Famille de Boyer de Fonscolombe

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La famille de Boyer de Fonscolombe est une famille de la noblesse française subsistante.

Origines

Selon Gustave Chaix d'Est-Ange, la famille de Boyer de Fonscolombe est originaire de la ville d'Ollioules, près de Toulon, en Provence.

Noblesse

La famille de Boyer de Fonscolombe a été anoblie par la charge de secrétaire du roi en 1724 et a obtenu le titre de baron de La Môle en 1864[1].

Cette famille est membre de l'Association d'entraide de la noblesse française (ANF).

Possessions

  • Seigneurs de Fonscolombe (1718)
  • Barons de la Môle (fief acquis le 3 février 1770 du marquis de Suffren-Saint Tropez)

Généalogie

I/ Antoine Boyer (né vers 1550), d’Ollioules ou de Carnoules (canton de Cuers), près de Toulon, D’où :

II/ Antoine Boyer (vers 1590 + 1653, Aix), établi à Aix, marchand de tissus, épouse le 12 février 1619 (ou 12 août 1609 ?) à Aix Catherine Mille dont deux fils : 1/ Antoine Boyer, qui suit, 2/ Denis Boyer

III/ Antoine Boyer (1622, Aix + 1705, Aix), marchand de tissus d’Aix (place de l’hôtel de ville), épouse le 14 octobre (ou 16 août ?) 1655 à Aix, Madeleine Carnaud, d’une famille aixoise notable, fille de Guillaume Carnaud et de Diane Brun, dont deux fils : 1/ Denis Boyer de Fonscolombe, qui suit, 2/ Jean-Baptiste Boyer 3/ Une fille, religieuse 4/ Mlle Boyer, mariée au sieur de Gassendi (de la famille du célèbre philosophe ) puis au sieur de Balon (des seigneurs de St Julien)

IV/ Denis Boyer (15 juillet 1656, Aix + 13 décembre 1740, Aix, à 84 ans), seigneur de Fonscolombe (1718), marchand de tissus et banquier, place de l’hôtel de ville, vers 1675-1725, achète dès 1712 la terre de Fonscolombe, au Puy Sainte-Réparade, dont-il obtient l’érection en arrière-fief par l’Archevêque d’Aix en 1718, 3e consul d’Aix et procureur du pays (plutôt son fils Honoré ?), épouse le 16 avril 1678, à Aix, Madeleine Gérard, fille de noble Jean-Baptiste Gérard, premier consul d’Aix, et d’Honorade Bourgarel. Denis Boyer établit sa famille à Fonscolombe, où elle va bientôt vivre « noblement ». Deux de ses petits-fils, Luc et Jean-Baptiste sont reçus comme officiers des armées du Roi vers 1735. Ils eurent douze enfants (sept garçons et cinq filles), dont huit devinrent adultes : 1/ Honoré Boyer de Fonscolombe, qui suit, 2/ Jean-Baptiste Boyer 3/ Jacques Boyer (3 novembre 1685, Aix + 23 décembre 1748, Aix), prêtre, entré en religion en 1701, membre de la compagnie de Jésus, prédicateur et directeur de collèges, mort auréolé de sainteté 4/ Joseph Boyer (né vers 1690), père de l’Oratoire 5 et 6/ Deux filles, religieuses 7/ Une fille, sans alliance 8/ Mlle de Fonscolombe, mariée au sieur Bonardy, conseiller référendaire en la chancellerie du pays

V/ Honoré Boyer (7 janvier 1683, Aix + 12 ou 13 août 1756, Aix, Cordeliers, à 73 ans), écuyer, seigneur de Fonscolombe, marchand, collaborateur puis successeur de son père Denis à la tête du négoce familial de tissus et de banque, place de l’hôtel de ville, activité qu’il vendit vers 1740 pour vivre noblement. Troisième consul d’Aix et procureur du Pays de Provence (1726, ou 1713 ??), anobli par charge de conseiller secrétaire du roi en la chancellerie du Parlement de Provence (11 novembre 1741), Il hérite en 1745 du vaste hôtel particulier faisant face à l’Archevêché (ex-hôtel de Grimaldi-Régusse, 21 rue Gaston de Saporta), hôtel que sa sœur avait acheté aux Forbin-La Barben en 1743 et considérablement remanié. Ce vaste hôtel avait appartenu au milieu du XVIIe siècle, à Charles de Grimaldi (1612 + 1687, la Ciotat), marquis de Regusse, second président au parlement de Provence. Le fils, ou petit-fils, de ce dernier, également présidents au parlement, vendirent l'hôtel de Regusse dans les années 1720 aux Forbin, seigneurs de La Barben, qui le possédèrent peu de temps. Les Boyer de Fonscolombe, puis leurs descendants Saporta devaient occuper cette maison près de deux siècles (jusqu’à sa vente par les Saporta à M. de Vitrolles vers 1940). épouse le 7 janvier 1713 à Aix, à Jeanne (de) Carnaud (vers 1690 + 1739), sa cousine, fille de Louis Laurent (de) Carnaud (vers 1660 + 1739), et de Catherine Berttu (ou Barthe). Madame Boyer de Fonscolombe était très religieuse et soucieuse que ses enfants suivent son exemple (cf. sa lettre à son fils Luc, jeune officier, en mai 1738). D’où cinq garçons et cinq filles :

1/ Jean-Baptiste-Laurent Boyer de Fonscolombe, qui suivra,

2/ Benoît Luc (Jacques Philippe Denis) Boyer de Fonscolombe (né vers 1715 + 1er novembre 1788, Aix), surnommé « le dévot », entré au service vers 1735, lieutenant au régiment de Brie, en garnison à Landau (mai 1738), capitaine au régiment de Brie (avant ou en 1757), chevalier de St Louis (avant ou en 1757), retiré à Aix et Fonscolombe vers 1770, SP

3/ (Marie Thérèse) Delphine Boyer de Fonscolombe (1716, ou 19 août 1723 ?, Aix + 1792, Aix), mariée le 3 juin 1741 à Aix à (Joseph) Laurent (de) Miollis (1715, Aix + 29 novembre 1792, Aix), conseiller du Roi, lieutenant criminel (1738), puis lieutenant général criminel de la sénéchaussée d’Aix, juge royal au siège général de Provence, séant à Aix, assesseur d’Aix et procureur du pays de Provence (janvier 1759-janvier 1761), anobli par L.P. de mars 1769, conseiller au Parlement Maupeou (1771-1774), conseiller à la cour des comptes d’Aix (mai 1774), Fils de Jean-Baptiste Miollis (+ à 36 ans d’une chute de cheval), greffier en chef du Parlement de Provence, et petit-fils de César Miollis (vers 1650 + 20 mars 1733). originaire de Villecroze (Var), établi à Aix en 1707, procureur au Parlement de Provence. Rue de l’Official (rue Aude) puis hôtel d’Entrecasteaux, cour Mirabeau (début 1789). D’où seize enfants (neuf garçons et sept filles), parmi lesquels : a/ Honoré de Miollis (1742 + 24 février 1809, à 66 ans), docteur en droit (université d’Aix), auteur d’un mémoire critique sur l’administration de l’« Hospice des Enfants trouvés » d’Aix (1780), conseiller à la cour des comptes d’Aix (1781-1790), aveugle à la suite de la variole (1783), célibataire b/ Thérèse de Miollis (27 octobre 1744 + 1816), mariée le 15 janvier 1771 à François Pierre Megy (vers 1740 + 2 mai 1806), avocat à la cour, fils de César et de Madeleine Jaubert, DP c/ Balthazar de Miollis (15 août 1749, Aix + 15 janvier 1827, Venelles), colonel du régiment d’Angoumois, puis adjudant général, subordonné et ami de La Tour d’Auvergne, marié le 7 avril 1786 à Venelles, à Marie Madeleine de Violaine (17 mai 1762 + 21 septembre 1836), fille de jacques Pierre (1713 + 1780), consul d’Aix, et de Marie Anne Avon (1736 + 1787), DP féminine d/ Jeanne de Miollis (23 décembre 1750 + 22 mars 1802), mariée le 16 mars 1779 à Jean François Beraud (vers 1750 + 1er juillet 1802, Forcalquier), lieutenant criminel à Forcalquier, fils d’André et de Marguerite Hugon, DP e/ Charles Bienvenu de Miollis (19 juin 1753 + 1843), docteur en théologie (université d’Aix), prêtre (1777), curé de Brignoles, émigré, puis évêque de Digne (août 1805-1838), mort en odeur de sainteté f/ Gabriel Henry de Miollis (22 juillet 1758, Aix + 10 décembre 1830, Paris), baron de Miollis (22 juillet 1830, ou 1820 ?), docteur en droit (université d’Aix, 1781), avocat, maire d’Aix (1790), puis préfet du Finistère (1805-1815), marié 1/ le 29 avril 1788 à Aix à Marie Rose de Verdollin (1768 + 1800), DP, puis 2/ le 10 octobre 1806, à Amanda Michel de Kerhorre, DP g/ Sextius Alexandre François de Miollis (18 septembre 1759, Aix + 1828), cadet gentilhomme (1772) puis lieutenant au régiment de Soissonnais (1780), sous les ordres du colonel comte de Ségur et du lt colonel vicomte de Noailles, campagne d’Amérique (juillet 1780), grièvement blessé à la bataille de Yorktown (12 octobre 1781), capitaine (1789), lieutenant-colonel du 3e bataillon de volontaires des Bouches-du-Rhône (mai 1792), général de brigade (février 1794), gouverneur de Mantoue, puis général de division (1799), vote contre le consulat à vie (1802), disgracié, gouverneur général de Rome et des Etats romains (1808-mars 1814), gouverneur de Metz (1815), grand officier de la Légion d’Honneur (1808) et comte de l’Empire (1808), marié vers 1796 à la comtesse Novaro de Castelvecchio, SP ; h/ Emilie de Miollis (2 janvier 1761 + 20 octobre 1834), mariée le 23 octobre 1797, à Aix, à Louis Laurent Joseph d’Estienne de Saint-Jean d’Orves (1727 + 1802), ancien conseiller au Parlement, DP (d’Estienne de Saint-Jean et d’Estienne d’Orves) i/ Anne de Miollis (22 juillet 1763 + 27 octobre 1843), mariée le 13 février 1797 à Antoine Elzéar de Ribbe (1743 + 1810), ancien président des trésoriers de Provence, DP

