72183 - Marçon - Terroir viticole

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Les vendanges

Marçon, fief de la viticulture sarthoise

Ou « un vignoble dans la tradition à la renommée croissante »[1].

Le terroir

  • Il s'agit d'un vignoble (petit par la taille) de l'ensemble des coteaux du Loir, dont certaines parcelles se situent sur le bord de la Dême. Le relief y est modelé par les vallons et coteaux harmonieux, et le sol est constitué de calcaire auquel se mêle du silex plus rude. c'est lui qui donne au Pineau d'Aunis[2], cet inimitable fumet de pierre à feu et ce poivré plus ou moins affirmé selon les années.
  • Depuis des siècles[3] on élabore ici un produit vrai, vinifié de façon moderne tout en conservant certains préceptes de la tradition ancestrale qui confèrent cette typicité si appréciée, de plus en plus recherchée par les vrais amateurs.

Les cépages

72183 Marçon - La Gazette de Marçon 2013.jpg
  • Sur les bords du Loir, le vin a encore de l'esprit. Celui des producteurs héritiers d'un savoir-faire et d'un savoir vivre profondément enraciné dans le terroir. Du caractère aussi.
  • Si Lhomme[4] est avec les coteaux des Jasnières le fleuron de la viticulture sarthoise, Marçon en est le fief incontestable. Sur ses coteaux privilégiés croissent les cépages séculaires comme le Chenin, (vif et fruité), un peu de Chardonnay (blanc) et surtout les fameux Pineau d'Aunis, ou autre Cabernets (francs) et Côtes (rouges). On peut y trouver quelques arpents de Groleau de Saint-Mars, interdits en rouge mais autorisés en rosé.
  • Hormis les dix sept hectares qui bénéficient de l'appellation contrôlée "Clos des Jasnières", la grande majorité des vignobles se concentrent sur Marçon où les surfaces exploitées dépassent 60 hectares (dont 25 environ en AOC "coteaux du Loir"). Deux tiers le sont en rouge et un tiers en blanc. Le reste du vignoble marçonnais produit des vins de pays et des vins de table.


Vignerons d'hier et d'aujourd'hui

  • Autrefois discret et connu des seuls initiés, comme le "prince des gastronomes" Curnonsky[5], de son vrai nom Maurice Edmond Saillant[6], le vignoble sarthois a peu à peu franchi les limites de la confidentialité, jusqu'à connaître le succès grâce à sa qualité.
  • Le fait majeur de ces décennies aura été l'entrée en scène des descendants des vignerons venus reprendre le flambeau de leurs valeureux ancêtres[7]. Une chance exceptionnelle pour le vignoble sarthois dont la pérennité est aujourd'hui assurée. Ces viticulteurs de la nouvelle vague ont intelligemment su préserver les acquis de leurs pères tout en y ajoutant l'indispensable plus-value de la vinification moderne. Si bien que les coteaux du Loir rivalisent aujourd'hui avec les crus de renom.
  • 110 récoltants, qui vont du petit propriétaire de quelques arpents (légués par les ancêtres), à ceux disposant de dix hectares et plus, ont procédé en 1997 à l'annuelle déclaration de récolte.
Sur ces 110 vignerons trois d'entre eux peuvent légitimement être considérés comme producteurs-récoltants-négociants vivant en grande partie de la vigne.
En 1996, les producteurs marçonnais ont déclaré au total 2243,74 hectolitres de vins blancs et rouges, toutes appellations confondues.
  • Trois viticulteurs marçonnais possèdent des vignes sur les Jasnières, MM. Aubert de Rycke (2 ha), François Fresneau (1,32 ha) et Jean Marc Rimbault (1,38 ha)[8]. En AOC[9] Coteaux du Loir, ces mêmes producteurs détiennent la majeure partie du vignoble : Aubert de Rycke (9,30 ha), François Fresneau (7,40 ha), Jean Marc Rimbault (1,70 ha)[10]. Si les grandes figures du vignoble marçonnais comme les regrettés Jack Cartereau, Louis Niatel, Gustave Péan et les anciens comme Marcel Rimbault, André Fresneau, Roger Cronier et Roger Richard, pour ne citer que ceux-là, ont trouvé des successeurs, d'autres continuent bien modestement mais avec passion à remplir quelques tonneaux de leur propre production. Pour le plaisir de faire son vin et de le déguster entre amis).

Un art de vivre

Maison de vigne
  • Activité économique à part entière, la viticulture détermine aussi un art de vivre bien particulier. Les Marçonnais comme les habitants de la vallée viticole, sont des gens volontiers ouverts et généreux. Leurs caves, depuis toujours largement ouvertes aux visiteurs, les ont habitués à aller à la rencontre d'autrui. Le dialogue est ici indissociable de l'acte commercial.
  • « Coteaux vineux offrant généreusement leurs ceps aux rayons du soleil sur les versants vallonnés du Loir[11] ou de la Dême[12], caves séculaires creusées à même le tuffeau apte à préserver dans les meilleurs conditions les bouteilles des grands millésimes, Marçon a de quoi séduire les visiteurs. Ceux qui apprécient cet art de vivre authentique tant menacé ».

