12052 - Capdenac-Gare

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Capdenac-Gare
Blason Capdenac-Gare-12052.png
Informations
Pays Portail-regionalisme-FRA.png    France
Département 12 - Blason - Aveyron.png    Aveyron
Métropole
Canton Blason en attente.png   12-08   Lot et Montbazinois

Blason Capdenac-Gare-12052.png   12-06   Capdenac-Gare (Ancien canton)

Code INSEE 12052
Code postal 12700
Population 4549 habitants (2016)
Nom des habitants Les Capdenacois
Superficie 2021 hectares
Densité 225.09 hab./km²
Altitude Mini: 156 m
Point culminant 421 m
Coordonnées
géographiques
44.5725° / 2.081667° (GoogleMaps) Cassini
Satellite / IGN / Cadastre (Géoportail)
Localisation (avant 2015)
12052 - Capdenac-Gare carte administrative.png
          Arrondissement                 Canton                 Commune      ?
Section Tableau : Modifier

Histoire.png Histoire de la commune

Territoire communal

Absorbe en 1834, Livinhac-le-Bas

Héraldique

De gueules à un vieux pont de trois arches d'argent sur une onde du même, surmonté d'un léopard lionné d'or; chapé fascé d'or et de sinople de six pièces.

Histoire administrative

  • Département - 1801-2024 : Aveyron
  • Arrondissement - 1801-1919 : Villefranche --> 1919-2024 : Villefranche-de-Rouergue
  • Canton - 1801-1922 : Asprières --> 1922-2015 : Capdenac-Gare --> 2015-2024 : Lot et Montbazinois
  • Commune - 1801-1891 : Saint-Julien-d'Empare --> 1891-2024 : Capdenac-Gare

Résumé chronologique :

  • 1801-.... :

Un 1891, le chef lieu de la commune a été transféré à Capdenac-Gare.

Patrimoine.png Patrimoine bâti

Repère géographique.png Repères géographiques

Altitude (mini/maxi) : 156/421 M

Démographie.png Démographie

Année 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
Population 863 945 1 489 1 471 1 504 1 486 1 481 1 466 1 710 1 738
Année 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
Population 1 886 2 092 2 614 2 896 2 965 3 398 3 265 3 542 3 566 3 753
Année 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
Population 4 348 4 487 5 224 5 519 5 431 5 417 5 435 5 520 5 937 5 840
Année 1982 1990 1999 2006 2011 2016 2021 - - -
Population 5 365 4 818 4 587 4 673 4 432 4 549 - - - -

Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.

Cf. : EHESS - Fiche Cassini, INSEE 2006, 2011 & 2016.


Illustrations - Photos anciennes.png En photos

Familles notables.png Notables

Les maires

Prénom(s) NOM Mandat Observations
- -  
- -  
Alexis CAMBON 1891-1892  
Elie CAVILLE 1892-1894  
François ANDRIEU 1894-1912  
Jean BONNET 1912-1919  
Arthur BLAVIEL 1919-1924  
Jean BONNET 1925-1929  
Maurice GRES 1929-1941  
J.P.E. CAMBON 1941-1944  
Maurice GRES 1944-1965  
René FERRIE 1965-1977  
Pierre RIOLS 1977-1988  
Claude DELHON 1989-2008  
Stéphane BERARD 2008-(2020)  
- -  

Cf. : MairesGenweb

Les notaires

Prénom(s) NOM Période Observations
- -  
- -  
- -  

Les curés

Prénom(s) NOM Période Observations
- -  
- -  
- -  


Ressources généalogiques

Dépouillements d'archives

Documents numérisés

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Cimetières


Informations pratiques

Horaires d'ouverture de la mairie

Horaires Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche
Matin - - - - - - -
Après-midi - - - - - - -
Commune.png

Mairie
Adresse : 1 avenue Albert Thomas - 12700 CAPDENAC-GARE

Tél : 05 65 80 22 22 - Fax : 05 65 64 71 15

Courriel :

Site internet :

GPS : -° / -° (GoogleMaps) ou Cassini / Satellite / IGN / Cadastre (Géoportail)

Commentaire :

Source : http://www.annuaire-mairie.fr ()


Dépouillements des registres paroissiaux


Décryptés par le Cercle Généalogique du Sud-Aveyron.