4/ Jean-Baptiste Boyer de Fonscolombe (1719 + 1785), entré au service vers 1735, lieutenant puis capitaine au régiment de Flandres (avant ou en 1757), chevalier de St Louis (après 1757), peintre miniaturiste distingué, membre des académies de dessin de Rome et de peinture et sculpture de Marseille, etc., Sur lequel M. Porte a publie une notice intéressante, en appréciateur de ses talents pour la peinture et surtout pour la miniature dans laquelle il se distinguait par les plus charmantes compositions, SP

5/Joseph (Roch Marc) Boyer de Fonscolombe (Aix-en-Provence 1722 ou 21 ?+ janvier 1799, Aix), dit « l’Envoyé », portrait par Carl Vanloo Diplomate, secrétaire d’ambassade (1746), puis ministre plénipotentiaire (1759), conseiller d’Etat et gouverneur de la cité d’Hyères, grand croix de l’ordre de Saint Michel de Bavière (1761) [sans qu’on ait conservé trace d’une éventuelle affectation ou mission à Munich. Quelle est l’origine de cette dignité ? Comment devint-il un favori du Roi de Bavière ? Successivement en poste à Dresde, royaume de Saxe, avec compétence sur Varsovie, royaume de Pologne (1746-1752) et Turin, royaume de Piémont-Sardaigne (1753), avec le marquis des Issarts, à Rome, Etats pontificaux (1754-1757) et Vienne (1758-1759), avec Etienne François de Choiseul (1719 + mai 1785), comte de Stainville, futur duc de Choiseul, à Liège (1760-1761) et Gênes (1762-1777 !!) comme ministre du roi ; Retiré de la carrière en avril 1777, avec une gratification de 10.000 £ et une pension de 8.000 livres. Ami intime du duc et de la duchesse de Choiseul, après avoir été le plus proche collaborateur du duc à Rome puis Vienne (1754-1759) et l’artisan du rattachement de la Corse à la France en 1768. Par l’intermédiaire du duc de Choiseul il avait vraisemblablement approché Madame de Pompadour et Voltaire.