Saint Vincent, patron de la viticulture

  • On ne saurait évoquer la Viticulture marçonnaise sans parler de la ferveur populaire dont jouit ici depuis des siècles le saint patron de la vigne, saint Vincent[13]. Ce diacre de Sarragosse[14], qui, selon la légende aurait eu une fin particulièrement injuste (noyade dans un cours d'eau), est l'objet d'une vénération sans partage.
  • La Saint-Vincent est marquée par diverses manifestations, à la fois religieuses et populaires. Dans les semaines qui précédent le grand banquet autour du président, les initiés (anciens présidents), se retrouvent en grand secret une nuit. Suit alors une longue et mystérieuse procession qui aboutit chez le nouvel élu de la confrérie bachique. Revêtu de la traditionnelle blouse noire des maquignons, le détenteur de La L'oie[15] adoube d'un cep de vigne le nouveau membre de la frairie tandis que le garde champêtre, coiffé du bicorne à cocarde tricolore, fait entendre les roulements de son tambour. Le secret de cette investiture sera bien gardé jusqu'au grand banquet fraternel qui rassemble dans la bourgade des centaines de convives. C'est au dessert, selon la coutume, après une suite d'arrêts destinés à attiser la curiosité de la salle, que le président sortant et son épouse remettent à leurs successeurs les attributs de leur nouvelle fonction bachique sous les applaudissements de la foule.

(Source : Martin Giovacchini 1997).

L'Association viticole

[16].

  • Après des années de passion, André FRESNEAU, pépiniériste de formation, vigneron émérite, et président depuis 1981 de l'Association viticole de la Sarthe[17], vient de passer les commandes à Joël GIGOU, autre figure du vignoble.
  • Tous les vignerons recensés en AOC et en vin de pays peuvent faire partie de l'association. Moyennant une cotisation, ils ont droit à tous les services proposés : analyses au laboratoire de Château-du-Loir, et conseils, sur le terrain, des spécialistes de l'INAO[18] et de la chambre d'agriculture de la Touraine[19]
  • Lorsqu'il égrène ses souvenirs, il ne peut que faire un bilan positif de cet engagement associatif pour l'ensemble du vignoble sarthois.
« En 1981, j'ai succédé à Monsieur Jacques DEFAIX[20], qui avait été président de l'association viticole pendant vingt cinq ans. L'évolution du travail de la vigne découle en partie de cette démarche et les contacts avec l'INAO de Tours ont été très favorables au développement de l'appellation ».
Caves dans le roc
  • Deux décennies aux commandes de ce beau navire associatif ont permis à André de jouer les ambassadeurs des vins de Loir auprès des principales instances viticoles de Tours[21], Angers[22] et parfois même Nantes[23]. Au retour de ces pérégrinations, il fallait rapporter la bonne parole et redonner l'information aux adhérents. Qui mieux qu'André pourrait jeter un regard lucide sur l'avenir du vignoble !
« Les viticulteurs se sont de plus en plus spécialisés ; à l'avenir, la vente des vins en vrac deviendra de moins en moins importante. Des cuvées spéciales pourraient voir le jour, notamment pour l'assemblage des cépages rouges » fait remarquer le spécialiste.
  • La précipitation n'est pas de mise. Ici, le temps doit être laissé aux choses de la nature. Une nature que le semeur de ceps connait bien, dans ce vignoble à dimension humaine, où chaque pouce de terrain est soigneusement gardé pour protéger la zone d'appellation contrôlée, et la destiner, en priorité, aux jeunes qui souhaitent s'installer. (Michel Freyssinet[24], Association viticole)


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Référence.png Notes et références

  1. La Gazette de Marçon, année 1997,écrit par Martin Giovacchini - FJA
  2. http://lescepages.free.fr/pineau_aunis.html - FJA
  3. Voir l'article sur Saint-Lézin et son Prieuré. FJA
  4. http://www.lhomme-72.fr/- FJA
  5. http://www.canalacademie.com/ida5425-Curnonsky-le-prince-des-gastronomes.html- FJA
  6. FJA.
  7. www.mes.arbres.net/genealogie/jajuma - https://gw.geneanet.org/jajuma2
  8. Ceci en 1996-FJA.
  9. Appellation d'origine controlée http://www.inao.gouv.fr/Les-signes-officiels-de-la-qualite-et-de-l-origine-SIQO/Appellation-d-origine-protegee-Appellation-d-origine-controlee-FJA
  10. (Rappelons que cet article fut réalisé en 1997. Depuis quelques évènements sont intervenus - FJA
  11. http://www.vallee-du-loir.com/ - FJA
  12. http://www.vallee-du-loir.com/files/vallee-du-loir/files/brochures/pdf/la_riante_vallee_de_la_deme_-_marcon.pdf- FJA
  13. http://nominis.cef.fr/contenus/saint/483/Saint-Vincent.html
  14. http://www.espagne-facile.com/saragosse/887/
  15. De "la l'oie" = Parodie de "au nom de la Loi" et de l'adoubement des Chevaliers au Moyen-Âge -FJA.
  16. Par Michel Freyssinet, La Gazette de Marçon année 1999
  17. Association viticole de La Sarthe, est née le 25 février 1894, à la Préfecture du Mans. Michel Freyssinet
  18. http://www.inao.gouv.fr/ - FJA
  19. http://www.indre-et-loire.chambagri.fr/ - FJA
  20. Jacques Defaix, président de 1958 à 1981, est à l'origine de l'installation du laboratoire de Château-du-Loir. Michel Freyssinet
  21. https://www.tours.fr/- Fja
  22. http://www.angers.fr/index-static.html - FJA
  23. http://www.nantes.fr/home.html - FJA.
  24. http://michelfreyssinet.over-blog.com/- FJA


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