« 1er Bataillon de la Somme (1870-1871) » : différence entre les versions

De Geneawiki
Aller à la navigation Aller à la recherche
Ligne 40 : Ligne 40 :
|align="center" | 19 octobre || Le bataillon a reçu l'ordre de rentrer dans Paris et de prendre son casernement dans les baraques de la place des Invalides et du quai d'Orsay.
|align="center" | 19 octobre || Le bataillon a reçu l'ordre de rentrer dans Paris et de prendre son casernement dans les baraques de la place des Invalides et du quai d'Orsay.
|-
|-
|align="center" | 31 septembre || Ordre d'aller immédiatement  avec le 3{{e}} à l'Hôtel de Ville pour dégager le [[Gouvernement de la Défense nationale - 1870-1871|Gouvernement]]
|align="center" | 31 octobre || Ordre d'aller immédiatement  avec le 3{{e}} à l'Hôtel de Ville pour dégager le [[Gouvernement de la Défense nationale - 1870-1871|Gouvernement]]
|-
|-
|align="center" | 1{{er}} décembre|| Les nuits suivantes ont faits des rondes dans les rues de Paris
|align="center" | 1{{er}} novembre|| Les nuits suivantes, notre bataillon eut à faire des rondes dans les rues de Paris et dut s’installer à la caserne du Prince-Eugène.
|-
|-
|align="center" | {{e}} décembre||
|align="center" |4 Novembre||Nous revînmes de nouveau au quai d’Orsay pour faire définitivement partie, avec les 2{{e}} et 3{{e}} bataillons des mobiles de la Somme, du 52{{e}} régiment, sous le commandement du colonel Boucher, brigade Porion, division Corréard, corps d’armée Vinoy. Les 3{{e}}, 4{{e}} et 6{{e}} bataillons de mobiles de la Somme furent placés sous les ordres du lieutenant-colonel Arthur Danzel d’Aumont, 54{{e}} régiment.
|-
|-
|align="center" | {{e}} décembre||
|align="center" |10 Novembre|| Le 3{{e}} bataillon des mobiles de la Somme quitte notre régiment.
|-
|align="center" |13 Novembre|| Les généraux Corréard et Porion nous passaient en revue sur l’esplanade des Invalides. Les jours suivants furent très calmes, aucun évènement ne vint troubler le repos dont nous ne demandions cependant qu’à sortir
|-
|align="center" | 25 novembre || Le bataillon partit le lendemain pour occuper le petit Vanves, derrière le fort. <br> Cette nuit fut la dernière que nous devions passer dans Paris, puisqu’à partir du lendemain jusqu’à la fin du siège, nous ne quittâmes plus les tranchées sous les forts de Montrouge, Vanves et Issy. <br>L’effectif du bataillon qui était, au départ d’Abbeville, de 1,200 hommes, se trouvait réduit à 1,025 valides par suite des morts et des maladies.<br>La tranchée dans laquelle on nous installait était située un peu en avant des forts de Montrouge et de Vanves, qu’elle reliait. C’est dans ce fossé, large de 2 mètres et profond de 2 m ,50 y compris le talus, que nos mobiles fixaient leurs toiles de tente.
|-
|align="center" | 28 novembre || La mission du 3{{e}} Corps, dont nous faisions partie, avait pour objectif ce même jour le village de l’Hay, la gare aux bœufs avec simulacre de passage sur la Seine. On espérait que cette diversion attirerait de ce côté une grande partie des forces ennemies et rendrait plus facile l’opération du 2{{e}} Corps.
|-