Entre dans la « carrière politique » (sic) en 1746, comme secrétaire du marquis des Issarts, envoyé extraordinaire du roi à Dresde (royaume de Saxe), avec une pension de 1.800 £. Les deux hommes sont en poste dès octobre 1746. Boyer de Fonscolombe est chargé d’affaires à plusieurs reprises à partir de juillet 1749. Il occupe en particulier cette fonction de janvier 1751 à septembre 1752. Après avoir passé six ans auprès de la cour de Saxe, il quitte l’Allemagne fin 1752 pour rejoindre le marquis des Issarts, maintenant envoyé extraordinaire du roi à Turin (royaume de Piémont-Sardaigne). Il occupe de nouveau la fonction de chargé d’affaires en 1753. Après seulement un an à Turin, il est nommé en septembre 1754 secrétaire du comte de Choiseul-Stainville, désigné comme ambassadeur à la cour de Rome, auprès de la papauté. (cf. Annie Brierre, « Le Duc de Choiseul – La France sous Louis XV », Albatros, 1986). Boyer de Fonscolombe présente au nouvel ambassadeur son ami l’abbé Barthélémy, compatriote aixois de quatre ans plus âgé, La sympathie jaillit aussitôt et Choiseul propose à l’abbé de l’accompagner à Rome qui serait pour lui un lieu de recherches inespéré. L’invitation comportait un logement à l’ambassade France et une voiture à sa disposition. Il ne put cependant rejoindre ses hôtes que l’année suivante. Le comte et la comtesse de Stainville (respectivement âgés de 35 et 18 ans…), accompagnés de Fonscolombe (33 ans) quittent Versailles fin septembre 1754. En cours de route, à Lyon, le 1er octobre, ils apprennent la mort de M. de Labruère, chargé d’affaires à Rome depuis le départ du précédent ambassadeur, M. de Nivernais. Boyer est aussitôt expédié pour gérer l’ambassade tandis que le ménage continue à petites étapes, la santé de Mme de Choiseul étant des plus fragiles. Ils s’arrêtent à Oullins chez le cardinal de Tencin, archevêque de Lyon, à Turin, à Parme, chez la fille de Louis XV mariée à Philippe, infant d’Espagne et duc de Parme. Ils arrivent à Rome le 5 novembre, le voyage ayant duré quelques cinq semaines, Boyer de Fonscolombe les attend au palais Cesarini, résidence de l’ambassadeur de France. Dans le voisinage de San Andrea della Valle, tout proche du théâtre Argentina un des plus beaux de Rome. Les salons du palais Cesarini (disparu au 19e siècle) étaient somptueusement meublés, la salle d’audience décorées de magnifiques tapisseries, de lustres en cristaux de Venise. Le comte de Stainville allait inaugurer là une vie de réceptions fastueuses qu’il n’interrompit jamais. En novembre 1755, l’abbé Barthélémy arrive, accompagné de son protecteur et ami le président de Cotte, membre du parlement et directeur de la Monnaie et des médailles. L’abbé est aussitôt enthousiaste : « Enfin nous voici à Rome, bien logés, bien nourris, bien carrossés ; comblés des politesses et des bontés de M. et de Mme de Choiseul. » L’ambassadeur loge La Condamine, l’abbé Barthélémy, le peintre Hubert Robert à ses débuts, alors âgé de vingt ans et que Choiseu emmène dans sa suite pour le faire entrer à l’Académie de France à Rome (dont le directeur est alors Charles Natoire). La société romaine ne recevait guère et de façon assez pingre ; le corps diplomatique présentait peu d’intérêt, à l’exception de M. de Solar (+1762), ministre de Malte, avec lequel Choiseul se lie d’une solide amitié. Le groupe d’intimes formé par Boyer de Fonscolombe et le bailli de Solar, s’augmente d’un savant français, La Condamine, ayant largement dépassé la cinquantaine, d’un jeune allemand, le baron de Gleichen, qui représentait les intérêts de la margrave de Bayreuth Deux hommes prennent une place prépondérante dans la vie du jeune ménage Choiseul : Boyer de Fonscolombe et l’abbé Barthélémy. Gleichen écrit : « L’année 1756 a été la plus heureuse de ma vie ; elle m’a comblé, à l’âge de vingt ans, de toutes les jouissances de l’Italie et de Paris. Je vivais à Rome au sein des beaux arts chez M. de Choiseul, dans l’intimité d’une société dont les agréments étaient au-dessus de ce que j’ai trouvé à Paris de plus exquis en ce genre. » Le sentiment que lui inspirait la jeune ambassadrice ne devait pas être étranger à cette béatitude, mais il précise aussi, s’agissant de Choiseul : « Jamais, je n’ai connu un homme qui ait su comme lui répandre dans son entourage la joie et le contentement ; quand il entrait dans un salon, il fouillait dans ses poches et semblait en tirer une abondance intarissable de plaisanteries et de gaieté. » Outre les savants, lettrés et causeurs qui animaient le salon de Mme de Choiseul, et dont l’ambassadeur et Barthélémy étaient les plus brillants, les artistes avaient aussi leur place ; et tout particulièrement Guiard (qui passa trente-cinq ans en Italie) et Greuze (qui y resta de 1755 à 1757 et qui peignit alors un portrait de l’ambassadrice dans l’éclat de ses vingt ans ; elle y apparaît bien comme la plus mignonne et délicieuse créature ;). Ce petit cercle fait quelques excursions, va passer trois jours à Civitta vecchia, puis s’installe pour l’été à Frascati dans une maison assez simple. L’abbé court la campagne à la recherche d’antiquités, il se fait parfois berner par des fabricants de fausses pièces ; il s’épuise sous la chaleur, il se ruine. Ayant précédé le comte de Stainville à Rome comme chargé d’affaires pendant un mois (octobre-novembre 1754), Boyer de Fonscolombe sera de nouveau chargé d’affaires de novembre 1756 à décembre 1757. Après avoir passé cinq ans en Italie, dont plus de trois à Rome, il part rejoindre le comte de Choiseul, maintenant ambassadeur à Vienne (Empire Romain Germanique). En février 1759 son traitement comme chargé d’affaires à Vienne s’élève à 1200 livres par mois (soit 14.400 par an). Le 5 septembre 1759, Boyer de Fonscolombe est gratifié d’une pension de 3.000 livres, bientôt promu ministre plénipotentiaire et nommé en décembre ministre du roi auprès du prince évêque de Liège. Il conserve ce poste jusqu’en décembre 1761, soit deux ans, avec comme secrétaire M. Michel. En janvier 1762, le chevalier Boyer de Fonscolombe est nommé envoyé extraordinaire du roi à Gênes (République de Gênes). Il y demeurera quinze ans… Ses appointements sont de 2.500 livres par mois (30.000 livres par an). Comme à Liège, il a comme secrétaire M. Michel. C’est Boyer de Fonscolombe qui négocie le rattachement de la Corse à la France en 1768. En avril 1777, Boyer de Fonscolombe obtient de prendre sa retraite. Il est gratifié d’une pension complémentaire de 5.000 livres (qui portent sa pension à un total de 8.000 livres, dont 1.000 livres réversibles au profit de M. Michel à sa mort). Il reçoit également une somme de 10.000 livres pour le dédommager de frais de représentation et de voyage de retour en France. Son successeur à Gênes est le marquis de Monteil. « Pour ses débuts dans la carrière Choiseul avait besoin d’un secrétaire d’ambassade en qui il eût une entière confiance et qui fût capable de suppléer à son inexpérience. Il avait de l’estime pour Joseph Boyer de Fonscolombe, de deux ans son cadet, mais qui était entré jeune dans la carrière et avait acquis une grande connaissance des affaires dans les postes qu’il avait occupés à Varsovie, Dresde et Turin, et il décida de se l’attacher. Il voulait aussi une maison superbe qui éclipsât les représentants des autres cours et fit oublier l’apparat dont s’entouraient ses prédécesseurs. Mais son prestige ne serait pas complet s’il n’emmenait avec lui un grand homme, poète ou savant, qui donnerait à son ambassade un lustre supplémentaire, ajouterait à sa réputation d’esprit et transformerait sa maison en attraction culturelle. Il fit choix de l’abbé Barthélémy, érudit de 38 ans, membre de l’Académie des inscriptions et garde des médailles du roi. ». Cet abbé « conseiller culturel », numismate, paléographe et orientaliste, qui entrera à l’Académie française en 1789, était provençal comme Fonscolombe. Le nouvel ambassadeur, accompagné de sa jeune femme, prend ses fonctions à Rome le 5 novembre 1754. « Ils s’installèrent dans la maison de l’ambassade de France, le palais Cesarini où Fonscolombe, qui les avait devancés, les accueillit. Aussitôt les visites commencèrent. » Fonscolombe se lie étroitement à Barthélémy (1716 + avril 1795),, à leur ambassadeur et à son angélique femme, née Louise Crozat (172 + 1801). Tous quatre sont inséparables et le resteront jusqu’à leur mort. Et pourtant, si Madame de Choiseul adorait son mari, celui ci ne cessait de la tromper. Fonscolombe avait pour sa part des aventures romaines. Outre Fonscolombe et Barthélémy, un autre pilier de l’ambassade, tout aussi joyeux, était Charles de La Condamine, membre de l’Académie des sciences, qui s’était acquis une grande notoriété lors d’une expédition au Pérou ; il avait mesuré l’arc du méridien et découvert e caoutchouc et la quinquina. « L’ambassade, animée par ce cénacle érudit et esthète, attirait tout ce que Rome comptait de beaux esprits, savants, antiquaires ou artistes, et les prélats, et la bonne compagnie. » Le peintre Greuze, alors à Rome, était l’un des artistes accueillis avec empressement par les Choiseul. Rappelé à Paris dans la perspective d’une nouvelle affectation, Choiseul quitta Rome le 23 janvier 1757. Vienne (Empire d’Autriche) avec Choiseul, en 1757 et 1758. Pension du Roi de 1.800 Livres avant ou en 1757. Le 3 décembre 1758, Choiseul remplace Bernis aux Affaires étrangères. C’est le début d’une carrière exceptionnelle, le duc faisant office de principal ministre pendant douze ans. L’une des premières décisions personnelles du nouveau ministre des Affaires étrangères et de donner une promotion à son fidèle secrétaire en le nommant ministre plénipotentiaire. Fonscolombe est successivement « ministre du roi » à Liège (principauté ecclésiastique, satellite des Habsbourg) vers 1759, à Dresde (royaume de Saxe), vers 1761, Reçu commandeur et grand-croix de l’ordre de St Michel de Bavière le 30 septembre 1761 (« grand cordon bleu », dignité qui exigeait les mêmes preuves de noblesse que l’ordre de Malte). puis à Gênes (république de Gênes) d’avril 1762 à avril 1777, soit pendant 15 ans. Au cours de ce dernier séjour, d’une durée exceptionnelle, l’œuvre principale de Fonscolombe aura été de négocier le rattachement de la Corse à la France (mai 1768). En récompense des bons services de Boyer de Fonscolombe, le roi Louis XV nomme son ministre plénipotentiaire à Gênes conseiller d’Etat, gouverneur de la cité d’Hyères et lui donne une rente de 10.000 livres sur la place de trésorier de l’artillerie. Le 24 décembre 1770, Choiseul est renvoyé et exilé dans sa terre de Chanteloup. Fonscolombe veut présenter sa démission et venir le rejoindre mais Choiseul lui ordonne de n’en rien faire et de conserver son poste. Le vieil ami préméditait au moins de venir faire un séjour à Chanteloup, mais les châtelains, quelque plaisir que dût leur faire sa visite, l’avaient supplié de s’abstenir pour ne pas l’exposer à perdre sa place, qui lui était fort nécessaire. Enfin, aspirant au repos, Boyer de Fonscolombe démissionne « pour raisons de santé » le 11 avril 1777 et se retire à Aix, sa ville natale. D’assez graves soucis de fortune le troublèrent bientôt dans sa retraite dès l’année suivante. Non seulement il eut à surveiller la liquidation de sa pension de ministre à l’étranger, mais la rente que le roi Louis XV lui avait donnée sur la place de trésorier de l’artillerie était menacée : le titulaire de cette place venait de changer, et il était question tout simplement de supprimer la rente de Boyer. Ce dernier, fort inquiet d’une menace qui ne tendait rien moins qu’à le ruiner en grande partie, s’était naturellement adressé à Choiseul pour le défendre contre l’injustice. De son exil de Chanteloup, le duc n’était guère en situation de le servir mais répond le 18 avril : « Je prends patience sur la mauvaise volonté à mon égard des gens en place et sur mon peu de crédit, mais je n’en suis pas moins affecté quand mes amis souffrent de ma position…Je vous assure, mon cher Boyer, que votre intérêt sera mon premier but et mon premier vœu ; ce sera lorsque la justice reprend ses droits et que les petites passions s’affaiblissent devant elle… » Le 20 juin 1778, Choiseul lui écrit une nouvelle lettre où , tout en plaisantant agréablement sur toutes espèces de sujets, il l’engageait à venir surveiller de près ses intérêts : « Si j’étais à votre place, je partirais sur-le-champ de la bonne ville d’Aix, je viendrais m’établir ici pendant deux mois, j’y confondrais l’abbé Barthélemy (nota : vieil ami taquin), je me moquerais de ses maux de nerfs, je veillerais de Chanteloup à ma rente de dix mille francs, qui est fort en danger par le renvoi de M. Préaudeau de la place de trésorier. Si vous preniez ce parti, qui ne serait pas le moins sage que vous puissiez prendre, nous vous recevrions, Mme de Choiseul et moi, à bras ouverts avec grand plaisir et avec les sentiments tendres que vous me connaissez, mon cher Boyer, pour vous depuis longtemps… » Boyer se laissa persuader d’autant plus facilement qu’il désirait ardemment revoir ses protecteurs ; il vint donc à Paris, et de là se rendit à Chanteloup. Ce fut une grande joie pour tous de retrouver un si fidèle ami ; l’abbé en particulier fut ravi de revoir ce compagnon de sa jeunesse, celui auquel il devait la connaissance des Choiseul. Le séjour de Boyer de Fonscolombe à Chanteloup ne se prolongea pas fort longtemps ; il dut repartir pour Paris, où l’appelait la défense de ses intérêts. Peu de temps après son retour dans la capitale, il recevait une très aimable lettre de Mme de Gramont (datée de Chanteloup le 2 juillet). Grâce à l’intervention de M. de Stainville, les affaires de Boyer s’arrangèrent beaucoup mieux qu’il ne pouvait l’espérer et ses pensions furent liquidées à 17.662 livres, qui, avec sa petite fortune personnelle, lui permettaient de vivre modestement, mais convenablement. A partir de cette époque Boyer de Fonscolombe vint plusieurs fois faire des séjours chez ses amis. On était toujours charmé de le voir arriver, on le gardait le plus longtemps possible et on le défendait « contre les malices de l’abbé Barthélémy », qui, malgré ses maux de nerfs, adorait la taquinerie. A l’automne 1778 il y a beaucoup de monde à Chanteloup. La nièce de M. de Choiseul, Mlle de Stainville, épouse son cousin M. de Choiseul-La Baume ; les futurs époux, les parents, les amis sont tous réunis. Il y a encore Mmes de Brionne, d’Husson, l’évêque de Metz, l’abbé de la Billardi, Boyer de Fonscolombe, etc… Après la mort du duc de Choiseul (1785), Boyer de Fonscolombe continue à entretenir une correspondance régulière avec la duchesse de Choiseul et avec Barthélemy. Boyer, fidèle au souvenir de leurs vieilles relations, envoyait tous les ans en hommage à la duchesse des prunes de Brugnoles , qu’elle aimait beaucoup. C’était par ailleurs Boyer qui se chargeait de faire la provision d’huile de la duchesse, huile à manger, huile à brûler. Il n’y a pas de lettre où il ne soit question de cette grave négociation et des soins qu’il y faut apporter pour éviter les frais inutiles et obtenir en même temps les meilleurs produits. L’abbé Barthélemy met aussi à contribution la complaisance de son ami Boyer, et il se fait expédier des pots de thon mariné et des pots d’anchois. Les paquets mettent dix-huit jours pour parvenir à destination. A la fin de l’année 1790, alors que tout le monde abandonne la capitale, Boyer manifeste son désir de venir voir ses amis. C’était mal choisir son moment. Mme de Choiseul le détourne de cet étrange projet ; en même temps elle lui En 1790 ou 1791, par décision de l’Assemblée nationale, la pension de Boyer de Fonscolombe fut réduite de 17.662 livres à seulement 2.800 livres, ce qui ne lui laissa guère de moyens de subsistance. Le 11 février 1797, remerciant Boyer de son cadeau annuel de boites de brugnoles, Madame de Choiseul lui écrit : « Vous savez bien que vous n’avez pas besoin de ces petits moyens pour vous rappeler à mon souvenir ; je ne puis jamais oublier celui que mon mari aimait tant, dont il était si tendrement aimé, avec qui j’ai passé les plus beaux jours de ma vie et pour qui je conserverai toujours les sentiments les plus vifs et les plus sincères. » Le 2 avril 1797 : « J’ai tout perdu ou je suis éloignée de tout ce qui me reste ; qu’ai –je à faire de la vie ? C’aurait été une consolation pour moi, si vos affaires et votre santé vous eussent permis de venir ici et m’eussent procuré l’occasion de vous renouveler, monsieur, l’assurance de mes vieux et sincères sentiments pour vous, qui sont toujours bien tendres. » Dans le courant de 1798, Boyer de Fonscolombe s’avisa de vouloir convertir la duchesse aux idées religieuses dont elle s’était toujours tenue strictement et fermement éloignée. Lui-même avait longtemps vécu dans une indifférence complète, comme la plupart des hommes de son monde et de son temps, mais l’adversité, les malheurs réitérés qui l’avaient frappé avaient eu raison de sa philosophie, et il s’était sincèrement converti à la religion. Elle lui écrit gaiement le 18 avril 1798 : « Où avez vous pris, beau prédicateur, et dans votre Midi surtout, que le raisonnement doive l’emporter sur les sensations ? Je vous remercie cependant de votre sermon. Il me prouve votre intérêt, et votre intérêt m’est toujours bien cher. » Son ardeur religieuse de fraîche date ayant inspiré à Fonscolombe des scrupules sur sa vie passée, il s’en ouvre à Mme de Choiseul, qui retrouve toute sa verve ‘autrefois pour le railler fort agréablement : « 15 messidor an VI. Je le répète, mon vieux troubadour, dormez en paix, tous vos péchés vous sont remis, car je vous assure que vous n’en avez pas fait. Moi qui ai été témoin de toutes les frasques de votre jeunesse, je me souviens fort bien d’avoir entendu corner à mes oreilles : Honni soit qui mal y pense. Autant en avez-vous pu ouïr de moi, si tant est même qu’il ait fallu le dire ; ainsi voilà bien pour tous deux le repos de la bonne conscience ; mais ce repos de la bonne conscience n’empêche pas les cris de l’estomac de tout ce qui vous entoure, et ces cris ne sont pas moins déchirants que ceux des remords. (…) Je loge actuellement dans un grenier de la rue de l’Université, N° 291, où je vous prie de continuer à me donner d’aussi bonnes nouvelles de votr e santé.» En janvier 1799 Boyer de Fonscolombe mourut presque subitement, dans les bras de son neveu Emmanuel, épuisé par les privations, les soucis, les cruels tourments. C’est par une lettre de ce neveu que Mme de Choiseul apprit la perte qu’elle venait de faire, après tant d’autres.

