1939 : De la défaite à La Résistance

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1939 : La « drôle de guerre »

La drôle de guerre (en anglais "phoney war"; en allemand "Sitzkrieg") est la période de la Seconde Guerre mondiale sur le théâtre européen entre la déclaration de guerre par la France et le Royaume-Uni (les alliés) à l'Allemagne nazie le 3 septembre 1939 et l'invasion par cette dernière de la France, de la Belgique, du Luxembourg et des Pays-Bas le 10 mai 1940. Elle reçut ce surnom du journaliste Roland DORGELÈS reprenant une expression utilisée dans un reportage sur les armées alliées qui attendaient l'offensive dans leurs retranchements et notamment la ligne Maginot en trompant l'ennui. Les communiqués des armées ne faisaient état d'aucune activité notoire, tout au plus quelques escarmouches.


Déroulement

Après s'être assuré que l'URSS participerait au démembrement du pays en signant le pacte Molotov-Ribbentrop, Adolf HITLER lance ses armées sur la Pologne, le 1er septembre 1939, sans déclaration de guerre (voir : incident de Gleiwitz). En application de leur alliance, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l'Allemagne. En particulier, la France a garanti après 1918 par des traités d'assistance mutuelle l'existence de la plupart des pays nouvellement créés en Europe centrale (avec l'arrière-pensée de créer un cordon sanitaire autour de l'Allemagne).

Cependant, malgré la pression de Chamberlain, pas plus qu'elle n'a respecté ses engagements envers les précédentes victimes d'HITLER, la France ne respecte ses obligations envers la Pologne : celles-ci prévoyaient que la France attaquerait l'Allemagne 15 jours après le début de la mobilisation générale, soit à la mi-septembre. Mais les Français restent l'arme au pied alors que la Pologne fait seule face à l'agression allemande puis soviétique. Les Allemands utilisent alors pour la première fois la tactique de la « guerre éclair » (Blitzkrieg), qui assure à la Wehrmacht une victoire rapide malgré la contre-offensive de la Bsura. L'URSS prend alors sa part de la Pologne ainsi que les états baltes, et attaque la Finlande (Guerre d'Hiver) pour lui prendre la région frontalière de Carélie, près de Leningrad. Les Finlandais résisteront trois mois puis finiront par céder.

Après sa première campagne victorieuse, HITLER se tourne vers l'ouest, mais rien ne se passe sur ce front pendant plusieurs mois. Retranchés derrière la ligne Maginot, les Français attendent l'assaut allemand pour l'endiguer. C'est un conflit sans combats majeurs si ce n'est quelques escarmouches de patrouilles de reconnaissance. C'est ce que l'on appelle la drôle de guerre.

En France la structure de commandement se complexifie avec la création fin 1939 du Grand Quartier Générale (GQG) de Doumenc à mi-chemin entre Gamelin et Georges. On se retrouve dès lors pour le secteur clef des opérations avec pas moins de quatre échelons de commandement: - Gamelin (Défense nationale) - Doumenc (GQG intermédiaire) - Georges (Théâtre Nord - Est) - Billotte (le premier Groupe d'Armées, c'est à dire l'essentiel de l'affaire) Sans oublier la chaîne "Air" distincte.

Les trois premiers se "partageant" les principaux services d'état-major, ceux-ci y perdent évidemment en efficacité et plus personne ne dispose dans sa main de tous les outils nécessaires à la conduite de la bataille. Si on ajoute ces deux personnalités spécifiques, l'une dans l'ombre de Reynaud, l'autre dans celle de Daladier.

Le conflit s'enlise jusqu'à ce que les hostilités reprennent au printemps, lorsque les alliés se préparent à couper l'approvisionnement en acier de Suède vers l'Allemagne depuis la Norvège, mais l'opération tourne au fiasco et l'Allemagne envahit le Danemark et la Norvège le 9 avril 1940.

La drôle de guerre prend définitivement fin lorsque les armées allemandes lancent l'opération Marita, une vaste offensive sur les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg violant la neutralité de ces états, puis à travers les Ardennes (la percée de Sedan) afin de prendre à revers la ligne Maginot. Cela entraîne le rembarquement précipité du corps expéditionnaire du Royaume-Uni et de la France en Scandinavie d'une part et l'encerclement du gros des forces alliées dans la poche de Dunkerque d'autre part. La Royal Navy et les bateaux de plaisance britanniques évacuent leurs troupes et une large partie des forces françaises durant l'Opération Dynamo en abandonnant leur équipement lourd, tandis qu'un rideau de troupes françaises freine la réduction du réduit avant d'être fait prisonnier.


