79341 - Cahier de doléances - Vautebis

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Extrait de Département des Deux-Sèvres: Cahier de doléances des sénéchaussées de Niort et de Saint-Maixent, et des communautés et corporations de Niort et Saint-Maixent pour les États généraux de 1789, Léonce Cathelineau , Imprimerie G.Clouzot - Niort , 1912 , 463p.


VAUTEBIS

Dép. : Deux-Sèvres. — Arr. : Parthenay. — Cant. : Menigoute.

Gén., Elect. et Dioc. : Poitiers.

Justice : Mi-partie de la Saisine et de Bailliage Bâton.

Princip. cult. : blé.

Seigneur en 1750 : de la Barre-Sauvagère.

Seigneur en 1789 : Marie Légier de la Sauvagère, veuve de Pierre Sarizay, dame des fiefs de Vautebis, Chantecorps et Clavé.

Popul. en 1790 : 513 habitants.

Foires : Trois semaines avant le carnaval, le lundi après la mi-carême, le vendredi de Pâques, le troisième lundi après Pâques, le lundi de la Pentecôte, le 22 août et le 2 octobre.


PROCÈS-VERBAL

Date : 1er mars 1789.

Président : Louis Roulleau, syndic.

Population : 100 feux.

Comparants : Louis Delestre, Jean Chaigne, François Brault, Jean Chicard, Louis Mimault, Jacques Fournier, Jean Fillon, Pierre Mercier, Pierre Meslin, François Goy, Jean Pain, Pierre Royer, Jean Gourbault, Louis Bordier.

Députés : Louis Roulleau, syndic, et François Bordier.

Suivent 9 signatures.


CAHIER DE DOLÉANCES

Après avoir reçu les lettres du Roi et, règlement pour la convocation des Etats généraux et l'ordonnance de Monsieur le Grand Sénéchal de Poitou ou de son Lieutenant général pour la convocation des États généraux, et celle de Monsieur le Sénéchal de la Sénéchaussée de Saint-Maixent ou son Lieutenant général audit siège, par Roulleau syndic, donne connaissance à toute sa communauté des susdites ordonnances, ont délibéré à l'instant à la convocation de leur cahier, savoir ce qui suit :

Premièrement. — Ont l'honneur de représenter à sa grandeur leurs plaintes et doléances qu'au mois de septembre dernier ayant fait l'estimation de leur paroisse par ordre de messieurs les députés de l'assemblée intermédiaire du Poitou ; après avoir [re]tiré les fermes, qui sont montées à un prix exhorhitant, et estimé les domaines qui sont fait valoir par les propriétaires aux mêmes proportions que les fermes, ils se trouvent payer au marc la livre, trois sous six deniers par livre du principal de la taille, et les corvées à même proportion, ce qui est exhorbitant.

Ils ont aussi à vous observer qu'il y a dans leur paroisse un gentilhomme qui fait valoir par lui même un fond de neuf cents livres de revenu au moins, qui ne paye aucune de ces impositions.

De plus, Monseigneur le Comte d'Artois possède aussi dans la susdite paroisse deux cents cinquante arpents (1) de bois taillis en cinq coupes, dépendants du Duché de la Meilleraye, qui ne sont point taxés à aucune de ces impositions, ce qui fait une surcharge auxdits habitants.

(1) 127 hect. 68.

Ont aussi à vous observer que les religieux Bernardins des Châtelliers possèdent aussi dans notre paroisse trois coupes de bois taillis, qui se composent au moins de soixante arpents (2) de bois qui ne sont point non plus taxés à aucune de ces impositions, notre paroisse étant si peu étendue que cela fait une surcharge aux habitants.

(2) 30 hect. 64.

Est aussi à vous observer qu'il se tient à notre bourg quelques petites foires et que les particuliers circonvoisins sont obligés de couper les haies et abattre les fossés pour y conduire leur marchandise, attendu que nos chemins sont impraticables ; nous vous prions de vouloir bien nous accorder pendant quelques années la remise de nos corvées pour [les] employer à faire arranger nos chemins et les rendre praticables, et pour faire travailler les pauvres misérables de notre paroisse qui sont obligés de mendier leur pain journellement.

Il est à propos de vous observer que notre paroisse est située dans un pays de bocage et un terrain aquatique, ne ramassant point la moitié de leur provision de blé, ce qui les met hors d'état de pouvoir payer les impositions dont ils sont taxés, et les met hors d'état de soulager les pauvres malheureux qui sont en si grand nombre ; on espère que l'on jettera les yeux sur les peines des pauvres cultivateurs qui sont écrasés pour toutes les impositions et les pertes qu'ils éprouvent tous les jours.

Les mêmes habitants estiment aussi que pour le bien général de notre Province et pour empêcher la ruine de beaucoup de familles, il serait nécessaire d'établir à Poitiers une cour souveraine qui puisse juger en dernier ressort, ce qui serait moins dispendieux pour notre Province que d'être obligé d'aller à Paris pour faire décider les contestations que l'on peut avoir, et faute de moyens les choses restent souvent sans être décidées ; ils estiment aussi que tous les autres sièges restent dans leur même forme et teneur.

Fait, clos et arrêté en présence de tous les soussignés et plusieurs qui ont déclaré ne savoir signer, à Vautebis ce premier mars 1789.

(Suivent 9 signatures, celles de : Louis Roulleau, syndic et député ; François Bordier, député, etc.).