni de nos campements à Tilmont, à Montreuil et à Asnières, pour lui éviter ces émotions successives, qui donnent une fièvre continuelle sans jamais reposer l'esprit. N'est-ce pas déjà trop pour elle que la résolution que j'ai prise. Consoles-la, mon cher ami, soutiens-la dans sa douleur et fais en sorte que, par ta bonne affection, elle sente après moi, au près d'elle, comme un reflet de moi-même.
... Je n'ai rien à dire de particulier sur Jean (son fils), je t'ai assez entretenu de lui, qu'il soit honnête homme, qu'il console sa mère, c'est tout ce que je lui demande. Rappelle à tes chers enfants que je les ai priés de traiter toujours Jean comme un frère...
Adieu, ma dernière pensée sera pour Emilie et pour toi. C'est à vous deux que je laisse le soin de ma mémoire et de me garder une constante et fidèle affection...
Je t'attendrai près de ma mère et de mon père.

L'armistice est signé (28 janvier 1871)

Nous quittons Courbevoie pour aller à Auteuil. Nous sommes prisonniers !.

Le 1er février 1871, à Paris, le commandant d'Hagerue fait ses adieux au 2e bataillon de la Drôme

Au milieu des désastres qui accablent notre France bien aimée, s'il peut rester une consolation, c'est celle que donne la conscience du devoir accompli ; aussi, gémissons tous sur les malheurs qui nous frappent, mais restons calmes et dignes en attendant l'heure de la revanche qui sonnera un jour pour nous.
Enfants de la Drôme, depuis six mois vous avez enduré bien des privations, vous avez supporté de rudes fatigues sans qu'une plainte se soit échappée de vos poitrines ; devant l'ennemi comme devant la souffrance vous avez fait votre devoir, .tous ceux qui tous ont vu le reconnaissent et moi je suis heureux et fier de vous le dire.
Une triste paix va peut-être succéder à cette triste guerre, des hommes vont être choisis pour en régler les conditions difficiles ; il leur faudra disputer pied à pied la fortune, le sol, l'honneur même de la patrie ; il faut donc qu'aucun préjugé politique né les fasses dévier et que l'intérêt de la France soit leur unique but. Pénétré de ces sentiments, je vous quitte pour aller m'offrir à être l'un de ces hommes, et le pays m'acceptant, si la prolongation de la lutte était reconnue impossible, mon dévouement ne ferait pas plus défaut à l' œuvre de la paix qu'il n'a fait défaut à l'œuvre de la guerre.
D'ici à quelque temps je reviendrai partager avec vous le sort, quel qu'il soit, que la providence nous réserve ; en attendant mon retour, vous supporterez courageusement les épreuves de ces jours malheureux, vous garderez l'ordre et la discipline qui vous ont faits ce que vous êtes et là-bas, au pays, je dirai de vous : Ils sont toujours les dignes enfants de la Drôme
Votre commandant,
A. de BEUGNY D'HAGERUE.

M. le colonel Balète autorise M. Beugny d'Hagerue, commandant le 2e bataillon de la Drôme, à remettre à M. le capitaine Huz le commandement de son bataillon, afin qu'il puisse se rendre dans son département pour se présenter comme candidat à la députation aux prochaines élections.

Morts pour la Patrie

Garde Nationale Mobile du département de la Drôme

Prénom(s) NOM Naissance Décès Observations
Auguste AUBOUSSIER 21 novembre 1851
Tain-l'Hermitage
28 octobre 1870
Saint-Mandé
(Val-de-Marne)
Garde au 2e bataillon, 6e compagnie
Fils de Claude AUBOUSSIER et d'Euphrosine CHASSE
✞ Mort des suites de maladie contractée en service (variole) à l'hôpital militaire de Vincennes  
Camille BLAIN 6 octobre 1847
Anneyron
12 décembre 1870
Saint-Mandé
(Val-de-Marne)
Garde au 2e bataillon, 5e compagnie
Fils de Charles BLAIN et de Julie GERVAIS
✞ Mort des suites de maladie contractée en service (laryngite couenneuse) à l'hôpital militaire de Vincennes  
Jacques "Henry" DERLANDE 17 février 1845
Livron-sur-Drôme
19 novembre 1870
Gentilly
(Val-de-Marne)
Garde au 2e bataillon, 7e compagnie
Fils de Jacques DERLANDE et de Pauline BONNARDEL
✞ Mort à l'hospice de Bicêtre  
Jean Victor FAUROT 30 avril 1849
Saint-Barthélemy-de-Vals
13 janvier 1871
Gentilly
(Val-de-Marne)
Garde au 2e bataillon, 7e compagnie
Fils de Jean FAUROT et de Marianne BOURGUIGNON
✞ Mort à l'hôpital militaire de Bicêtre  
Aristide Eugène LACROIX 17 octobre 1849
Crépol
17 février 1871
Gentilly
(Val-de-Marne)
Garde au 2e bataillon, 5e compagnie
Fils de Vincent LACROIX et de Pétroline HECTOR
✞ Mort à l'hospice de Bicêtre  
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Nuvola apps bookcase.png Bibliographie

  • 2e Bataillon des mobiles de la Drôme. Campagne 1870-1871. Siège de Paris. Rapport adressé à M. le ministre de la guerre , par Louis Huz,... Auteur : Huz, Louis. Auteur du texte BnF Gallica - Le livre

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  1. Bulletin d'archéologie et de statistique de la Drôme v.35 1901 Auteur : Société d'archéologie et de statistique de la Drôme, Valence Edité en 1901



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