Les renonçants

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Décret sur la renonciation

Le gouvernement de la Troisième République en est arrivé à la promulgation du décret sur la renonciation, le 18 septembre 1881.
Les renonçants passent alors du statut de « sujet » à celui de «citoyen » français, engageant avec eux toute leur descendance de manière « définitive et irrévocable » :

  • Art 1 : Par le fait de cette renonciation, qui sera définitive et irrévocable, ils sont régis ainsi que leurs femmes et leurs enfants mineurs par les lois civiles et politiques applicables aux Français dans la colonie

Les renonçants sont également amenés à adopter un nom français.

  • Art 6 : « Les natifs qui renonceront à leur statut personnel indiqueront dans l’acte de renonciation le nom patronymique qu’ils entendent adopter pour eux et leur descendance ».

Les Renonçants

Le terme de renonçant désigne les Indiens qui ont adopté le Code Civil français pour s'affranchir de la pesante hiérarchie des castes.

Les renonçants, majoritairement ceux de Pondichéry étaient au nombre de deux milles à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

Établissements français dans l'Inde

Établissements français dans l'Inde (EFI) et incluent Pondichéry, Karikal et Yanaon sur la côte de Coromandel, Mahé sur la côte de Malabar et Chandernagor au Bengale

L'Inde attendra en 1963 avant de créer le Union Territory of Pondicherry (Territoire de Pondichéry) englobant les 4 anciens établissements français.

La renonciation

Peu connu et unique dans l'histoire de la France,
Ce décret autorise ainsi les natifs des Établissements Français (Pondichéry, Karikal, Chandernagor, Mahé et Yanaon) majeurs de 21 ans, quels que soient leur sexe, leur religion et leur caste, à « renoncer à leur statut personnel » et à se placer sous l'autorité du Code Civil.
Dans les Établissements français de l'Inde, les Renonçants étaient des Indiens ayant renoncé à leur statut personnel pour devenir des citoyens français à part entière, notamment en matière de droits politiques et pour l'accès la fonction publique.
Notons cependant qu'en 1848, tous les habitants des comptoirs sont déclarés citoyens français, à la faveur de la Révolution de 1848 et de l'abolition de l'esclavage.

Le patronyme

Ils durent choisir un patronyme pour eux-mêmes et leurs descendants afin d'affirmer leur allégeance envers la nation française. [1]
Choisir un patronyme équivalait à leurs yeux à donner une dimension française à leur identité symbolique.
Pour ce faire, ils ont usé et usent de leur ingéniosité.

  • La transcription en français des noms tamouls (Virapin),
  • la traduction des noms tamouls en français (Ambroise - du tamoul Amirdam),
  • l'emprunt des patronymes français (Delavigne) ou
  • des noms des personnages historiques (Brutus) ou célèbres (Loti),
  • le recours à des hypocoristiques (Doré<Doraissamy) et à la particule "de" (De Sojanar),
  • la création des nouveaux noms à consonance française (Delamourd),
  • l'adoption des marqueurs de parenté (Tamby qui signifie frère en tamoul) ou
  • des noms du groupe (Marécar) tamouls,
  • des mois (Janvier) ou
  • saints du calendrier chrétien (SaintAuguste) ou
  • des choses (Cartouche)

comme noms de famille sont quelques-uns des procédés couramment utilisés par les renonçants. En choisissant librement et sciemment

Cette transformation sociale a eu pour effet de diluer la puissance des castes et d'accroître le poids social des familles.

Notes

Les Renonçants sont des Indiens Tamouls qui ont renoncé à leur statut d'origine (caste...) pour devenir Français, pouvoir étudier, obtenir des diplômes et pouvoir accéder des postes à responsabilité dans l'administration et le privé.

Les raisons

  • C’est un moyen potentiel pour les chrétiens de ne plus être régis par le droit coutumier hindou ou musulman.
  • La renonciation attire en premier lieu les parias [2] intouchables , qui y trouvent un moyen de réintégrer une société de laquelle ils étaient exclus par le système de castes hindou.
  • Quelques familles musulmanes choisirent aussi la renonciation.

1960

Un « droit d’option » similaire est donné en 1960 aux ressortissants des ex-territoires d’outre-mer de la République française (loi n°60.752 du 28 juillet 1960) via déclaration dite « de reconnaissance » de la nationalité française.
Les conditions faites à la population des colonies françaises d’Inde se démarquent aussi de celles qui prévalent dans l’Inde britannique.

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Référence.png Notes et références

  1. Ganapathy-doré Geetha. Dénomination et identité : le cas de la diaspora tamoule en France. In: Hommes et Migrations, n°1162-1163, Février-mars 1993. Fragments d'Amérique. Migrants et minorités aux USA. pp. 86-91;
  2. Le terme “paria” est une déformation du nom d’une sous-caste (parayiar) dite intouchable, située tout au bas de la hiérarchie rituelle hindoue dans le pays tamoul.