La Garde nationale (1789-1871)

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La Garde nationale a toujours eu une part active sous les différents gouvernements qui se sont succédé en France ; mais elle a joué le rôle le plus grand au point de vue de la défense pendant la guerre de 1870-71. C'est un honneur qu'elle peut hautement revendiquer.

Ne pas confondre

Les gardes royales, consulaires ou impériales avec la garde nationale qui exista de 1789 à 1871, ni avec la garde nationale mobile de 1870-1871 car ces unités territoriales n’étaient pas assimilées à l’armée régulière ; gardes nationaux et mobiles sont donc à rechercher dans les archives départementales.

Elle a été créée à la Révolution et supprimée après la guerre de 1870-1871. Il existe "plusieurs" Gardes nationales :

La Garde nationale (1789-1827)

Par ses origines, cette milice de citoyens était composée des anciennes milices ou gardes bourgeoises. Formée dans chaque ville, à l'imitation de celle créée à Paris, elle est chargée du maintien de l'ordre et de la défense des droits constitutionnels.
Devant les actes de pillages, "Le comité permanent" des électeurs de Paris réunis à l'Hôtel de Ville, décide par l'arrêté du 13 juillet 1789, la création d'une milice. Le 15 juillet 1789, le Général La Fayette est élu au poste de commandant en chef de cette milice, nommée Garde nationale.
Les décrets des 12 juin, 29 septembre et 14 octobre 1791 fixent à toutes les gardes nationales de France, les règlements suivants : les anciennes gardes ou milices doivent être intégrées dans la garde nationale; le service est obligatoire et gratuit pour les citoyens actifs de 18 à 60 ans; les officiers sont élus pour un an; enfin, organisée par canton et par district, elle doit compter des bataillons de 500 hommes répartis en 4 compagnies.
Battue par Napoléon Bonaparte, lors de l'insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795), elle ne fut pas supprimée mais seulement désarmée au profit de la Garde municipale de Paris. Maintenue sous Louis XVIII, elle est licenciée à l'initiative de Charles X, le 29 avril 1827

La Garde nationale (1831-1871)

Dissoute en 1827, elle est reconstituée spontanément durant les journées révolutionnaires de juillet 1830.
Soutien le plus fidèle de la monarchie de Juillet, Louis-Philippe décide de la réorganisée légalement par les lois du 22 mars 1831 et du 19 avril 1832.
Comprenant tous les citoyens capables de payer leur équipement, ce qui écartait les éléments populaires, elle est placée sous les ordres du ministre de l'Intérieur et des préfets.
Après la guerre de 1870, le gouvernement de la Défense nationale en fit une véritable "armée populaire", qui décida de prendre part aux insurrections de la Commune de Paris. En répression, le gouvernement Thiers décide sa dissolution définitive par la loi du 30 août 1871

La Garde nationale parisienne

Dissoute en 1827, la Garde nationale de Paris est réorganisée en 1831 par Louis-Philippe.
Elle est sous les ordres du Ministre de l'Intérieur et du préfet.

A Paris, en vertu des dispositions précédentes, le nombre des bataillons avait été porté de 51 à 60 et leur effectif fixé à 1.500 hommes.
Mais le Gouvernement impérial, peu confiant dans ces bataillons, ne se hâtait pas de les armer, et le 21 août, le général TROCHU écrivait au Ministre de l'Intérieur que l'opinion publique ne comprenait pas l'hésitation du Gouvernement à armer la garde nationale.
Le Gouvernement de la Défense nationale partagea la manière de voir du général TROCHU, et décida d'augmenter le nombre des bataillons ; dès le 6 septembre, une circulaire du Ministre de l'Intérieur ordonna la création, dans la garde nationale de la Seine, de 60 bataillons nouveaux à l'effectif, comme les anciens, de 1.500 hommes formés en 8 compagnies.
Le chiffre de 120 bataillons, fixé par le décret du 6 septembre, fut de beaucoup dépassé, sans qu'un nouveau décret fût intervenu.
Le 30 septembre, il avait été créé 194 bataillons nouveaux ce qui, avec les 60 anciens, portait le nombre des unités à 254.
Certains bataillons avaient été formés avec le personnel de quelques industries ou grandes administrations, tels, par exemple, le bataillon de la Banque de France (qui sous la Commune et bien qu'il fut sujet à caution par les communards eux-mêmes, resta en faction à la Banque de France, ne prenant aucune part à la lutte ni d'un côté ni de l'autre), les bataillons de la Compagnie du gaz, des Petites Voitures, des Omnibus, des Chemins de fer de l'Est, du Nord, d'Orléans, etc.
Les effectifs de ces 254 bataillons étaient des plus divers et allaient de 350 à 2.600 hommes. Enfin, les éléments qui les composaient avaient une valeur physique et surtout morale très variable.