|align="center" | 29 novembre || Dès le matin, on nous fit prendre les armes et nous allâmes nous ranger en bataille sur la route stratégique entre Châtillon et Vanves. Les troupes du général Yinoy accomplirent avec des prodiges de valeur une marche en avant, s’emparèrent de la gare aux bœufs et de l’Hay, et gardèrent le soir les positions acquises. C’était un succès relatif, mais nos pertes étaient sanglantes. On avait perdu 30 officiers et un millier d’hommes. Malheureusement, l’entreprise du Corps de Ducrot n’avait pas réussi, une crue subite de la Marne ayant empêché l’établissement des ponts. L’affaire était remise au lendemain. Nos hommes, le soir, couchaient dans les tranchées. La température s’abaissa subitement pendant la nuit; le froid devint extrêmement vif et pénétrant.
|-
|align="center" | 30 novembre || Dès l’aube, la fusillade recommença de plus belle. Le colonel Boucher m’apprit que la tactique était changée pour le 3'' Corps et que nous avions toute chance de prendre cette fois une part active à l’engagement. Au lieu de faire seulement une diversion, Yinoy, avec tout son corps d’armée, devait passer la Seine et rejoindre celui de Ducrot. Des travaux mieux dirigés sans doute permirent à Ducrot de traverser la Marne et de livrer bataille autour de Champigny. Le secours qu’il attendait du 3{{e}} Corps dans la matinée, lui fit défaut. Cette fois, ce fut Vinoy qui ne put exécuter son projet; il lui fut impossible de lancer sur la Seine les deux ponts qui devaient permettre le passage de ses troupes.
|-
|align="center" |1{{er}} décembre|| La journée fut relativement calme et consacrée pour ainsi dire d’un commun accord à relever les blessés et enterrer les morts.
|-
|align="center" | 2 décembre|| Dès l’aube, les Allemands se mettaient en mouvement et nous attaquaient sur toute la ligne à la fois, depuis Champigny jusqu’à Bry...  L’ordre fut donné
à leurs chefs de repasser la Marne et de rentrer dans Paris. La retraite se lit en bon ordre, sans être inquiétée par l’ennemi.
|-
|align="center" | 3 décembre|| Nous revînmes occuper les tranchées devant le fort de Vanves. Au milieu de la nuit du lendemain on nous faisait subitement quitter les tranchées de
Vanves pour occuper celles au-dessous du fort de Montrouge.  A chaque instant sifflaient à leurs oreilles les balles de rempart, longues de cinq à six centimètres et grosses comme le doigt. Un de nos hommes en reçut une en pleine figure.<br>En prévision de cette attaque, le colonel Boucher nous fit établir pour protéger les tranchées, des travaux de terre ; c’est pendant la nuit et sous sa direction qu’on y procédait.<br>Nous étions au milieu de décembre et jouissions d’une température un peu plus douce quand survint la petite vérole, conséquence fatale des privations et des souffrances. En quelques jours on dut évacuer sur le dépôt et dans les ambulances plus de deux cents hommes du bataillon.
|-
|align="center" | 25 décembre|| Nouvel abaissement de la température, onze degrés au-dessous de zéro, un vent violent et âpre nous glace dans les tranchées. Le soir, officiers et soldats se rendent à l’église de Montrouge pour y entendre la messe de minuit.
|-
|align="center" | 25 décembre||Une véritable pluie d’obus s’abattit subitement sur cette position nous causant les plus grandes pertes. Douze officiers et une centaine d’hommes tombèrent frappés à mort sans pouvoir se défendre. Notre artillerie répondait avec vigueur, la canonnade était étourdissante.
|}
|}