Livinhac le Bas :1601-1748

Tél : 05 65 60 07 79 - Courriel : [email protected]

Site : http://www.genealogie-aveyron.fr

Archives notariales

Remarques

Séparation de l'église et de l'état

Texte transmis par Yves Figeac : il s'agit des mémoires de Adrien Dominique AURIERES , oncle curé du père d'Yves Figeac, qui raconte comment il a vécu la loi de 1905 , séparation de l'église et de l'état, dont on fête actuellement l'anniversaire. Il faut le lire comme un témoignage , récit d'une expérience vécue et à ce titre il mérite toute notre attention.
NB : cette liste n'est pas une tribune mais on y publie volontiers tous les textes dignes d'intérêt soit sur le plan historique ou culturel
I Récit de mon expulsion du Séminaire
Pourquoi ce récit ? D’abord parce qu’il s’insère dans ma vie du Séminaire, et c’est un épisode assez important pour qu’il ne soit pas laissé dans l’ombre. Ensuite parce que la génération actuelle semble bien voir totalement oublié ou même n’avoir jamais connu les tristes événements politico-religieux des années 1901 à 1910 ; ce récit, quoique simplement épisodique, pourra intéresser plus tard et éclaircir l’histoire sur un point de cette triste époque, où, comme on le disait alors, « les Français ne s’aimaient pas ». Remarques : Ce récit concerne uniquement mon expulsion avec ses détails ; chacun des occupants du Séminaire a eu la sienne avec ses particularités.
A la fin j’ajouterai quelques renseignements complémentaires ou anecdotes diverses venus à ma connaissance après l ‘expulsion. A noter que la loi de séparation (….), attribuait l’Evêché au Département, dont le propriétaire se trouve être le Conseil Général : jusqu’ici, à ma connaissance, cette assemblée s’est trouvée en majorité favorable aux intérêts religieux, pour ce motif là, Monseigneur l’Evêque a pu rester dans son Evêché avec un bail. Donc au point de vue de la loi, il n’est que locataire. Quant au Séminaire, il fût dévolu à la ville de Rodez, qui avait alors comme maire M. Louis LACOMBE, franc-maçon notoire, ex-député de la circonscription, battu par M. Joseph MONSERVIN en 1906, par 1051 voix de majorité ( en 1902 ce dernier avait dû laisser la place à LACOMBE à une majorité à peu près analogue ), donc on s’attendait à un départ prochain.
Préparatifs :
Du côté des adversaires, c’étaient les inventaires prescrits par la loi, et qui se poursuivaient, surtout pendant les jours de congés ; notre présence étant indésirable.
De notre côté, en prévision de ce qui nous attendait, on a tâché d’évacuer à l’avance du Séminaire tout ce qu’il a été possible : de la bibliothèque on n’a laissé ( étant à l’inventaire officiel ) que 1000 volumes sur 10.000 environ ; des dortoirs ou chambres, sauf 190 lits inventoriés, tous les autres, lits, matelas et diverses armoires ou tables ont été sortis et transportés au local qu’on pense occuper, d’où déjà les religieuses sont sorties pour nous laisser la place. La cave a été vidée de sa réserve, quant aux divers objets du culte c’est moi qui ai dû m’en occuper en ma qualité de 1er sacristain de la Grande Chapelle ; tous les ornements et autres objets, non absolument indispensables, ont été évacués, et voici comment car il fallait prendre quelques précautions pour ne pas être pris. Assez souvent, tous les jours même parfois, des tombereaux arrivaient chargés de sacs de charbon pour les séminaristes qui les avaient commandés. Une fois vidés de leur contenu, on mettait à leur place des caisses remplies à l’avance d’ornements ou objets divers du culte et on les couvrait avec les sacs à charbon vides. Le tout était déposé en ville en attendant les évènements.
Au retour des vacances fin d’année 1906 (….), on nous donna le conseil de passer en ville nos malles et tout ce qui n’était pas strictement nécessaire. Pour ma part, je n’ai gardé que quelques lins et tout le lit, c-à-d toutes les couvertures, d’autant plus que le thermomètre oscillait souvent entre –10° et –15° à ce moment là. Certains n’eurent pas cette présence et trouvaient les nuits froides. Et puis on attendait de pied ferme l’échéance fatale qui survint au matin du 6 février 1907. Récit proprement dit de l’expulsion.
Depuis huit jours, pour être présent au moment de l’expulsion, Mgr de Ligonnes, notre évêque, couchait au Séminaire. Chaque matin : lever, heure habituelle, 6 heures, messe dite par Mgr avant la méditation, messe que je servais moi-même en qualité de sacristain en compagnie du 2ème sacristain, qui était alors M. Louis LACOUT, mort au cours de la dernière guerre 39-45, étant aumônier militaire. Au matin du 6 février, vers l’offertoire de la messe, on a entendu vers le bas de la chapelle un petit bruit avec sortie précipitée de quelques élèves, et on a compris :
