Histoire de la province de Bourgogne

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Bourgogne
Région - Blason - Bourgogne.png
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Capitale Dijon
Pays

Prologue

La Bourgogne doit son nom à la peuplade des Burgondes qui créèrent un royaume de Burgondie. Ce dernier devint royaume de Bourgogne puis des Deux-Bourgogne à l'époque carolingienne.

Au Moyen Âge, il convient de distinguer le comté de Bourgogne du duché de Bourgogne. Le premier (maintenant la Franche-Comté) était terre d'Empire, le second, constitué des comtés de Mâcon, Chalon, Sens, Auxerre, Tonnerre, Nevers et Autun, appartenait au royaume de France.

Aussi, les comtes de Bourgogne étaient vassaux du roi de France pour le duché de Bourgogne, l'Artois et la Flandre, et vassaux de l'Empereur pour le comté de Bourgogne, le Geldre, le Hainaut, le Brabant et d'autres terres.

Repère géographique.png Repères géographiques

Territoires de Bourgogne :

La Bourgogne dans l'Antiquité et au haut Moyen Âge

À l'époque gauloise, la région est principalement occupée par les Éduens, avec, pour capitale, Bibracte sur le mont Beuvray. Après la conquête romaine, elle est intégrée à la province de Lyonnaise Première, puis est évangélisée par saint Bénigne au IIe siècle. Autun, la « ville d'Auguste », supplante peu à peu Bibracte et devient la capitale de tout le nord-est de la Gaule romaine.

Au Ve siècle, lors des Grandes Invasions, les Burgonds, originaires de la Baltique, s'implantent dans la région et lui donnent leur nom. En 534, les Francs s'emparent de la Burgondie : Mérovingiens et Carolingiens laissent à la Burgondie une certaine autonomie, mais elle subit différents partages.

Naissance de la Bourgogne ducale

En 843, le traité de Verdun donne la Bourgogne à Charles le Chauve, tandis que son frère Lothaire se voit attribuer la Bourgogne impériale, dont le nord devient ensuite le comté de Bourgogne, ou Franche-Comté. En 877, Charles le Chauve l'érige en duché au profit de son beau-frère Boson, y englobant Langres, Troyes, Sens, Nevers et Mâcon. Au Xe siècle, durant le règne du roi Raoul de Bourgogne, le duché est rattaché au domaine royal; mais dès sa mort, son frère, Hugues le Noir, reprend à son profit le territoire bourguignon.

La Bourgogne passe aux Capétiens en 956, par le biais des frères de Hugues Capet. En 1032, Henri Ier, fils de Robert II le Pieux et petit-neveu des deux frères, qui a annexé pour un temps au royaume de France la Bourgogne, l'inféode à son frère Robert Ier le Vieux. Cette branche bourguignonne de la maison capétienne s'éteint en 1361 avec la mort de Philippe de Rouvres. Jean le Bon, tuteur du jeune Philippe, récupère alors le duché.

Le duché de Bourgogne à son apogée

Le fils de Jean le Bon, Charles V, le donne en apanage à son frère Philippe II le Hardi, premier des Valois de Bourgogne. C'est sous cette dynastie (1364-1477) que la Bourgogne connaît son apogée et devient un bastion du christianisme, avec notamment le développement d'importantes abbayes au rayonnement intense. C'est l'époque de la domination de Cluny (secondée par Vézelay), puis de Cîteaux et de Clairvaux (secondée par Fontenay), marquées par la personnalité de saint Bernard : en 1146, c'est à Vézelay que saint Bernard lance un appel à la croisade, en présence du roi de France Louis VII, et que Philippe-Auguste et Richard Cœur de Lion se donnent rendez-vous pour la troisième croisade. Par son mariage avec la veuve de Philippe de Rouvres, Marguerite de Male, fille du comte de Flandre, en 1369, Philippe le Hardi récupère la Franche-Comté, ainsi que les comtés de Flandre, d'Artois, de Nevers et tout le reste de l'héritage flamand, devenant ainsi l'un des plus puissants princes de la chrétienté. Il attire en Bourgogne des artistes flamands et commence l'édification de somptueux monuments, œuvre poursuivie par ses successeurs. Soucieux de fonder pour sa dynastie une nécropole digne d'elle, il fonde à Dijon la chartreuse de Champmol où il fait édifier son tombeau (conservé, ainsi que ceux de Jean sans Peur et Marguerite de Bavière, au musée des Beaux-Arts de Dijon dans le Palais des ducs de Bourgogne).

En 1404, son fils Jean sans Peur lui succède et entame la lutte contre Louis d'Orléans, frère du roi dément Charles VI. Il fait assassiner son rival en 1407, se rend maître de Paris, mais déclenche ainsi la lutte contre le beau-père de Louis d'Orléans, Bernard d'Armagnac. Le conflit entre Armagnacs et Bourguignons constitue une véritable guerre civile au cœur même de la guerre de Cent Ans. En 1419, Jean sans Peur accepte une rencontre au pont de Montereau avec le dauphin Charles, mais il y est assassiné.

Par vengeance, son fils et successeur Philippe le Bon s'allie alors aux Anglais. En 1430, il leur livre Jeanne d'Arc en échange de 10 000 écus d'or. Il signe cependant le traité d'Arras (1435) avec Charles VII pour mettre fin au conflit, et accroît encore son domaine.

À sa mort en 1467, son fils Charles le Téméraire lui succède. Il mène des guerres continuelles afin de rattacher les parties nord et sud de ses possessions. En 1475, il réussit ainsi à annexer le duché de Lorraine, mais il meurt deux ans plus tard lors du siège de Nancy; son corps est retrouvé dans un étang glacé, à moitié dévoré par les loups.

Morcellement du territoire

Louis XI annexe alors la Bourgogne et les villes bourguignonnes de Picardie au domaine royal et installe un Parlement à Dijon en 1480. La fille de Charles le Téméraire, Marie de Bourgogne, épouse Maximilien de Habsbourg, qui conserve le reste des possessions bourguignonnes. Son petit-fils, Charles Quint reprend la lutte contre le roi de France. En 1513, Dijon est assiégée par les Impériaux. En 1526, les États de Bourgogne refusent de céder la province à Charles Quint qui doit y renoncer par la paix de Cambrai (1529), puis par le traité de Crépy (1544). En 1601, la Bourgogne s'agrandit de la Bresse, du Bugey et du Valmorey et en 1651 du comté de Charolais. Entre 1631 et 1789, les princes de Condé se succèdent comme gouverneurs du duché.

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