JULIA Gaston

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Gaston JULIA Un des plus grands mathématiens du XXème siècle (°3 février 1893 Sidi-Bel-Abbès - Algérie +19 mars 1978 Paris)

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Jeunesse en Oranie

Julia est né le 3 février 1893 en Algérie dans la ville de Sidi-bel-Abbès. Pendant sa jeunesse, il s'est intéressé aux mathématiques et à la musique.

C'est parce qu'il avait commencé par être premier dès l'âge de 5 ans, dans la classe enfantine de sœur Théoduline à Sidi-Bel-Abbès, qu'une mère énergique lui assigna une fois pour toutes, cette règle de vie: toujours premier (ler)
Sœur Théoduline encouragea la maman à maintenir la devise. Et la devise fut maintenue. D'abord chez les frères des écoles chrétiennes qui prirent l'enfant deux ans plus tard et bientôt, déclarèrent aux parents :
« II faut l'envoyer au lycée; tâchez d'obtenir une bourse ».
c'est seulement une demi-bourse pour le lycée d'Oran qu'obtint le jeune Gaston, dont le père, artisan mécanicien, gagnait durement sa vie à réparer les machines agricoles dans la campagne oranaise.


« Tu ne peux entrer en cinquième; les camarades ont un an d'allemand et tu ne sais même pas le lire! ». Tel fut l'accueil à Oran.

« Gardez-moi un seul mois ! », supplia le gosse.
Et, en un mois, sans d'autre professeur que son livre et ses petits camarades, Gaston Julia rattrapa ses condisciples et les dépassa, puisqu'il fut premier à la fin de l'année en allemand, comme dans tout le reste, y compris la gymnastique et la fabrication des toupies, des cerfs-volants, que tout enfant pauvre doit faire de ses mains. La devise était sauve. Elle le demeura jusqu'au bachot,jusqu'à la bourse, entière cette fois, pour Janson-de-Sailly, classe de mathématiques supérieures .

Concours Gdes Ecoles & Ecole normale supérieure

Cet « exil » en métropole, loin de sa terre natale, permet à Gaston Julia de manifester encore plus spectaculairement des dons hors du commun. C'est ainsi que "L'Illustration" poursuit en décrivant une nouvelle et capitale étape de la vie du grand mathématicien pied-noir. « Le duel avec la destinée avait été dur pourl'enfant;pourl'adolescent, il commença à devenir tragique, en attendant de toucher au sublime pour l'homme mûr. Gaston Julia rentre à Janson par l'infirmerie où il doit lutter d'abord contre une typhoïde dont il ne triomphe qu'en novembre. Conséquence: deux mois de retard à l'entrée en « taupe », cette classe si difficile qu'elle exige au moins deux années de préparation en bonne forme pour livrer un polytechnicien ou un normalien sciences présentable. Gaston Julia se contente des huit mois qui lui restent pour se faire admettre simultanément à Normale et Polytechnique. Deux fois premier,naturellement. L'esprit du jeune normalien n'a jamais encore connu de détente. Son seul souvenir de luxe est cette boîte de compas que le proviseur de Janson lui permit d'acheter, non sans bougonner, sur les 200 F d'argent de poche que versaient pour lui les anciens du lycée.
Ces compas..., et certain violon d'enfant, cadeau de sa mère, sur lequel un officier de la Légion (il y a de tout dans la Légion, même des artistes) lui avait appris les rudiments de la musique.
A Normale, la musique, comme chacun sait, hante les « turnes » et les couloirs. Le mathématicien prodige découvre Bach, Schubert, Schumann, tout en préparant l'agrégation ».

Le héros

Cette fois, le candidat ne peut attendre le classement. Le 4 août 1914, celui-ci n'était pas encore terminé, que Gaston Julia endossait, au 57e de ligne, à Libourne, la capote de soldat. Et le soldat Julia, bientôt caporal, puis sous-lieutenant, montait au front avec le 144e régiment d'Infanterie pour y devenir, du premier coup, le premier jour, le prototype du héros : « le 25 janvier 1915, a montré le plus profond mépris du danger. Sous un bombardement d'une extrême violence, a su malgré sa jeunesse (22 ans) prendre un réel ascendant sur ses hommes. Atteint d'une balle en pleine figure ui occasionnant une blessure affreuse et ne pouvant plus parler, a écrit sur un billet, qu'il ne voulait pas être évacué; ne s'est rendu à l'ambulance que quand l'attaque a été refoulée. Cet officier voyait le feu pour la première fois ».

Or, la blessure de Gaston Julia (le nez emporté) entraîne la plus horrible des souffrances de ce genre. Une douleur faciale de tous les instants que la cicatrice, longue à venir, ne calmera d'ailleurs jamais entièrement.(Il perdit son nez et fut obligé de porter toute sa vie un masque en cuir). A l'hôpital il poursuivit ses recherches de mathématiques. C'est dans cet état pitoyable que cette tête de mathématicien français reprend et développe sa pensée créatrice un moment interrompue.

La carrière d'un savant reconnu

Comme indiqué plus haut, elle débute en 1918 avec le Grand prix de mathématiques décerné par l'Institut. Ce prix fut suivi de multiples distinctions. C'est ainsi que l'université de Stockholm l'appela à la même chaire où Painlevé connut sa première gloire. Il fut élu en tant que membre étranger à l'Académie d'Upsal et à l'Académie Pontificale de Rome, puis le 5 mars 1934 membre de l'Institut.

En tant que professeur à l'École Normale Supérieure, Polytechnique, l'Université de Paris, Gaston Julia, par son imposante personnalité, a laissé une très forte impression auprès de ses anciens élèves.

Les ensembles de Julia

A la fin du XIXe siècle le mathématicien, Allemand Von Koch définissait un « objet » mathématique nouveau en utilisant la construction géométrique simple. A partir d'un triangle équilatéral, cette construction revient à ajouter à chaque segment de droite un triangle équilatéral à égale distance des extrémités, en la répétant indéfiniment. La limite de l'enveloppe ainsi obtenue est une structure géométrique complexe appelée fractale en 1975.

En 1975, le terme «fractal » est créé pour désigner des structures mathématiques complexes, décrivant des situations reconnues depuis peu dans un grand nombre de domaines de la science.
Quasi simultanément, apparaît l'expression « ensembles de Julia » associée à ce nouveau mot.

Avant cette date, Julia n'était connu que d'un petit nombre de mathématiciens spécialistes de la théorie de l'itération.
Depuis, ce nom devient courant dans la plupart des disciplines scientifiques, et les articles citant les « ensembles de Julia » sont de plus en plus nombreux.

Cette reconnaissance internationale, devenue maintenant interdisciplinaire, a pour origine un article de 200 pages « Mémoire sur l'itération des fractions rationnelles », publié en 1918 dans le Journal de Mathématiques Pures et Appliquées. À l'époque, Gaston Julia avait 25 ans. Cette remarquable publication lui valut le Grand prix de mathématiques décerné par l'Institut, distinction couronnant ainsi l'un des plus grands mathématiciens du XXe siècle.

Les résultats de Gaston Julia ont permis ainsi la transition d'une situation dynamique, c'est-à-dire celle des phénomènes qui évoluent dans le temps.

Depuis peu les fractales sont utilisées pour charger des images fixes, ou des vidéos sur un ordinateur.

Les ordinateurs permettent aussi de visualiser les solutions des équations de la dynamique, en particulier celles étudiées par Julia.

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