Mais en voici l’explication : A l’avance il y avait eu une petite entente entre quelques officiers bien pensants et le supérieur. Les officiers avaient promis de le faire avertir dès qu’ils seraient avisés du jour. Au Séminaire, quelques séminaristes étaient prévenus de ce qu’ils auraient à faire dès l’alerte : aller vite en ville avertir les curés et autres …, c’est ce départ qui occasionnait ce petit bruit. J’ignorais moi-même tout de cela.
Vers 4 heures du matin, par –13°, alerte à la caserne pour l’expulsion des séminaristes ; peu après on fut informé et on agit en conséquence.
La messe se poursuivit un peu dans la fièvre. Arrivé à la sacristie, la messe terminée, je dis à Monseigneur : « Que faut-il faire des vases sacrés ? »
- « Enlevez tout », me répondit-il vivement et avec conviction, sans se soucier si c’était au nom de l’inventaire. Aussitôt je dévisse le calice dont il venait de se servir et je le mets à la poche. J’ignore ce qu’on a fait du ciboire et des hosties qu’il pouvait contenir….Logeant moi-même au premier étage je ne devais pas me retarder. Néanmoins j’ai été de suite rejoindre d’autres condisciples pour les aider à barricader. C’était déjà fait pour la porte de théologie donnant sur le boulevard, contre laquelle on avait tassé pas mal de bancs pris à la salle d’exercices ; d’ailleurs on n’essaya pas d’y passer. Puis je suis monté en chambre, j’ai préparé rapidement le petit baluchon en ensuite j’ai aidé à barricader les escaliers allant du 1er étage au rez- de-chaussée ( vestibule de la chapelle alors ). Pendant qu’on était occupé – et sérieusement – à ce travail passa M. BONNET, Supérieur du Gd Séminaire. Ayant toujours plus ou moins conservé l’espoir de rentrer de quelque façon, un jour ou l’autre , en possession du Séminaire, et ne voulant pas, pour ce motif, laisser détériorer quoi que ce soit, il nous gronda un peu. M. l’abbé Marius REY, actuellement ( 1957 ), curé de Glassac et chanoine honoraire de la cathédrale, lui répondit – peut-être pas très exact – que Mgr nous avait permis.
- Je le saurai, répondit le Supérieur, je le saurai, et il partit prévenir Monseigneur. En attendant l’arrivée de ce dernier, on ne perdit pas de temps, d’autant plus que déjà les soldats et la police commençaient de dégager l’escalier par le bas, en veillant bien à ce que rien ne leur tombe sur le nez. Monseigneur arriva bientôt et gentiment nous dit de laisser ça ; et , pendant qu’il nous causait, on lança du 2ème étage – barricadé entre le 1er et le 2ème étage – une table qui fit pas mal de chahut et énerva un peu Monseigneur ; du coup il s’avança d’un pas vers le 2ème étage en s’écriant : « Messieurs, c’est du vandalisme ce que vous faites. » J’étais là présent, tout près de lui et j’ai bien suivi tout. Sur ce, on se retira, chacun dans sa cellule, mais pas pour longtemps, car depuis un moment déjà, les soldats avaient pénétré à l’intérieur du Séminaire par une porte privée, située à gauche du Grand Portail en fer donnant sur la cour de philosophie, rue de Bonald.
- Une fois en chambre je fis un tour de clef à l’intérieur et j’attendis. Bientôt j’entendis frapper en face ma porte, côté Nord, ça dura un bon moment. La police n’avait pas prévu cette difficulté ; on ne tarda pas à se procurer quelques matraques qui serviront à enfoncer les portes. A un moment donné je causais à la fenêtre avec mon voisin, 3ème sacristain, M. l’Abbé BRUGIDOU, du Gua, actuellement curé doyen de Laissac et chanoine honoraire, lorsque je luis dis tout à coup : maintenant c’est mon tour, je me retourne et je vois dans ma chambre un agent de police ou gendarme. Un seul coup avait suffi à faire sauter la serrure. Il s’avança vers moi et me dit : « Monsieur, au nom de la loi vous êtes prié de sortir d’ici »
- Monsieur, lui ai-je répondu, je ne connais qu’une loi, c’est que je suis chez moi et j’y reste.
- Alors, vous ne voulez pas faire comme vos collègues ?
- Quelques-uns, en effet, avaient été expulsés avant moi. Je lui répondis :
- J’ignore ce qu’ont fait les autres, en tout cas ce que je puis vous affirmer, c’est que je suis chez moi et je ne céderai qu’à la force.