5/ Jacques Philippe Denis Boyer de Fonscolombe, SP

6/ Antoine (Gaspard) Boyer de Fonscolombe (né vers 1725-30), lieutenant d’infanterie au régiment d’Angoumois avant ou en 1757, lieutenant-colonel d’infanterie, puis major du régiment de Normandie (avec rang de colonel), chevalier de Saint Louis, SP

6/ Paule Marie Anne Boyer de Fonscolombe, mariée en 1746 à Jean-Baptiste (de) Jeamble de Grisolles, de Brignolle, conseiller secrétaire du roi (reçu par lettres du 25 juin 1751), d’où une fille : a/ Sophie Thérèse Delphine de Grisolles, mariée au marquis de Montferrat

8, 9, 10/ Trois filles, religieuses.

VI/ Jean-Baptiste Laurent Boyer (29 août 1716 + 1789 ou 88 ?), écuyer, seigneur de Fonscolombe, Avocat et collectionneur très distingué, qui avait formé un riche cabinet de livres, de tableaux et d'estampes que les voyageurs ne manquaient jamais de visiter. Son magnifique cabinet de tableaux et d’estampes, qui fut vendu aux enchères à Paris, au moment de la prise de la Bastille et dont le catalogue existe à la Bibliothèque nationale. (« Catalogue d’une collection de tableaux célèbres d’Italie, Flandre, Hollande et France, dessins, estampes, etc, et autres objets curieux formant le cabinet de M. Boyer de Fonscolombe, d’Aix-en-Provence. Paris, Lebrun, 1790.) Plusieurs œuvres artistiques estimées lui sont dédiées ainsi qu’à son frère l’Envoyé, telles les gravures de la « Paresseuse » et du « Donneur de sérénades » de Greuze, et celle de la « Soirée des Tuileries », de Baudoin, par Basan et Moitte, graveurs du roi, la grande « Carte de Corse », publiée à Gênes en 1769 par Policardi, etc…, le tout aux armes de la famille. De cette collection ne reste guère à Fonscolombe que la « Sainte famille » de Pierre Puget. Marié le 4 février 1744 à Aix, cathédrale Saint-Sauveur, à Jeanne (Marie) d’Albert, fille de Michel d’Albert (+ 1757), seigneur de Montravail et de St Hippolyte, conseiller en la cour des comptes et aydes d’Aix (1709-1757), et de Marie Jeanne Lucrèce de Margallet de Luynes.

