17218 - Le couvent des Capucins de marans p13

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Malheureusement là encore on se trouvait en présence de prétentions un peu élevées, et le prix de 10.000 francs que demandait la commission parut exagéré pour les finances de la ville.
Le conseil offrait 5.000 francs. Des experts furent nommés et tranchèrent la difficulté dans un sens favorable à Marans.
Les pourparlers durèrent près de deux années, et enfin, le 4 janvier 1815, le maire Rolland fit connaître au conseil le rapport des experts qui concluait à une estimation de 5.000 francs pour le prix à donner du domaine des capucins. (1)

(1) Délibération du Conseil municipal du 4 janvier 1815.

Le conseil, considérant que la population toute entière avait applaudi aux mesures prises jusqu'à ce jour afin de parvenir à l'acquisition de ce domaine pour en faire son église paroissiale, décida à l'unanimité qu'il serait acheté au profit de la commune pour le prix fixé, payable en deux termes, et par moitié, en 1815 et en 1816.

Plusieurs années s'écoulèrent encore avant que la chapelle ne fût mise en état. Dès 1818, dans une réunion du conseil municipal et des habitants les plus fortement imposés, on discuta les plans et devis qui furent présentés et on approuva la dépense qui était de 25.117 fr. 95 payables en trois annuités. La toiture et la charpente étaient tellement mauvaises qu'on dût procéder immédiatement à leur réfection.
Les travaux commencèrent en 1821. Mais la commune n'était pas riche; les administrateurs de l'époque durent y regarder de très près et ne donnèrent pas au monument l'ampleur qu'ils auraient désirée. En 1822, nous les voyons refuser, pour des raisons d'économie, divers travaux qui étaient réclamés, se bornant à faire ceux dont l'urgence s'imposait. Dans la séance du 5 juillet, le conseil municipal ayant réduit le plan au strict nécessaire et fait de ce chef une économie de 3.1.99 fr. 94, décida que cet argent serait employé aux travaux les plus pressants suivant le devis de l'architecte, et à l'acquisition d'une cloche. Cette dernière coûta 1.100 fr. 05 et pesait de 600 à 700 kilos. Elle fut baptisée en grande pompe.

C'est la même qui est momentanément installée dans la cour de l'égIise paroissiale actuelle. Elle porte, coulés dans le métal, le procès-verbal de la cérémonie du baptême et les noms des principaux personnages qui y assistèrent.

Inscription de la cloche de l'ancienne chapelle des capucins.

CETTE CLOCHE A ÉTÉ FONDUE A NANTES EN OCTOBRE 1822
PAR LES SOINS DE PIERRE-LOUIS ROLLAND, LE JEUNE,
MAIRE DE LA VILLE DE MARANS.
LES CÉRÉMONIES DE SA BENEDICTION ONT ÉTÉ FAITES PAR
M. RENÉ-PIERRE POISSONNET, CURÉ DE CETTE VILLE, ET MESSIEURS
GOYAU ET CHALONS, SES VICAIRES.
ELLE A ÉTÉ NOMMÉE RENÉE - JULIE PAR M. RENÉ - PIERRE POISSONNET,
CURÉ DE MARANS, SON PARRAIN, ET DAME MARIE-JULIE BOURDEAU
ÉPOUSE DE M. JEAN-BAPTISTE-FRANÇOIS-GODEFROIS-CAZIMIR DE LA COSTES,
SA MARRAINE, EN PRÉSENCE DE MM. PIERRE-LOUIS ROLLAND, LE JEUNE,
MAIRE DE CETTE DITE VILLE, PIERRE-PAUL FOURNIER-DUBREUIL JEUNE,
L'UN DE SES ADJOINTS, ET RENÉ NORIGEON, RENÉ-PIERRE DEBUREAUD,
JEAN JOUSSEAUME ET JEAN JEANNEAU - DOUTIÈRE , MARGUILLERS DE
L'ÉGLISE DE ST-ETIENNE DE CETTE DITTE COMMUNE.
FAITE PAR JEAN VORUZ.

De temps en temps, des réparations durent, être faites à l'église des capucins que les fidèles trouvaient commode, en raison de sa situation plus centrale que celle de l'église Saint-Étienne, et elle servit au culte jusqu'à l'année 1900, époque à laquelle elle fut démolie pour faire place à une église paroissiale d'un style plus moderne.
Avec elle disparaissaient, les derniers vestiges importants du séjour des capucins à Marans (1).

(1) Il reste encore dans les servitudes de l'hôtel de ville actuel une portion des anciens cloîtres transformée en magasin. On y voit les traces d'inscription de psaumes à peu près illisibles.

Les travaux nécessités par la nouvelle construction mirent au jour une partie du mur de l'ancien château donnant sur le septentrion. Ce mur, d'une épaisseur de deux mètres et d'une lon-gueur de quarante mètres à peu près, était terminé aux deux extrémités par deux tours rondes de huit mètres de diamètre extérieur et de la même épaisseur que les murs. Une porte que l'on trouva murée mais qui avait conservé ses gonds, faisait communiquer l'une des tours avec l'intérieur du château fort.
Des embrasures et des meurtrières ménagées dans le mur de la seconde permettaient de surveiller les alentours et d'y placer les petits canons et les arquebuses des défenseurs.
Le déblaiement des terres qui garnissaient le sol de la chapelle, fit retrouver un certain nombre de squelettes (1). Les inhumations avaient été faites sans aucun ordre apparent. Quelques corps avaient été enterrés sans cercueils. Tous donnaient l'impression de gens de haute taille, moines ou guerriers. Dans tous les cas, un fer de lance trouvé à côté d'un squelette et un crâne percé d'un trou, probablement occasionné par le passage d'une balle, sembleraient indiquer qu'on y avait enterré certaines victimes des guerres qui ont, à plusieurs reprises, ensanglanté notre pays. Des boulets en pierre de différentes grosseurs datant du premier château-fort, un vieux pot en terre commune, une petite couleuvrine en fonte du XVIe siècle, quelques clefs de voûte sculptées provenant de la démolition de l'ancien château, une pièce de monnaie (un hardi du prince noir) et un jeton en cuivre de la chambres des Comptes de Paris (camerae computor Regi), voilà le bilan des trouvailles qui ont été faites pendant les travaux. Nous avons été assez heureux pour conserver au musée de la ville quelques-uns de ces objets. Il eût fallu les avoir tous.
Peut-être un peu plus de surveillance eût-il donné, aux points de vue historique et archéologique, des résultats plus satisfaisants ?

(1) Marguerite Grignon, que plusieurs rois, dans le cours de notre travail, nous avons eu l'occasion de voir qualifiée du titre de « précieuze sœur spirituelle et temporelle », fut inhumée, après la cérémonie religieuse célébrée dans l'église paroissiale Saint-Etienne, dans la chapelle des RR. PP. capucins. Elle mourut vers 1695, à l'âge de 54 ans. (Etat-civil, AA).

17218 - Plan de l'église des Capucins.jpg

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