Deux soldats, enlevez-le ! – Le corridor était rempli de soldats qui observaient d’un air grave et ennuyé ; immédiatement deux s’avancent vers moi et me mettent la main sur l’épaule. A noter que l’agent avait les larmes aux yeux, ce qui contredisait ses paroles. Sans me déconcerter, presque philosophiquement, je prends sous le bras gauche mon baluchon – un sac à linge renfermant les derniers objets – et je suis mes hommes exigeant qu’ils maintiennent la main sur l’épaule, sinon je rentre chez moi, ce qu’ils font un moment, mais bientôt l’un des deux s’esquive. En traversant la cour St Joseph, j’ai crié aux philosophes : " Barricades ! " Peu après, tapi dans un coin, comme quelqu'un de honteux - je crois bien qu'il agissait
aussi à contre-cœur - je passe à côté du général, Commandant la place de Rodez. Ensuite je débouche sur la rue Bonald, mon soldat ayant toujours sa main droite sur mon épaule. Là, j'entends ces mots patois, d'un ton particulièrement sympathique : " Mé, se lou counesses, occoumpagno lou ! ( mais, si tu le connais, accompagne-le ). Et aussitôt je vois à côté de moi, à ma gauche, mon ami de Monals, un de ma classe, Paul PRONZAC ; l'autre soldat s'esquive aussitôt, avec lui je n'exige pas la main sur l'épaule. On s'avance direction de la place de la Cité, entre deux rangées de soldats. Arrivé au premier embranchement, au lieu de suivre tout droit, j'incline à droite pour aller au Bon Pasteur, rue..... . Un adjudant de service, qui se trouvait au carrefour, me dit sur un ton assez sec :
" Par ici, les autres sont passés par là "
- Et moi je passe ici, lui répondis-je - ce qui fit sourire un peu les soldats, pas fâchés peut-être de me voir résister à l'adjudant ; ce dernier, d'ailleurs, n'insista pas. Sans l'avoir cherché je fus ainsi le premier à déboucher par la rue qui aboutit entre la place de la Cité et la cathédrale. Parvenu vers le milieu de cette rue, à l'extrémité des soldats, Paul PRONZAC me quitte pour rejoindre sa compagnie sans que nous ayons échangé ni mot, ni sourire. Là je trouve M. l'abbé VIALARET, vicaire au Sacré Cœur, plus tard curé-doyen de St Côme, actuellement ( 1957 ) à la retraite : il m'embrasse, on échange quelques mots, d'autres personnes également présentes, me prennent ce que je porte et m'accompagnent pour le déposer quelque part : je ne me rappelle plus où.
Et me voilà devant la cathédrale, ou plutôt vers l'extrémité du Boulevard d'Estourmel, causant avec les premiers expulsés ou d'autres personnes qui désirent avoir des renseignements ; on observe en même temps les arrivants. Environ une demi-heure après - sans nous préciser davantage - par ce même Boulevard d'Estourmel, on voit arriver Monseigneur, encadré par des soldats. Il marche d'un pas alerte et se dirige immédiatement vers la cathédrale. C'était, sans doute, entre 8h et 8h30. La cathédrale, gardée par la troupe, lui est interdite. Aussitôt sans observation, et aussi sans perdre une minute, suivi de tous ceux qui étions déjà dehors et de bien d'autres personnes sympathiques, il prend la direction de la Place de la Cité, et, par la Préfecture, se rend à St Amans. Bientôt l'église se trouve à moitié pleine. Il monte en chaire et proteste énergiquement contre ce coup de force, vraie spoliation. Il parle environ 20 minutes. Pendant ce temps les expulsés continuent à arriver. Descendant de chaire, Monseigneur reprend le même chemin pour le retour, toujours suivi de la foule, qui augmente sans cesse. Arrivé devant l'Evêché, nouveau barrage, la porte d'entrée est fermée et gardée. Là, tournant le dos à l'Evêché et face à la cathédrale, devant la foule qui s'est tassée, M. Joseph MONSERVIN, député et conseiller général de l'Aveyron, connu de tous comme portant facilement la parole, proteste aussi à son tour contre l'injustice de la loi, et puis donne l'ordre, au nom du Conseil Général, propriétaire légal de l'Evêché (.....), d'ouvrir les portes et de laisser passer Monseigneur, ce qu'on fait aussitôt ; mais seul Monseigneur peut pénétrer dans l'Evêché. Nous voilà en possession d'une liberté que nous n'avions ni réclamée, ni désirée. Les derniers expulsés arrivent enfin ; et encore, pendant plus d'une heure, sous les yeux des soldats qui continuent à battre la semelle ( -13° ce matin là ) et ils sont là depuis 5 ou 6 heures. On restera là et la gendarmerie à cheval nous chargera pour nous disperser. Quelques incidents s'en suivront et deux séminaristes, dont M. l'Abbé ANDURAND, de Galgan, actuellement ( 1957 ) curé de Vabre-Tyzac, seront conduits au poste, jugés dans la soirée et remis en liberté. Avant de nous disperser un groupe assez important d'expulsés - j'y étais - a manifesté devant la demeure de M. LACOMBE, maire, située tout à côté Boulevard d'Estourmel. On lui a chanté en particulier le cantique connu " A la mort, à la mort, pêcheur, tout finira ; le Seigneur à la mort te jugera ". Il n'a pas daigné paraître à la fenêtre.... Et je puis assurer qu'on y allait pour tout de bon et avec conviction ; il me semble voir encore et entendre l'abbé Roger DEJEAN, de Capdenac, plus tard Directeur du Collège de St Affrique, avec quelques autres bons qui ne paraissaient pas enroués, chanter, malgré la vigueur de la température.
