79020 - Cahier de doléances - Augé

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Extrait de Département des Deux-Sèvres: Cahier de doléances des sénéchaussées de Niort et de Saint-Maixent, et des communautés et corporations de Niort et Saint-Maixent pour les États généraux de 1789, Léonce Cathelineau , Imprimerie G.Clouzot - Niort , 1912 , 463p.


AUGÉ

Dép. : Deux-Sèvres, — Arr. : Niort. — Cant. : Saint-Maixent.

Gén. : Poitiers. — Elect. : Saint-Maixent. — Dioc. : Poitiers.

Baronnie ressortissant à Saint Maixent.

Princip. cult. : blé.

Seigneur en 1750 : de Sainte-Maure.

Seigneur en 1789 : Pierre-Alexandre Gilbert, comte de Lohéac, baron d'Augé.

Popul. en 1790 : 1.194 habitants.

Foires : le 19 janvier, le 19 février, le 13 mars, et le 25 juillet.

Taille : 8.156 L 5 s (princip. : 3.989 L 5 s ; access. : 1.879 *L ; capitat. : 2.288 L).


PROCÈS-VERBAL

Date : 1er mars 1789.

Président : Michel Pinron, syndic.

Population : 200 feux.

Comparants : Charles Dupuy, Louis Nouille, Ivray, Pierre Bigot, Etienne Caillou, François Elic, Louis Girard, François Barreau, François Tison, Gabriel Bigot, Jean Thouard, Pierre Giraudeau, Louis Gautier. Jacques Marbu, Jean Giraud. Georges Moimeau, Pierre Fichet, René Renault, Louis Faidy, Louis Girard, Jean Pinaudeau, Labarre, Pierre Sauzeau, Louis Martin, Jonas Alix.

Députés : Charles Dupuy, Louis Nouille, et Michel Pinron.

Suivent 18 signatures.


CAHIER DE DOLÉANCES

Cahier de la paroisse de Saint-Grégoire d'Augé.

Plaintes et doléances de ladite paroisse.

Pour reconnaître dans toute son étendue le bienfait que le meilleur des Rois vient d'accorder au Tiers état de son Royaume, en conséquence de ses ordres, tous les habitants de la paroisse d'Augé ont adressé au Ciel, d'une voix unanime, leurs voeux les plus sincères pour la prospérité de l'Etat, la gloire et la santé d'un Prince chéri qui nous gouverne et qui mérite à plus d'un égard le juste titre de modèle des Rois.

Nous souhaitons pour le bien général qu'il n'y ait que deux sortes d'impôts, l'un sur les possessions, et l'autre industriel, et que la répartition en soit faite sur tous les ordres du Royaume.

A l'égard de lu corvée, nous désirons qu'elle continue à être faite par entreprise, mais aussi que tous les sujets du prince y contribuent à raison de sa propriété, de sa fortune et de son commerce.

Nous désirons qu'il n'y ait à l'avenir dans notre paroisse qu'un seul et même rôle pour toutes les impositions, sous quelques dénominations qu'elles soient, et que pour ne pas exposer les collecteurs à perdre les avances qu'ils sont obligés de faire, que la propriété réponde desdites impositions et non le fermier.

Nous souhaitons aussi qu'à l'avenir les collecteurs soient tenus de compter les deniers de leurs collectes au seul receveur établi dans la capitale de sa province, conséquemment les autres receveurs des villes particulières supprimés. On pense que le produit résultant de cette suppression verserait des sommes considérables dans les coffres de Sa Majesté.

Il est aussi à désirer que les curés de campagnes où le eusuel est très modique ainsi que leur revenu, soit fixé à une pension [de quinze cents livres] et tout vicaire à une pension [de six cents livres] ; que les bénéfices soient affermés, et que ceux qui [les] tiendront a ferme payent les pensions ; s'il se trouve qu'elle ne soit pus tissez forte dans quelques paroisses, que les collecteurs leur comptent le surplus ; que les paroisses où il se trouvera que les bénéfices sont plus forts, que ledit fermier compte entre les mains des collecteurs pour être ensuite porté comme les tailles au receveur général.

Il est de la sagesse de la nation de réduire le haut clergé à des pensions honnêtes, savoir : les archevêques à quinze mille livres de revenu ; les évoques à dix mille livres ; les abbés commendataires et les communautés rentées supprimées ; les individus qui les composent et leurs biens, mis à bail pour être, le revenu, employé à acquitter les dettes de l'État.

Nous souhaitons également que dans chaque paroisse il soit établi un bureau de charité afin que les pauvres de chaque paroisse soient soulagés par lui et non par d'autres, lesquels bureaux seront administrés par des notables nommés à cet effet par la commune.

Fait et arrêté à Augé le premier mars 1789.

(Suivent 18 signatures, celles de : Bertold, maître en chirurgie ; Charles Dupuy, député ; Louis Nouille, député ; Michel Pinron, syndic et député, etc.).