Propagande et économie de guerre

Les chansons patriotiques de la der des ders comme la Madelon sont utilisées en version douce-amère nostalgique. L'Allemagne avait de son côté le Westwall ou ligne Siegfried. Les combats surtout aériens feront de part et autre environ 1 500 morts.

La propagande est dirigée pour l'Allemagne par Goebbels et pour la France par Giraudoux.

Les deux adversaires mettaient leur économie au service de leurs armées. Les États-Unis vendent comptant leur matériel militaire uniquement aux alliés tandis que l'URSS fait commerce de ses ressources avec l'Allemagne. L'accès au minerai de fer suédois déclencha un affrontement en Norvège et son invasion par les nazis. Les Alliés déclenchèrent le blocus et l'Allemagne quelques attaques par ses sous-marins.


Février 1940 : La défaite de la France

  • 1940 : Pendant le temps de la « drôle de guerre », la catastrophe militaire se prépare. Les plans de l’offensive sur le front ouest, sont mis au point par le Quartier général hitlérien et au printemps 1940, 115 divisions sont concentrées aux frontières occidentales de l’Allemagne.
  • Le 24 février 1940, les conditions de l’attaque contre la France sont fixées.
  • Le 18 mars Adolphe HITLER et Benito MUSSOLINI se rencontrent au col du Brenner, et se mettent d’accord sur la participation de l’Italie à la guerre.

En avril, l’Allemagne attaque le Danemark et la Norvège.

  • Le 10 mai c’est la France, par la voie de la Belgique, la Hollande et le Luxembourg.

Le gros des forces allemandes doit effectuer une percée profonde à travers les Ardennes et le nord de la France jusqu’à la Manche. En même temps les armées hitlériennes engagent les opérations sur la ligne Maginot, pour y retenir les armées ennemies pendant que le gros des forces de la Wehrmacht traverse à marche forcée le Luxembourg pour déboucher le 12 mai sur la Moselle.
En trois jours, elles traversent le front sur une longueur de 100 km, et les divisions blindées et motorisées allemandes s’y engouffrent.
Seules quelques unités livrent des combats isolés. Le déclenchement de l’offensive allemande jette la panique dans le gouvernement et le haut commandement, quand la Hollande capitule.

  • Le 15 mai, REYNAUD adresse un appel désespéré à CHURCHILL, qui promet de se rendre à Paris pour juger sur place de la situation.

Le gouvernement français décide de rappeler Maxime WEYGAND à Paris et de lui confier le poste de commandant en chef, on rappelle également Philippe PÉTAIN, ambassadeur en Espagne, REYNAUD lui propose le poste de vice-président du conseil des ministres, (source : Pertinax : Les fossoyeurs, New York, 1943), renforçant ainsi le camp des partisans de la capitulation.
Le vieux maréchal affichait depuis longtemps ses tendances pro-allemandes, quand à Maxime WEYGAND, il est partisan convaincu de la capitulation. Dans la capitale règne affolement et confusion, le gouverneur militaire propose d’évacuer le gouvernement, aux affaires étrangères on brûle les documents, on donne l’ordre d’évacuer le parlement.

  • Le 24 mai, les Allemands attaquent l’armée Belge.
  • Le 25 mai, ils occupent Calais enlevant les derniers espoirs d’arrêter l’offensive hitlérienne, dont d’ailleurs personne n’y avait sérieusement jamais cru.

À la réunion du Comité de guerre français du 25 mai, WEYGAND déclare que la France a « commis l’immense erreur d’entrer en guerre » et qu’elle « devra payer cher cette coupable imprudence ». Paul REYNAUD et le président Paul LEBRUN, commencent à parler d’un arrêt des hostilités. WEYGAND déclare vouloir « tenir le pays en ordre ». Dunkerque est en feu, l’aviation allemande pilonne les maisons et les installations portuaires et le 3 juin les armées allemandes s’emparent de la ville à moitié détruite, 40 000 soldats et officiers français sont fait prisonniers.
Pendant ce temps à Paris on continue à réfléchir aux moyens d’obtenir l’armistice et le 27 mai, au Conseil des ministres il apparaît que la question de l’armistice est directement liée à la lutte contre le « mouvement révolutionnaire », dans le pays.