Puis que faire ? C'est 10h30 : il fait froid, on n'a pas encore déjeuné ; plusieurs personnes charitables m'avaient offert de me prendre chez elles. Je les en ai remerciées, car j'avais un peu mes plans. Donc, avec un de mes bon amis, M. l'Abbé Louis MARRE, de Lescure-Faoul, actuellement et depuis longtemps curé de Montou, nous allons à Ste Marie censément pour nous réchauffer, mais je comprenais bien qu'on nous ferait déjeuner et dîner, ce qui arriva. Du reste, je connaissais bien la cuisinière d'alors : c'était une religieuse converse, née CAYLA, dans mon village de Monals, demi-sœur d'Hilaire CAYLA, père de Charles et de Marcel, bien connus plus tard. Elle était née dans la même maison que ma mère et restées toujours unies entre-elles. Après l'expulsion, au moins jusqu'à nouvel ordre, nous devions rentrer chez nous, sauf quelques uns - et j' étais du nombre parce que sacristain - qui devions rester là quelques jours pour l'aménagement des nouveaux locaux, le Couvent du Sacré-Cœur de Marie, dont les sœurs, provisoirement, durent passer ailleurs.
Le soir de cette triste et mémorable journée, j'ai couché dans un dortoir avec -6° comme température dans l'appartement ; heureusement que les matelas et couvertures apportés à temps voulu du Grand Séminaire, ne manquaient pas. J'en ai bien profité pour ma part - qui suis très frileux - : neuf couvertures, pas une de moins ; mon voisin, voulant un peu m'irriter, m'en prit six. Nous fûmes les seuls à ne pas être malade la nuit. Ils avaient un peu ri de nous...........ils eurent leur petit compte qu'on ne leur avait pas souhaité : une bonne diarrhée nocturne.
Comme sacristain, j'avais à m'occuper de la chapelle et surtout de l'installation dans les tribunes ou en bas, de quelques autels échappés aux inventaires et sortis à temps voulu de l'ancien Séminaire. Après 7 à 8 jours je rentrai chez moi pour revenir avec les autres quelques temps après et terminer mon séminaire dans ce nouveau local. J'ai été ordonné diacre à Pâques et prêtre à la Trinité, 25.05.1907.
Anecdotes diverses concernant l'expulsion et connues après.
- D'après ce qui a été raconté, Monseigneur a été expulsé à 3 reprises : on l'abandonnait en cours de route et il rentrait chez lui, ce que j'aurai fait moi-même dans le cas.
- M. l'Abbé CHAMBERT, Vicaire à la cathédrale, connaissant bien les lieux, pénétra dans le Séminaire en escaladant les murs intérieurs de la cour, et se fit expulser à trois reprises, chaque fois rentrant par la même voie.
- M. l'Abbé BOUSQUET, professeur plus-tard à Sainte Marie, était un de mes voisins de chambre, 1er étage. Il ne se contenta pas de faire un tour de clé à la porte : contre la porte il appuya une armoire et plaça le lit contre l'armoire. Pour entrer on fut obligé de faire sauter les panneaux de la porte et aussi de faire un trou dans l'armoire pour pénétrer à l'intérieur et faire sortir l'occupant.
- M. l'Abbé Marius BOURREL, de mon cours, actuellement curé encore de Lavernhe de Séverac, était réglementaire cette année, ce qui veut dire qu'il devait sonner la cloche pour le réveil et les divers exercices. Dès que l'alerte fut donnée, il monta à l'intérieur du petit clocheton, enleva la corde grâce à laquelle il sonnait d'en bas habituellement, et sonna tout le temps de l'expulsion, ce qui agaça un peu les expulseurs. On ne savait pas où passer pour le dénicher ; finalement ils le trouvèrent, et depuis lors, cette cloche ne sonne plus.
- M. l'Abbé Adrien CANCE, Directeur au Gd Séminaire, actuellement chanoine titulaire et aumônier du Bon Pasteur, auteur d'un droit canon très répandu dans les Séminaires, fut oublié dans sa chambre ; voyant que tout bruit cessait plus ou moins, ne voulant sans doute pas seul gardien de l'immeuble, il se mit à chanter et on alla le cueillir. Lui aussi voulait se faire expulser. Il se trouva des derniers de ce fait.
Autres renseignements divers.
