67254 - Kutzenhausen - Émigration aux États-Unis d'Amérique

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Émigration aux Etats-Unis d'Amérique

Jean GINGRICH

Né le 26 ventôse an 9 à Kutzenhausen, décédé le 15/06/1845 à Tazewell, Illinois, États-Unis d'Amérique, laboureur. Fils de Chrétien GINGRICH (+ ap. 08/1821) et de Catherine WAGLER (+ ap. 08/1821).
Il épouse à Kutzenhausen, le 21/08/1821, Barbe (Barbara) GERBER.

Ils partent en Amérique vers le mois de mai 1840.
Le couple aura 12 enfants, les 9 premiers nés à La Broque, le 10e né en mer, au milieu de l'Océan Atlantique, et les deux derniers aux Etats-Unis d'Amérique.
En mai 1840, après avoir vendu sa ferme et ses terres, il s'est embarqué avec les siens au Havre, arrivant 48 jours plus tard à La Nouvelle-Orléans. De là, les colons ont poursuivi leur route, se fixant dans l'état d'Illinois. De nombreux mennonites alsaciens y vivaient déjà, de sorte qu'ils ont pu compter sur leur soutien pour y faire souche. Par ailleurs, ils disposaient d'une certaine somme qui leur a permis de s'installer assez rapidement.
Dans sa lettre, datée du 5 décembre 1840, Gingrich écrit notamment :

"... J'ai acheté du terrain : 250 arpents, 150 sont des champs cultivés, du bon terrain plat, où l'on ne trouve la moindre pierre (...) et où l'on peut planter ce que l'on veut (...). Cela me plaît énormément en Amérique à moi et à mes enfants. Cher beau-frère Nicki, je te dis la pure vérité en t'affirmant que si tu me faisais cadeau de la ferme que tu m'as achetée et me donnais en plus l'argent du voyage, je ne retournerais tout de même plus en Europe, à Salm (...), quand ici on a des pâturages, un logement et un si joli pays où tout pousse sans fumier. J'ai de bons chevaux et quand j'ai besoin de bois, mes garçons prennent la voiture et en cherchent tant qu'ils veulent, sans que j'ai à craindre les uniformes verts." (les gardes forestiers).

Gingrich, qui évoque ici les problèmes soulevés par les délits forestiers (précités) poursuit :

"... Ce printemps, je commencerai à labourer avec deux charrues et plus tard avec trois; j'ai deux chevaux âgés et un jeune (...) deux paires de bœufs (...) trois vaches, cinq veaux, quatre truies (...), 25 poules et quatre dindes (...). Les porcs doivent subvenir eux-mêmes à leurs besoins dans les bois et ils le font très bien. Ils y trouvent beaucoup de glands et de noix et à aucun moment de l'année il est nécessaire de chauffer de l'avoine pour les engraisser; ils ne reçoivent que du maïs et prennent rapidement du poids. Ils reviennent de la forêt déjà à moitié gras."

En ce qui concerna la nourriture, l'Alsacien précise :

"... On mange habituellement de la viande trois fois par jour, car elle n'est pas chère (...). Le travail ne nous manque pas, mais une telle nourriture nous permet aussi de travailler. Le pain est comme le meilleur pain boulanger. C'est du pain blanc (...). Le sucre est plus cher à présent parce que les bateaux à vapeur ne peuvent remonter les petites rivières; en été, on se le procure à six ou sept cents. L'argent est également rare. C'est le seul inconvénient, mais le paysan n'a pas besoin de dépenser tellement. Il n'y a pratiquement pas d'impôts."

Le mennonite affirme par ailleurs qu'un homme arrive à cultiver seul "autant que deux chez vous", que les pommes de terre réussissent bien, mais que les gens n'en consomment pas tellement, qu'on trouve "encore assez de terre" (fertile et grasse) non défrichée", et qu'il "a un voisin qui est aussi un Alsacien", soulignant :

"Je n'ai plus l'espoir de revenir un jour, car mes enfants disent que si jamais nous partions d'ici, ils ne viendraient pas avec moi."

L'émigration des alsaciens et lorrains du XVIIIe au XXe siècle, tome I Les noms de lieux, Norman Laybourn, Association des Publications près les Universités de Strasbourg, Strasbourg, 1986, ISBN 2-86820-742-X, p. 232,233.
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