Famille de Jeanne d’Albert, Madame de Fonscolombe (1744) : Petite-fille de Jean d’Albert, 2ème consul d’Aix, procureur du pays de Provence (1707), marié le 4 février 1678 à Anne d’Albert de Sainte Croix (sa cousine au 3ème degrés). Petite-fille d’Antoine de Margallet, seigneur de Luynes, conseiller à la cour des comptes d’Aix, marié à de Maliverny (sœur de Jean-Baptiste de Maliverny, président à mortier au parlement de Provence). (parent d’Antoine d’Albert, + 1751, 2ème marquis de Fos-Amphoux, chef d’escadre des armées navales, SP). Nièce de Jean d’Albert de St Hippolyte, chevalier de Malte (1708), puis commandeur de l’ordre. Nièce de François Auguste de Margallet de Ségur, seigneur de Luynes, président à la cour des comptes d’Aix. Sœur d’Antoine d’Albert (+ 1795), seigneur de Montravail et de St Hippolyte, conseiller à la cour des comptes (1757-67), puis président à mortier au parlement de Provence (1767-1782), marié en 1747 à Thérèse d’Isoard de Chenerilles (DP), de trois chevaliers de Malte et d’un chanoine de l’Eglise de St Victor de Marseille Tante de Michel Gabriel d’Albert de St Hippolyte, président à mortier au parlement de Provence après son père (1782-89), famille éteinte en 1821.

En 1749, Giacomo Casanova (1725 + 1798) ayant quitté Venise (où ses frasques commençaient à attirer l’attention des autorités) rencontre à Cesena au mois de juillet la mystérieuse « Henriette » (femme de Jean Baptiste de Fonscolombe) et la suit à Parme, puis Genève, où elle le quitte en février 1750. La liaison de Casanova avec « Henriette » fut, de son aveu, le plus grand amour de sa vie. « Henriette » ayant rencontré à Parme son parent « Antoine », est contrainte de retourner dans sa famille, à Aix. C’est également en 1750 que Casanova devient franc-maçon à Lyon (= Magneval, également lié à Cagliostro). En 1769, Casanova, se rendant d’Espagne en Italie fait halte à Aix-en-Provence où il tombe gravement malade et séjourne en convalescence de fin janvier à fin mai. Pendant sa maladie il est soigné par une femme dévouée servante dévouée qui se révèle avoir During his illness, he is assisted by a devoted nurse, but when he recovers and asks her name, no one knows who she is or where she has gone. By chance, he enounters her in Croix d'Or, shortly after leaving Aix. To his amazement, the nurse tells him that she is a servant of the same Henriette whom Casanova had loved twenty years earlier, and that it was at her mistress's orders that she had cared for him with such devotion. Casanova and Henriette exchange letters: now a wealthy widow, she does not wish him to return to Aix, because that would cause gossip. She does, however, assure him of her undying love, and says that if he ever needs money, her purse is open to him. Casanova continues his voyage through southern France, to Turin and from there to Lugano, His greatest love was Henriette, whom he discovered as she fled an unwanted marriage disguised in men's clothing. (Her protector at that time was an officer who spoke only Hungarian. Casanova did not, but the two, being educated men, discovered they could converse in Latin.). The well-born Henriette was especially attractive to Casanova when she played the cello, an instrument then considered questionable for women because of the position in which it is held. Many years after Casanova and Henriette parted (Henriette's decision), the aging soldier of fortune happened to stop at an inn where they had stayed. On a windowpane, he read again an inscription she had graven with the point of a diamond, "You will forget Henriette, too." Then, even later, he saw Henriette twice without recognizing her. On one occasion she (now 51) sent a servant to care for him during a serious illness and proposed that they maintain an epistolary friendship. Casanova met in 1749 his great love, the young and mysterious Frenchwoman, Henriette, in Cesena. "People who believe that a woman is not enough to make a man equally happy all the twenty-four hours of a day have never known an Henriette." Henriette left him, returned to his family, and Casanova remembers it in his autobiography as one of the saddest moments in his life. "What is love?" he asked, and compared love to an incurable illness and divine monster. He went to Lyons, where he was received as a Freemason. In 1757 he introduced the lottery. This invention made him a millionaire.

D’où un fils unique :

VII/ Emmanuel (Honoré Hippolyte) de Boyer (24 décembre 1744, Aix, Saint-Sauveur + 4 avril 1810, Aix, Saint-Sauveur) seigneur de Fonscolombe (au Puy-Sainte-Réparade), co-seigneur de Ventabren, chevalier, seigneur et baron de la Mole (1770), conseiller au Parlement de Provence (1767) Magistrat intègre et savant agronome, dont les Mémoires de l'académie d'Aix conservent plusieurs dissertations importantes. Acquiert le 3 février 1770 du marquis de Suffren Saint-Tropez, baron de la Mole (frère du bailli de Suffren) le fief-baronnie de la Mole (actuel canton de Saint Tropez), avec tous ses droits, privilèges et titres honorifiques, pour lequel il prêta hommage au roi Louis XV la même année. Il porta dès lors le titre de baron de la Mole lettres de prélation, signées du roi et enregistrées au Parlement le 23 avril 1770). Les Suffren tenaient ce fief des Guiran, qui eux-mêmes l’avaient eu des Boniface. C’est à cette dernière famille qu’appartenait le fameux la Mole, décapité sous Henri III. L’un des 222 gentilshommes admis aux Etats généraux de Provence en 1787 (pour son fief de la Mole. preuves de noblesse) Emprisonné pendant la Terreur. Avait des goûts d’histoire naturelle et il les a transmis à son fils aîné, qui fut un entomologiste remarquable. Il existe à Fonscolombe une correspondance très intéressante entre eux et M. Hauy, oratorien sécularisé, devenu directeur du Muséum sous l’Empire et l’un des savants célèbres à cette époque. Epouse le 24 septembre (ou novembre ?) 1771, Claire Adélaïde Le Blanc de Ventabren, fille de Louis (Esprit) Le Blanc, co-seigneur de Ventabren, conseiller au Parlement de Provence (1740), propriétaire de l’hôtel le Blanc de Ventabren (18 cours Mirabeau), et de Louise Claire Martin de Germain. Petite-fille d’Esprit Le Blanc, seigneur de Ventabren, conseiller au Parlement de Provence (1712), et de Dlle Bec (fille de Joseph Bec, assesseur d’Aix, procureur du Pays). Nièce de Charles Le Blanc de Ventabren, capitaine d’infanterie au régiment Royal vaisseau, chevalier de St Louis (avant ou en 1757). Famille des seigneurs de Mondespin, de Castillon et de Ventabren. En juin 1762, Monsieur de Ventabren avait voté la suspension des activités des jésuites et la mise sous séquestre de leurs biens en Provence (demandée par le procureur général de Ripert-Monclar). Dans cette affaire, qui divisa profondément le parlement de Provence, il appartenait à la courte majorité, avec notamment Fauris-Saint Vincent, Meyronnet-Saint Marc et Cymon de Beauval. En 1776 la co-seigneurie de Ventabren était estimée à 120.427 livres (dont 40.606 de droits seigneuriaux), soit environ 3,6 millions de francs de 1980, et rapportait un revenu annuel de 3.613 livres (dont 1.319 de droits seigneuriaux) soit environ 100.000 francs de 1980. Dont

1/ (Etienne Laurent Joseph) Hippolyte de Fonscolombe (20 juillet 1772, Aix + Fonscolombe 1853), élève du collège de Juilly, sorti en 1789, « il avait assisté à des séances de l’Assemblée Constituante à Versailles, chaperonné par Mirabeau. » Enfermé comme suspect (1793-94) « Après son mariage il vivait avec ses parents et au château de Montvert avec sa belle-mère. A la mort de son père (1810), il prit un étage de l’hôtel d’Aix et sa mère, qui préférait son second fils, vivait avec ce dernier à Fonscolombe, dont elle avait la jouissance. » Entomologiste très remarquable. « Il avait tout pour lui : l’intelligence, la bonté, la vertu et le savoir. » Hippolyte et son frère Marcellin de Fonscolombe, n'ont jamais cessé de s'occuper des sciences naturelles comme de celles de l'antiquité et des médailles. Leurs nombreux travaux ont été recueillis dans les Mémoires de l'académie d'Aix, et y sont placés, sans contredit, dans les premiers rangs. A partir de 1833 il confia la gestion de Fonscolombe à son gendre, Adolphe de Saporta. En 1848 il vendit Montvert, venant de sa femme, et son gendre fit bâtir à côté le Moulin-Blanc. épouse le 20 juillet 1798 (26 germinal an VI), Marie Ursule Aglaé de Catelin, fille unique de M. de Catelin (+ avant 1789), seigneur de la Garde, du Pradet et de Lery de Malbosque, officier de dragons, et de (+ ap 1821). (famille originaire de Toulon, anoblie par charge de secrétaire du roi en 1733.) D’où : a/ Un fils, mort presque en naissant b/ Irène de Fonscolombe (1799 + 1879), mariée en 1821 à Auguste Adolphe (1800 + 1879), marquis de Saporta, Saint Cyrien, lieutenant au 1er régiment de ligne (commandé par son père…), en garnison à Strasbourg, fils de Charles (1773 + 1850), maréchal de camp, et de Joséphine de Forbin-La Barben « Mlle de Fonscolombe devait avoir plus tard plus de 30.000 francs de rente, en biens fonds. » fils Gaston, marquis de Saporta (1823 + 1895), célèbre naturaliste petit-fils Louis (1847) épousa le 18 octobre 1875 à Montpellier, Béatrix de Ginestous, fille du comte Fernand de Ginestous et d’Amynthe Félicie de Guy de Ferrières, DP. 2/ Charles de Fonscolombe, qui suivra, 3/ Marcelin (Roc) de Fonscolombe (1774 + 18..), marié à Mlle Cymon de Beauval, sa cousine (petite-fille d’une Martin de Germain), SP 4/ (Jeanne Louise) Hortense Adélaïde de Fonscolombe (1775 + 18..), épouse Gaston (Marius Ovide), marquis d’Olivary, d’où deux filles : a/ Mlle d’Olivary, religieuse, carmélite à Aix, béatifiée b/ Olympe d’Olivary, mariée au général de Renardy de Sainte-Marguerite