A Paris, la garde nationale rassemble pas moins de 180 000 hommes issus de la petite bourgeoisie et du monde ouvrier qui se sont portés volontaires pour défendre la capitale contre l'ennemi et se sont habitués à vivre sous les armes.

Les bataillons

Répartition des bataillons de la Garde nationale par arrondissement

Arrt Quartier Bataillons: Nb
1er Louvre 1, 5,12, 13, 14, 70, 112, 113, 171, 196. 10
2e Bourse 8, 10, 11, 92, 100, 148, 149, 181, 227. 9
3e Temple 54, 35, 86, 87, 88, 89, 144, 145, 205, 239. 10
4e Hôtel de Ville 22, 53, 94, 95, 96, 150, 162, 182, 183, 212, 254 11
5e Panthéon 21, 59, 60, 118, 119, 151, 160, 161, 163, 248. 10
6e Luxembourg 18, 19, 83, 84, 85, 115, 193, 249. 8
7e Palais-Bourbon 15, 16, 17, 20, 105, 106, 187. 7
8e Elysée 2, 3, 4, 69, 71, 97, 221, 260, 8
9e Opéra 6, 7, 116, 117, 216, 228, 229, 247, 252, 253. 10
10e Saint Laurent 9, 24, 107, 108, 109, 110, 128, 137, 143, 153, 167, 170, 175, 186, 188, 203, 238, 246. 18
11e Popincourt 57, 58, 65, 66, 67, 123, 130, 138, 139, 140, 141, 180, 190, 192, 194, 195,206, 209, 211, 213, 214, -219, 232, 236, 237. 25
12e Reuilly. 52, 56, 73, 93, 121, 122, 126, 198, 199, 200. 10
13e Gobelins 42, 101, 102, 120, 133, 134, 176, 177, 184, 185. 10
14e Observatoire 46, 103, 104, 136, 146, 202, 217, 243. 8
15e Vaugirard 45, 47, 81, 82, 127, 131, 156, 165, 178. 9
16e Passy 38, 72. 2
17e Batignolles 33, 90, 91,155, 168, 207, 222, 223, 244, 257, 259. 11
18e Buttes-Montmartre 32, 61, 64, 77, 78, 79, 124, 125, 129, 142, 152, 154, 158, 166, 169, 189, 215, 220, 225, 245, 258. 21
19e Buttes-Chaumont 29, 114, 147, 157, 164, 179, 191, 197, 224, 230, 231, 242. 12
20e Ménilmontant 27, 30, 63, 74, 75, 76, 80, 135, 159, 172, 173, 174, 201, 208, 218, 234, 240. 17
21e Sceaux 40, 41, 43, 44, 48, 49, 50, 51, 98, 99, 210. 11
22e Saint-Denis 23, 25, 26, 28, 31, 34, 35, 36, 37, 39, 62, 68, 132, 233, 235. 15

La répartition des bataillons de la Garde nationale sur les remparts de Paris

Fut faite par la division des Secteurs, au nombre de neuf:

Secteur Localisation Commandant du secteur Siège Nb de bataillons
1er secteur de la Seine
à la rue Montreuil.
Général Faron, quartier général , 25, rue Michel Bizot, 31 bataillons
Les bataillons subordonnés : 14e, 48e, 49e, 50e, 51e, 52e, 53e, 56e, 73e, 93e, 94e, 95e, 96e, 99e, 121e, 122e, 126e, 150e, 162e, 182e, 183e, 198e, 199e, 200e, 210e, 212e, 254e.

2e secteur de la rue de Montreuil
à la route de Pantin
Général Caillier, 79, rue Haxo (lieu de l’exécution des otages le 27 mai 1871), 49 bataillons
Les bataillons subordonnés : 27e, 30e, 31e, 54e, 55e, 57e, 58e, 63e, 65e, 66e, 67e, 68e, 74e, 76e, 80e, 86e, 87e, 88e, 89e, 123e, 130e, 135e, 138e, 140e, 141e, 144e, 145e, 159e, 172e, 173e, 174e, 180e, 190e, 192e, 194e, 195e, 201e, 204e, 205e, 206e, 208e, 209e, 211e, 213e, 214e, 218e, 219e, 232e, 233e, 234e, 236e, 237e, 239e, 240e, 241e.

3e secteur de la route de Pantin
à la grande rue de la Chapelle.
Amiral Bosse marché aux bestiaux, rue d’Allemagne, 36 bataillons
Les bataillons subordonnés : 9e, 10e, 23e, 24e, 25e, 26e, 28e, 29e, 62e, 107e, 108e, 109e, 110e, 114e, 128e, 137e, 143e, 147e, 153e, 157e, 164e, 167e, 170e, 175e, 179e, 186e, 188e, 191e, 197e, 203e, 224e, 230e, 231e, 238e, 242e, 246e.