  • Le 5 juin on précède à un nouveau remaniement ministériel pour entamer des pourparlers d’armistice; qui donne encore plus de poids aux tendances pro-fascistes et défaitistes.
    C’est à ce moment que le général de GAULLE se voit confier le poste officiel de vice-ministre de la Guerre.
  • Le 6 juin les allemands enfoncent la ligne de défense sur la Somme.
  • Le 7 juin sur l'Aisne. Les armées françaises reculent vers le sud.
  • Le 9 juin les armées hitlériennes sont sur les bords de la Seine.
  • Le 10 juin l’Italie déclare la guerre à la France.

Le Parti communiste français, dans la clandestinité, lance un appel le 6 juin, il est le seul à prendre parti pour « la continuation de la lutte et la volonté d’organiser la défense, il faut armer le peuple et faire de Paris une citadelle inexpugnable ». Mais pour le gouvernement de REYNAUD il n’est pas question de confier la défense de la capitale au peuple, Paris est déclare ville ouverte.
C’est l’exode, les routes sont envahies et les réfugiés se mêlent aux unités de l’armée française qui refluaient en désordre.

  • Le 14 juin à 8 heures du matin, les troupes allemandes au pas de parade entrent dans la capitale.

Paris est aux mains des occupants. Pendant ce temps, président de la République, présidents de la Chambre des députés et du Sénat, chef du gouvernement et ministres, Haut commandement et état-major, foncent vers le sud. Au cours du replis, deux conférences avec les anglais n’aboutissent pas, aucun partenariat n’est possible, chacun joue pour son compte (source : Charles de GAULLE : Mémoires de guerre, t. I, l'Appel, 1940-1942, Paris).
WEYGAND, lui a d’autres inquiétudes : si l’on n’envoie pas à l’Allemagne des propositions d’armistice, on peut s’attendre à « des désordres dans l’armée ».

  • Le 14 juin, « la caravane ministérielle », comme l'appellent ceux qui ont vu défiler la colonne de voitures gouvernementales, arrive à Bordeaux où une délégation communiste les rejoint, envoyée par le Comité central du PCF ceux-ci tentent encore une fois d’obtenir la prolongation de la lutte contre l’Allemagne hitlérienne : ils sont arrêtés.

La majorité des ministres insiste pour que la France demande à l’Allemagne ses conditions d’armistice.

  • Le 16 juin, Paul REYNAUD donne sa démission et recommande de nommer Philippe PÉTAIN, président du Conseil des ministres.

Le soir même appelé par Paul LEBRUN, Philippe PÉTAIN, donne son accord, sort de sa poche une liste des membres de son gouvernement (source : E. HERRIOT : Episodes. 1940-1944, Paris, 1950. Le procès du maréchal PÉTAIN, Paris, 1945).
Il faut seulement quelques minutes au nouveau gouvernement pour prendre la décision de demander l’armistice à l’Allemagne ; la demande est envoyée la nuit même par l’intermédiaire de l’ambassadeur d’Espagne. Adolphe HITLER, ne se presse pas pour répondre, les armées allemandes continuent leur avancées vers le sud-ouest.

  • Le 18 juin 1940, le général de GAULLE lance à la radio de Londres un appel à poursuivre la lutte.
  • Le 17 juin 1940, Philippe PÉTAIN (le héros de Verdun), prononce son premier message radio-diffusé aux Français pour annoncer qu'il demande l'armistice (qui sera signé le 22 juin avec les Allemands et le 24 juin avec les Italiens).

Le but d'Adolphe HITLER, est de placer la France dans une position qui exclue toute possibilité d’une poursuite de la guerre aux cotés de l’Angleterre. Il cherche à neutraliser la Flotte française.

  • Le 20 juin, la radio allemande fait savoir que le haut commandement allemand est d’accord pour conclure un armistice, et le jour suivant, une délégation française conduite par le général HUNTZIGER, est envoyée dans la forêt de Compiègne (où dans ce même wagon en 1918 le maréchal FOCH avait dicté les conditions d’armistice aux représentants allemands), Adolphe HITLER, qui ne cache pas son exaltation (accompagné de GOERING, HESS, JOLD, RIBBENTROP, l’amiral READER, du général KEITEL, et d’autres), rencontre les délégués français.