VIII/ Charles (Jules Camille) de Boyer de Fonscolombe (1773 ou 1778 + 1838), appelé le baron de la Môle ( ? ; c’est plutôt sa femme qui semble avoir porté le titre de baronne de la Môle, après sa mort), propriétaire Vécut à Fonscolombe avec sa mère jusqu’à la mort de celle ci, qui avait la jouissance de cette propriété et davantage de proximité avec son second fils, Charles, qu’avec l’aîné Hippolyte, qui habitait Aix. épouse 10 janvier 1810, à Aix, (Marie Thérèse) Emilie de Cotti (1781 + 11 décembre 1869, à 89 ans), fille d’Antoine François de Cotti (1734 + 1830), chevalier, officier, conseiller du Piémont, gouverneur du fort Saint-Alban à Nice, et de Sophie (Thérèse) de Colla de Pradine (1759 + 1809). Six enfants :

1/ Emmanuel de Fonscolombe, qui suivra,

2/ Ludovic de Fonscolombe (1818 + 1…), Saint Cyr, colonel du 8ème dragons, officier de la Légion d’Honneur, campagne de Crimée, commandant une brigade de cavalerie légère pendant la guerre de 1870-71, marié à (Marie Louise Clémentine Alix), dite Alice La Forêt (+ 18 novembre 1879, Aix, à 45 ans), fille d’Auguste Laforêt (+ 15 janvier 1880, à 79 ans), juge au tribunal civil de Marseille, chevalier de la Légion d’honneur, dont 5 enfants Au 1er août 1870, lorsque les hostilités débutent appartenant au 3e Corps d’armée commandé par le maréchal Bazaine, qui comprenait quatre divisions d’infanterie (au sein de la 2e division un colonel de Courcy commandait le 90e d’infanterie) et une de cavalerie légère. Cette dernière était commandée par le général de division de Clérembault comprenait trois brigades, une de chasseurs et deux de dragons. Ludovic de Fonscolombe appartenait à la 3e brigade (5e et 8e Dragons), sous les ordres du général de brigade Bégougne de Juiniac. Par la suite il commanda une brigade.

a/ Jules de Fonscolombe (+ 27 février 1882, Aix, 23 rue des Quatre Dauphins, à 28 ans), lieutenant de cavalerie b/ Henry de Fonscolombe, docteur en Droit, avocat, marié le 30 décembre 1885 à Aix à Eugénie de Teissier de Cadillan, fille de Georges, et de Mlle Caullet

3/ Philippe de Fonscolombe (1823 + Aix 1904), Saint Cyr, officier de cavalerie (dem.) Epouse Eugénie de Souville, fille du baron de Souville et Mlle Frotier de la Messelière. Il hérita du titre de baron de Meyronnet Saint Marc par adoption de son oncle Philippe de Meyronnet, dernier représentant de la branche des Meyronnet, barons de Saint Marc, d'où: deux enfants: - Philippe, baron de Meyronnet Saint Marc (184 + 1929), maire de Mortefontaine, Marié à Marguerite-Camille Corbin, fille du préfet Henry Corbin et de Sophie Thaneron. D’où Jacques, marié à Ellen Nixon-Waln (+ Cannes 1964, fille de Nicholas Waln, de Philadelphie, et de Bertha Fox. Ellen Nixon Waln était la demie-soeur de Ruth-Morgan Waters, princesse Pignatelli d'Aragon. Elle était issue par son père (Waln ou Nixon-Waln) d'une ancienne famille d'hommes d'affaires et avocats de Philadelphie, descendant notamment des financiers John Nixon et Robert Morris, importants acteurs de la révolution et de l'indépendance américaine) Pierre (+ Aix février 1958) marié avec Marie-Thérèse Lombard de Buffière, veuve d'Antoine de Vezins. Jean (célibataire). - Thérèse de Meyronnet-Saint MarcMariée à comte Albert de Vogüé (Voir Note Meyronnet-Saint Marc)

4/ Maurice de Fonscolombe 5/ Sophie de Fonscolombe 6/ Mathilde de Fonscolombe, mariée au comte de Ruffo-Bonneval, propriété à St Tropez

IX/ Emmanuel Honoré de Boyer de Fonscolombe (né le 27 octobre 1810 à Aix-en-Provence et décédé dans cette même ville, le 21 mars 1875), baron de la Môle, Licencié en Droit, compositeur de musique A fait régulariser ses droits au port du titre de baron (loi de 1858), décret rendu en conseil du sceau le 1er août 1864 lui « maintient et confirme le titre héréditaire de baron de la Mole, porté par ses ancêtres ». Epouse 15 février 1838 à Marseille, Anne dite Anaïs Salavy (23/03/1814 + 06/03/1841), fille d’Henri Salavy (17.. + 1852), négociant et armateur à Marseille, membre de la chambre de commerce, conseiller municipal de Marseille et conseiller général des Bouches-du-Rhône, chevalier de la Légion d’Honneur, et de Madeleine dite Emma de Magneval (1791 + 1870). Emmanuel fit ses études au collège des Jésuites d’Aix où il se lia d’amitié avec Félicien David, futur compositeur de musique, auteur de symphonies, de musique de chambre et d’opéras, successeur de Berlioz à l’Académie des Beaux-Arts en 1869. Sans doute celui-ci, qui se faisait remarquer par une mémoire extraordinaire et par ses talents de violoniste eut-il quelque influence sur son camarade d’école Emmanuel de Fonscolombe, qui avait lui même un goût prononcé pour la musique ? Un enseignement adéquat et la fréquentation assidue de la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix leur permirent rapidement de composer. Félicien David, avant son départ pour Paris en 1830, avait été quelque temps second chef d’orchestre au théâtre d’Aix et maître de chapelle de la cathédrale d’Aix et il semble qu’Emmanuel eut alors parfois l’occasion de le remplacer dans l’une de ces fonctions. Félicien David lui dédiera d’ailleurs plus tard sa grande ode-symphonie Désert, exécutée au Conservatoire de Paris en 1844 et qui fit le tour du monde. Emmanuel de Fonscolombe avait par ailleurs suivi de solides études de Droit, et s'intéressait également, comme plusieurs autres membres de sa famille, à la géologie, à l’entomologie et à la botanique. Œuvre musicale : Emmanuel de Fonscolombe s’essaya d’abord à la composition de pièces pour salon, romances et autres mélodies vocales qui obtinrent un certain succès. Parmi celles-ci : la Danse des morts, le Forban et 20 Mélodies pour chant, avec accompagnement de piano (Paris, éditions Colombier). Alors il se mit à écrire de la musique de chambre, avec notamment un Trio pour violon, violoncelle et piano, de la musique théâtrale et beaucoup de musique religieuse. Citons les titres les plus marquants : - un opéra-comique en 2 actes un Prisonnier en Crimée, représenté à Marseille. Cette œuvre lui fut inspirée par l’expédition d’Orient de 1854, à laquelle participa son frère le colonel de cavalerie Ludovic de Fonscolombe. Elle semble se confondre avec l’opérette Hermance ou la Guerre et la Paix, - une messe solennelle à grand orchestre : Messe en si bémol majeur pour 3 voix d’hommes (Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus, Agnus), créée le 26 mars 1856 à Marseille, - une Messe brève en sol majeur pour soprano, ténor, baryton, 1er et 2e violon, alto, violoncelle, contrebasse et orgue, (= chœur à 3 voix et orchestre à cordes). - de nombreux motets : Justus ut palma florebit pour voix d’hommes et orchestre; Ave maria (3 voix de femmes); O Salutaris à 3 voix; Ave verum à 4 voix; Invocations à la Vierge; Panis angelicus à 3 voix; Séquence Notre Dame de la Sede; Stabat mater à 3 voix; Tout l’univers à 4 voix (Racine)... On doit également à E. de Fonscolombe une édition critique du Miserere de Carissimi ainsi qu’une remarquable traduction de l’italien, en 1868, de l’ouvrage (2 volumes, Rome, 1828) de l’abbé G. Baini intitulé Mémoires historiques et critiques sur la vie et les œuvres de Giovanni Pierluigi da Palestrina, dit le Prince de la Musique. Cette traduction, conservée sous forme de manuscrit dans les archives du château de la Mole, est composée d’un préambule et 36 chapitres. D’où :