Version du 27 novembre 2020 à 09:45


Présentation

La garde mobiles du département de la Somme fut appelé à l'activité le 20 juillet 1870, dès le lendemain de la déclaration de la guerre.
Le 1er Bataillon de la Somme, arrondissement Abbeville avait pour commandant M. BOUCHER, ancien officier de cavalerie

  • 1er Compagnie : Canton d'Abbeville - Capitaine : GALTIER
  • 2er Compagnie : Canton d'Ault - Capitaine : De CACHELEU
  • 3er Compagnie : Canton de Gamaches - Capitaine : G. SCELLES
  • 4er Compagnie : Canton d'Hallencourt - Capitaine : PETIT
  • 5er Compagnie : Canton de Moyenneville - Capitaine : GAYET
  • 6er Compagnie : Canton de Nouvion - Capitaine : COULOMBEL
  • 7er Compagnie : Canton de Rue - Capitaine : BARBIER
  • 8er Compagnie : fut supprimé le 7 septembre 1870, les hommes versés dans les 7 autres compagnies. Elle avait pour Capitaine : M DELZANT

Chronologique

Dates Les faits de guerre
De fin juillet
au 9 septembre
Chaque jour, les gardes faisaient l'exercice au champ de manœuvre et la théorie dans les chambres.
Les hommes n'avaient comme uniforme qu'un pantalon, une vareuse et un képi.
Le 9 septembre Le bataillon fut réuni au champ de foire; la réforme faite, l'effectif du départ s'élèvent à 1.200 hommes y compris les officiers.
Départ pour Paris par le train, qui fut extrêmement lent, nous fûmes rendus à destination qu'après dix heures de chemin de fer.
Les Gardes mobiles furent logés chez l'habitant du quartier des Arts-et-Métiers.
Le 10 septembre Dans la matinée, les mobiles recevaient la tenue d'ordonnance, on leur remettait des vivres de campagne, une indemnité quotidienne de 1.50 fr leur était allouée.
13 septembre Revue au Champs-Elysées de toute le Garde mobile (80.000 hommes)
15 septembre Travaux de défense à la Porte Maillot
18 septembre Départ pour les Buttes Chaumont, nous devions camper et coucher sous la tente
19 septembre Les hommes furent armés de chassepots en échange du fusil à tabatière à l'Ecole Militaire
21 septembre Garde de nuits des remparts
19 octobre Le bataillon a reçu l'ordre de rentrer dans Paris et de prendre son casernement dans les baraques de la place des Invalides et du quai d'Orsay.
31 octobre Ordre d'aller immédiatement avec le 3e à l'Hôtel de Ville pour dégager le Gouvernement
1er novembre Les nuits suivantes, notre bataillon eut à faire des rondes dans les rues de Paris et dut s’installer à la caserne du Prince-Eugène.
4 Novembre Nous revînmes de nouveau au quai d’Orsay pour faire définitivement partie, avec les 2e et 3e bataillons des mobiles de la Somme, du 52e régiment, sous le commandement du colonel Boucher, brigade Porion, division Corréard, corps d’armée Vinoy. Les 3e, 4e et 6e bataillons de mobiles de la Somme furent placés sous les ordres du lieutenant-colonel Arthur Danzel d’Aumont, 54e régiment.
10 Novembre Le 3e bataillon des mobiles de la Somme quitte notre régiment.
13 Novembre Les généraux Corréard et Porion nous passaient en revue sur l’esplanade des Invalides. Les jours suivants furent très calmes, aucun évènement ne vint troubler le repos dont nous ne demandions cependant qu’à sortir
25 novembre Le bataillon partit le lendemain pour occuper le petit Vanves, derrière le fort.
Cette nuit fut la dernière que nous devions passer dans Paris, puisqu’à partir du lendemain jusqu’à la fin du siège, nous ne quittâmes plus les tranchées sous les forts de Montrouge, Vanves et Issy.
L’effectif du bataillon qui était, au départ d’Abbeville, de 1,200 hommes, se trouvait réduit à 1,025 valides par suite des morts et des maladies.
La tranchée dans laquelle on nous installait était située un peu en avant des forts de Montrouge et de Vanves, qu’elle reliait. C’est dans ce fossé, large de 2 mètres et profond de 2 m ,50 y compris le talus, que nos mobiles fixaient leurs toiles de tente.
28 novembre La mission du 3e Corps, dont nous faisions partie, avait pour objectif ce même jour le village de l’Hay, la gare aux bœufs avec simulacre de passage sur la Seine. On espérait que cette diversion attirerait de ce côté une grande partie des forces ennemies et rendrait plus facile l’opération du 2e Corps.
29 novembre Dès le matin, on nous fit prendre les armes et nous allâmes nous ranger en bataille sur la route stratégique entre Châtillon et Vanves. Les troupes du général Yinoy accomplirent avec des prodiges de valeur une marche en avant, s’emparèrent de la gare aux bœufs et de l’Hay, et gardèrent le soir les positions acquises. C’était un succès relatif, mais nos pertes étaient sanglantes. On avait perdu 30 officiers et un millier d’hommes. Malheureusement, l’entreprise du Corps de Ducrot n’avait pas réussi, une crue subite de la Marne ayant empêché l’établissement des ponts. L’affaire était remise au lendemain. Nos hommes, le soir, couchaient dans les tranchées. La température s’abaissa subitement pendant la nuit; le froid devint extrêmement vif et pénétrant.
30 novembre Dès l’aube, la fusillade recommença de plus belle. Le colonel Boucher m’apprit que la tactique était changée pour le 3 Corps et que nous avions toute chance de prendre cette fois une part active à l’engagement. Au lieu de faire seulement une diversion, Yinoy, avec tout son corps d’armée, devait passer la Seine et rejoindre celui de Ducrot. Des travaux mieux dirigés sans doute permirent à Ducrot de traverser la Marne et de livrer bataille autour de Champigny. Le secours qu’il attendait du 3e Corps dans la matinée, lui fit défaut. Cette fois, ce fut Vinoy qui ne put exécuter son projet; il lui fut impossible de lancer sur la Seine les deux ponts qui devaient permettre le passage de ses troupes.
1er décembre La journée fut relativement calme et consacrée pour ainsi dire d’un commun accord à relever les blessés et enterrer les morts.
2 décembre Dès l’aube, les Allemands se mettaient en mouvement et nous attaquaient sur toute la ligne à la fois, depuis Champigny jusqu’à Bry... L’ordre fut donné