Le projet présenté par l’Allemagne est définitif, aux termes de l’armistice ; « les Forces armées françaises de terre, de mer et aériennes doivent cesser toute résistance, elles sont désarmées et démobilisées.
Armes, munitions, ouvrages militaire sont remis à l’Allemagne ou mis sous contrôle germano-italien.
Deux tiers du territoire français seront occupés, la Flotte militaire sera être démobilisée et désarmée sous contrôle de l’Allemagne et de l’Italie ( à l'exception de navires que le gouvernement français conservait pour défendre ses intérêts dans son empire colonial).
La France est tenue de restituer les prisonniers allemands, de livrer les émigrés politiques allemands, et les prisonniers français (1,5 millions d’hommes), doivent rester en allemagne, jusqu’à la conclusion de la paix.
Enfin la France doit pourvoir aux frais d’entretien de l’armée d’occupation ».
Le général HUNTZIGER, accorde au gouvernement de Philippe PÉTAIN, en « zone libre » : une armée de 120 à 130 000 hommes, sans compter la police, la gendarmerie et la garde nationale, c’est « l’armée de l’armistice ». En zone occupée, le maintien de l’ordre est assuré par les armées allemandes.

  • Le 22 juin, l’accord est signé.
  • Le 25 juin, l’armistice entre en vigueur. Sitôt l'armistice signé, le gouvernement est remanié. L'ancien leader socialiste Pierre LAVAL, devient vice-président du Conseil. Trompé par un vieux sentiment pacifiste, cet ancien leader de l'extrême-gauche socialiste se montre partisan de la collaboration avec le vainqueur.

Il a fallu quelques six semaines pour vaincre et réduire à merci la France, alors puissance mondiale de premier plan.
La France ne devient pas une colonie hitlérienne, et parvient à conserver un semblant de pouvoir sur la moitié sud du pays, parce que les chefs fascistes ont des vues bien précises sur les colonies et la flotte de guerre française restante. La défaite de la France procède de toute une série de causes : la préparation militaire ne répond pas aux exigences de la guerre moderne, espoirs déraisonnables fondés sur la ligne Maginot, erreurs stratégiques, mauvais rendements de l’industrie de guerre, pagaille dans l’approvisionnement, aide insuffisante des alliés, etc. Le désastre français est avant tout la conséquence de l’esprit de classe du grand capital, pris de panique devant le peuple français, et devant la puissance grandissante de l’Union Soviétique. Les milieux dirigeants comptent sur l’aide des armées étrangères pour garder le pouvoir et instaurer un régime fasciste, apparaissant à leurs yeux, comme le seul moyen de défendre et préserver leurs intérêts de classe contre le peuple. « Dans la seconde guerre mondiale la France se trouve face aux même adversaire que pendant la guerre de 1914-1918 ; une Allemagne militariste, sans bénéficier au début de la guerre, de l’aide russe mais s’appuyant uniquement sur une alliance avec l’Angleterre. Les milieux politiques dirigeant français, enfermés dans leur aveuglement de classe, ont ainsi coupé leur pays du seul allié pouvant lui apporter une aide réelle, évitant la défaite et l’occupation : l’Union Soviétique », (source : A. MANFRED, Essais d'histoire de France).
Seul le Parti communiste français clandestin, traqué et persécuté, privé de tout droit, mène une lutte conséquente contre la politique de capitulation de la bourgeoisie française. Mais ne peut empêcher la catastrophe.
Les pouvoirs civil et militaire ont conduit la France au désastre.
Dans les mois qui suivent l'invasion de la France, dans le pays et à Londres, une poignée seulement de Français songent à préparer la revanche ... Parmi eux aucun pacifiste ni aucun communiste mais surtout des militants chrétiens et des royalistes. (source Historien Marc Ferro)