1/ Charles (Henri) de Boyer de Fonscolombe (1838, Marseille + 12 février 1907, La Môle, à 69 ans), baron de la Môle, inspecteur des finances, maire d’Aix-en-Provence en 1884 Marié le 8 février 1873 à Saint-Alban-d'Ay(07) à Alice de Romanet de Lestrange (1847 + 19..), fille de Théodore de Lestrange (1823 + 1900), et de Caroline de Lestrange (18.. + 1905).

a/ Madeleine de Fonscolombe-La Môle (1874 + 19..), célibataire,

b/ Andrée Louise Marie de Fonscolombe (9 avril 1875, Saint-Alban d’Ay + 2 février 1972, Cabris, à 96 ans), mariée le 08/06/1896 Saint-Maurice-de-Rémens (01) au comte Jean (Marc Martin) de Saint Exupéry (1863 + 1904), inspecteur d’assurance à Lyon, fils du comte Fernand de Saint-Exupéry (1833 + 1919), préfet, et d’Alix Bouquier de Trélan (1843 + 1906). D’où : - Caroline Fernande Marie Madeleine (25/01/1897 + 1927) - Gabrielle Charlotte Marie Simone (26/01/1898 + 14/06/1978), archiviste paléographe - comte Antoine Jean Baptiste Marie Roger de Saint Exupéry (29/06/1900 + 1944), aviateur et écrivain, commandant de l’Armée de l’air, officier de la Légion d’Honneur, mort pour la France, marié le 22/04/1931 à Consuelo Suncin de Sandoval (10/04/1901 + 28/05/1979) - François Marie Philippe Raoul (15/02/1902 + 1917) - Gabrielle (1903 + 199.), mariée au comte Pierre de Giraud d’Agay, DP

c/ Hubert de Fonscolombe (187. + 19..), marié à Adèle Ruffo de Bonneval La Fare, SP

d/ Emmanuel de Fonscolombe (10 mars 1874, Lyon + 19..), baron de la Môle, propriétaire du château de La Môle, Marié en 1907 à Yvonne Gavoty (1883 + 1965). D’où : - Sabine de Fonscolombe (1910 + ), mariée à Bernard de Sauville de la Presle (DP, général d’armée de la Presle, inspecteur général de l’Armée de terre puis gouverneur des Invalides) - Charles de Fonscolombe (1912), baron de La Môle, Lieutenant-colonel de cavalerie, Marié à Marguerite de Langle de Cary, DP (Emmanuel) - Denyse de Fonscolombe, mariée à Guy, comte de Ferrière de Sauvebœuf, contrôleur général des armées, commandeur de la Légion d’Honneur, DP. - Marcelle de Fonscolombe, mariée à Gabriel Brunet de la Charie

- Benoît de Fonscolombe (1917 +….) Marié à Antoinette Lafont

e/ Baron Jacques de Fonscolombe-la Môle (187. + 19..) Fondé de pouvoir Marié à Hélène Popoff (ou Popov), fille d’un banquier russe (ruiné par la révolution de 1917) D’où : - François de Fonscolombe - Baron André de Fonscolombe (1908 + 1…), conseiller des Affaires Etrangères, 1er consul général de France à Léningrad, officier de l’ordre national du Mérite, secrétaire général adjoint de l’Académie diplomatique internationale, Marié à France de La Crompe de la Boissière, DP - Jacqueline de Fonscolombe, mariée à M. Huchez

2/ Fernand de Fonscolombe, appelé le baron de Fonscolombe, qui suit

X/ Baron (Hippolyte) Fernand de Boyer de Fonscolombe-La Môle (4 février 1841, Marseille + janvier 1914, Paris), appelé le baron de Fonscolombe, Doyen du service d’honneur de Mgr le Duc d’Orléans, commandeur de l’ordre de Saint-Grégoire le grand à titre militaire, commandeur de l’ordre d’Isabelle la Catholique (Espagne) et de l’ordre du Christ (Portugal), grand officier de l’ordre du Mérite (Bulgarie), à titre diplomatique. Eclaireur aux zouaves pontificaux (vers 1865-70), légion de l’Ouest (1870-71)membre du service d’honneur du comte de Paris (+ 1893), puis du duc d’Orléans, A son mariage, Fernand de Fonscolombe possédait le domaine de la Beauduffe (125 hectares) situé à La Môle, estimé 220.000 francs, celui de la Patronne (125 hectares), également à la Môle, estimé 80.000 francs, la propriété rurale de la Guilhermie, aux Aygalades, à Marseille, estimée 120.000 francs. A son mariage, en 1884, Marie Pascal, (1850 + 1933), veuve du vicomte Georges de Courcy (+ 1874), se constitua en dot un patrimoine estimé 1.087.122 francs (de l’ordre de dix millions d’euros). Biens meubles : 325.622 francs. Biens immeubles : à Marseille, la moitié indivise d’une maison 40-42 et 44 rue Montgrand, estimée 250.000 francs, une maison 50 rue Paradis, 138.000 francs, une maison 4 rue des Beaux Arts, 100.000 francs, la moitié indivise d’une propriété rurale au Rouet, 42.500 francs, une maison 3 rue des Chartreux, 31.000 francs, le quart indivis d’un bien dit Saint Victor, à Endoume, 30.000 francs, propriété dite Chasse Vapeur, à Mazargues, 20.000 francs, une maison 4 rue des Martégales, estimée 10.000 francs ; à Bône, Algérie, une maison rue Mesmer, 140.000 francs. « La bastide de la Guillermy, à 5 ou 6 kilomètres de Marseille, possédait des fontaines et une ravissante vue sur une partie de Marseille, la mer et Notre Dame de la garde, des rosiers en fleurs tout l’hiver et une chapelle dans une ravissante grotte où Sainte-Madeleine s’était reposée, disait-on, en allant à la Sainte-Baume. Deux bois de pins sur la hauteur encadrant cette charmante habitation. » Après l’exil du comte de Paris et du duc d’Orléans, en 1886, le baron de Fonscolombe allait tous les ans un ou deux mois auprès d’eux, en Angleterre, à Wood-Norton, ou en Espagne, à Villamanrique (Andalousie). Ils chassaient ensemble presque chaque jour, jouaient au billard et . Les autres membres du service d’honneur étaient le duc de Luynes, le duc de Lorges, le comte de Gramont, le comte de Sabran, le comte de Gontaut-Biron, etc. Pour les noces d’argent du comte et de la comtesse de Paris il avait emmené à Wood-Norton sa femme et sa fille Berthe, âgée de 18 ans. Au moment du mariage du duc d’Orléans avec l’archiduchesse Dorothée d’Autriche, il avait été avec sa femme de toutes les fêtes à Vienne. Des photos montrent le baron de Fonscolombe à Schoenbrünn, le 5 novembre 1896, marchant en tête du cortège de mariage, dans son habit bleu, et sa femme descendant de voiture avec la duchesse de Lorge. Le baron de Fonscolombe accompagnait le duc d’Orléans dans ses séjours à travers l’Europe : en Sicile, en Bulgarie (chez son cousin le Tsar), au Portugal (chez la Reine Amélie, sa sœur aînée), à Turin (chez la duchesse d’Aoste, Hélène, autre sœur du prince), en Hongrie, au château d’Alcsuth, résidence de campagne des Habsbourg. En 1888, la baronne de Fonscolombe acheta l’hôtel du 25 rue Saint Dominique, à Paris. Elle utilisa pour cela une somme de 225.000 francs, qu’elle conservait en trésorerie et compléta par la vente de la maison du 50 rue Paradis et de la propriété dite Chasse Vapeur. Plus tard, au moment de la liquidation de la banque Pascal, la baronne de Fonscolombe vendit le 4 rue des Beaux Arts, le 4 rue des Martégales et avec ses frères et sœur la propriété rurale du Rouet et le bien dit Saint Victor à Endoume. Fernand de Fonscolombe et sa femme, Marie Pascal, disposaient encore d’une fortune notable à la « Belle époque », en dépit de la récente disparition de la banque Pascal et du remboursement total de ses pertes sur les biens propres de la famille. (La famille s’était refusé à réclamer aux princes d’Orléans le paiement des créances considérables que la banque avait sur eux. C’est l’armateur et parent, Cyprien-Fabre qui avait favorisé la mise en liquidation de la banque, s’en retirant brutalement et provoquant un mouvement de panique chez les clients. Son objectif était de reprendre le contrôle du capital que les Pascal détenaient au sein de sa compagnie de navigation. Le baron de Rothschild devait plus tard reprocher amicalement au grand-père Fonscolombe de ne pas l’avoir prévenu de ce « mauvais passage » de la banque Pascal, qu’il aurait pu sauver, s’il en avait été informé… Le grand-père Fonscolombe avait en effet plusieurs amis juifs, qu’il avait ostensiblement invités à dîner immédiatement après que le duc d’Orléans ait prononcé à San Remo un discours nationaliste et antisémite, pour marquer sa désapprobation de ces propos et son amitié. Il était de ce point de vue sur la même ligne que son ami le duc de Chartres qui, lui aussi désapprouvait les dérives du « nationalisme intégral » auxquelles son neveu se prêtait.). A la nouvelle de la mort du Doyen de son service, Mgr le duc d’Orléans avait adressé à la baronne de Fonscolombe le télégramme suivant : « Apprends avec le plus profond chagrin la mort de l’ami très fidèle et du serviteur si dévoué que j’aimais de tout mon cœur. Partageant votre douleur, je prie Dieu pour qu’il vous donne la force et le courage de supporter cette si cruelle épreuve. Honoré me représentera aux obsèques. Baise main affectionné et dévoué. Philippe. » Le prétendant avait télégraphié en même temps aux enfants de son ami et, dès la première heure, envoyé le duc de Luynes prier à sa place auprès de celui que l’exil l’empêchait de revoir. La baronne de Fonscolombe reçut entre autres des télégrammes de Mme la duchesse d’Orléans, de Mme la comtesse de Paris, de Mme la duchesse de Chartres (marraine de sa fille Françoise), de Mgr le duc de Penthièvre (témoin de mariage de Françoise), de la Reine Amélie, du Roi Manuel, de la reine des Bulgares, de Mgr le duc d’Aoste, de l’Infant Charles et de l’Infante Louise de Bourbon, de Mgr le duc et Mme la duchesse de Vendôme, de Mgr le comte et de Mme la comtesse d’Eu, du prince Waldemar de Danemark, de la duchesse de Magenta, du prince et de la princesse Pierre et du prince et de la princesse Louis d’Orléans et Bragance. Le Tzar des Bulgares avait également chargé le comte de Bourboulon d’être l’interprète de sa sympathie. D’où :

