Jean BOURSEAU

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Où l'on voit comment Jean Boursau enfant de St Christophe de Double a découvert l'Amérique


En errant sur la toile nous avons trouvé l'information suivante :

Drapeau Royal Roussillon.jpg
Fusiler Royal Roussillon.jpg

BOURSEAU dit Deslauriers (1749, 1756), Jean. *

Soldat de Bonnet (1747), caporal de Ducros (1749, 1756).

Fils de Jacques Bourseau et Françoise Lachaux.

Né ca 1715. Originaire de la paroisse Saint-Cristophe en Contrat [Coutras] à cinq lieues de Libourne,

évêché de Bordeaux [Saint-Christophe-de-Double Gironde 33].

[Peut-être Saint-Christophe-de-Bardes, près Ste-Colombe]

Engagé le 16 novembre 1734. Décède en 1767 à Chambly, Québec.

Époux de Marie Thérèse MAURIN.


En fait il s'agit d'un site canadien dont l'auteur est Suzanne Galaise qui traite (entres autres) des troupes françaises envoyées en 1756 renforcer les défenseurs québécois au début de la guerre de 7 ans. Cette guerre mit aux prises les Prussiens et les Anglais d'une part et les Autrichiens et les Français d'autre part … et se termina en 1763 par le traité de Paris qui sonna le glas du premier empire colonial français (pertes des possessions au Canada, aux Antilles, en Inde et en Afrique) et assura la prépondérance maritime anglaise pour les siècles suivants.


Avons-nous une trace de ce Jean Bourseau à Saint-Christophe ?


un rapide examen du registre paroissial période 1680-1717 page 134, consultable en ligne aux AD33 confirme le

baptême en date du 5 février 1715 Pictos recherche.png 1715 N Boursau Jean w.jpg de Jean BOURSAU né de Jacques et Françoise Lachaux du village de La Chaud

Jean Bourseau dit Deslauriers est bien enfant de Saint-Christophe-de-Double.


mais pourquoi « Deslauriers » ?

Au XVIIIe siècle, chaque soldat, en s’engageant, prenait ou recevait, un sobriquet ou nom de guerre, comme le faisait un laquais de grande maison ; car, dans l’opinion d’une certaine classe de la société, il n’était guère plus honorable d’avoir été simple soldat que d’avoir été laquais ; en quittant à la fois et la profession des armes et le nom de guerre, on faisait en quelque sorte oublier ce que la vanité des gens comme il faut regardait comme une tache. – L’ordonnance de 1749 (3 juillet) réservait sur les contrôles une colonne pour les noms de guerre. – Depuis 1789, l’état civil de l’armée est devenu important, et les noms de guerre ont passé de mode.

Comment lire notre information de départ ?

  • Notre Jean Boursau/Bourseau né en 1715 à Saint-Christophe-de-Double, il s'est engagé en 1734 à l'âge de 19 ans sous l'uniforme militaire.
  • De soldat en 1747 il est devenu caporal en 1749 dans la compagnie du capitaine Ducros, et il l'était encore en 1756. Cette compagnie appartenait au régiment Royal Roussillon.
  • Entre le 6 avril et le 30 mai 1756 il a traversé avec son régiment l'Atlantique de Brest à Québec.

Il a participé et survécu à tous les combats de son régiment au cours de la guerre " de 7 ans"
qui se sont déroulés en Nouvelle-France et est resté là-bas après la défaite française et la paix revenue.

  • Il s'est marié au Canada ( y a fait souche) et y est décédé en 1767 à Chambly près de Québec.


Que nous apporte l'Histoire ?

Le lundi 15 mars 1756, le marquis de Montcalm et Bougainville quittent Versailles pour se diriger vers Brest où aura lieu l'embarquement pour la Nouvelle France d'ici la fin du mois des renforts des régiments de Royal Roussillon et de la Sarre, pour la Nouvelle France (Canada).

Indications du « contrôle des troupes » fait à Brest en mars 1756

Le contrôle du second bataillon du régiment de Royal Roussillon figure dans un cahier de 66 pages où sont relevées les douze compagnies des fusiliers ainsi que celle des grenadiers formant le détachement envoyé au Canada en 1756 pour combattre les Anglais. Ce second bataillon compte 556 officiers, bas officiers et soldats. L'une des 9 compagnies est la compagnie de Ducros (contrôle pages 12 à 16)

1 capitaine, Ducros + 1 lieutenant + 1 enseigne et 40 soldats et bas officiers

La flotte de frégates et vaisseaux pour la traversée à partir de Brest

Le régiment de Royal-Roussillon fit son arrivée à Brest le jeudi 25 mars et fut passé en revue le lendemain pour l'embarquement fait immédiatement après. On emmagasina les armes des soldats au magasin du roi. On les réarmerait une fois à terre en Nouvelle-France. Avant de s'embarquer, on offrit à déjeuner aux soldats.

Il fallait compléter les compagnies afin qu'elles comptent 40 soldats chacune, 45 pour les grenadiers.

Le roi avait accordé amnistie à tous ceux qui passeraient au Canada pour y servir pendant six ans. On peut donc croire que certains de ces soldats, ayant servi à compléter les troupes tout au long du conflit, n'étaient autres que des déserteurs préférant la guerre à la galère.

En 1756, on assiste également à une innovation côté armement des sergents: on leur donna des fusils au lieu de hallebardes !

Le marquis de Montcalm ainsi que les officiers furent prêts à s'embarquer le samedi 27 mars 1756. Les officiers s'embarquèrent sur les frégates, dont La Sirène reconnue pour être la meilleure voilière d'Europe, et les troupes sur les vaisseaux, au nombre de 8 ou 9 compagnies par bataillon, ce qui représente environ 700 soldats.