Le gouvernement de Vichy. Les débuts de la Résistance

  • La conclusion de l'armistice marque le point de départ du démembrement et du pillage systématique de la France.
  • Une des premières mesures prise par les hitlériens est de créer la zone interdite (zone interdite aux Français), du nord de le Somme, placée sous l’administration de la Belgique et des Pays-Bas. À l’automne 1940, l’Alsace et la Lorraine sont détachées de le France et placées sous autorité Allemande. Un déplacement massif de la population française commence : 5 500 000 personnes sont chassées de Lorraine, 120 000 d’Alsace. « Les hitlériens extorquent à la France d’énormes contributions de guerre (au début 450 millions, puis 550 millions de francs par jour), entreprennent de vider le pays de sa production industrielle et vivrières ». (source : G. Willlard : Drôle de guerre et le gouvernement de Vichy).
  • « 1941 : en janvier, la valeur des biens soustraits atteint 25 milliards de francs », (source : G. Willlard : Drôle de guerre et le gouvernement de Vichy). Les branches de la production qui constituent une concurrence pour l’industrie allemande sont supprimées et celles qui intéressent l’Allemagne, placées sous contrôle allemand, tourne à plein rendement. Les usines de guerre exécutent les commandes allemandes. La situation économique du pays s’aggrave brutalement : près de deux millions d’ouvriers sont jetés à la rue.

Les Allemands ont capturé un total de 1 850 000 combattants, parmi lesquels 36 000 officiers et 176 généraux. Les hommes de troupe et les sous-officiers sont transférés dès septembre 1940 en Allemagne, dans des camps appelés stalags. Les officiers ont droit à des camps moins inconfortables appelés oflags.
Dès leur installation en France, les hitlériens commencent la chasse aux communistes et autres militants progressistes, et la répression s’abat sur de larges couches de la population : le colonel KNÖCHEN, chef de la gestapo en France rapporte à son patron HEYDRICH, que le 10 février 1941 : 1 647 personnes ont été arrêtées « pour flagrant délit de propagande communiste ». Les hitlériens cherchent à briser le sentiment patriotique des français et placardent des affiches disant que « quiconque soutient d’une façon ou d’une autre l’action des communistes sera considéré comme ennemi dangereux, déféré au tribunal de guerre allemand et passible de la peine de mort » (source : P. Bultin : Bâtonnier. Le procès Pucheu, Paris, 1948) .
Ils placent la presse, la radio sous leur contrôle politique. L’armistice signé, peu après, le gouvernement de Philippe PÉTAIN, sous la protection des troupes allemandes, déménage de Bordeaux à Vichy. Vichy est une petite ville d’eau paisible, sans grandes entreprises, donc pas mouvement ouvrier, c’est en ce lieu que se parachève la politique de trahison nationale.
Le 10 juillet 1940 se tient à Vichy une séance de l’Assemblée nationale au cours de laquelle tout le pouvoir est remis à PETAIN, l'article de loi entérinée par l’Assemblée dit qu’elle donne « tous pouvoir au Gouvernement de la République, sous l’autorité et le signature du maréchal PÉTAIN à l’effet de promulguer ... une nouvelle constitution de l'État français, cette Constitutionn doit garantir les droits du Travail, de la Famille et de la Patrie » (source : E. Herriot : Episodes).

  • La loi du 10 juillet 1940, par un vote des deux assemblées (569 voix pour 80 contre et 17 abstentions), confie au maréchal PÉTAIN (85 ans), la charge de chef de l'État avec les pleins pouvoirs. Elle lui donne mission de promulguer une nouvelle constitution de l'État Français, qui garantit les droits du Travail, de la Famille et de la Patrie. Trois mots, base de toute la démagogie sociale du gouvernement PÉTAIN et de sa propagande, qui doivent par la suite devenir la devise du gouvernement de Vichy, et remplacer celle de Liberté, Égalité, Fraternité.

Les sénateurs et les députés qui ont voté ce 10 juillet 1940, donnent le coup de grâce à la République, et souhaitent clairement, eux-mêmes en finir avec le régime démocratique, pour déclencher une nouvelle offensive contre les droits du peuple.

  • En 1941, d’autres actes constitutionnels sont édictés, qui obligent tous les magistrats, fonctionnaires de tous ordres, personnels des services publics, ainsi que les militaires à prêter serment de fidélité au Chef de l’État. LAVAL, vice-président du Conseil des ministres, constate que les pouvoirs de PÉTAIN sont « plus grands que ceux de Louis XIV ».