1/ Françoise (Robertine Marie Albertine) de Boyer de Fonscolombe (28 septembre 1885, aux Aygalades, près de Marseille + 1980, à Versailles), baptisée le 8 octobre 1885 (Parrain : Robert d’Orléans, duc de Chartres, officier de cavalerie. Marraine : Françoise d’Orléans-Joinville, duchesse de Chartres). Jusqu’à cinq ans elle fut élevée à la bastide de la Guillermy, puis à Paris (25, Rue Saint-Dominique) et Lenfant, près d’Aix. « Le voisinage de cette ville était fort agréable et un landau, avec des chevaux à grelots en poste et le cocher Jean en postillon, franchissait souvent les huit kilomètres qui séparent Lenfant d’Aix. » Françoise et son petit frère Guy ont été élevés en grande partie à Lenfant, dans un cadre ensoleillé, parmi les cascades, les bassins et les vieux platanes. Les deux aînés, eux, étaient déjà adultes : Berthe avait épousé le comte Léo du Mesnil du Buisson, jeune officier, et Hubert faisait son service militaire à Aix.

2/ Guy de Boyer de Fonscolombe « Sur le front Devant Virmandoviller Le 3 septembre 1916 Ma chère Petite Maman, Hélas vous pleurerez en lisant ces lignes, votre fils sera mort pour la France, Dieu l’aura voulu ainsi et sûrement pour son bien. Ma chère petite Maman je veux une dernière fois vous écrire combien je vous aime ; mon grand chagrin en pensant à ma mort est de penser à votre peine Pauvre chère Maman, je ne serai plus là pour soutenir tant d’espérances, mais je serai la haut auprès de mon Père et nous nous retrouverons. La vie éternelle est tout, je sais combien votre magnifique foi vous soutiendra. Enfin je serai mort en plein combat après avoir reconquis un peu de notre sol de France, on ne peut envier une plus belle mort, je vous supplie de conserver votre courage, Dieu n’éprouve que ceux qu’il aime et au milieu de vos enfants et de vos petits-enfants vous revivrez en les regardant vivre. Priez pour moi chère Petite Maman je n’ai besoin de vous parler ainsi, vous m’avez donné le grand exemple de la religion et je vous en remercie. Dieu vous dispensera la Force. Que je regrette à la veille de l’attaque de ne pouvoir vous embrasser une dernière fois, de vous redire l’immensité de ma tendresse, j’aurais été si heureux d’essayer de vous rendre encore un peu heureuse, en vivant une vie qui vous eut plu. J’embrasse avec toutes les forces de mon cœur mes frères et mes sœurs pour lesquels j’ai une telle affection. Que tous se souviennent quelquefois de leur petit frère. Que l’on parle de lui. Au revoir, adieu chère Petite Maman Chérie. Si je continuais je pleurerais peut être et, sous le canon on ne pleure pas. J’aime [?] de ma dernière tendresse tous mes cousins et cousines qui m’ont toujours tellement gâté et ma Pauvre tante Thérèse si touchante dans son affection pour moi, enfin j’embrasse ma vieille Brener [sa nounou], Jeanne Brener, qui est a vécu la fin de sa vie à Champaubert] que je n’oublierai jamais. Quant à mes neveux et nièces, ils savent combien je les aimais. Que Dieu ramène à ma grande sœur ses trois enfants dont je suis fier, qui furent un peu mes enfants. Que toute ma famille trouve encore ici un témoignage de ma grande affection. Je vous embrasse ma chère petite Maman chérie. Merci de la tendresse de votre cœur pour moi, merci de m’avoir tant aimé. Guy »

Armes, titres

  • de Boyer de Fonscolombe : D’azur, au bœuf passant d’or, sur une trangle de même, accompagné en chef de trois étoiles et en pointe d’un cœur, le tout d’or

Légère altération dont on ignore le motif. Parfois (milieu du XVIIIe siècle) : Trangle cousue de gueules, à la pointe d’argent.

Support : deux lions

Devise : Lento sed certo gradu ("Lentement mais sûrement")

  • Titre de noblesse : baron de La Môle (1864)

Citation sur la famille de Boyer de Fonscolombe

  • "Les Fonscolombe sont un exemple de l’ascension rapide, aux plus hauts rangs, sous l’Ancien Régime, de ceux que distinguaient l’intelligence et la fortune"

Référence.png Notes et références

  1. Régis Valette, Catalogue de la noblesse française au XXIe siècle, page 50, année 2002.

Nuvola apps bookcase.png Bibliographie

  • Artefeuil, Histoire héroïque de la noblesse de Provence, 1757, article Boyer
  • Annie Brierre, Le duc de Choiseul – La France sous Louis XV, Albatros, 1986
  • Borel d’Hauterive, Annuaire de la noblesse de France, 1873, Plon pages 125 à 130
  • Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome 6, pages 315 à 317 Boyer de Fonscolombe, de la Mole et de Meyronnet-Saint-Marc (de)
  • Guy Chaussinand-Nogaret, Choiseul, naissance de la Gauche, Perrin 1998, pages 29 et 52 (ambassade de Choiseul à Rome)
  • Sur Delphine de Fonscolombe-Miollis et sa famille : Marie-Antoinette de Miollis, Un compagnon de La Fayette - Le général de Miollis, Beauchesne, 1960. Ctesse d’Estienne d’Orves, Mgr de Miollis et sa famille, Lethielleux, 1907. Mgr Ricard, Mgr de Miollis, Dentu, 1893
  • Sur "l’Envoyé" : Maugras La disgrâce du duc et de la duchesse de Choiseul : pages 365 (chapitre XV, 1778 : visite de Boyer de Fonscolombe. On met sa montre en loterie), 423 (chapitre XVIII, 1789-1792 : correspondance de Mme de Choiseul avec Boyer de Fonscolombe), 463 (chapitre XX : 1794-1798 : mort de Boyer de Fonscolombe)
  • Marquis de Saporta Historique de la Maison de Saporta, notes et souvenirs, Aix, 1927, pages 62 à 65
  • Charles Samaran : Jacques Casanova, vénitien. Une vie d’aventurier au XVIIIe siècle, Paris, Calmann-Lévy, 1914