- Soldats : On avait mobilisé deux bataillons, environ huit cents hommes, dirait-on. Ils occupaient, sur deux rangées, le Bd d'Estourmel, à partir de la tour de l'Evêché donnant sur le Bd, le Bd Belle Isle, la rue de Bonald, presque jusqu'à la place de la Cité, ainsi que la rue par laquelle je suis passé ( voir plus haut ), de même les alentours de la cathédrale et de l'Evêché. Pendant l'expulsion il y en avait pas mal dans le séminaire. C'était presque tous des aveyronnais, ayant bon esprit ; ils faisaient cela à contre-cœur. Pas vu un geste répréhensible, pas entendu une parole désagréable, mais plutôt paroles et gestes sympathiques ( le récit de mon expulsion en est une preuve ). Ils n'ont pas dû avoir chaud jusqu'à leur rentrée à la caserne. A ce moment là, depuis Noël 1906, il y avait des prêtres rappelés à la caserne en vertu d'un décret qui fut déclaré illégal, ou abusif par le Conseil d'Etat. On eut la pudeur de les laisser à la caserne ce matin-là. Gendarmes à pied et à cheval, ainsi que la police avaient été mobilisés contre ces malfaiteurs d'un nouveau genre.
- Cloches de la ville : surtout le bourdon de la cathédrale, qu'on entend rarement, elles alertèrent les habitants qui se demandaient un peu qu'est-ce qu'il pouvait y avoir par ce temps sibérien ; il y avait du monde sans doute, mais peut-être pas tout ce qu'on aurait pu souhaiter.
- Nouveau local : Rentrés des vacances forcées on a occupé le couvent du Sacré Cœur de Marie qui servira de Séminaire jusque vers 1914, date où le nouveau a pu être mis en service, mais par suite de la guerre, il sera parfois entièrement ou en partie occupé par la troupe ou par un hôpital militaire.
- Sort de l'ancien Gd Séminaire : Attribué à la ville de Rodez, comme je l'ai dit plus haut, au bout de quelques années il fut aménagé pour servir de collège de jeunes filles. Lorsque tout fut prêt, quelques mois seulement avant la rentrée, il devint, on ne sait comment, la proie des flammes, tant il est vrai qu'objet volé ne profite jamais. Le même jour exactement, flamba aussi le Collège Catholique de Montpellier, que j'avais vu au cours de la guerre et qui était à peine terminé : bel établissement aussi qui avait été volé avant qu'on ait pu s'en servir. De part et d'autre sérieux avertissement de la Providence, mais quel désastre pour la ville de Rodez qui avait dépensé gros pour son aménagement ! Qu'allait-elle faire ? Ayant trop de dépenses en perspective elle rétrocéda, moyennant finances, le pensionnat St Joseph aux Frères des Ecoles Chrétiennes. Vers 1902 ou 1903, en effet, la ville avait acquis les établissements scolaires de St Joseph et des Frères de St Viateur ( sic ! ) camonil, en vertu de la loi spoliatrice sur les biens des Congrégations religieuses... La ville de Rodez aménagea de nouveau l'ancien Gd Séminaire qui deviendra le collège moderne, ou Collège Joseph FABRE, pour jeunes filles. - Et Saint Pierre ?.. L'expulsion du Petit Séminaire de St Pierre, près Rodez, eut lieu le lendemain de celle du Gd Séminaire, donc le 7 février 1907, avec la troupe aussi. Le petit Séminaire se réfugia à Espalion, où il restera pendant plusieurs années. A qui avait été attribué St Pierre ? J'ignore, en tout cas quelques années plus tard on put réintégrer les locaux, probablement moyennant finances ; c'est comme dans l'histoire.
- Petit Séminaire de Graves. En 1901 ou 1902 cet établissement propriété des Pères des Sacrés-Cœurs, dits Picpuciens, fut dévolu par la loi spoliatrice à l'Etat, représenté par le séquestre. Ce dernier fit trois lots : les deux plus petits furent acquis par des particuliers, probablement contre les lois de l'Eglise, les lavoirs, pré et maison du bas de la côte étaient compris dans l'un des deux. Le 3ème, comprenant toutes les bâtisses, chapelle, château, salles diverses, immeubles de la ferme et champs ou prés environnants, furent achetés par M. CIBIEL, député de Villefranche, pour le compte des religieux. Dès qu'il l'eut acquis, les séminaristes qui avaient passé une année à St Joseph ( Collège Revel ) purent réintégrer les lieux avec le personnel du diocèse qui avait remplacé les religieux depuis un an ou deux. C'était, si je ne me trompe, en 1903. Quarante ans plus tard, les religieux rentreront chez eux et reprendront le séminaire, en 1946, je crois.
- Le Grand Voleur.... Pour terminer cette question, qui n'a rien de très glorieux pour la France, signalons que le Grand Voleur, rarement poursuivi devant les tribunaux, c'est l'Etat. Pour Rodez seulement :
Lycée Foch, ancien collège des Jésuites avant la Révolution,
Collège de Comonil : volé aux religieux de St Viateur, peut-être la ville l'avait-elle payé au séquestre; il reste toujours un bien volé. En plus le collège moderne, ancien Grand Séminaire, dont nous avons parlé.
Ceci rappelé uniquement à titre de souvenir. On oublie si vite !!..
1957