Ainsi s’établit en France un régime de type fasciste, le pouvoir est aux mains des milieux les plus réactionnaires de la bourgeoisie française.
Les membres du gouvernement PÉTAIN sont liés au plus gros monopoles et banques : Banque de Paris et des Pays-bas, Banque Worms, etc.
C’est la combinaison de la répression et de la propagande démagogique, déclenchée par le gouvernement de Vichy, qui répète à l’envie que Vichy œuvre à la « révolution nationale », pour « la liquidation de l’emprise des trust », « le retour à la terre », « la suppression de la lutte des classes », le « renouveau moral et spirituel de la nation », etc.
Mots d’ordre qui ne vise qu’à détourner les masses populaires de la lutte de libération nationale.
Il s’agit sous couvert de « retour à la terre », et autres slogans de mettre en œuvre les plans hitlériens « d'ordre nouveau » en Europe, dans lequel la France se voit échoir le rôle d’appendice agricole de l’Allemagne.

  • Le 24 octobre, le maréchal PÉTAIN, soucieux d'obtenir le retour des deux millions de prisonniers de guerre et de limiter le coût écrasant des frais d'occupations, se laisse convaincre de rencontrer HITLER à Montoire-sur-le-Loir (Loir-et-Cher). Il garde néanmoins le contact avec les Anglais (mission Rougier et Chevalier, novembre 1940) et les Américains par l'intermédiaire de leur ambassadeur, l'amiral LEAHY.

Les prisonniers de guerre : un enjeu humain et politique majeur

De septembre à juin 1940, les combats de la Seconde Guerre Mondiale, font 1 900 000 prisonniers de guerre (P.G.) qui sont envoyés dans les Oflags et les Stalags, répartis sur l'ensemble du territoire du IIIe Reich.

Les militaires sont répartis en fonction de leur grade :

  • Stalags (Mannschaftsstammlager : pour les soldats et les sous-officiers) *Oflags (Offizierslager) : pour les officiers

Le nom de chaque camp est constitué de chiffres romains correspondant à la région militaire dans laquelle ils se trouvent et une lettre correspondant à la localisation géographique du camp dans cette même région.

  • 36000 officiers furent maintenus en captivité dont 20000 restèrent jusqu'à la libération des camps entre 1945 et 1946.

Certains officiers de réserve seront libérés assez rapidement en raison de leur statut d'Ancien Combattant de la 1ère guerre mondiale, de leur charge de famille, de leur état de santé, de leur âge ou de leur profession

  • Seuls 4 % des P.G. réussiront à s'évader. 40 000 prisonniers mourront en Allemagne, Autriche, Pologne, République Tchèque à cause des bombardements alliés, d'accidents, de maladies, d'exécutions.
  • Les soldats et les sous-officiers sont contraints au travail obligatoire dans les Stalags et les Kommandos. *Les officiers ne sont astreints à aucun travail obligatoire, et restent enfermés dans les Oflags toute la journée
  • Les soldats, sous-officiers et officiers sont régit par la Convention de Genève sur les droits des prisonniers en tant de guerre

Les prisonniers sont regroupés dans des camps en France, puis ils sont envoyés dans un Frontstalag (Frontstammlager), puis transférés en Allemagne. Puis en fonction de leur grades dans des Stalags ou Oflags.
Ensuite la majorité des prisonniers quitte les camps et est envoyée dans les Arbeitskommandos (Kommandos).
Les camps sont fait de baraques en bois vite construites, en bois où il fait froid l'hiver et très chaud l'été. La nourriture est très insuffisante en qualité comme en quantité. Les prisonniers recoivent des colis des familles, de la Croix-Rouge et d'autres organismes d'aide aux prisonniers.

Les généraux capturés furent rassemblés à :

  • Oflag IV B - la forteresse de Königstein en Saxe :*Oflag G VII C/Z - accueillit aussi des généraux à partir du 25 juillet 1940, il se situait à Tittmoning en Bavière.

Les prisonniers atteints d'une pathologie grave sont admis dans un hôpital militaire (Lazarett). On estime les décès entre 20 000 et 40 000 dus à des maladies, la malnutrition, des accidents de travail, les exécutions, les bombardements alliés. Les Kommandos étaient situés dans les villes industrielles allemandes.

1942 : Le tournant de la guerre et la situation en France

  • En novembre 1942, après l'invasion de la zone Sud, le maréchal PÉTAIN refuse de quitter Vichy pour assurer la continuité de l'État.

1944-1945 : La Libération

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