4e secteur de la grande rue de la Chapelle
à la route d'Asnières.
Amiral Cosnier 105, avenue de Saint Ouen, 37 bataillons
Les bataillons subordonnés : 6e, 7e, 11e, 32e, 34e, 36e, 61e, 64e, 77e, 78e, 79e, 116e, 117e, 124e, 125e, 129e, 142e, 152e, 154e, 158e, 166e, 168e, 169e, 189e, 215e, 216e, 220e, 225e, 228e, 229e, 235e, 245e, 247e, 252e,253e, 256e, 258e.

5e secteur de la route d'Asnières
à l'avenue Uhrich.
Amiral du Quilio 74, avenue Mac Mahon, 28 bataillons
Les bataillons subordonnés : 2e, 3e, 8e, 33e, 35e, 37e, 70e, 90e, 91e, 92e, 100e, 111e, 112e, 113e, 132e, 148e, 149e, 155e, 171e, 181e, 196e, 207e, 222e, 223e, 227e, 244e, 257e, 259e, 260e, Rueil, Argenteuil, Versailles, Le Pecq (bataillons de gardes nationaux réfugiés de la banlieue).

6e secteur Passy, Amiral Fleuriot de Langle Château de la Muette, 12 bataillons
Les bataillons subordonnés : 1er, 4e, 5e, 12e, 13e, 38e, 39e, 69e, 71e, 72e, 221e, 226e, Sêvres, Saint Cloud.

7e secteur de la Seine
à la route de Vanves
Amiral de Montagnac, gare de ceinture de Vaugirard, 15 bataillons
Les bataillons subordonnés : 15e, 17e, 41e, 45e, 47e, 81e, 82e, 105e, 106e, 127e, 131e, 156e, 165e, 178e, 187e.

8e secteur de la route de Vanves
à la Bièvre.
Amiral Méquet 93, avenue d’Orléans, 20 bataillons
Les bataillons subordonnés : 16e, 18e, 19e, 20e, 40e, 43e, 46e ,83e, 84e, 85e, 103e, 104e, 115e, 136e, 146e, 193e, 202e, 217e, 243e, 249e.

9e secteur de la Bièvrè
à la Seine.
Amiral de Challié 75, avenue d’Italie, 22 bataillons
Les bataillons subordonnés : 21e, 22e, 42e, 44e, 59e, 60e, 97e, 98e, 101e, 102e, 118e, 119e, 120e, 133e, 134e, 151e, 160e, 161e, 163e, 176e, 177e, 184e, 185e, 248e, 251e.

Total de 250 bataillons, d'environ 1000 à 1500 hommes chacun, formant un total de plus de trois cent milles hommes [1]

Les bataillons de guerre

C'est le 8 novembre 1870 que parut le décret suivant :
« Le Gouvernement de la défense nationale,
« Pour satisfaire, par des dispositions nouvelles, aux nécessités des opérations militaires et répondre aux vœux unanimement exprimés par la Garde nationale,

« DÉCRÈTE :
« Article 1er. Chaque bataillon de la Garde nationale sera composé, suivant son effectif, de huit à dix compagnies.
« Art. 2 Les quatre premières compagnies, dites Compagnies de guerre, auront chacune un effectif de 100 hommes, cadre compris, dans les bataillons dont l'effectif est de 1,200 hommes et au-dessous, et de 125 hommes, cadre compris, dans les bataillons ayant plus de 1,200 hommes.
« Ces compagnies seront fournies par les hommes valides des catégories ci-dessous, en suivant l'ordre des catégories et en ne prenant dans l'une d'elles que lorsque la catégorie précédente, aura été épuisée :
« 1° Volontaires de tout âge ;
« 2° Célibataires ou veufs sans enfants de 20 à 35 ans ;
« 3° Célibataires ou veufs sans enfants de 35 à 45 ans ;
« 4° Hommes mariés ou pères de famille de 20 à 35 ans ;
« 5° Hommes mariés ou pères de famille de 35 à 45 ans ;
« Art. 3. Les autres compagnies destinées au service de la défense ayant autant que possible un effectif uniforme, comprendront le reste du bataillon. Elles constitueront le dépôt et fourniront les hommes nécessaires pour combler les vides faits dans les compagnies de guerre. »

Les autres articles du décret réglaient les armes et l'effectif de chacun des cadres de ces compagnies.