Adrien Dominique AURIERES, né le 16 mai 1883 St Santin-Monals
7 octobre 1896, à 13 ans, parti au Petit Séminaire de Graves, près Villefranche de Rouergue, tenu par des Picpuciens. 4 octobre 1900 entré au Grand Séminair de Rodez. Après 4 ans de Séminaire, ayant déjà reçu la tonsure le 24 mai 1902 et les ordres mineurs, 6 juin 1903, je fus envoyé une année 1903-1904, comme professeur à l'institution St Joseph de Villefranche, ou Collège Revel;
19.04.1907, terminé mes études du Gd Séminaire.
09.06.1906, ordonné sous-diacre,
30.03.1907, diacre
25.05.1907, ordination sacerdotale, en la cathédrale de Rodez
23.06.1907 au 15.11.1911, vicaire à Galgan
15.11.1911 au 23.07.1914, vicaire à Firmy
23.07.1914 au 08.02.1923, vicaire à Decazeville
Avril 1915, infirmier hôpital de Montpellier ( Grand Lycée ), deux ans
Mars 1917, dirigé vers le front, hôpital de Châlons sur Marne.
Nov. 1917 rappelé comme professeur à St Joseph de Villefranche
Vendredi Saint 1918, rentré à Decazeville
17.01.1923 au 22.07.1933, curé de Bar, canton de Najac, remplit également les fonctions de secrétaire de mairie.
23.07.1933 au 14.09.1955 ( date de départ en retraite ), curé de Firmy
04.06.1957 Noces d’Or sacerdotales à Massip, renouvelées le 21 juillet 1957 à St Julien de Piganiol.
25.12.1967, décès à Capdenac-Gare, inhumé le 27.12.1967 à St Julien de Piganiol

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