L'armement fut ainsi fait sur trois frégates: la Sauvage, la Licorne et la Sirène ainsi que sur trois vaisseaux de 72 canons le Héros, l'Illustre et le Léopard, armés en flûte, c'est à dire qui n'avaient que leur seconde batterie et quelques canons sur leurs gaillards.

A bord de l'Illustre parti de Brest le 6 avril 1756, se trouvaient 9 compagnies du régiment de Royal Roussillon dont celle de Ducros avec notre caporal Jean Bourseau dit Deslauriers ...

Ce qui s'est passé au Canada

Arrivée du régiment de Royal Roussillon à Québec en mai 1756

L'Illustre arriva à bon port le 30 mai 1756.

La Sauvage, arrivée le 31 mai 1756 à Québec, avait plusieurs malades sur les cadres. Deux matelots, morts pendant la traversée, avaient été jetés par-dessus bord le 5 mai.

Le Léopard, arriva à Québec le 30 mai 1756 au matin. On le mit en quarantaine dès son arrivée dans le port. On sait qu'une maladie épidémique s'est développée à bord. Celle-ci fut attribuée au manque de propreté car les officiers avaient fait gratter et nettoyer l'entrepont qu'une seule fois au cours de la traversée. D'autres blâmèrent le poisson.

Un tribunal accusa le capitaine d'être responsable de ce manque d'hygiène.  Toutefois, lorsque le jugement fut rendu, le capitaine de Gomain était lui-même décédé de cette maladie !

Afin de découvrir ce qu'était cette maladie et d'apporter un bon traitement, on fait ouvrir les corps de deux grenadiers décédés depuis peu. On trouva la rate d'un volume considérable et gangrenée; un engorgement de sang et un gonflement de la tête avec un commencement de suppuration dans le cerveau, etc.. Il pourrait s'agir du typhus.

Les soldats n'eurent pas l'occasion de visiter Québec car ils reçurent leur destination presque immédiatement après leur arrivée. Le régiment du Royal Roussillon fut passé en revue le 7 juin. On remit à chacun l'habillement, la nourriture et fait "racommoder" les armes.

Le régiment fut réparti en deux divisions qui partirent de Québec les 11 et 12 juin pour se rendre par terre près des Trois-Rivières où elles continueraient leur voyage par eau. Les soldats malades iraient les rejoindre plus tard.

Un détachement du bataillon fait partie de l’expédition qui détruit tous les établissements situés en bordure du lac Saint-Sacrement, ainsi que toute embarcation, isolant ainsi le fort anglais George.

En août 1757, sous le commandement du marquis de Montcalm, Royal-Roussillon contribue à la prise du fort George, notamment le 4 août en ouvrant une tranchée avec La Sarre. La place capitule le 9.

Le 8 juillet 1758, le bataillon est au cœur du combat dans les retranchements du fort Carillon et contribue à l’échec de l’offensive ennemie.

Le 13 septembre 1759, Royal-Roussillon participe à la bataille de Québec. Il est situé sur l’aile gauche des forces françaises menées par Montcalm. Les pertes sont lourdes.

Le bataillon prend part en 1760 à toutes les contre-offensives françaises, notamment celles qui aboutit à la victoire de Sainte-Foy le 25 avril.

Le régiment rentre en France en 1761, après la capitulation de Montréal sans le caporal Bourseau qui comme plusieurs autres soldats français demeurera dans la Belle Province et y fera souche !

Epilogue

Descendance connue (avec la contribution de Mme Galaise)

L'ex-caporal BOURSEAU a eu une descendance dont le patronyme a évolué en Brousseau et possiblement en Brosseau, deux noms répandus au Québec.

de son mariage au Canada (rappelons que né en 1715 il avait plus de 40 ans à ce moment-là)avec Marie-Thérèse MAURIN sont issus:

1. Marie-Amable née le 21 janvier 1760, baptisée à Saint-Mathias-sur-Richelieu. Mariée le 25 juin 1781 à Saint-Mathias-sur-Richelieu à Ignace OUIMET, fils d'Ignace et Amélie Piédalue.

2. Pierre né le 6 août 1761, baptisé à Saint-Mathias-sur-Richelieu. Marié le 7 février 1791 à Saint-Mathias-sur-Richelieu à Josette TRUTEAU, fille de Louis-Nicolas et Josette Favreau. Enseigne de la division de la milice de Chambly le 3 février 1789.

3. M.-Madeleine née le 11 janvier 1763, baptisée à Saint-Mathias-sur-Richelieu.

4. enfant anonyme Ondoyé et décédé le 30 décembre 1763 à Chambly.

5. Jean né le 16 février 1765, baptisé à Chambly.

6. Jean-Baptiste né le 22 octobre 1766, baptisé à Chambly. Marié le 16 juin 1789 à Montréal à Marie MÉTAYER, fille de Pierre et Marie-Josèphe Fournier.

  • Jean Bourseau décède en 1767

remerciements aux époux Galaise-Vallée dont le site a constitué le socle de cette page.
Jean Bourseau est un des ancêtres de M. Vallée.

sources principales consultables :

http://www.colba.net/~vallee/RoyalRoussillonpage1.html le site de référence pour notre enquête

http://pagesperso-orange.fr/alain.lorange/gen/montcalm.htm site du projet Montcalm auquel participe Mme Galaise

http://vial.jean.free.fr/new_npi/archives/archiv.htm site d'une revue électronique fournissant énormément d'informations sur les choses militaires anciennes - voir les pages sur France/infanterie, et les campagnes/batailles ... pour notre propos


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