à leurs chefs de repasser la Marne et de rentrer dans Paris. La retraite se lit en bon ordre, sans être inquiétée par l’ennemi.

3 décembre Nous revînmes occuper les tranchées devant le fort de Vanves. Au milieu de la nuit du lendemain on nous faisait subitement quitter les tranchées de

Vanves pour occuper celles au-dessous du fort de Montrouge. A chaque instant sifflaient à leurs oreilles les balles de rempart, longues de cinq à six centimètres et grosses comme le doigt. Un de nos hommes en reçut une en pleine figure.
En prévision de cette attaque, le colonel Boucher nous fit établir pour protéger les tranchées, des travaux de terre ; c’est pendant la nuit et sous sa direction qu’on y procédait.
Nous étions au milieu de décembre et jouissions d’une température un peu plus douce quand survint la petite vérole, conséquence fatale des privations et des souffrances. En quelques jours on dut évacuer sur le dépôt et dans les ambulances plus de deux cents hommes du bataillon.

25 décembre Nouvel abaissement de la température, onze degrés au-dessous de zéro, un vent violent et âpre nous glace dans les tranchées. Le soir, officiers et soldats se rendent à l’église de Montrouge pour y entendre la messe de minuit.
25 décembre Une véritable pluie d’obus s’abattit subitement sur cette position nous causant les plus grandes pertes. Douze officiers et une centaine d’hommes tombèrent frappés à mort sans pouvoir se défendre. Notre artillerie répondait avec vigueur, la canonnade était étourdissante.

Morts pour la Patrie

Prénom(s) NOM Naissance Décès Observations
Edmond Joseph BLERVAQUE 12 Mars 1844
Raimbeaucourt
(Nord)
1870
Abbeville
(Somme)
Fusilier
✞ Mort à l'hôpital  
Modeste Martin CHATELAIN 9 avril 1843
Contay
(Somme)
25 décembre 1870
Abbeville
(Somme)
Fusilier
Fils de Honoré Félix Martin CHATELLAIN et de Désirée ULLIN
✞ Mort à l'hôpital  
Pierre GANDRÉ 23 Juillet 1836
Doullens
(Somme)
1870
Abbeville
(Somme)
Fusilier
✞ Mort à l'hôpital  
- - - ✞  


^ Sommaire

Nuvola apps bookcase.png Bibliographie

  • Le 1er bataillon des mobiles de la Somme : 1870-1871, au Siège de Paris / par René de Boiville,...

Voir aussi.png Voir aussi (sur Geneawiki)

Logo internet.png Liens utiles (externes)

Référence.png Notes et références