Les Régiments mobiles de la Seine

  • 1er Régiment mobiles regroupe la garde nationale mobile de la Seine; 1er, 2e et 3e bataillons : Colonel PIETRI (Paul Antoine)
  • 2e Régiment mobiles regroupe la garde nationale mobile de la Seine; 4e, 5e et 6e bataillons : Colonel RAMBAUD (Louis)
  • 3e Régiment mobiles regroupe la garde nationale mobile de la Seine; 7e, 8e et 9e bataillons : Colonel VALETTE
  • 4e Régiment mobiles regroupe la garde nationale mobile de la Seine; 10e, 11e et 12e bataillons : Lieutenant-colonel LEMERLE de BEAUFOND puis Colonel DAUTREMENT
  • 5e Régiment mobiles regroupe la garde nationale mobile de la Seine; 13e, 14e et 15e bataillons : Lieutenant-colonel GALLOIS puis Lieutenant-colonel ROUSSAN
  • 6e Régiment mobiles regroupe la garde nationale mobile de la Seine; 16e, 17e et 18e bataillons : Lieutenant-colonel BEUGNOT puis Lieutenant-colonel LEMERLE de BEAUFOND puis Lieutenant-colonel OUILLET SAINT ANGE

La Garde nationale mobile et la Garde nationale mobilisée.

La Garde nationale mobile

La Garde Nationale mobile a été créée par la loi du 1er février 1868 comme auxiliaire de l’armée régulière. Elle est constituée des « bons numéros » des classes les plus jeunes et de ceux qui s’étaient fait remplacer. Ils sont appelés les « mobiles ». En 1870, elle n’existait que sur le papier, les « mobiles » ont été appelés par les lois des 17 juillet et 12 août 1870
Ce sont les hommes des classes de 1864 à 1869 qui sont concernés.
Elle se compose des jeunes gens qui n’ont pas été compris dans la conscription en raison de leur numéro de tirage au sort, de certains exemptés et de ceux qui se sont fait remplacer. Des jeunes gens libérés du service militaire peuvent également demander à en faire partie. Ils sont inscrits sur la liste du contingent de la garde nationale mobile. La durée de leur service est de cinq ans et consiste en exercices ne dépassant pas quinze jours par an. La garde nationale mobile est dissoute par la loi du 25 août 1871.

La Garde nationale mobilisée

La Garde nationale mobilisée a été créé en 1870 pour augmenter l’effectif des armées, par le gouvernement de la Défense nationale. Le recrutement s’effectue parmi les célibataires et les hommes mariés ou veufs sans enfants, âgés de 21 ans à 40 ans.

Régiment de la Garde nationale mobile

En effet après les troupes d’active, il est fait très vite appel en août à la réserve mobilisable, la Garde Nationale mobile composée des hommes qui ont échappé au service militaire par tirage au sort que l’on appelle les "Mobiles", appelés familièrement "Moblots".
Chaque département met en route un ou deux un Régiment de Mobiles comportant un nombre variable de bataillons. 89 régiments sont donc créés, du numéro de leur département de rattachement.
Il en existe 321 bataillons (pour 58 régiments formés de trois bataillons) en septembre.
La numérotation prévue initialement est vite abandonnée. Ainsi les bataillons de la Seine sont regroupés en 6 régiments (numérotés de 1 à 6) composés de 3 bataillons chacun.
Au moment de l'armistice, 109 régiments et 54 bataillons indépendants auront été formés (346.000 hommes) et engagés dans des conditions d'efficacité discutable.

Pictos recherche.png Article détaillé : Consulter la liste des Régiments mobiles de la Garde nationale mobile ...

Dissolution de la Garde nationale

A la suite de sa participation aux insurrections de la Commune de Paris en 1871, le gouvernement Thiers décida la suppression de cette garde (loi 30 août 1871)
La loi du 27 juillet 1872 prévoit que « tout corps organisé en armes et soumis aux lois militaires, fait partie de l'armée et relève du ministère de la guerre » (Art. 6).
La Garde nationale était ainsi définitivement supprimée.

La « nouvelle » Garde nationale a été créée en 2016

Sous l’appellation « Garde nationale » ont été regroupées les réserves opérationnelles de l’armée de Terre, l’armée de l’Air et de l’Espace, la Marine nationale, le Service de santé des armées, le Commissariat des armées, le Service de l’énergie opérationnelle, le Service d’infrastructure de la défense, la Direction générale de l’armement, la Gendarmerie nationale et la Police nationale.
Elle compte plus de 77 000 réservistes opérationnels sous contrat, engagés au sein des armées et des forces de sécurité intérieure. [2]

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Référence.png Notes et références

  1. Histoire de la garde nationale et des bataillons mobilisés du IXe arrondissement avant et pendant le siège de la capitale, année 1870-71, et les faits de guerre des bataillons de marche des arrondissements de Paris / par Charles Dolivet,...
  2. Sources : Ministère des Armées


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